Pourquoi agir sur le climat scolaire ?
La relation entre climat scolaire positif et réussite des élèves dans sa dimension globale (pas seulement intellectuelle) est largement établie internationalement (Cohen, 2006). En effet, un climat scolaire positif accroit la motivation à l’école (Eccles et al, 1993) et « favoriserait l’apprentissage coopératif, la cohésion du groupe, le respect et la confiance mutuels » (Ghaith 2003). Les élèves apprennent mieux et sont plus motivés lorsqu’ils se sentent valorisés. Cela renvoie à l’un des facteurs développé par Cohen : le sentiment d’appartenance. De plus, d’après Astor, Benbenishty, Estrada (2009), « un bon climat scolaire augmente les résultats scolaires, indépendamment des facteurs socio-économiques initiaux. » Ainsi, investir dans le climat scolaire est une nécessité pour la réussite scolaire mais aussi pour réduire les inégalités sociales.
Les études démontrent également qu’un climat scolaire positif joue un rôle prépondérant dans la prévention de la violence. Certains ont même démontré que le climat scolaire pouvait être considéré comme une part de la violence scolaire elle-même (Dubet, 1991). Un climat scolaire positif est associé à la réduction des agressions, de la violence (Karcher 2002) et du harcèlement (Debarbieux, 2012). Ainsi, investir dans le climat scolaire est une nécessité pour faire baisser la violence à l’école.
Enfin, agir sur le climat scolaire favorise l’acquisition de compétences sociales et civiques tel qu’elles sont préconisées dans le Bulletin Officiel de l’Education Nationale du 26 novembre 2015. Ce n’est pas par la transmission seule de connaissances qu’elles s’acquièrent mais bien lorsque les élèves sont acteurs, lorsqu’ils vivent des pratiques et des expériences de solidarité, de coopération que ces compétences vont prendre tout leur sens. Vivre ensemble est un apprentissage quotidien : apprendre à coopérer, à réagir de manière non-violente, à travailler avec des personnes que l’on n’a pas forcément choisies, participer à l’intérêt général et en faire la distinction avec son intérêt personnel.
Dans un objectif éducatif de former les citoyens de demain, acquérir ces compétences est essentiel mais cela va plus loin. En effet, des études révèlent qu’un apprentissage des compétences sociales et civiques entraine sur une période de 3 à 5 ans une augmentation des résultats scolaires et une diminution de la violence (Cohen, 2006).
Dans le rapport de la DGESCO, Debarbieux (2012) explique : « Un climat scolaire positif peut créer un cercle vertueux par l’enseignement de compétences sociales, de coopération entre pairs et enseignants, en promouvant une stabilité émotionnelle ; tout ceci constitue des expériences de socialisation indispensables pour une société harmonieuse. »
Ainsi, pour améliorer le moral des élèves mais aussi des enseignants et du personnel de l’école et réduire le stress, il est important de travailler sur l’amélioration du bien-être à l’école. Pour se resituer dans le contexte du mémoire et donc rester au niveau des pratiques quotidienne au sein d’une classe, le rapport DGESCO a montré que le plus efficace pour diminuer les tensions reste l’encouragement, la coopération et la clarté des règles.
Ainsi, dans ma pratique, est-ce que cette corrélation est valable ? Développer la coopération en classe permet-il d’améliorer le climat scolaire?
Avant d’entrer plus en détail dans mes pratiques quotidiennes, il me semble important de définir le terme de coopération et de comprendre l’essence et la mise en œuvre des pédagogies coopératives.
Les pédagogies coopératives: définitions & concepts
Définitions
Si l’on s’en tient à la définition du Larousse, la coopération correspond à l’« action de coopérer, de participer à une œuvre commune ». Le verbe « coopérer » vient du latin cum (avec) et operare (faire quelque chose, agir). Ainsi, on retrouve bien l’idée d’agir avec, d’une action collective pour un but commun.
Connac (2015) définit la coopération comme « toutes les situations où des individus ont la possibilité de s’entraider par et dans la rencontre éducative. »
A l’école, les pratiques coopératives ne sont pas récentes et ont largement été développées par le mouvement dit de « l’Education nouvelle » et les pédagogies actives. L’Education Nouvelle est un mouvement mondial apparu à la fin du 19ème siècle s’inspirant des humanistes de la Renaissance tels que Rabelais ou encore Montaigne qui disait déjà « l’enfant n’est pas un vase qu’on remplit mais un feu qu’on allume ». L’apprentissage est vu non comme une accumulation de connaissances mais un facteur de progrès global de l’élève, basé sur une éducation complète où chaque domaine est jugé d’importance égale. Au delà de l’apprentissage de savoir-faire, le savoir-être est essentiel.
