Les origines du bruit neutronique

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Un bref historique

Lโ€™รฉtude du bruit neutronique nโ€™est pas nouvelle et a รฉtรฉ trรจs florissante dans les annรฉes 1970 et 1980. Si elle a รฉtรฉ quelque peu dรฉlaissรฉe entre les annรฉes 1990 et le milieu des annรฉes 2000, la problรฉmatique revient petit ร  petit au premier plan. En voici un bref historique.
La naissance et les annรฉes fastes du bruit neutronique
Lโ€™origine du bruit neutronique puise sa source dans les expรฉriences dโ€™oscillations effectuรฉes sur la pile au graphite de Clinton ร  Oak Ridge dans le Tennessee [120]. Cette pile est communรฉment considรฉrรฉe comme le premier vรฉritable rรฉacteur nuclรฉaire et a รฉtรฉ construite aprรจs la pile de Fermi en 1943 par ce qui est connu aujourdโ€™hui sous le nom de ORNL (Oak Ridge National Laboratory). Ces toutes premiรจres expรฉriences dโ€™oscillations nโ€™ont pas รฉtรฉ menรฉes dans le cadre dโ€™un programme de diagnostic dโ€™anomalies mais simplement pour dรฉterminer des donnรฉes nuclรฉaires comme la section efficace dโ€™absorption thermique. Lโ€™analyse thรฉorique de ces expรฉriences est dรฉveloppรฉe dans lโ€™un des articles fondateurs du bruit neutronique de Weinberg et Schweinler [155].
Quelques annรฉes plus tard, au tout dรฉbut des annรฉes 1970, il fut constatรฉ que les vibrations anormales des barres de commande survenant dans le rรฉacteur ร  haut flux de ORNL (High Flux Isotope Reactor) pouvaient รชtre dรฉtectรฉes et identifiรฉes grรขce aux spectres des dรฉtecteurs placรฉs ร  lโ€™intรฉrieur du cล“ur. Des problรจmes dโ€™obstruction de tuyaux avaient aussi pu รชtre dรฉtectรฉs grรขce ร  la mรชme technique dans le rรฉacteur ร  sels fondus expรฉrimental de ORNL (Molten Salt Reacteur Experiment) [57]. Cโ€™est ainsi quโ€™est vรฉritablement nรฉ le concept de diagnostic et de surveillance des rรฉacteurs nuclรฉaires par lโ€™รฉtude du bruit neutronique : ยซ These experiences show that noise analysis can be used for some types of reactor malfunction diagnoses and parameter measurements when other methods cannot be used either because of the environment (radiation or temperature) or a lack of space for sensors. ยป [57]. En guise dโ€™illustration, la Fig. 1.1 prรฉsente lโ€™un des tout premiers systรจmes de diagnostic par lโ€™รฉtude du spectre dโ€™une chambre dโ€™ionisation mis en place dans le rรฉacteur ร  haut flux HFIR.
ร€ partir du dรฉbut des annรฉes 1970, de trรจs nombreuses รฉtudes et analyses ont alors รฉtรฉ menรฉes comme celles sur le rรฉacteur de puissance Palisades aux ร‰tats-Unis (rรฉacteur ร  eau pressurisรฉe de 800 MW encore en fonctionnement dans le Michigan) concernant la dรฉtection des vibrations des supports de cuve [58], ou encore celles sur les vibra-tions des internes de cuve dans le rรฉacteur ร  neutrons rapides Phรฉnix [152]. Dรจs lโ€™annรฉe 1974 se tient en Italie le premier symposium sur la surveillance et le diagnostic des rรฉacteurs nuclรฉaires connu sous le nom de SMORN pour ยซ Symposium on Nuclear Reactor Surveillance and Diagnostic ยป. Ils seront 5 dans les annรฉes 1970 et 1980 (1974 en Italie, 1977 aux ร‰tats-Unis, 1981 au Japon, 1984 en France et 1987 en Allemagne) puis seulement 3 dans les annรฉes 1990 et 2000 (1991 aux ร‰tats-Unis, 1995 en France et enfin 2002 en Suรจde). Ces symposiums rassemblent de trรจs nombreuses communications sur des thรจmes liรฉs aux techniques de surveillance et de diagnostic des composants du circuit primaire, allant du capteur aux techniques de traitement des informations recueillies.
Lโ€™expรฉrience des rรฉacteurs rapides franรงais
Lโ€™industrie et la recherche nuclรฉaire franรงaise se sont intรฉressรฉes dรจs le dรฉbut des annรฉes 1970 ร  cette problรฉmatique du bruit neutronique. Citons par exemple la note technique interne au CEA de 1972 sur lโ€™expรฉrience NABO dรฉtaillant des essais de dรฉtection dโ€™รฉbullition dans Rapsodie par lโ€™analyse spectrale dโ€™un dรฉtecteur acoustique [28], ou encore une seconde note technique de 1974 qui pose les premiรจres pierres dโ€™un grand projet dโ€™analyse et de surveillance des rรฉacteurs rapides franรงais Phรฉnix et Superphรฉnix [89]. De trรจs nombreuses รฉtudes ont ainsi รฉtรฉ menรฉes dans ces deux rรฉacteurs pendant plus de 30 ans [21, 40, 91, 94, 95, 152]. Un premier systรจme dโ€™analyse de bruit en ligne, ANABELIX (ANalyse de Bruit En Ligne de PhรฉnIX dont le concept est rรฉsumรฉ en Fig. 1.2), a รฉtรฉ mis en place sur Phรฉnix dรจs 1982 [22] puis un second plus performant, ANABEL, pour Superphรฉnix dรจs sa mise en service [90].
