Les notions de base relatives à l’interculturalité

Les notions de base relatives à l’interculturalité

Pour mieux cerner la relation d’interculturalité, il est nécessaire d’expliciter quelques notions à savoir la langue, la culture, l’interculturalité, et l’apprentissage de la langue culture.

Langue 

C’est un terme qui peut être abordé sous plusieurs dimensions : D’abord, elle désigne ce corps charnu, allongé et mobile, située dans la cavité buccale et qui chez l’homme, joue un rôle dans la déglutition. Le goût et la parole . D’après cette définition du dictionnaire Larousse, et selon l’affirmation d’Aristote : « L’Homme est un animal qui parle », cet organe n’est pas propre à l’homme mais il est le seul à pouvoir s’en servir pour parler. Elle est donc un organe de parole et c’est justement ce qui différencie l’être humain des autres êtres vivants.

De cette première définition naît une deuxième encore plus large : la langue en tant qu’outil de communication. Selon Saussure , la langue est un « trésor social » inculqué à l’individu par la société qui l’entoure famille, école… La langue n’est pas une création personnelle, et toujours selon Saussure, c’est un « héritage » . Pour pouvoir s’exprimer, l’individu doit respecter certaines règles (ordre des mots dans la phrase par exemple) qu’il ne peut modifier de son propre chef, sous peine de brouiller la communication avec autrui. Ainsi donc, la langue est un outil de communication qui permet aux différents individus de transmettre et d’échanger des informations.

Par le biais de la langue, tous les membres de la société peuvent communiquer entre eux. Grâce à elle, la transmission, la réception des messages ainsi que l’interaction verbale entre les membres de la société existent. En partant de l’utilité de la langue qui est un outil de communication, on arrive à comprendre que langue et société sont interdépendantes. La langue est vitale à la société mais elle ne peut exister que dans la société. Autrement dit, « il n’y a pas de société sans langue comme il n’y a pas de langue sans société. La langue n’existe qu’en vertu d’une sorte de contrat tacite entre les membres de la communauté » .C’est pour cela qu’on dit que la langue est une institution sociale .

Tous les hommes ont besoin de la langue pour se communiquer. Ainsi, il faut l’acquérir suivant les normes sociales ou culturelles car elle se caractérise aussi par le fait d’être, non pas un savoir-faire, non une connaissance, mais une pratique. De plus, la langue elle –même est une forme de culture et renferme toute une culture. Elle nait et se développe dans une société possédant sa propre culture.

Par ailleurs, une société est caractérisée par ses cultures qui ne sauront être épanouies que par la langue. En effet, parler de culture suppose connaissance de langue que ce soit langue maternelle (LM) ou langue non- maternelle (LNM) ; il faut savoir l’utiliser pour comprendre la culture qui en découle. Ainsi, langue et société sont indissociables dans la perspective où la langue est un outil qui véhicule une culture. C’est justement dans ce sens que certains chercheurs affirment: « Il faut être conscient du fait qu’il n’existe pas un seul aspect de la langue qui ne soit pas influencé par la culture et à cause de cette relation entre langue et culture, la langue est toujours soumise à la variation culturelle ».

Du point de vue de la linguistique, la langue est la partie sociale du langage humain (par opposition à la parole). Elle est extérieure à l’individu qui ne peut ni la modifier ni la créer. Elle n’existe qu’en vertu d’une sorte de contrat passé entre les membres de la communauté. La langue est de ce fait, un ensemble homogène de nature concrète. C’est un fond de réserve commun dans lequel puisent tous ceux qui la parlent.

Selon le linguiste Ferdinand de Saussure, la langue est un ensemble solidaire, un système de signe linguistique solidaire, et où la valeur de l’un ne résulte que de la présence simultanée des autres. Notons que, le signe linguistique est la combinaison du concept (signifié) et de l’acoustique (empreinte psychique du son). Donc, le signe linguistique, c’est l’association dans notre psychisme du signifiant et du signifié. Le signe linguistique possède trois caractères : arbitraire (différent de symbole car le choix n’est pas entièrement libre, c’est une nomination équivalente de la réalité, issue d’une convention sociale) – linéaire (le signifiant suit toujours l’axe du temps) – Social (régit dans le cadre sociale) Bref, l’unité de base de la langue est le signe linguistique. Toute combinaison est ainsi à base de signe linguistique, la combinaison en phonème- monème- énoncé- unité transphrastique.