Les principes sont inspirés de méthodes et pédagogies actives : favoriser l’exploration et la coopération afin de développer réflexivité et sens critique. Le savoir est ainsi non pas transmis par l’enseignant mais construit par l’élève, collectivement. L’enjeu de l’école est de préparer chaque enfant à devenir l’adule qu’il sera demain dans sa globalité. Bien qu’appelé « Education Nouvelle », elle n’est plus considérée aujourd’hui comme tel. En effet, les nouveaux programmes vont en ce sens en montrant la nécessité de rendre acteurs les élèves pour qu’ils se construisent les compétences du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
L’école est donc un lieu certes d’apprentissage mais aussi de socialisation, d’expression et d’ouverture afin de former de nombreux jeunes actifs à répondre aux enjeux actuels du travail : capacité à être réflexif, à communiquer, à travailler en équipe, à prendre des initiatives, à faire preuve d’autonomie, de solidarité et de responsabilité. Ainsi, la coopération est au cœur des valeurs communes des pédagogies actives. En effet, les pédagogies coopératives, selon Honneth (2012), prennent en compte l’individu dans sa globalité et considère la personne de l’élève dans la totalité de ses dimensions.
Concrètement, qu’entend-t-on par pédagogies coopératives au sein d’une classe ?
Plus généralement, il s’agit de situations d’entraide ou face à une difficulté, chacun est libre de solliciter un pair pour tenter de la dépasser. Ainsi, une pédagogie coopérative peut se définir comme « une forme d’enseignement dont les apprentissages sont possibles par la coopération entre les personnes qui composent le groupe ou celles qui interagissent avec lui » (Connac, 2015). Barthélémy Profit (1936), pédagogue français de la fin du 19ème siècle, la définit comme « une association d’enfants se disciplinant eux-mêmes pour prendre en charge l’amélioration de leurs conditions de vie et le progrès général de la classe ».
Les pédagogies coopératives se sont développées et multipliées pour répondre aux évolutions sociétales. Au cours de ces dernières décennies, le lien social s’est effrité. Il paraît donc important de redonner autonomisation et responsabilisation aux acteurs, de les éduquer à la citoyenneté et d’étayer les valeurs et pratiques de solidarité et de fraternité. L’école est un lieu où répondre à cet enjeu est possible. Certes, la coopération est un enjeu majeur aujourd’hui mais elle a été le fruit d’un travail de pédagogues français depuis la fin du 19ème siècle jusqu’à aujourd’hui tels que Freinet, Bugnon, Profit, Oury et des apports plus récents de Pochet, Laffite, ou encore Collot au 21 ème siècle.
Bref historique de la coopération à l’école
Historiquement, le terme de coopération est apparu par la création de coopératives sous forme de mutuelles. L’Alliance coopérative internationale (1895) définit une coopérative comme « une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement ». Les valeurs fondamentales des coopératives sont la prise en charge et la responsabilité personnelles et mutuelles, la démocratie, l’égalité, l’équité et la solidarité . Ces valeurs sont mises en pratique autour de sept principes coopératifs.
A la fin du 19ème siècle, les coopératives sont apparues sous la forme de « Sociétés de secours mutuels » et se sont développées autour de deux objets : le service maladie et le service retraite. A l’école, sont apparues les « mutuelles scolaires » dans cette volonté de former les futurs citoyens à la prévoyance et à l’épargne mais aussi à la solidarité matérielle. A cette époque, les ouvriers et paysans ne sont pas protégés des risques naturels ni de la maladie ou du chômage. Ainsi, pour aider les familles les plus défavorisées, des caisses de prévoyance apparaissent au sein des classes, créées sous l’impulsion des enseignants convaincus de l’importance de cette solidarité mutualiste. Les enfants qui cotisent à ces mutuelles récoltent l’argent d’actions (élevage de lapins, de ruches). Les mutuelles scolaires, au départ simple système de cotisations limité, deviennent alors de véritables coopératives de production. En 1929, l’Office Central de la Coopération à l’Ecole (OCCE) est crée. Les coopératives scolaires existent toujours et se définissent comme « un regroupement d’adultes et d’élèves qui décident de mettre en œuvre un projet éducatif s’appuyant sur la pratique de la vie associative et coopérative. Elle est gérée par les élèves avec le concours des enseignants. Elle contribue au développement de l’esprit de solidarité entre les élèves et à l’amélioration du cadre scolaire et des conditions de travail et de vie des élèves dans l’école » . Les coopératives permettent ainsi de donner vie à des projets scolaires. Elles ont en théorie un réel intérêt éducatif, de responsabiliser les élèves et de les rendre plus solidaires. Barthélémy Profit (1936) fut le premier à mettre en évidence l’intérêt pédagogique des coopératives scolaires en les faisant sortir définitivement des objectifs des mutuelles scolaires mais en insistant sur l’enseignement de la solidarité. Selon lui, la coopération correspondait à une valeur forte de l’école et avait aussi pour intention l’éducation citoyenne.