Des propositions dโ€™amรฉliorations avaient mรชme รฉtรฉ prรฉsentรฉes dans lโ€™objectif de mettre en place un troisiรจme systรจme pour Superphรฉnix 2 [92] mais les problรจmes de Superphรฉnix et sa fermeture prรฉmaturรฉe en 1997 ont mis un sรฉrieux coup dโ€™arrรชt au projet de surveillance des rรฉacteurs par le bruit neutronique menรฉ par le CEA. Ce projet nโ€™a pas pour autant totalement disparu comme en atteste lโ€™immense base de donnรฉes SARA qui regroupe lโ€™enregistrement de nombreux dรฉtecteurs de Phรฉnix de 2000 ร  2010 et qui constitue une masse dโ€™informations formidable pour continuer lโ€™รฉtude du bruit neutronique. Ces donnรฉes nโ€™ont cependant รฉtรฉ que trรจs peu exploitรฉes jusquโ€™ร  prรฉsent [167, 168].
Un travail expรฉrimental trรจs important a donc รฉtรฉ menรฉ pendant de nombreuses annรฉes sur les rapides franรงais. Citons [92] et [93] qui rรฉsument clairement lโ€™expรฉrience du bruit neutronique sur les rapides franรงais jusquโ€™au milieuย  des annรฉes 1980. Si, en France, la majoritรฉ de lโ€™expรฉrience sur le bruit neutronique nous vient des rรฉacteurs rapides, plusieurs รฉtudes ont tout de mรชme รฉtรฉ rรฉalisรฉes sur les rรฉacteurs ร  eau pressurisรฉe comme celles sur la centrale de Bugey 2 par exemple ou de Fessenheim [36, 37].
Un nouveau souffle depuis quelques annรฉes
Aprรจs lโ€™engouement des annรฉes 1970 et 1980 pour le bruit neutronique et tous ses champs dโ€™application pour la surveillance et le contrรดle non destructif dโ€™un cล“ur de rรฉacteur nuclรฉaire, le sujet est petit ร  petit passรฉ au second plan jusquโ€™au milieu des annรฉes 2000. Depuis quelques annรฉes, un regain dโ€™intรฉrรชt pour lโ€™รฉtude du bruit neutronique semble se manifester de plus en plus fortement.
Entre les annรฉes 1990 et 2010, lโ€™รฉtude du bruit neutronique nโ€™a pas disparu, loin de lร  comme en atteste les multiples publications dans de grandes revues comme Annals of Nuclear Energy ou Progress in Nuclear Science (nous aurons lโ€™occasion dโ€™en citer tout au long de ce manuscrit). Mais malgrรฉ ces nombreuses communications, lโ€™analyse du bruit nโ€™est presque plus portรฉe par les grands instituts de recherche (CEA, ORNL…) ou les grands industriels du secteur (EDF, Areva…) comme auparavant, mais semble รชtre presque exclusivement portรฉe par quelques instituts de recherche universitaires comme lโ€™universitรฉ de Chalmers en Suรจde, auquel nous devons un trรจs grand nombre de travaux sur la thรฉorie du bruit neutronique, ou, plus rรฉcemment, lโ€™universitรฉ de Sharif en Iran ou celles de Kyoto au Japon (nous en parlerons plus en dรฉtail en section 1.4.1). Nรฉanmoins, un regain dโ€™intรฉrรชt pour le sujet se manifeste depuis quelques annรฉes, comme le montre la thรจse rรฉcente [167] sur le dรฉveloppement du diagnostic dโ€™anomalies par le bruit neutronique dans les rรฉacteurs rapides, fruit dโ€™une collaboration de longue date entre lโ€™universitรฉ de Chalmers et le CEA (notamment le centre de Cadarache), et cette prรฉsente thรจse. Ce regain dโ€™intรฉrรชt peut รชtre illustrรฉ par les rรฉcents problรจmes de vibrations survenus dans certains types de prรฉ-konvois 4 allemands et espagnols. En effet, lโ€™industriel allemand E.ON a connu, il y a peu, des problรจmes de vibrations anormales de ses nouveaux assemblages combustibles dans certains de ses prรฉ-konvois [144]. Ces problรจmes รฉtaient tels quโ€™ils ont รฉtรฉ obligรฉs de baisser leur puissance nominale de 20MW thermique pour respecter les consignes de lโ€™autoritรฉ de sรปretรฉ allemande. Cette baisse de puissance a รฉvidemment un coรปt รฉconomique non nรฉgligeable et cโ€™est pour anticiper et pallier ce type dโ€™anomalies que E.ON a investi et continu dโ€™investir dans lโ€™รฉtude du bruit neutronique malgrรฉ la fermeture programmรฉe de ses centrales.
Les sources de bruit dans les rรฉacteurs de puissance
La dรฉtection, lโ€™analyse et la comprรฉhension de lโ€™origine du bruit neutronique via lโ€™exploitation des signaux des dรฉtecteurs est un sujet trรจs vaste et particuliรจrement complexe. Nous nโ€™allons donner, dans cette section, que les grandes idรฉes sur les mรฉthodes de dรฉtection usuellement appliquรฉes. Nous dรฉtaillerons en outre les principales sources de bruit connues dans les trois grandes filiรจres que sont les rรฉacteurs ร  eau pressurisรฉe (REP), ร  eau bouillante (REB) et ร  neutrons rapides refroidis au sodium (RNR-Na).
Les outils de dรฉtection
La dรฉtection du bruit neutronique est essentiellement basรฉe sur lโ€™analyse des signaux des dรฉtecteurs de flux posi-tionnรฉs ร  lโ€™intรฉrieur (ยซ in-core ยป) ou ร  lโ€™extรฉrieur (ยซ ex-core ยป) du cล“ur. Le type et le positionnement de ces dรฉtecteurs vont briรจvement รชtre dรฉtaillรฉs dans cette section avant que nous nous penchions sur quelques outils propres au do-maine du traitement du signal. Nous terminerons cette section par un rapide focus sur les mรฉthodes dโ€™apprentissage potentiellement exploitables pour analyser en temps rรฉel les signaux des dรฉtecteurs et mettre en place un diagnostic en ligne du bruit neutronique.
