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Taux d’accroissement naturel
Définitions
Taux de fécondité : rapport du nombre de naissances vivantes au cours d’une période à la population moyenne de la période.
Taux de mortalité : rapport entre le nombre décès d’une période et une population moyenne de la période.
Taux de fécondité générale : rapport du nombre de naissances au cours d’une période à la population moyenne des femmes fécondes (femmes de 15 à 49 ans) de la période.
Nous allons voir ci-après quelques chiffres essentiels représentant les caractéristiques démographiques du district :
· Taux de natalité : 4,2 %
· Taux de mortalité : 0,6 %
· Taux d’accroissement naturel : 3,6 %
· Taux de fécondité : 18,8 %
En ce qui concerne le taux d’accroissement naturel, le district tient le record par rapport aux autres districts de la région Agnalanjirofo, juste avant celui de Vavatenina, tandis que du point de vue du taux de mortalité, une similitude est constatée entre celui de la ville de Toamasina I et du district, cela grâce à l’existence d’un centre hospitalière qui semble le plus moderne par rapport aux autres centres existant dans la région.
Urbanisation et exode rural
On constate actuellement une tendance haussière du taux de l’urbanisation à cause de l’exode rural. Les migrants sont constitués surtout de jeunes qui tentent de trouver des premiers emplois en ville. Souvent, plusieurs d’entre eux se sentent victimes de la paupérisation du monde rural. Le problème est que, bien sûr bon nombre entre eux n’ont pas de qualification, ni de diplôme. Cela ne fait qu’augmenter le taux de chômage en ville, et l’offre illimitée de cette main d’œuvre jeune ne fait qu’accentuer le problème de chômage déguisé.
Par conséquent, la population active agricole ne cesse de diminuer en milieu rural. En général, la proportion de la population rurale est en net repli : actuellement, son taux se situe à 75% de la population totale, contre 97,5% en 1985.
La situation est de surcroît aggravée par l’exode rural des jeunes les plus intelligents et dynamiques qui ont bénéficié du savoir-faire dans les écoles. Après avoir fini leurs études au Lycée et dans les Universités, ils ne retournent plus à leurs campagnes. De même, pour ceux qui ne parviennent pas à terminer les leurs, plusieurs d’entre eux décident de ne plus rejoindre le milieu rural.
Ménage
En fin du compte, en ce qui concerne les ménages, la taille moyenne est 4,5 enfants. Ce taux ne diffère pas tellement de la moyenne nationale. Ce qui signifie que le district est accessible aux courants d’idées tel le planning familial et aussi la maîtrise de la natalité.
Sexe du chef de ménage
En milieu urbain, le pourcentage des ménages dirigés par les femmes est beaucoup plus important par rapport à ceux dirigés par les hommes : 47,4% dirigés par les hommes contre 52,6 % par les femmes. Ceci pourrait être dû au fait que la longévité des femmes semble plus longue que celle des hommes, elles peuvent accepter les offres d’emplois précaires (salaire peu motivant, souplesse d’horaire,…). Ensuite, du point de vue de la mortalité infantile, le taux est plus élevé pour le sexe masculin.
Par contre en milieu rural, le pourcentage des ménages dirigés par les femmes et les hommes est équilibré : 50 % pour les femmes et 50 % pour les hommes.
Niveau d’instruction des chefs de ménage
En général, on peut dire que dans l’ensemble, le niveau d’instruction semble si faible pour la majorité des ménages, en l’occurrence en milieu rural. Presque la moitié des chefs de ménage n’ont aucun niveau d’instruction. Une forte proportion n’avait atteint que le niveau primaire ; un faible pourcentage, le niveau secondaire, tandis que très peu de sens ont poussé leurs études jusqu’au niveau supérieur. Le tableau ci- après nous explique cette situation : Tableau n° : 3 Niveau d’instruction des chefs de ménage de Fénérive Est dans le district
Après avoir présenté d’une façon succincte la description du district de Fénérive Est, nous allons voir ci-après son économie ainsi que les activités économiques de sa population.
Economie du district de Fénérive Est
Les activités économiques
Introduction
Le district possède des ressources économiques considérables. L’exploitation rationnelle de ces ressources pourrait constituer un appui pour son développement, tant pour le monde rural qu’urbain. On constate la dominance de la culture de rente, de la culture vivrière. Les potentialités de développement de l’élevage et de la pêche pourraient contribuer à l’amélioration des revenus des ménages et conduire à un équilibre alimentaire.