Le conseil de coopération
Définition
Le conseil de coopération est un terme donné par Danielle Jasmin (1994), au Québec mais d’autres termes sont synonymes : le « conseil coopératif » ou « conseil de coopérative » tel que pensé par Freinet ou tout simplement « conseil » selon Oury (1953). Le mot « conseil » provient du jargon juridique et désigne « le lieu où l’on délibère, la consultation, le dessein muri et réfléchi, la sagesse, la prévoyance » . C’est une institution consultative, propositionnelle et décisionnelle. Il s’agit de réunions hebdomadaires où tous les élèves sont réunis ensemble en cercle afin d’échanger sur la classe, « ce qui va » et « ce qui ne va pas » mais aussi l’organisation de la vie de classe, les responsabilités, les relations interpersonnelles ou encore les projets de classe.
Ce dispositif a de réels intérêts. Comme le dit Le Gal (2002) : « le fait de donner la parole aux enfants, de les écouter, de les faire participer aux décisions sur les affaires qui les concernent suscite leur responsabilisation et leur engagement dans la réalisation des projets collectifs et la résolution de problèmes liés à la vie collective ».
En effet, il permet de rompre la dualité entre un enseignant et un élève et représente une troisième personne symbolique, qui peut être considérée comme un espace de liberté émotionnelle pour l’élève. De plus, en se sentant acteur et auteur des situations qu’ils vivent, les enfants prennent conscience de leur existence et de l’impact de leurs décisions sur leur vie, ce qui contribue à l’affirmation de leur personnalité et de leur confiance en soi. Le conseil permet ainsi de développer un fort sentiment d’appartenance.
Pour que tout ceci opère, le conseil doit être pensé et organisé. Selon Le Gal, il est nécessaire de suivre plusieurs repères : le conseil doit répondre à un besoin ; être préparé avec prudence par l’enseignant ; la place de chacun doit être respectée ; les sujets traités doivent être importants pour la communauté ; les réunions doivent être fréquentes ; les décisions doivent être connues de tous, sérieusement appliquées et se traduire par des faits. Enfin, la liberté de chacun doit être respectée.
Le fonctionnement du conseil
Un conseil de coopération dure environ une heure par semaine. En amont des conseils, les élèves préparent l’ordre du jour en inscrivant sur un journal mural ce dont ils souhaitent parler au conseil. Le journal mural proposé par Freinet est affiché dans la classe et comprend quatre colonnes : « je critique, je félicite, je voudrais, j’ai réalisé ».
Ce journal mural a été repris par Danielle Jasmin (1994) et modifié en mettant en place simplement trois colonnes : « je félicite, je critique et je souhaite parler de… ». Chaque fois qu’un élève vient se plaindre à l’enseignant d’un problème, il lui répond « Parles en au conseil de coopération ». Ainsi, l’utilisation du journal mural devient progressivement naturelle. Un président de séance est nommé avant chaque conseil et reprendra le journal mural pour distribuer la parole et faire avancer le conseil pendant la séance. L’ordre du jour d’un conseil est toujours structuré de la même façon :
LA MISE EN PLACE DU CONSEIL DANS MA CLASSE
Son fonctionnement
Quels objectifs?
