Les niveaux attendus et d’acquis en français et en mathématiques au collège
Connaissances et compétences attendues pour l’entrée au collège
La classe de 6ème marque l’entrée au collège et s’inscrit dans le Cycle 3 des apprentissages au côté des deux années de Cours Moyen (CM1 et CM2) afin d’assurer la continuité entre l’école primaire et le collège. Dans cette perspective, le Cycle 3 a pour but de consolider l’acquisition des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter, respecter autrui) du Cycle 2 (Cours Préparatoire, 1ère et 2ème année de Cours Élémentaire) pour permettre la meilleure adaptation possible au rythme et à l’organisation du collège. Les connaissances et compétences attendues de chaque cycle en fonction des disciplines sont fixées par le programme officiel de l’Éducation Nationale. Nous allons maintenant revenir plus en détails sur celles qui sont attendues en français puis en mathématiques.
Connaissances et compétences attendues en français
En français, le Cycle 3 doit être force de soutien dans l’acquisition de la lecture et de l’écriture (Arrêté du 9 novembre 2015, Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse). Le but est d’étendre l’utilisation de la lecture et de l’écriture à d’autres domaines d’apprentissage de manière large et variée. La maîtrise de la langue se fait progressivement au travers de cinq sous-domaines que sont le langage oral, la lecture et la compréhension de l’écrit, l’écriture, l’étude de la langue, et la culture littéraire et artistique . Chaque sous-domaine a ses spécificités et présente des sous-compétences à acquérir qui contribuent au développement des compétences générales de la discipline.
En langage oral, la finalité est d’accéder à la compréhension d’un message oral, de pouvoir intervenir oralement pour présenter de manière claire et organisée des informations ou des opinions, et de débattre avec ses pairs. Par exemple, l’élève en début d’année de 6ème doit savoir comment lever l’implicite d’un discours, avoir conscience que son corps et sa voix influencent la réceptivité de l’auditoire, mais aussi être en mesure de réguler les échanges en collectif. En compréhension de l’écrit, l’objectif est la maîtrise de la lecture orale et silencieuse de manière fluide pour permettre l’accès à la compréhension et l’interprétation des écrits. En termes de compréhension et d’interprétation, l’élève doit être capable d’élaborer des inférences, de repérer la chronologie du récit ou encore de mettre en lien le texte lu avec des lectures ou connaissances antérieures. Ces compétences doivent s’étendre à différents types de documents tels que des images, des graphiques. À ce niveau, l’élève doit être également en mesure de réguler sa compréhension par la mise en place de stratégies (ex : repérage de mots de liaison).
Dans le domaine de l’écriture, les mouvements graphiques sont censés être automatisés pour être mis à profit dans la production d’écrits de travail et de réflexion. Il s’agit là pour l’élève d’être capable d’utiliser un brouillon pour prendre des notes sur ce qu’il entend, d’organiser ses connaissances pour synthétiser un texte, ou encore de fournir des réponses rédigées reprenant les mots de la question et de justifier son choix. Les caractéristiques des différents genres littéraires doivent être maîtrisées pour pouvoir réaliser des écrits diversifiés (récit, poème, saynète). De plus, la rédaction d’un texte nécessite que l’élève puisse mobiliser des connaissances sur la langue (orthographe, lexique), et sur les normes de forme (paragraphe par exemple). Il est attendu qu’un élève puisse apporter des modifications à son écrit en vue de l’améliorer, l’enrichir, le préciser. Enfin, la maîtrise de productions écrites nécessite implicitement de contrôler et de réguler sa compréhension de l’oral et de l’écrit. Toutes ces compétences impliquent que l’étude de la langue soit plus explicite et plus réflexive. Elle s’articule autour de l’apprentissage plus approfondi de l’orthographe, de la grammaire, et du lexique en vue de raisonner sur le sens d’un texte. L’élève doit maîtriser les liens qui existent entre l’oral et l’écrit, tels que les conversions grapho-phonémiques. En fin d’école primaire, il doit pouvoir se repérer dans une phrase simple comme complexe en identifiant notamment le sujet, le verbe et le complément. Il s’agit également pour lui de disposer des bases de l’orthographe grammaticale (ex : connaissance des classes de mots) et lexicale (ex : connaissance de mots invariables). Enfin, l’étude de la langue passe par un enrichissement du lexique. Concrètement, un élève est capable d’opter pour la stratégie la plus efficace entre utiliser un dictionnaire, se référer à l’étymologie ou s’aider du contexte pour saisir le sens d’un mot inconnu par exemple. Le dernier domaine que constitue la culture littéraire et artistique ne vise pas le développement de sous-compétences particulières. Néanmoins, la découverte d’œuvres en tous genres vient soutenir l’acquisition et le développement des sous compétences des autres sous-domaines. Finalement, l’acquisition de l’ensemble de ces sous-compétences contribue au développement de compétences plus générales attendues en maîtrise de la langue française que sont la compréhension et l’expression orale, la lecture, l’écriture et la compréhension du fonctionnement de la langue.