Les potentialités en d’autres produits comme le miel, les épices ainsi que des divers types de fruits pourraient constituer un atout pour l’émergence de petites unités de transformation. Une énorme potentialité de développement du secteur tourisme avec l’existence de sites touristiques, restaurants et des hôtels pour la réception, combinée à la possession de lieux historiques pourraient également attirer des visiteurs aussi bien nationaux qu’étrangers. Certains ménages pratiquent aussi de l’artisanat, il se présente sous différentes formes.
Outre les occupations mentionnées ci-dessus, certains agents économiques s’occupent d’autres activités économiques, tel le commerce, les services ambulants et le transport…etc.
Cependant, malgré ces énormes ressources, divers problèmes existent, persistent et risquent de former un obstacle, entravant le développement régional. Par exemple, la culture de rente connaît un essoufflement significatif ; on remarque à la fois la détérioration de la qualité de certains produits, et voire même combinée à une réduction des quantités produites pour plusieurs produits agricoles. La production rizicole est frappée de plein fouet par une stagnation, voire même une réduction de rendement dont la production n’est plus en mesure de satisfaire le besoin en riz de la population qui ne cesse de croître chaque année. La pêche et l’élevage souffrent d’une sous valorisation, il en est de même pour le secteur tourisme. L’artisanat se heurte au problème de déficit en formation des participants, à la recherche de nouveaux débouchés.
L’Agriculture
L’agriculture constitue une activité dominante et la majorité de la population est rurale. C’est pourquoi plus de 85% de la population est constitué par des paysans.
La culture vivrière
Bien que la surface cultivée en culture de rente est importante par rapport à celle de la culture vivrière, les paysans dépensent une majeure partie de leur temps de travail à cette dernière. Elle occupe 47,5 % de la surface cultivée. La riziculture tient la première place et le riz constitue l’aliment de base de la population.
La riziculture occupe plus de 89% de la surface cultivée en culture vivrière. Malheureusement, la production annuelle n’est pas en mesure d’approvisionner le besoin en riz de la population. Actuellement, au niveau des ménages, la période de soudure pendant une année s ‘allonge de quatre jusqu’à huit mois, selon la catégorie sociale. Ainsi, l’achat du riz constitue une lourde dépense pour plusieurs foyers tant ruraux qu’urbains, et tend à augmenter dans l’affectation du revenu des ménages.
Certes, le district a une forte potentialité agricole en plaine aménageable, mais ce qui est aménagé est loin d’atteindre la moitié de la surface totale des plaines. L’extension de la surface cultivée, via la bonne maîtrise de l’eau, combinée à la pratique des techniques culturales améliorées pourrait constituer une issue favorable à cette pratique. En tenant compte de la superficie aménageable, le district de Fénérive Est serait apte à approvisionner, en plus de sa population, d’autres régions de l’Ile.
Concernant les autres cultures vivrières, le manioc tient la deuxième place derrière le riz tant en ce qui concerne la surface cultivée que la quantité produite. Il est substitué au riz pendant les périodes de soudure. Il est suivi de près par le maïs. La culture de ce dernier est souvent combinée au riz de Tanety. On trouve derrière le maïs la patate douce. Il y a d’autres cultures vivrières telles que le taro, les ignames. Mais, durant ces trois dernières années on constate une baisse spectaculaire de leur production. Si aucune mesure n’est prise, le taro et l’igname seraient en voie de disparition d’ici peu.
En général, la quantité produite reste au niveau de l’autoconsommation et celle qui est destinée au marché ne peut être considéré comme un surplus. Mais on peut parler quand même d’une source de revenu en vue de subvenir aux besoins fondamentaux de la famille.
Après avoir tout diagnostiqué en quelques phrases les cultures vivrières, nous allons passer de suite aux cultures de rentes.
Les Cultures de rente
Elles sont constituées principalement par le girofle, le café, le poivre, la vanille.
Le Girofle
Le girofle tient la première place aussi bien pour ce qui concerne la surface cultivée que la quantité produite chaque année. Ce produit reste le seul produit qui assure la survie des paysans pendant la période de soudure, par le biais de la préparation de l’huile essentielle. Celle-ci se situe aux mois de février, mars, avril et la moitié du mois de mai. Elle reprend au mois de septembre, octobre et novembre.
D’après les diagnostics participatifs effectués au niveau communautaire, vérifiés par les enquêtes menées auprès des opérateurs économiques locaux, on a constaté que la quantité produite en huile essentielle coïncide avec l’aggravation de la période de soudure. Cela montre donc l’importance de cette filière pour la vie de la population du district, surtout la population rurale. Comme il soutient les ménages tout au long de l’année, surtout pendant les périodes de soudure, les cultivateurs considèrent le girofle comme le premier produit porteur de revenu si on ne tient compte que les produits locaux existant dans cette région.