Mesure du flux neutronique
Lโ€™instrumentation nuclรฉaire permettant la mesure du flux neutronique et de la rรฉactivitรฉ [75, 99] peut รชtre classรฉe en :
โ€ข une instrumentation permanente utilisรฉe pour le pilotage et la surveillance en temps rรฉel du cล“ur,
โ€ข une instrumentation dโ€™essai pรฉriodique (tous les 45 jours par exemple) utilisรฉe comme rรฉfรฉrence pour lโ€™รฉtalon-nage de lโ€™instrumentation permanente et qui permet dโ€™effectuer une mesure complรจte et prรฉcise de la distribution de puissance.
Ce sont donc les dรฉtecteurs de flux de lโ€™instrumentation permanente qui sont prรฉfรฉrentiellement utilisรฉs pour la mesure du bruit neutronique. Le positionnement des dรฉtecteurs de lโ€™instrumentation permanente diffรจre selon le type de rรฉacteurs (voir Fig. 1.3 pour les rรฉacteurs ร  eau et Fig. 1.4 pour un exemple sur Superphรฉnix) :
โ€ข dรฉtecteurs ex-core latรฉraux pour les REP et sous la cuve pour les RNR-Na,
โ€ข dรฉtecteurs in-core pour les REB.
Le niveau de flux de neutrons รฉtant trรจs รฉlevรฉ dans le cล“ur dโ€™un REP ( 1014 neutrons/cm2/s) et les conditions de fonctionnement particuliรจrement hostiles dans un cล“ur de RNR-Na 5, lโ€™instrumentation permanente de ces types de rรฉacteurs doit รชtre externe au cล“ur afin dโ€™รฉviter la dรฉgradation prรฉmaturรฉe des dรฉtecteurs, et lโ€™instrumentation interne (les dรฉtecteurs in-core) ne peut รชtre que momentanรฉment utilisรฉe. Cette derniรจre peut cependant รชtre ponctuellement exploitรฉe pour affiner les mesures de bruit. Citons par exemple [9] oรน une mรฉthode de diagnostic des modes vibratoires de la cuve est dรฉveloppรฉe en utilisant les dรฉtecteurs ex-core et in-core dโ€™un REP (ces modes vibratoires seront dรฉtaillรฉs en section 1.2.2).
Si la dรฉtection du bruit neutronique est en grande partie issue de lโ€™analyse des signaux des dรฉtecteurs de flux, les mรฉthodes de dรฉtection ne se limitent pas ร  la simple exploitation de ces derniers mais analysent et comparent aussi ces signaux avec ceux dโ€™autres types de dรฉtecteurs comme les sonars ou les thermocouples. Comme nous le verrons concrรจtement en section 1.3, la dรฉtection dโ€™une vibration peut, par exemple, รชtre effectuรฉe en exploitant ร  la fois des dรฉtecteurs de flux et des accรฉlรฉromรจtres. Les techniques dโ€™analyse du bruit neutronique ne se basent donc pas uniquement sur lโ€™exploitation des dรฉtecteurs de flux mais sur tout un ensemble de types de dรฉtecteurs dont ceux concernant la mesure du flux ont, il est vrai, une importance toute particuliรจre.
En temps normal de fonctionnement, les signaux des divers dรฉtecteurs sont expรฉrimentalement exploitables entre environ 0,01 Hz et 100 Hz. Les mesures ร  trรจs basses frรฉquences (< 0,01 Hz) sont en effet dominรฉes par les bruits de fond du cล“ur et nรฉcessitent de longues heures dโ€™enregistrement en continu pour espรฉrer pouvoir les exploiter. ร€ trรจs hautes frรฉquences (> 100 Hz), les mesures sont quant ร  elles noyรฉes par le bruit de dรฉtection, parasite dโ€™un point de vue physique. Cโ€™est pourquoi la connaissance des sources de bruit des diffรฉrents types de rรฉacteurs se limite ร  cette gamme de frรฉquences qui va grossiรจrement de 0,01 Hz ร  100 Hz.
Profitons de ce paragraphe pour faire un petit apartรฉ sur la modรฉlisation numรฉrique des rรฉponses des dรฉtecteurs de flux. La dรฉtermination de la fonction de rรฉponse dโ€™un dรฉtecteur est particuliรจrement complexe (voire impossible en thรฉorie de la diffusion lorsquโ€™il sโ€™agit des dรฉtecteurs ex-core). Dans la pratique, seuls les rรฉsultats en thรฉorie du transport et en particulier ceux issus de calculs Monte Carlo sont exploitables (notamment pour les dรฉtecteurs ex-core). Pour les calculs dรฉterministes, il est courant dโ€™approximer la fonction de rรฉponse dโ€™un dรฉtecteur de flux par le calcul dโ€™un taux dโ€™absorption ou plutรดt dโ€™un taux de dรฉtection proportionnel au flux neutronique dรฉterminรฉ ร  lโ€™empla-cement du dรฉtecteur. Tout lโ€™enjeu est de savoir correctement approximer la ยซ section efficace de dรฉtection ยป employรฉe pour modรฉliser cette fonction de rรฉponse (mais aussi dโ€™avoir des codes de transport dรฉterministes capables de simuler suffisamment prรฉcisรฉment un flux loin du cล“ur pour le cas des dรฉtecteurs ex-core). Dans les calculs Monte Carlo, il existe des mรฉthodes plus prรฉcises basรฉes par exemple sur lโ€™emploi de fonctions de Green ou des cartes dโ€™importance [153, 27]. Bien que directement liรฉ ร  lโ€™รฉtude du bruit neutronique, ce prรฉsent manuscrit ne traite pas de cette problรฉ-matique. Nous avons choisi de nous concentrer sur la modรฉlisation et la rรฉsolution numรฉrique des รฉquations du bruit neutronique. ร€ terme, il sera bien รฉvidemment trรจs important de creuser la question pour le cas particulier du bruit neutronique comme cela a dรฉjร  รฉtรฉ initiรฉ dans [81, 82, 167].