J’ai décidé de mettre en place un conseil dans ma classe pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il respecte les nouveaux programmes du Bulletin Officiel de l’Education Nationale du 26 novembre 2015 ainsi que du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
En effet, le conseil renvoie au domaine 3 : « la formation de la personne et du citoyen ». Il est indiqué dans le Bulletin officiel que « l’accès des valeurs morales, civiques et sociales se fait à partir de situations concrètes ». De plus, cela renvoie à l’enseignement moral et civique (EMC) où les conseils d’élèves sont cités comme exemples d’application pour développer la sensibilité, l’obéissance au droit et la règle et la capacité de jugement ainsi que dans la maîtrise de la langue française (écouter, poser des questions, reformuler pour se faire comprendre, argumenter, justifier et exprimer son point de vue). Cela est également en parfait accord, comme nous l’avons vu dans la première partie, avec les études montrant qu’un apprentissage des compétences sociales et civiques entraine sur une période plus à long terme une augmentation des résultats scolaires et une diminution de la violence (Cohen, 2006).
L’objectif principal de ces conseils est la formation de citoyens réflexifs et éclairés. En effet, la classe représente une microsociété et l’objectif ultime est bien de transposer l’expérience de cette microsociété à la société démocratique dans laquelle nous vivons.
De plus, j’ai eu l’occasion d’observer différents conseils lors de mon expérience passée en tant qu’auxiliaire de vie scolaire dans une classe de CM1. La classe se regroupait une fois toutes les deux semaines, entre 30 et 45 minutes, avec un élève qui avait la responsabilité de présider le conseil et de l’animait. L’ensemble du conseil comme il est présenté par Danielle Jasmin n’était pas appliqué. Il y avait simplement une boîte aux lettres dans la classe où les élèves notaient ce qu’ils avaient envie de dire tout au long de la semaine. Puis, avant le conseil, un tri des messages était réalisé par les responsables du conseil en distinguant les propositions, les félicitations et les plaintes. Les messages étaient lus à l’ensemble de la classe suivi d’un temps libre de paroles. Le conseil était un moment d’échange, de partage, où les élèves étaient investis dans l’organisation de la vie de classe. Cela a nettement amélioré l’ambiance de classe où ils sont devenus plus solidaires les uns avec les autres. Ainsi, la question que je me suis posée en début d’année en constatant un climat de classe plutôt négatif : est ce que la mise en place d’un conseil peut aussi être efficace en CE1 avec des enfants de 7/8 ans ?
Quel contexte ?
Au delà de l’objectif à long terme de formation du citoyen, j’ai décidé de mettre en place le conseil pour tenter de faire évoluer le climat scolaire de la classe. En effet, ma classe est une classe à majorité de garçons (20/29), où le vivre ensemble était complexe : beaucoup d’insultes, de bagarres et d’histoires. Bien que ces histoires faisaient perdre beaucoup de temps à la classe, si elles n’étaient pas à minima traitées et résolues, cela pouvait les préoccuper toute la journée. Les conditions de classe n’étaient donc plus propices à favoriser les apprentissages. Ainsi, en décidant la mise en place d’un conseil hebdomadaire, j’ai pensé que cela leur permettrait d’avoir un espace pour réguler les conflits et ainsi libérer du temps favorable à d’autres apprentissages le reste de la semaine. Le choix de faire un conseil hebdomadaire et non une fois toutes les deux semaines a été appuyé par un article paru dans le Nouvel éducateur (1998) précisant que les conseils doivent être organisés fréquemment afin que les problèmes soient réglés rapidement.
Quelle organisation spatiale, matérielle et temporelle?
Comme cela est préconisé par Danielle Jasmin (1994) avant le premier conseil, lorsque des élèves venaient me voir pour me proposer des projets pour la classe ou pour se plaindre de petits incidents répétitifs avec certains de leurs camarades, je leur disais « tu en parleras au conseil ». Cela a très rapidement suscité des interrogations, mais aussi créée la curiosité et l’envie. Le conseil de coopération était lancé et en voici un descriptif de son organisation spatiale, matérielle et temporelle.
Organisation spatiale et matérielle :
– Disposition en cercle sur des chaises : l’idée est de sortir d’une organisation classique pour instaurer un rituel. L’avantage d’être en cercle est que chacun peut se voir quand ils se parlent. En revanche, le temps d’installation au départ est assez long.
– Utilisation d’un bâton de parole : c’est celui qui a le bâton qui a la parole. Le bâton de parole est un bâton de pluie en référence aux conseils de tribu.
– Installation d’un journal mural et de billets imprimés « je félicite » et « je n’ai pas aimé » (voir ci-dessous). J’ai fait le choix de modifier le billet « je critique » car la connotation actuelle en France du verbe critiquer est très négative. Dans le sens commun, ce verbe porte un jugement sévère où l’on se focalise surtout sur les défauts, ce qui ne me convenait pas. Au Québec, le sens est différent.