Toujours d’ après le linguiste Ferdinand de Saussure la langue est vivante et se développe dans des sociétés qui partagent le même régime social. Elle est permanente au sein de la société qui change. Ainsi, la langue et la société évoluent séparément. La langue demeure même si la société est bouleversée.

Ce qui fait que la culture est un phénomène complexe non répertorié mais ancré dans trois concepts indissociables qui sont la langue, la culture et la civilisation. Cela nous amène à faire une analyse plus approfondie à propos de la culture et sa relation avec la civilisation.

Culture 

Nous allons emprunter la définition de la culture proposée par Claude Levi-Strauss: «Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes symbolique au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l’art, la science, la religion. Tous ces systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité physique et de la réalité sociale … ». Pour expliciter ce terme, l’ethnologue Edward Taylor désigne par culture « ce tout complexe qui comprend la connaissance, la croyance, l’art, les mœurs, les coutumes et tous les autres talents et habitudes acquis par l’homme en tant que membre d’une société ».

Guy Rocher confirme également ce point de vue en définissant la culture comme étant « un ensemble lié de manière de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisé, qui, étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent, d’une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte ». En d’autres termes, la culture est typiquement partagée par les membres d’un groupe, et c’est surtout dans ce sens que Rakotomena affirme que : « Le groupe peut être un pays (culture nationale), une organisation (culture organisationnelle), une famille (culture familiale), une religion (culture religieuse), un sport (culture sportive) etc. En effet, Taylor expose dans sa définition les divers aspects de la culture : d’un côté il évoque dans cette définition l’existence d’une « culture ethnologique » et de l’autre côté, la présence d’une autre culture qui est « la culture cultivée ». Il existe donc deux catégories de cultures bien distinctes qu’il faut bien comprendre si on veut bien maitriser le concept de «culture». Mais qu’est-ce qu’on entend vraiment par « culture ethnologique » et « culture cultivée » ?

La « culture ethnologique »,
D’ après le dictionnaire Larousse, l’ethnologie est « l’étude scientifique des ethnies, dans l’unité de la structure linguistique économique et sociale dans les liens de civilisation qui la caractérisent et dans leur évolution »  . En d’autres termes, la culture ethnologique est caractérisée par le fait d’appartenir à une société. Elle est pratiquée dans la vie quotidienne et réfère au vécu. L’ethnologie se donne donc, l’étude raisonnée de la société et c’est aussi effectivement le regard porté sur les autres par une civilisation qui se considère comme supérieure.

La « culture cultivée » concerne ce qui a été appris. Pour une meilleure compréhension de cette expression, nous emprunterons la définition suivante : « c’est l’enrichissement de l’esprit, état d’esprit enrichi par des connaissances variées et étendues » . Dans ce cas, il s’agit d’une culture acquise et formalisée par des moyens concrets, comme le livre, l’école…

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Partie I : CADRAGE THEORIQUE
Chapitre1 : Les notions de base relatives à l’interculturalité
1-1 Langue
1-2 Culture
1-3 Civilisation
1-4 Interculturalité
1-5 Apprentissage de la langue-culture
Chapitre 2 : La publicité
2-1 Définition et historique
2-2 Caractéristiques particulières des affiches publicitaires
2-3 Fonctions de l’affiche publicitaire
Chapitre 3 : Les outils d’analyse
3-1 Les outils linguistiques
3-2 Les outils sémiotiques
3-3 Les outils culturels
Partie II : CORPUS, INVESTIGATIONS ET RESULTATS
Chapitre 1 : Le corpus
1-1 Critères de sélection
1-2 Présentation et description globale du corpus
1-3 Analyse globale du corpus
1-4 Analyse détaillée du corpus
Chapitre 2 : Investigations et résultats
Résultats et analyse
Partie III : EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES DES AFFICHES DES PANNEAUX PUBLICITAIRES
Chapitre1 : Propositions d’exploitation pédagogique
1-1 Cadre d’intervention du cours dans le programme scolaire
1-2 Elaboration de fiche de préparation
Chapitre 2 : Expérimentation et résultats
2-1 Expérimentation
2-2 Résultats, interprétation et conclusion
Chapitre 3 : Recommandations
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1
ANNEXE 2

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