Quelques รฉlรฉments de traitement du signal
Lโ€™รฉtude du bruit neutronique รฉtant basรฉe sur lโ€™analyse des signaux rรฉels de divers dรฉtecteurs, nous allons, dans ce paragraphe, donner quelques outils propres au domaine du traitement du signal [12, 20, 39]. Il ne sโ€™agit que de quelques outils simples mais fondamentaux, qui donnent une bonne idรฉe de la maniรจre dont nous pouvons exploiter lโ€™information contenue dans les signaux des dรฉtecteurs. Nous verrons en section 1.3 comment concrรจtement ces outils sont utilisรฉs pour dรฉtecter une anomalie comme par exemple une vibration dโ€™une barre de commande.
Fonction de corrรฉlation Soient deux signaux x(t) et y(t) rรฉels et ร  รฉnergie infinie. La fonction dโ€™intercorrรฉlation se dรฉfinit par : T!+1 T Z+T
Cette fonction permet de mesurer la similitude entre ces deux signaux. Elle est en effet maximale lorsque les deux signaux ont exactement la mรชme forme. Ainsi, si nous observons un pic de cette fonction en 1 par exemple, alors les deux signaux x(t) et y(t) sont, ร  un certain degrรฉ, corrรฉlรฉs entre eux avec un retard de 1. En outre, la fonction dโ€™intercorrรฉlation de deux signaux pรฉriodiques de pรฉriodes diffรฉrentes est une fonction pรฉriodique dont la pรฉriode est le plus petit commun multiple de ces deux pรฉriodes. Si le rapport de ces deux pรฉriodes est un nombre irrationnel, Cxy est nulle. Cette idรฉe de calculer lโ€™interdรฉpendance entre deux signaux pris en deux temps diffรฉrents suggรจre que nous pour-rions faire la mรชme chose avec un seul signal x(t) en le comparant ร  lui-mรชme avec un temps dรฉcalรฉ. Cโ€™est ce qui est appelรฉ la fonction dโ€™autocorrรฉlation qui se dรฉfinit simplement par :
T!+1 T Z+T
Cette fonction dโ€™autocorrรฉlation, fonction paire pour les signaux rรฉels et maximale en = 0, permet donc dโ€™รฉtudier la ressemblance dโ€™un signal avec lui-mรชme au cours du temps. Par consรฉquent, si le signal est pรฉriodique, la fonc-tion dโ€™autocorrรฉlation permettra de dรฉtecter cette pรฉriodicitรฉ 6. Si le signal nโ€™est pas strictement pรฉriodique mais est seulement caractรฉrisรฉ par des รฉvรฉnements rรฉpรฉtรฉs avec des frรฉquences caractรฉristiques (un morceau de musique par exemple), la fonction dโ€™autocorrรฉlation va รชtre sensible ร  ces rรฉpรฉtitions et va permettre dโ€™identifier les pรฉriodicitรฉs cachรฉes du signal. Cette fonction nous renseigne aussi sur le degrรฉ de persistance dโ€™un signal. En effet, si le signal varie doucement en fonction du temps, alors Cxx sera non nulle pour de faibles retards et nulle pour des retards suf-fisamment grands pour que le signal ait perdu toute dรฉpendance de sa valeur initiale. Au contraire, si le signal varie rapidement, Cxx sโ€™annulera beaucoup plus rapidement puisque le signal retardรฉ aura tendance ร  รชtre trรจs rapidement dรฉcorrรฉlรฉ de sa valeur initiale. La fonction dโ€™autocorrรฉlation permet donc de quantifier la mรฉmoire du signal et donc du phรฉnomรจne physique qui en est ร  lโ€™origine. La durรฉe de corrรฉlation est une faรงon de caractรฉriser cette mรฉmoire et se dรฉfinit comme รฉtant la durรฉe au bout de laquelle le signal a perdu la mรฉmoire de sa valeur initiale.
Toutes ces propriรฉtรฉs sur les fonctions dโ€™inter et dโ€™auto-corrรฉlations permettent entre autres de dรฉtecter un signal pรฉriodique noyรฉ dans un bruit. En effet, soient un signal rรฉel pรฉriodique x(t) et un bruit blanc b(t) indรฉpendant de x(t) et sans mรฉmoire. Posons s(t) la somme de ces deux signaux. Par distributivitรฉ de lโ€™opรฉrateur de corrรฉlation, nous avons :
Css( ) = Cxx( ) + Cxb( ) + Cbx( ) + Cbb( ); 8 2 R: (1.3)
Les deux signaux x(t) et b(t) รฉtant supposรฉs indรฉpendants, Cxb et Cbx sont nulles. De plus, par dรฉfinition du bruit blanc, Cbb est nulle en dehors de 0. Ainsi, Css( ) = Cxx( ) pour tout 2 R . Ce type de mรฉthode permet de dรฉtecter la prรฉsence dโ€™un signal mรชme lorsque ce dernier est faible devant le bruit.
