Les Otites externes malignes du diabètique

L’otite externe maligne (OEM) ou otite externe nécrosante (OEN) se définit comme une otite externe réfractaire aux traitements locaux habituels avec otalgie sévère et otorrhée purulente, présence d’un tissu de granulation au niveau des parois du conduit auditif externe, à la jonction des portions osseuse et cartilagineuse [36]. C’est une pathologie infectieuse rare mais grave du conduit auditif externe. Elle est liée au Pseudomonas Aeuriginosa dans 90% des cas [36]. Cependant d’autres germes sont rencontrés: le staphylococcus aureus ou epidermidis, le Proteus mirabilis, mais aussi parfois des champignons, essentiellement Aspergillus fumigatus ou flavus. Parmi les terrains débilités touchés par cette affection, le diabète en est la plus grande pourvoyeuse (75 à 95 % des cas dans les grandes séries de la littérature). Notre étude portera sur cette population, afin d’évaluer les relations entre le diabète et l’OEM. Le diabète est une maladie en pleine recrudescence dans le monde entier. Au Sénégal en particulier, 17,9% de la population urbaine de Dakar étaient porteuse de cette affection en 2009, selon DUBOZ [13] contre seulement 1,1% en 1960 selon PAGET cité par DUBOZ [13]. C’est une affection grevée de complications évolutives. Parmi ces complications nous retrouvons l’otite externe maligne (OEM). Devant une telle évolution, il est important d’accorder une attention particulière à cette pathologie qui prendra une importance croissante dans nos consultations ORL. L’OEM du diabétique est une affection n’ayant pratiquement pas fait l’objet d’études ou d’évaluation au Sénégal. Tel est l’objectif de cette étude rétrospective menée sur 09 ans dans le service d’ORL du CHNU de Fann et portant sur 29 cas.

RAPPELS

L’OREILLE EXTERNE

L’oreille est un organe pair, situé de chaque côté du crâne en regard de l’os temporal. L’oreille externe constitue avec l’oreille moyenne et l’oreille interne l’organe de l’ouïe, organe indispensable à notre vie de relation avec le monde extérieur. L’oreille externe est, elle-même, constituée de deux segments : le pavillon et le conduit auditif externe. Nous nous intéresserons ici particulièrement à l’anatomie du conduit auditif externe qui est le lieu de développement de la pathologie traitée dans cette étude.

Le pavillon
Le pavillon de l’oreille est une lame cutanée ayant dans son ensemble la forme d’un pavillon de cornet acoustique qui permet d’amplifier les sons.

Le conduit auditif externe 

Anatomie descriptive 

Morphologie
Le conduit auditif externe est un canal qui s’étend de la conque du pavillon en dehors à la membrane tympanique en dedans. Il est formé de deux segments, le tiers externe étant cartilagineux et les deux tiers internes osseux. Sa surface est recouverte par un revêtement cutané faisant suite à la peau du pavillon.

Dimensions
La longueur du CAE varie entre 22 et 27 mm avec une moyenne de 25 mm. La paroi supérieure mesure environ 5 mm de moins que la paroi inférieure du fait de l’inclinaison importante du tympan de haut en bas et de dehors en dedans.

Forme et calibre
La forme et le calibre du CAE sont variables en fonction de la portion concernée. Le calibre diminue progressivement de dehors en dedans jusqu’à l’union des trois quarts externes avec le quart interne du conduit auditif, ensuite le calibre augmente peu à peu jusqu’au tympan. Le segment le plus étroit, situé au niveau de la portion osseuse se nomme l’isthme. Le diamètre vertical est en moyenne de 8 mm à sa partie osseuse et de 10 mm àsa partie fibro-cartilagineuse. Le diamètre antéropostérieur varie entre 4-5 mm au niveau du conduit osseux et 7-9 mm au niveau fibro-cartilagineux. Ainsi sur une coupe transversale ou coronale, le conduit auditif externe a une forme d’ellipse. Il est lui-même d’autant plus incliné sur l’horizontale que la coupe est plus rapprochée de l’extrémité profonde du conduit. Les diamètres de cette ellipse sont donc variables, le plus grand diamètre étant oblique de haut en bas et d’avant en arrière.

Le conduit fibro-cartilagineux

Il est formé par la juxtaposition d’une gouttière inférieure, cartilagineuse, concave vers le haut et d’une gouttière supérieure, fibreuse, concave vers le bas. Ces deux gouttières s’unissent par leurs bords et mesurent en moyenne 8 mm.

La gouttière cartilagineuse
Elle constitue ainsi le tiers externe du CAE, faisant suite au fibrocartilage du pavillon. Son extrémité externe s’ouvre sur la partie antéro-inférieure de la conque. En avant, elle poursuit la face interne du tragus. Le tragus et le conduit cartilagineux sont unis au cartilage du pavillon par une zone étroite appelée isthme du cartilage auriculaire. Sa hauteur diminue inversement proportionnellement de dehors en dedans. Elle est accolée au conduit osseux auquel elle adhère par un tissu fibreux à sa partie interne.

La gouttière fibreuse
Elle complète en haut la paroi du conduit fibro-cartilagineux. Elle se continue en dehors avec le fibrocartilage du pavillon et en dedans sur la partie supérieure de l’orifice d’entrée du conduit auditif osseux. Sa hauteur au niveau du versant postérieur augmente progressivement de dehors en dedans.

Le conduit osseux

Il mesure entre 14 et 16 mm et représente environ les deux-tiers internes du conduit auditif externe. Il est formé de deux formations osseuses : En bas, en avant et en arrière, le tympanal et l’écaille du temporal en haut.

