Les orientations de développements de Toulouse Métropole et de Blagnac
Développer le tourisme industriel
L’économie toulousaine est essentiellement basée sur l’industrie aéronautique et spatiale. Lorsque ces secteurs se portent bien, c’est l’ensemble de l’agglomération qui bénéficie des retombées économiques et du dynamisme, comme le dit le maire de Blagnac, Bernard Keller (PRG), maire de la commune depuis 1996, «L’aéronautique est notre poule aux œufs d’or ». Lorsque le géant Airbus remplit son carnet de commande d’avions comme c’est le cas actuellement, l’ensemble des chaines d’assemblages marchent à plein régime afin de livrer 50 avions par mois. Cependant, lorsque le groupe connait des difficultés comme ce fut le cas dans le passé, notamment en 2007 avec le plan Power8, c’est l’ensemble de l’économie locale qui en subit les conséquences. C’est pour cela, que la ville de Blagnac et l’agglomération de Toulouse Métropole font toutes deux le constat de la nécessité de diversification des secteurs d’activités.
Le SCOT de la grande agglomération toulousaine, approuvé en juillet 2010, fait référence à ce besoin de diversification des activités : « L’attractivité et la compétitivité du territoire sont fortement liées aux secteurs-phares de l’économie locales et à ses pôles de compétitivité. Le défi majeur réside dans la capacité à diversifier les compétences et les secteurs d’activité, à affirmer comme un territoire innovant et créatif, tout en valorisant le cadre de vie, la culture… » (PADD, pp.14 – Défi de rayonnement et de compétitivité).
La motivation de l’aire urbaine toulousaine est de développer les secteurs de la culture et de l’évènementiel afin d’acquérir une notoriété européenne dans ces domaines et ainsi ne plus uniquement être perçue comme le pôle de technologie spécial et aéronautique.
Dans cet objectif, Toulouse était candidate pour être capitale européenne de la culture en 2013, ce qui lui aurait permis d’être visible au niveau européen d’un point de vue culturel ; le titre a été finalement remporté par Marseille. Toulouse est cependant la 4ème ville la plus touristique de France avec 5,6 millions de touristes en 2012. Cette forte fréquentation touristique n’est cependant pas liée à la fréquentation des lieux historiques de l’agglomération. C’est le tourisme d’affaires qui représente la majeure partie du tourisme dans l’agglomération toulousaine, 69% au total ; cela est dû notamment au grand nombre de congrès et conventions scientifiques se déroulant dans l’agglomération. Airbus Group est également à l’origine de nombreux voyages d’affaire, étant donné que l’entreprise est construite sur une collaboration européenne et possède des sites de productions et d’études dans différents pays d’Europe (Angleterre, Allemagne et Espagne). Les employés sont amenés à travailler régulièrement en collaboration avec des usines et bureaux d’un autre pays, entrainant de nombreux déplacements professionnels. Cette spécification dans le tourisme d’affaires entraine une forte demande dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration en semaine et une diminution conséquente de la fréquentation pendant les week-ends.
La diversification dans le tourisme et une valorisation de la culture régionale permettrait à l’ensemble de l’agglomération de développer un tourisme de loisirs, d’augmenter son attractivité et toucher ainsi un plus large panel de visiteurs. Comme le dit le maire de Blagnac Bernard Keller : « Avec les visites de la chaîne de l’A380, avec le futur parc des expositions, Aeroscopia amènera un surcroît d’activité aux hôtels et restaurants, notamment en fin de semaine». Afin de développer son patrimoine culturel, l’agglomération se base donc sur son potentiel scientifique et industriel afin de créer une culture liée aux particularités de son territoire, Toulouse métropole a également créé une SEM « So Toulouse » dont le but est de valoriser l’image de l’agglomération, en facilitant l’organisation d’évènements et de séjours dans la ville. Cette politique est inscrite dans le SCOT de l’agglomération « L’enjeu pour l’aire métropolitaine de la Grande Agglomération est de pouvoir mettre en scène à l’international les créations et les spécificités de sa vie culturelle. Le couple art et science apparait comme un angle d’attaque permettant de marquer une spécificité, comme l’illustre par exemple la Cité de l’Espace. » (PADD, pp.23). Les enjeux pour Toulouse Métropole sont d’augmenter le rayonnement culturel de la ville est ainsi attirer de nouveaux touristes et de nouveaux investisseurs.
Créer une coulée verte entre la Garonne et l’Aussonnelle
Toulouse métropole a fait le constat que depuis les années 2000, 450 hectares sont consommés par an sur l’ensemble du territoire du SCOT au détriment des espaces agricoles et naturels, de plus, les espaces naturels et boisées ne représentent que 10% du territoire en 2013. Le second constat est que l’ensemble de ces espaces sont morcelés, ne possèdent pas de réelle continuité. Or il est nécessaire d’établir des liaisons pour maintenir la biodiversité. « De nature purement fonctionnelle, ces liaisons entre écosystèmes ou différents habitats d’une espèce permettent sa dispersion et sa migration, et donc sa survie. » (PADD, pp.45). Le SCOT de l’agglomération toulousaine prévoit donc la création d’une coulée verte entre l’Aussonnelle (rivière affluent à la Garonne) et la Garonne qui permettra de remplir plusieurs fonctions qui sont selon le SCOT de l’agglomération toulousaine : «fonctionnement écologique cohérent, paysagère, agriculture, mais aussi loisir»(PADD pp. 48) .
Le site de Pinot, sur lequel se concentre cette étude, et plus particulièrement le parc et le bois, sont intégrés à cette coulée verte. Cet espace est répertorié dans le PLU de la ville de Blagnac, adopté en 2013, comme « espace boisé classé ». De plus, le PLU de la ville classe le site de Pinot dans la zone Uda, zone d’équipements publics et d’équipements d’intérêt collectifs. Le règlement cette zone établi des objectifs clairs pour cet espace : « Les disposition réglementaires établies dans cette zone ont comme objectifs essentiels : […] En secteur Uda, de permettre l’accueil de l’espace d’exposition aéronautique intégré à la coulée verte qui devra être créée sur ce secteur pour relier la Garonne à la vallée de l’Aussonnelle. ». Une attention particulière doit donc être apportée à l’ensemble des espaces verts du site de Pinot afin de permettre une continuité écologique et ainsi préserver la biodiversité locale. Cet espace doit donc être conservé et entretenue dans une optique de préservation de la faune et la flore locale. Enfin, l’aménagement de cet espace doit également répondre à un second objectif, définit par le SCOT de l’agglomération toulousaine, qui est de rendre le parc et le bois de Pinot accessible au public et faire de cet espace un lieu de loisirs.
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Table des matières
Introduction
PARTIE I : Contextualisation
I. Les orientations de développements de Toulouse Métropole et de Blagnac
II. Présentation du site de Pinot
III. Définition des enjeux
PARTIE II : Etude du territoire
I. Le tourisme et les services associés à Blagnac
II. La mise en place de la coulée verte dans l’agglomération
III. Analyse SWOT du site de Pinot
PARTIE III : Les propositions d’aménagement
I. La ferme de Pinot, partie intégrante du musée Aeroscopia
II. L’aménagement des espaces naturels
Conclusion
Bibliographie
Index des signes
Table des illustrations
Annexes
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