Densitรฉ spectrale La densitรฉ spectrale de puissance (DSP), appelรฉe ยซ power spectral density ยป en anglais (PSD), est simplement dรฉfinie comme รฉtant la transformรฉe de Fourier de la fonction dโ€™inter ou dโ€™auto-corrรฉlation : Sxy(!) = Cxy(t)e i!tdt; 8! 2 R: (1.4)
La densitรฉ spectrale de puissance permet de reprรฉsenter la distribution de lโ€™รฉnergie du signal sur lโ€™axe des frรฉquences. Elle prรฉsente donc des pics en prรฉsence de pรฉriodicitรฉ pour un seul signal x(t) ou en prรฉsence de corrรฉlations entre deux signaux x(t) et y(t). Sa phase, qui nโ€™a de sens que si jSxy(!)j > 0, reprรฉsente le dรฉphasage entre x(t) et y(t).
6. Notons que pour les signaux pรฉriodiques, la fonction dโ€™autocorrรฉlation conserve lโ€™information sur la frรฉquence mais pas sur la phase [39].
Dans la pratique, il est plus facile de calculer la fonction dโ€™inter ou dโ€™auto-corrรฉlation en passant par le calcul de la densitรฉ spectrale.
Prรฉcisons quโ€™en anglais, la densitรฉ spectrale de puissance de la fonction dโ€™autocorrรฉlation est appelรฉe ยซ auto power spectral density ยป (APSD) et ยซ cross power spectral density ยป (CPSD) pour la fonction dโ€™intercorrรฉlation.
Fonction de cohรฉrence spectrale Pour quantifier le degrรฉ de cohรฉrence de deux signaux x(t) et y(t), cโ€™est la fonc-tion de cohรฉrence spectrale qui est calculรฉe dans la pratique. Cette fonction est dรฉfinie par :
Sxy(!);8! 2 R:
Cohxy(!) = pSxx(!)Syy(!) (1.5)
Cette fonction de cohรฉrence permet de quantifier le degrรฉ de dรฉpendance linรฉaire et de corrรฉlation entre les densitรฉs spectrales de x(t) et y(t). Les propriรฉtรฉs gรฉnรฉrales de cette fonction sont les suivantes :
โ€ข le module de Cohxy est compris entre 0 et 1. Si jCohxy(!)j = 0, x(t) et y(t) sont totalement dรฉcorrรฉlรฉs en !, et si jCohxy(!)j = 1, x(t) et y(t) sont totalement corrรฉlรฉs en !.
โ€ข la phase de Cohxy nโ€™a de sens et nโ€™est significative que lorsque jCohxy(!)j > 0 (autrement dit, la cohรฉrence entre les deux signaux ne doit pas รชtre nรฉgligeable). Elle reprรฉsente le dรฉphasage entre x(t) et y(t) ร  la frรฉquence !.
Lโ€™รฉtude de la fonction de cohรฉrence ne permet cependant pas de dรฉterminer un lien de causalitรฉ entre les deux signaux mais simplement de dire si oui ou non ils ont tendance ร  fluctuer en mรชme temps. Deux signaux peuvent donc avoir un fort degrรฉ de cohรฉrence mais nโ€™avoir en rรฉalitรฉ aucune relation de causalitรฉ directe entre eux. Ils peuvent, par exemple, รชtre influencรฉs par un troisiรจme signal z(t). Cโ€™est lโ€™รฉtude de la fonction de cohรฉrence partielle qui peut permettre de lever le doute sur lโ€™existence dโ€™un lien de causalitรฉ entre x(t) et y(t). La fonction de cohรฉrence partielle de x(t) et y(t) conditionnรฉe par un troisiรจme signal z(t) est dรฉfinie par :
Cohxy=zPart Cohxy(!)ย  Cohxz(!)Cohyz(!) ;8! 2 R: (1.6)
(!) = p(1 j Cohxz(!)j2)(1 j Cohyz(!)j2)
Cette fonction va permettre dโ€™รฉliminer lโ€™influence de z(t) et de mesurer le degrรฉ de cohรฉrence directe entre x(t) et y(t). Ainsi, si la variable z(t) a bien une influence sur x(t) et y(t) alors CohPartxy est nรฉgligeable et la cohรฉrence ordinaire entre x(t) et y(t) nโ€™รฉtait que factice. Un exemple concret dโ€™un tel problรจme est clairement illustrรฉ dans [78].

Automatisation du diagnostic

Afin de pouvoir diagnostiquer et dรฉtecter en temps rรฉel les anomalies survenant lors du fonctionnement des rรฉ-acteurs, il est indispensable de disposer ร  terme de mรฉthodes dโ€™automatisation du diagnostic rapides et efficaces permettant dโ€™alerter en temps rรฉel les opรฉrateurs. Il existe de nombreuses mรฉthodes qui pourraient รชtre adaptรฉes ร  lโ€™automatisation du diagnostic en ligne. Citons par exemple le krigeage [106], les rรฉseaux de neurones [51] ou encore la mรฉthode du filtre de Kalman [147].
Dans le domaine du bruit neutronique en particulier, cโ€™est lโ€™automatisation par rรฉseaux de neurones qui a รฉtรฉ le plus รฉtudiรฉe et le plus analysรฉe [2, 62, 122, 127, 151]. Les rรฉseaux de neurones sont une mรฉthode de mรฉta-modรฉlisation dont le fonctionnement sโ€™inspire des neurones biologiques et qui sโ€™est largement dรฉveloppรฉe dans les annรฉes 1980. Comme le dรฉtaille [51], ยซ un neurone est une fonction algรฉbrique non linรฉaire, paramรฉtrรฉe, ร  valeurs bornรฉes ยป. Gรฉnรฉralement cโ€™est la fonction sigmoรฏde (fonction monotone croissante et bornรฉe) qui est utilisรฉe. Le rรฉseau de neurones non bouclรฉ ร  couches (voir Fig. 1.5) ยซ rรฉalise une fonction algรฉbrique de ses entrรฉes, par composition des fonctions rรฉalisรฉes par chacun des neurones ยป.