Le tympanal
Il constitue, avec l’écaille et le rocher l’os temporal. Il a approximativement la forme d’un anneau incomplet ouvert vers le haut à concavité supérieure. L’anneau tympanal s’étend de dedans en dehors prenant l’aspect d’une gouttière qui forme les parois antérieure, inférieure et postérieure du conduit auditif externe. Il présente à décrire trois parties : une partie moyenne, une branche antérieure et une branche postérieure. Chacune des parties se termine par une zone recourbée appelée corne.

L’écaille du temporal
L’écaille du temporal a la forme d’un demi disque aplati de dehors en dedans. Il présente à décrire deux faces et un bord.
– La face exocrânienne est elle-même divisée en deux parties par l’apophyse zygomatique.

On distingue ainsi une partie supérieure ou temporale et une partie inférieure ou basilaire, beaucoup plus petite.
– La face endocrânienne concave qui présente des dépressions et des sillons vasculaires correspondants aux empreintes de l’artère méningée moyenne.
– Le bord circonférentiel comprend deux parties, une partie libre et une partie adhérente. La partie adhérente est marquée par deux scissures, la scissure pétro-squameuse supérieure visible sur la face endocrânienne et la scissure tympano-squameuse ou scissure de Glaser visible sur la face exocrânienne.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
II. RAPPELS
II.1. L’OREILLE EXTERNE
II.1.1. Le pavillon
II.1.2. Le conduit auditif externe
II.1.2.1. Anatomie descriptive
II.1.2.1.1.Morphologie
II.1.2.1.2.Dimensions
II.1.2.1.3.Forme et calibre
II.1.2.1.4.Orientation
II.1.2.1.5.Structure
II.1.2.1.5.1.Le conduit fibro-cartilagineux
II.1.2.1.5.2.Le conduit osseux
II-1-2-1-6 Les parois du CAE
II.1.2.2. Revêtement du CAE
II.1.2.2.1.L’épiderme
II.1.2.2.2.Le derme
II.1.2.3. La vascularisation
II.1.2.3.1.Les artères
II.1.2.3.2.Les veines
II.1.2.3.3.Le drainage lymphatique
II.1.2.4. Innervation
II.1.3. Les rapports du conduit auditif externe avec l’os temporal
II.1.4. Ecologie
II.1.4.1. La flore
II.1.4.1.1.Facteurs de stabilité de la flore du CAE
II.1.4.1.2.Facteurs pouvant altérer l’écologie du CAE
II.2. LE DIABETE
II.2.1. Diagnostic
II.2.2. Classification et étiologies
II.2.2.1. Diabète type I
II.2.2.2. Diabète type II
II.2.2.3. Autres types de diabète
II.2.3. Epidémiologie
II.2.4. Diabète et infection
II.3. LES OTITES EXTERNES MALIGNES
II.3.1. Anatomopathologie
II.3.2. Etiopathogenie
II.3.3. Signes
II.3.3.1. Clinique
II.3.3.2. La paraclinique
II.3.3.2.1.La biologie
II.3.3.2.2.Les examens radiologiques
II.3.3.2.3.Les explorations isotopiques
II.3.4. Diagnostic
II.3.4.1. Diagnostic positif
II.3.4.2. Diagnostic différentiel
II.3.5. Traitement
II.3.5.1. L’antibiothérapie
II.3.5.2. L’oxygénothérapie hyperbare
II.3.5.3. La chirurgie
II.3.6. Evolution
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
III. NOTRE TRAVAIL
III.1. MATERIEL ET METHODE
III.1.1. Cadre de l’étude
III.1.2. Type et durée de l’étude
III.2. METHODOLOGIE D’ETUDE
III.3. RESULTATS
III.3.1. Données épidémiologiques
III.3.1.1. Le sexe
III.3.1.2. L’âge
III.3.1.3. L’incidence
III.3.1.4. Le type de diabète
III.3.1.5. Facteurs de comorbidité
III.3.2. Données cliniques
III.3.2.1. Les circonstances de découverte
III.3.2.2. Données de l’examen
III.3.2.3. Latéralité
III.3.3. Données paracliniques
III.3.3.1. Le germe
III.3.3.2. La glycémie
III.3.3.3. La Tomodensitométrie
III.3.4. La therapeutique
III.3.4.1. L’antibiothérapie locale
III.3.4.2. L’antibiothérapie générale
III.3.4.3. La kinésithérapie faciale
III.3.4.4. Les traitements locaux sous microscope
III.3.4.5. L’évolution
III.4. DISCUSSION ET REVUE DE LA LITTERATURE
III.4.1. Données épidémiologiques
III-4-1-1 L’incidence
III-4-1-2 Le sexe
III-4-1-3 L’âge
III.4.2. Données cliniques
III-4-2-1 Les circonstances de découverte
III-4-2-2 Les données de l’examen
III-4-2-3 Le coté atteint
III-4-2-4 Le type de diabète
III-4-2-5 Facteurs de comorbidité
III.4.3. Données paracliniques
III.4.4. La thérapeutique
III-4-4-1 L’antibiothérapie locale
III-4-4-2 L’antibiothérapie générale
III-4-4-3 Le traitement antalgique
III-4-4-4 La chirurgie
III-4-4-5 L’oxygénothérapie hyperbare
III.4.5. L’évolution
IV RECOMMANDATIONS
III.4.1. Aux médecins non ORL
III.4.2. Aux médecins ORL
V CONCLUSION

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