Quelques définitions
Politique économique : Action consciente de la puissance publique se traduisant par la définition d’objectifs économiques et sociaux et la mise en œuvre des moyens nécessaires pour les atteindre. Politique monétaire : Actions délibérées des autorités monétaires sur la masse monétaire et les actifs financiers en vue de la régulation de l’économie à court et à moyen terme. Elle comprend les politiques de crédit et la politique de change. Les instruments de la politique monétaire sont : les variations du taux de l’escompte, l’achat ou la revente d’effets publics sur le marché monétaire, les variations des réserves obligatoires des banques, l’encadrement du crédit, le contrôle administratif des taux d’intérêt, la discrimination des secteurs et des agents par rapport à l’accès au crédit, la variation de la parité monétaire, contrôle ou liberté des changes. Effet d’entraînement : Effet de liaison entre les entreprises, les branches ou les espaces économiques (région, nation) résultant de l’augmentation de la production dans une entreprise, une branche de l’économie ou un espace économique : ses achats de biens intermédiaires aux autres entreprises, branches, augmentent d’autant, ce qui, de proche en proche entraîne une expansion de toutes les branches situées en amont. Effet d’éviction : Effet mis en évidence par les économistes monétaristes selon lequel une dépense publique additionnelle financée par emprunt auprès des agents non bancaires élève les taux d’intérêt, ce qui a pour conséquence une baisse des dépenses privées de la part des souscripteurs à l’emprunt ou de ceux qui eussent emprunté les fonds à des taux plus faibles. La dépense de l’Etat ne fait qu’évincer celle du privé. Il y a également effet d’éviction lorsque la croissance de l’investissement est encouragée et qui ne peut être obtenue que par la réduction des dépenses de consommation. Effet de substitution : Augmentation de la demande d’un bien en remplacement d’un autre dont le prix relatif a augmenté. Lorsque le prix d’un bien augmente, les consommateurs lui substituent, par partie, un ou plusieurs biens qui lui procurent le même genre de satisfaction. Effet d’imitation : Comportements économiques identiques d’agents ou de populations différents dans les domaines de la consommation et de la production, obéissant aux lois psychologiques mises en évidence par Gabriel Tarde au début du 20ème siècle. Détérioration du terme de l’échange: il signifie une détérioration du solde commerciale suite à un renchérissement des importations consécutif à une dépréciation de la monnaie locale et/ou à une augmentation des prix extérieurs et en absence de toute possibilité de substitutions.
Les objectifs de la politique monétaire
La politique monétaire a deux principaux objectifs à savoir la stabilisation des prix mesurée par le taux d’inflation et la stabilisation de l’activité économique. Ces deux objectifs sont étroitement liés et non incompatibles car la stabilité des prix est un préalable à l’activité économique. Cependant, il n’y a pas arbitrage à long terme entre stabilité des prix et activité économique puisque la monnaie est neutre à long terme avance la théorie quantitative de la monnaie. L’unique objectif de long terme de la banque centrale doit donc être le maintien de la stabilité des prix. Ainsi, les objectifs de la politique monétaire rejoignent les objectifs de la politique économique à savoir la croissance (avec un niveau satisfaisant de moyens de paiement en circulation dans l’économie) et la stabilité interne de la monnaie (afin d’éviter l’inflation) d’où l’expression carré magique. Mais la politique monétaire ne peut agir directement sur ces objectifs. En revanche, elle peut agir efficacement sur certaines variables de l’économie qui elles-mêmes influent les objectifs de croissance et de stabilité des prix. La mission principale de la Banque Centrale de Madagascar consiste à veiller à la stabilité interne et externe de la monnaie pour maintenir le taux d’inflation à un niveau le plus faible possible tout en évitant la volatilité excessive du taux de change. Mais il y a également des objectifs spécifiques comme le renforcement du système financier, le développement de nouveaux instruments, le renforcement de la situation financière de la Banque Centrale, contrôle des activités des banques primaires,… qui peuvent varier chaque année selon les phénomènes dans le pays. Cela a pour but d’améliorer ou de préserver la compétitivité de l’économie et de stabiliser l’équilibre macroéconomique.
La fixation des plafonds de réescompte
Comme étant la banque des banques, elle a le pouvoir de limiter le concours que le système bancaire peut attendre de la banque centrale. Lorsque les banques font l’escompte, c’est-à-dire une opération qui consiste pour une banque centrale à acheter un effet avant son échéance à une banque, ce dernier fixe le taux auquel la transaction va être fait. Le but de cette action est de maîtriser et de réduire le concours des banques à cette opération pour garder la masse monétaire stable, car la Banque Centrale juge que l’augmentation de ce concours va engendrer un phénomène de perturbation sur la masse monétaire surtout en période inflationniste.
Réserves obligatoires
Le système de réserve obligatoire est pratiqué à Madagascar depuis le mois de mars 1970. Les réserves obligatoires sont des moyens de pression sur la liquidité bancaire. En augmentant les taux de réserves, la BCM réduit la liquidité bancaire et vise, de ce fait, à mettre les banques en situation de besoin de liquidité. Pour la banque centrale de Madagascar, les réserves obligatoires sont des instruments complémentaires de la manipulation des taux directeurs. Le système a subi des modifications successives concernant l’assiette, le taux de réserve et le mode de constitution pour l’adapter à la gestion monétaire indirecte. Mais il faut définir avant tout ce qu’on entend par assiette. L’assiette est la base sur laquelle on prélève les réserves obligatoires. Jusqu’en 1990 : l’assiette est constituée par les crédits octroyés et les dépôts des banques à la BCM. Depuis 1994, l’assiette est constituée par les dépôts à vue (les dépôts en FMG et les dépôts en devises des résidents et non résidents), les dépôts à terme, les bons de caisse et les autres sommes dues à la clientèle. Les réserves obligatoires peuvent être constituées par le solde moyen du compte courant et les encaisses ainsi que les bons de trésor.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : UNE APPROCHE THEORIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
CHAPITRE I : OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE
I définitions et objectifs.
II les moyens d’actions d’une banque centrale.
III les instruments de gestion monétaire de la banque centrale de Madagascar.
CHAPITRE II : MECANISME DE TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
I relations existantes entre les différentes grandeurs économiques.
II procédure d’élaboration d’une politique monétaire.
CHAPITRE III APPLICATION ET EVOLUTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
I procédure d’application de la politique monétaire.
II évolution de la mise en œuvre de la politique monétaire depuis 2004.
PARTIE II : LES REALITES DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR
CHAPITRE I IMPACS SUR L’ECONOMIE GENERALE
I sur le secteur réel et le commerce extérieur.
II sur le secteur monétaire.
III sur le secteur bancaire.
CHAPITRE II IMPACTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE.
I efficacité des instruments (comportement du marché monétaire).
II réalités de la politique monétaire (modèle Mundell-Fleming).
CHAPITRE III LIEN ENTRE LES DIFFERENTS AGREGATS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE.
I produit intérieur brut et masse monétaire, produit intérieur brut et investissement.
II investissement et masse monétaire.
III taux d’intérêt et taux directeur, taux du BTA et taux d’intérêt.
CONCLUSION
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