Avant dโ€™utiliser un rรฉseau de neurones, il doit รชtre entraรฎnรฉ. Cette รฉtape nรฉcessite une base de formation contenant plusieurs รฉvaluations de la fonction de sortie f que lโ€™on cherche ร  modรฉliser en fonction de la variable dโ€™entrรฉe x. La formation du rรฉseau de neurones va consister ร  trouver les meilleurs poids synaptiques w pour retrouver la fonction
f en fonction de x. Pour le bruit neutronique, cette รฉtape de formation est effectuรฉe grรขce ร  un trรจs grand nombre de simulations rรฉalisรฉes en amont ร  lโ€™aide de codes de bruit neutronique. Par exemple, pour entraรฎner un rรฉseau de neurones ร  la dรฉtection dโ€™une vibration dโ€™une barre absorbante dans un rรฉacteur de type VVER 7, les auteurs de [2] ont rรฉalisรฉ, avec leur code de bruit neutronique [1] (voir section 1.4.1), un trรจs grand nombre de simulations de bruit neutronique (50 000). Pour chacune des simulations, lโ€™amplitude dโ€™absorption, la frรฉquence de vibration et la position de la barre ont รฉtรฉ choisies alรฉatoirement gรฉnรฉrant ainsi les 50 000 sources de bruit diffรฉrentes. Pour ce cas prรฉcis, les variables dโ€™entrรฉe du rรฉseau de neurones sont le bruit neutronique obtenu ร  lโ€™emplacement de chaque dรฉtecteur de flux et les variables de sortie sont lโ€™amplitude dโ€™absorption, la frรฉquence de vibration et la position de la barre.
Lโ€™un des enjeux de lโ€™automatisation par rรฉseau de neurones est donc de disposer de codes rรฉsolvant les รฉquations du bruit neutronique de maniรจre suffisamment prรฉcise et rapide afin de pouvoir effectuer rapidement un trรจs grand nombre de simulations pour lโ€™รฉtape de formation. Lโ€™รฉtude des mรฉthodes dโ€™automatisation du diagnostic est aussi une opportunitรฉ pour dรฉterminer les emplacements et le nombre optimum des dรฉtecteurs de flux rendant la dรฉtection du bruit neutronique la plus performante possible.
Les principales sources de bruit des diffรฉrentes filiรจres
Chaque filiรจre de rรฉacteurs a des caractรฉristiques diffรฉrentes (type dโ€™assemblages, type de caloporteur et/ou de modรฉrateur, spectre de fission, taille du systรจme…) et ainsi des sources de perturbations diffรฉrentes. Cette section a pour but de dรฉcrire briรจvement les principales sources de bruit dans les rรฉacteurs ร  eau pressurisรฉe (REP), les rรฉacteurs ร  eau bouillante (REB) et les rรฉacteurs ร  neutrons rapides refroidis au sodium (RNR-Na). Le lecteur intรฉressรฉ pourra se rรฉfรฉrer aux articles [72, 121] concernant les rรฉacteurs ร  sels fondus par exemple, ou [102] concernant les rรฉacteurs de type VVER. Les diffรฉrents symposiums SMORN regroupent aussi de nombreuses communications sur presque tous les types de rรฉacteurs. Nous avons choisi de ne dรฉtailler que le cas des trois filiรจres qui bรฉnรฉficient de la plus grande expertise en matiรจre de bruit neutronique.
Ainsi, nous allons dรฉtailler dans cette section les spectres de bruit neutronique en temps de fonctionnement nominal pour ces trois types de rรฉacteurs. Il est en effet trรจs important de connaรฎtre le plus prรฉcisรฉment possible lโ€™allure et les caractรฉristiques de ces spectres correspondant au fonctionnement normal des rรฉacteurs car cโ€™est entre autres par comparaison avec ces spectres de rรฉfรฉrences que nous pouvons dรฉtecter dโ€™รฉventuelles anomalies.
Les rรฉacteurs ร  eau pressurisรฉe
Du fait de la pression du caloporteur (entre 150 et 160 bar) ร  lโ€™intรฉrieur du circuit primaire et de la structure mรฉcanique interne des assemblages et des supports de cuve (voir Fig. 1.6), les principales sources de bruit neutronique dans un REP sont les vibrations de la cuve et des internes de cuve que ce soit les crayons combustibles, les assemblages ou les supports de cuve (ยซ core support barrel ยป) 8. Chacun de ces รฉlรฉments a une tenue mรฉcanique et une frรฉquence de vibration qui lui sont propres et qui peuvent รชtre dรฉterminรฉes grรขce ร  des รฉtudes de tenue sismique des internes de cuve [135].
La Figure 1.7 dรฉtaille la forme typique dโ€™un spectre de bruit neutronique dans un REP. Nous constatons que, comparรฉ aux REB oรน nous verrons que le bruit est majoritairement gouvernรฉ par les variations de densitรฉ du calopor-teur, le spectre dโ€™un REP est caractรฉrisรฉ par diffรฉrents pics de frรฉquences. Nous allons voir que ces frรฉquences sont caractรฉristiques des vibrations des diffรฉrents รฉlรฉments mรฉcaniques du cล“ur.