Concernant le prix, il fluctue fortement d’une année à une autre. Pendant la campagne 2001 les prix aux planteurs étaient compris entre Ar 4 000 à Ar 9 000, voire même Ar 10 000. En 2002, ils chutaient de Ar 1 600 jusqu’à Ar 800 et se situent à un niveau plus ou moins stable avec une petite augmentation. Ils n’ont connu aucune amélioration significative qu’en début d’année 2005 où les prix ont atteint Ar 4 800. La multitude d’intermédiaires fait baisser le prix aux producteurs. Et pour pouvoir augmenter le poids des produits collectés, certains intermédiaires que les opérateurs économiques formels appellent communément « Bilanjana » osent détruire la qualité même des produits en question. Tandis que du point de vue quantitatif, ils sont à la merci des aléas climatiques y compris le passage des cyclones. Le district de Fénérive Est avait connu une lourde perte en pieds de girofliers lors du passage du cyclone Honorine en mars 1986. Des millions de pieds de girofliers ont été dévastés.
Malgré l’apport substantiel et conséquent du girofle à la vie des paysans, le giroflier souffre de la maladie « Lazo », des insectes « andretra appelés sous le nom scientifique Chrysotypus mabilianum » ainsi que des externalités négatives liées à la pratique du Tavy.
Le Café
La majorité de la culture est constituée par le café « Robustas ou Coffea Canephora » Le café occupe la en deuxième place. La production du district a fortement chuté depuis le début des années 90 à cause de la faiblesse du cours. La filière café souffre d’un marasme considérable au niveau du commerce international et aujourd’hui elle est sinistrée. Mais un autre déséquilibre est perceptible entre la demande locale et l’offre locale du café. Au sein du district, la première l’emporte sur la deuxième.
On constate que la production totale restant au niveau de l’autoconsommation risque de ne plus en mesure d’approvisionner le besoin en café du district. Ce dernier augmente de façon rampante, en parallèle avec la poussée démographique. Les ruraux ont l’habitude de boire du thé du café deux ou trois fois par jour, il en est de même pour les jeunes enfants, alors que la production décroît. D’après les diagnostics participatifs effectués, plusieurs ménages ruraux achètent les 50% du café qu’ils consomment tout au long de l’année. Il est à signaler que le nombre de buveurs de thé de café surtout dans le monde rural, semble en corrélation positive avec la croissance démographique comme nous l’avons énoncé précédemment.
Les planteurs déçus par la chute du prix, ne soignent plus autant les plants (ombrage, fertilisation, traitement phytosanitaire, recepage). Ainsi, les pieds ne sont plus renouvelés et ils ont remplacé les caféiers par des cultures vivrières telles les patates, le riz, le manioc, …Etc.
Quelques mois après les périodes de récolte qui se tiennent au mois de juin, juillet et août, les paysans commencent à racheter ceux qu’ils ont vendus. Les commerçants locaux affirment qu’ils importent du café des autres districts limitrophes tels Vavatenina, voire même des autres provinces pour approvisionner le besoin en café de la population.
Les paysans affectent une part de leur revenu à cette dépense, alors qu’ils peuvent en produire eux-mêmes, étant donné la potentialité de la région dans ce domaine.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Première Partie LE DISTRICT DE FENERIVE-EST : SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ECONOMIQUE – L’AGRICULTURE (opportunités et Contraintes)
Chapitre I : Présentation géographique et démographique du district de Fénérive Est
Section I : Approche spatial
I-1 Délimitation
I- 2 Les Communes du district
I-3- Caractéristiques géographiques
I- 3-1 Morphologie
I- 3-2 Présentation sur la carte du district de Fénérive Est
I- 3-3 Sols
I- 3-4 Végétation
I- 3-5 Rivières
I- 4- Caractéristiques climatiques
Section II- Démographie
II- 1 Effectif et densité de la population
II-2 Taux d’accroissement naturel
II- 3 Urbanisation et exode rural
II- 4 Ménage
II- 4-1 Sexe du chef de ménage
II- 4-2 Niveau d’instruction des chefs de ménage
Chapitre II- Economie du district de Fénérive Est
Section I : Les activités économiques
I 1-L’Agriculture
I 1-1 La culture vivrière
I-1-2 Les Cultures de rente
I-1-2-1 Le Girofle
I-1- 2-2 Le Café
I-1-2-3 Le poivre
I-1-2-4 La vanille
I-1-3 les plantes industrielles
I-1-3-1 la canne à sucre
I-1-3-2 Les Cocotiers
I-1-3-3- La cannelle
I-1-3-4 Le Piment
I-1-4 les fruits
I-1-4-1 Les litchi
I-1-4-2 La Banane
I-1-4-3 l’Ananas
I-1- 5 La culture maraîchère.