Du point de vue de l’enseignant
Suite à la mise en place de ces conseils, j’ai pu constaté à la fois des points positifs mais ai également rencontré un certains nombre de difficultés.
Tout d’abord, je dirai que le conseil est un véritable espace de parole pour réguler la vie de classe. Il s’agit d’un moment attendu par chacun d’entre eux au cours de la semaine pour s’exprimer plus librement. Il a permis d’instaurer une confiance entre les élèves et également entre eux et moi. En effet, cela leur a par exemple permis de parler librement du professeur de sport avec lequel ils ne sentent pas à l’aise et ne se sentent pas écoutés. De plus, la relation n’est alors plus descendante mais bien horizontale où les élèves deviennent véritablement acteurs de l’ambiance de classe. Ils prennent les décisions pour améliorer le vivre ensemble.
Néanmoins, nous avons rencontré un certain nombre de difficultés dans la mise en œuvre du conseil. Le temps est une des difficultés principales. En effet, la lecture et le traitement des « je n’ai pas aimé » prennent souvent trop de temps par rapport au temps dédié aux propositions. De plus, trop peu de critiques sont réellement traitées par conseil (2 ou 3 par semaine). Suite à ce constat fait par l’ensemble de la classe et qui ne leur convenait pas, en décembre, j’ai instauré les messages clairs. Le message clair consiste à délivrer un message à une autre personne pour lui exprimer son ressenti sur une de ses actions. L’objectif est de parler en utilisant « je » et non en jugeant par le « tu ». Par exemple : « Quand tu m’as tiré les cheveux à la récréation, cela m’a fait du mal ». Le message clair permet de désamorcer les conflits rapidement. Une fois le principe expliqué, une règle a été votée lors du conseil : il est interdit de mettre un mot sur le journal mural si l’élève n’a pas fait en amont un message clair.
Si le message clair est traité, cela permet de ne pas avoir à revenir dessus lors du conseil et seuls les conflits non résolus sont ainsi discutés le vendredi. Cela a fonctionné pour une partie des élèves mais d’autres continuent à écrire sans faire de message clair au préalable. Beaucoup de critiques sont redondantes et souvent peu de solutions réelles ont été apportées.
Il s’agit souvent des mêmes élèves et les solutions données d’une semaine à l’autre sont identiques sans réels changements observés sur leur comportement d’une semaine à l’autre. Je prends conscience qu’il s’agit d’un processus très long pour voir de réels effets sur leurs comportements au quotidien comme le remarque également Connac (2015). De plus, afin de faire progresser le conseil, il m’a manqué certaines formations comme la gestion de conflit, la médiation ou encore le développement de l’écoute active.
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Table des matières
INTRODUCTION
CLIMAT SCOLAIRE ET COOPERATION
1. LE CLIMAT SCOLAIRE : DEFINITIONS & CONCEPTS
1.1. QU’APPELLE-TON CLIMAT SCOLAIRE ?
1.2. POURQUOI AGIR SUR LE CLIMAT SCOLAIRE ?
2. LES PEDAGOGIES COOPERATIVES: DEFINITIONS & CONCEPTS
2.1. DEFINITIONS
2.2. BREF HISTORIQUE DE LA COOPERATION A L’ECOLE
2.3. POURQUOI COOPERER EN CLASSE ?
2.4. LES OUTILS POUR LA MISE EN ŒUVRE D’UNE PEDAGOGIE COOPERATIVE
3. LE CONSEIL DE COOPERATION
3.1. DEFINITION
3.2. LE FONCTIONNEMENT DU CONSEIL
LA MISE EN PLACE DU CONSEIL DANS MA CLASSE
1. SON FONCTIONNEMENT
1.1. QUELS OBJECTIFS?
1.2. QUEL CONTEXTE ?
1.3. QUELLE ORGANISATION SPATIALE, MATERIELLE ET TEMPORELLE?
2. SES EFFETS SUR LE CLIMAT SCOLAIRE DE LA CLASSE
2.1. ANALYSE DES INDICATEURS OBSERVES
2.2. DU POINT DE VUE DE L’ENSEIGNANT
2.3. DU POINT DE VUE DES ELEVES
CONCLUSION – LE CONSEIL POUR COOPERER : OUI MAIS…
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
1. ARTICLE DE REVUE
2. LIVRE
3. PAGE SUR INTERNET
RESUME (FRANÇAIS ET ANGLAIS)
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