Les principales sources de bruit dans les REP sont les suivantes [59, 78] :
โ€ข ร  trรจs basses frรฉquences (< 0,01 Hz) : comme nous lโ€™avons dรฉjร  รฉvoquรฉ, il est difficile dโ€™avoir des rรฉsultats avec une bonne prรฉcision ร  si basses frรฉquences. Nรฉanmoins, il est estimรฉ que les bruits causรฉs ร  trรจs basses frรฉquences sont issus des fluctuations usuelles engendrรฉes par les actions de contrรดle de lโ€™installation. Le bruit ร  trรจs basses frรฉquences peut รชtre considรฉrรฉ comme un simple bruit de fond ;
โ€ข ร  basses et moyennes frรฉquences (entre 0,01 et 1 Hz) : nous observons ร  ces frรฉquences une trรจs bonne corrรฉ-lation entre les dรฉtecteurs de flux ex-core et les thermocouples. Ainsi, la source de bruit ร  basses et moyennes frรฉquences provient essentiellement des fluctuations de tempรฉratures primaires du cล“ur ;
โ€ข ร  moyennes et hautes frรฉquences (entre 1 et 50 Hz) : cโ€™est dans cette gamme de frรฉquences que nous observons la majoritรฉ des vibrations mรฉcaniques :
? 1-10 Hz : bruit dominรฉ par les vibrations des crayons combustibles (environ 1 Hz), des assemblages (quelques Hz) et par le premier mode vibratoire des supports de cuve 9 (appelรฉ ยซ beam mode ยป qui ap-paraรฎt autour de 8 Hz, nous y reviendrons en section 1.3.1) ;
? 10-25 Hz : bruit dominรฉ par les hauts modes vibratoires des assemblages, par le deuxiรจme mode vibratoire des supports de cuve (appelรฉ ยซ shell mode ยป qui apparaรฎt autour de 20 Hz) et par les vibrations des boucliers thermiques ;
? 25-50 Hz : bruit dominรฉ par les vibrations induites par une propagation des turbulences engendrรฉes par les pompes primaires. Ces vibrations correspondent entre autres ร  des vibrations verticales des internes de cuve et de la cuve elle-mรชme [14, 15]. Une vibration des seconds supports de cuve 10 est aussi observรฉe autour de 40 Hz.
โ€ข ร  hautes et trรจs hautes frรฉquences (> 50 Hz) : le bruit ร  de telles frรฉquences nโ€™est pas trรจs bien connu et difficile ร  analyser du fait de sa faible amplitude et du bruit parasite de dรฉtection. Il semblerait que des hauts modes vibratoires de certains internes de cuve et de la cuve y soient possibles, notamment vers les 80 Hz.
Cette รฉnumรฉration nโ€™est รฉvidemment pas exhaustive et il peut exister dโ€™autres types de sources mais celles que nous venons de lister sont les principales sources de bruit usuellement constatรฉes dans les REP en temps de fonc-tionnement nominal. Comme nous lโ€™avons รฉvoquรฉ prรฉcรฉdemment, il est trรจs important de bien connaรฎtre le spectre de rรฉfรฉrence dโ€™un rรฉacteur en temps normal car cโ€™est par comparaison avec celui-ci que les opรฉrateurs pourront dรฉtecter une รฉventuelle anomalie. Par exemple, si nous savons quโ€™en temps normal les assemblages de notre rรฉacteur vibrent autour dโ€™une frรฉquence de 5 Hz, si un pic de frรฉquence apparaรฎt sur le spectre de plusieurs dรฉtecteurs de flux autour de 7 Hz et que celui autour de 5 Hz disparaรฎt, nous pouvons supposer un dรฉcalage de la frรฉquence de vibration dโ€™un ou de plusieurs assemblages et ainsi dรฉtecter une รฉventuelle anomalie sur ces derniers (mauvaises fixations, pression non uniforme…). Cโ€™est un exemple volontairement trรจs simplifiรฉ mais il permet dโ€™illustrer lโ€™importance de la connaissance du spectre dโ€™un rรฉacteur en temps de fonctionnement nominal.

Les rรฉacteurs ร  eau bouillante

Comme nous lโ€™avons dรฉjร  rapidement รฉvoquรฉ, dans un REB, le bruit est majoritairement gouvernรฉ par les variations de densitรฉ et par lโ€™รฉbullition du caloporteur. Cโ€™est ce qui explique la forme du spectre du bruit neutronique dans un REB schรฉmatisรฉ par la Fig. 1.7(a). ร€ cause de la gรฉnรฉration de vapeur ร  lโ€™intรฉrieur mรชme du cล“ur et du fort couplage entre la neutronique et la thermohydraulique, lโ€™amplitude du bruit est toujours plus importante dans un REB que dans un REP. La Figure 1.8 rappelle la structure dโ€™un cล“ur et dโ€™un assemblage combustible de ce type de rรฉacteurs ร  eau.
Les sources de bruit dans les REB ne sont pas aussi bien dรฉlimitรฉes par plages de frรฉquences que ne le sont celles dans les REP. Nous pouvons nรฉanmoins lister quelques sources de bruit majeures, notamment ร  partir de 1 Hz [59, 78, 120] :
โ€ข > 1 Hz : de maniรจre gรฉnรฉrale, le bruit est majoritairement gouvernรฉ par les perturbations dues ร  la formation
de la vapeur et donc par les fluctuations de lโ€™รฉcoulement diphasique : une phase liquide en bas du cล“ur et une phase gazeuse en haut du cล“ur ;
โ€ข autour de 0,5 Hz : des oscillations locales dans les canaux peuvent apparaรฎtre ร  cause de la chute de pression en haut du cล“ur. Elles surviennent notamment lorsque les assemblages ne sont pas correctement fixรฉs. Des oscillations globales peuvent aussi survenir du fait du coefficient de vide fortement nรฉgatif. Ces oscillations peuvent รชtre de phase constante sur tout le cล“ur ou de phase opposรฉe de part et dโ€™autre du cล“ur ;
โ€ข 1-5 Hz : une vibration des barres de commande cruciformes (trรจs nombreuses dans un REB) ou des tubes dโ€™instrumentation contenant les dรฉtecteurs in-core peut รชtre observรฉe (environ 2 Hz) si le dรฉbit qui passe entre ces tubes et les quatre boรฎtiers contenant les crayons combustibles est trop important 11 (voir Fig. 1.9). Ces vibrations peuvent aller jusquโ€™ร  exciter la frรฉquence de rรฉsonance des canaux (environ 5 Hz) qui entourent la barre de commande ou le tube dโ€™instrumentation.