I-2- L’élevage
I-3- La pêche traditionnelle
I-4 L’artisanat
I-5 L’Exploitation forestière
I-6 Le transport
I-7 Le commerce
I-8 les potentialités touristiques
Section II : La culture du riz
II-1-La Riziculture
II-1-1 Les différentes sortes de semences
II-1-2 Le calendrier cultural
II-1-3 Les techniques culturales
II-1-3-1 Préparation du sol (semis)
II-1-3-2 Le Semis
II-1-3-3 Préparation du sol avant le repiquage
II-1-3-4 Le repiquage
II-1-3-5 Sarclage
II-1-3-6 Récolte
II-1-4 Coût de production à l’hectare
II-2- Le Riz de Tanety
II-2-1 Les différentes sorte des semences
II-2-2 Les calendriers culturales
II-2-3 Les techniques culturales
II-2-3-1 La préparation du sol
II-2-3-2 Le semis
II-2-3-3 Sarclage
II-2-3-4 Récolte
II-2-4 Le coût de production à l’hectare
Chapitre III : Les Opportunités et les contraintes du développement du secteur agricole
Section I : Les opportunités de la production agricole
I-1 Abondance de la main d’oeuvre agricole disponible
I-2 – Condition climatique
I-3- Etendue de la surface aménageable
I-4- Richesse en source d’eau
Section II : Les contraintes
II-1 Les contraintes sociales
II-1-1 Croissance démographique explosive
II-1-2 Le niveau d’instruction de la population
II-1-3 L’insécurité rurale
II-1-4– Les habitudes ancestrales : les croyances et les interdits
II-2- Les contraintes économiques
II-2-1 Difficulté d’accès à la terre
II-2-1-1 L’énigme des paysans sans terre
II-2-2 La Carence institutionnelle
II-2-3 Pauvreté et endettement des paysans
II-3 Les contraintes techniques
II-3-1 Le retard technologique
II-3-2 Techniques culturales
II-3-3 Problème de l’eau
II-3-4 Multiplicité des parasites
II-4 Les contraintes naturelles
II-4-1 Conditions climatiques
II-4-1-1 Les cyclones
II-4-1-2 Changement climatique
Deuxième Partie II LA SITUATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE DU DISTRICT DE FENERIVE-EST – PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE LA SITUATION
Chapitre I : La sécurité alimentaire de la population du district menacée
Section I : Disponibilité des produits rizicoles en déclin
I-1- La stagnation à la baisse du rendement
I-2- Réduction de la surface cultivable par ménage
Section II – Difficulté d’accès aux produits alimentaires
II –1- Vulnérabilité des sources de revenus
II -2- Marché des produits agricoles mal organisé
Section III – Détérioration qualitative de la nourriture
III-1-Rareté de types des produits alimentaires disponibles
III–2- Produits alimentaires disponibles faible en apports nutritifs
III-3-Méconnaissance des techniques culinaires
III-4- Accès difficile à l’eau potable
III-4-1- Les points d’eau
III-4-2- Les facteurs rendant impossible l’utilisation et la consommation
III-4-2-1 Facteurs naturels
III-4-2-2 Facteurs humains
Chapitre II : Perspective de résolution des problèmes : Lutte pour la Sécurité alimentaire
Section I : Favoriser la disponibilité alimentaire
I-1- Faire rehausser le rendement
I-2- Etendre la surface cultivable tout en évitant la dégradation supplémentaire de l’environnement
I-3- Faciliter l’accès des paysans à la terre
I-4- Réduire la carence institutionnelle
I-5- Ralentir la demande en freinant l’explosion démographique
I-6- Nécessité de la maîtrise d’appui sur l’innovation paysanne par les agents de développement
Section II– Faciliter l’accès aux produits alimentaires par le marché
II-1- Introduire de nouveaux types de produits porteurs tout en valorisant ceux qui existent
II-1-1- Le Girofle
II-1-2-Café
II-1-3-Canne à sucre
II-1-4-Litchi
II-1-5-Autres produits porteurs
II-2- Améliorer l’efficacité du marché des produits agricoles et non agricoles
II-3- Le micro- crédit
Section III- Lutter pour l’utilisation appropriée des produits alimentaires
III-1-Introduire des nouveaux types de culture maraîchère
III-2- Promouvoir un encadrement technique touchant la nutrition et la santé en collaborant avec les Organismes et le Projet oeuvrant dans ce domaine
III-3- Favoriser la collaboration avec les Projets et les ONG qui s’occupent de l’appui multisectoriel pour le captage d’eau potable : Projet Tomadi, Seecaline et FID.
III-4- Promouvoir la participation des femmes au développement du monde rural
Conclusion générale
ANNEXE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES PHOTOS
BIBLIOGRAPHIE
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