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Table des matiรจres

Introductionย 
Contexte et objectifs
Organisation du manuscrit
1 Analyse et dรฉtection du bruit neutroniqueย 
1.1 Les origines du bruit neutronique
1.1.1 Le bruit neutronique ร  bas flux et ร  haut flux
1.1.2 Un bref historique
1.2 Les sources de bruit dans les rรฉacteurs de puissance
1.2.1 Les outils de dรฉtection
1.2.2 Les principales sources de bruit des diffรฉrentes filiรจres
1.3 Exemples de dรฉtection et dโ€™analyse
1.3.1 Vibrations des supports de cuve dโ€™un REP
1.3.2 Vitesse dโ€™รฉcoulement du caloporteur dโ€™un REB
1.3.3 Vibrations des assemblages et dโ€™une barre de commande dโ€™un RNR-Na
1.4 Le bruit neutronique, un enjeu majeur pour la sรปretรฉ
1.4.1 Les simulateurs actuels de bruit neutronique
1.4.2 Les enjeux pour la sรปretรฉ des rรฉacteurs dโ€™aujourdโ€™hui et de demain
1.5 Rรฉsumรฉ du chapitre
2 Thรฉorie et รฉquations du bruit neutroniqueย 
2.1 La thรฉorie linรฉaire
2.1.1 ร‰quation du transport
2.1.2 Approximation de la diffusion
2.1.3 Approximation adiabatique
2.2 Un nouvel รฉtat dโ€™รฉquilibre
2.2.1 En thรฉorie linรฉaire
2.2.2 En thรฉorie non linรฉaire
2.3 Rรฉsolution analytique
2.3.1 Approche directe par les fonctions de Green
2.3.2 Approche indirecte par les fonctions de Green adjointes
2.3.3 Approximations de la cinรฉtique
2.4 Les composantes globales et locales
2.4.1 Analyse du bruit dans un coeur homogรจne
2.4.2 Analyse spectrale et dรฉcomposition du bruit
2.4.3 Propriรฉtรฉs gรฉnรฉrales des composantes globales et locales
2.5 Rรฉsumรฉ du chapitre
3 Mรฉthodes de rรฉsolution dรฉterministeย 
3.1 Implรฉmentations numรฉriques
3.1.1 Schรฉma numรฉrique gรฉnรฉral
3.1.2 La maquette fil
3.1.3 Le code de transport APOLLO3r
3.2 Vรฉrification & Validation
3.2.1 Systรจmes ร  une dimension (maquette fil)
3.2.2 Systรจmes ร  deux dimensions (APOLLO3r)
3.2.3 Systรจmes ร  trois dimensions (APOLLO3r)
3.3 ร‰tudes dโ€™oscillations des sections efficaces
3.3.1 Coeur ร  une dimension (maquette fil)
3.3.2 Coeur ร  deux dimensions (APOLLO3r)
3.3.3 Coeur ร  trois dimensions (APOLLO3r)
3.4 Rรฉsumรฉ du chapitre
4 Mรฉthodes de rรฉsolution stochastiqueย 
4.1 Mรฉthodes avec et sans annihilation des poids
4.1.1 Rappel sur la mรฉthode de la capture implicite
4.1.2 Mรฉthode avec annihilation des poids (MCNP4C)
4.1.3 Nouvelle mรฉthode sans annihilation des poids
4.2 Comparaison et analyse des deux mรฉthodes Monte Carlo
4.2.1 Comparaison avec les mรฉthodes dรฉterministes
4.2.2 Influence de la capture implicite et du facteur
4.2.3 Des pistes dโ€™amรฉlioration et de rรฉflexion
4.3 Rรฉsumรฉ du chapitre
5 Modรฉlisations et analyses dโ€™une vibration mรฉcaniqueย 
5.1 Modรฉlisations analytiques
5.1.1 Modรจle de Feinberg-Galanin-Williams
5.1.2 Modรจle =d
5.1.3 Les harmoniques de la source de bruit
5.2 Modรฉlisation numรฉrique dโ€™une vibration pรฉriodique dโ€™un volume fini
5.2.1 Modรฉlisation gรฉnรฉrale
5.2.2 Modรฉlisation adiabatique
5.3 Modรฉlisation numรฉrique dโ€™une vibration pรฉriodique dโ€™un Dirac
5.3.1 Modรฉlisation gรฉnรฉrale
5.3.2 Modรฉlisation adiabatique
5.4 Analyses et rรฉsultats
5.4.1 Vibration dโ€™une barre absorbante (maquette fil)
5.4.2 Vibration dโ€™un crayon combustible (maquette fil)
5.4.3 Vibration dโ€™un assemblage combustible (APOLLO3r)
5.5 Rรฉsumรฉ du chapitre
Bilan et perspectives
Publications
Rรฉfรฉrencesย 
Annexesย 
A Lโ€™alternative de Fredholm
B Fonction de transfert fondamentale ร  6 groupes de prรฉcurseurs
C Quelques solutions analytiques
D Propagation axiale dโ€™une perturbation dans un coeur ร  trois dimensions (APOLLO3r)
E Mรฉthode de rรฉsolution stochastique testรฉe ร  lโ€™aide de MCNP5

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