Connaissances et compétences attendues en mathématiques
En mathématiques, le Cycle 3 vise à consolider la compréhension du nombre, les techniques de calcul, mais aussi à étendre leur domaine d’étude et d’application (Arrêté du 9 novembre 2015, Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse). En effet, les fractions et les nombres décimaux viennent s’ajouter au système de numération déjà connu, ce qui servira à faire le lien avec un nouveau système, qu’est le système métrique. Au travers de la résolution de problème, l’enjeu est donc de montrer à l’élève comment les outils et la démarche mathématiques se révèlent être appropriés pour résoudre des situations de la vie quotidienne. Cette compréhension se fait au travers de trois sous-domaines que sont les nombres et calculs, les grandeurs et mesures, l’espace et la géométrie . De la même façon que pour le français, les sous-domaines des mathématiques ont leurs spécificités et impliquent des sous-compétences que les élèves doivent acquérir pour développer des compétences plus générales relatives à cette discipline.
En ce qui concerne les nombres et calculs, l’objectif est la conceptualisation, la réalisation de calculs, et la résolution de problème à l’aide des nombres entiers, des fractions, et des nombres décimaux. Ainsi l’élève en début d’année de 6ème doit pouvoir composer et décomposer les nombres entiers, encadrer une fraction par deux entiers, ou encore utiliser les nombres décimaux pour rendre compte de grandeurs. En termes de calcul, il peut multiplier les nombres décimaux par 5, 10, 50 ou 100 de tête, ou poser la division d’un nombre décimal par un nombre entier. À l’aide de ces opérations, l’élève parvient à résoudre des problèmes à une ou plusieurs étapes de calcul. Cela nécessite des capacités d’organisation et de gestion des données. Par exemple, il faut que l’élève puisse prélever les informations pertinentes issues de différents documents et les organiser pour parvenir au bon résultat.
Dans le sous-domaine des grandeurs et mesures, la numération est mise au profit des mesures géométriques telles que le périmètre, les aires, les volumes. L’élève doit savoir comparer des périmètres, déterminer un ou des volumes dans l’unité adaptée, réaliser des conversions heures/minutes ou encore distinguer un angle aigu, d’un angle droit ou obtus. Ces connaissances sont alors assimilées et mises en application dans la résolution de certains problèmes (ex : « M. Aziz travaille 4 h 35 par jour sauf le samedi et le dimanche. Combien d’heures M. Aziz travaille-t-il pendant le mois de septembre 2018 ? »). Enfin le dernier sous-domaine de l’espace et de la géométrie représente un versant plus pragmatique de la géométrie. En effet, l’élève est amené à manipuler concrètement les mesures et les grandeurs. Savoir se repérer et se déplacer dans l’espace par l’élaboration des représentations est attendu. L’élève peut donc décrire et exécuter un déplacement sur une carte ou encore modéliser l’espace par le biais de maquettes. Les objets géométriques sont également ciblés. L’élève doit pouvoir reconnaître, décrire des figures (triangles, cercles) et des solides (prisme, cylindre) mais aussi les représenter et les construire à l’aide de patrons. Cette manipulation implique pour l’élève de connaître et d’appliquer certaines relations géométriques tels que la perpendicularité, le parallélisme et la symétrie. Se sont autant de sous compétences à acquérir par l’élève pour parvenir à développer les six compétences générales attendues en mathématiques : chercher, modéliser, représenter, raisonner, calculer, et communiquer.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre 1 : Quel levier pour favoriser la réussite scolaire des collégiens ?
1. Introduction
2. Les niveaux attendus et d’acquis en français et en mathématiques au collège
2.1. Connaissances et compétences attendues pour l’entrée au collège
2.1.1. Connaissances et compétences attendues en français
2.1.2. Connaissances et compétences attendues en mathématiques
2.2. Le niveau d’acquis des élèves au collège
2.2.1. Le niveau d’acquis des élèves en français
2.2.2. Le niveau d’acquis des élèves en mathématiques
2.3. Viser la réussite scolaire de tous les collégiens : la réforme du Collège
3. Les sciences cognitives au service de la réussite scolaire
3.1. Qu’est-ce que les sciences cognitives ?
3.2. La rencontre des sciences cognitives et de l’éducation
3.3. Les programmes pédagogiques favorisant la gestion de la cognition
3.3.1. Entraîner les capacités de contrôle cognitif
3.3.2. Développer les capacités d’autorégulation
3.3.3. Développer les capacités métacognitives
4. Une proposition : soutenir la métacognition de l’élève
4.1. Les rôles de la métacognition dans les apprentissages scolaires
4.2. Les impacts de la métacognition sur la réussite scolaire
5. Conclusion
Chapitre 2 : La métacognition : théorie et mise en application en contexte scolaire
1. Introduction
2. Le cadre conceptuel de la métacognition
2.1. Les composantes de la métacognition
2.1.1. Les connaissances métacognitives
2.1.2. Les expériences métacognitives
2.1.3. Les compétences métacognitives
2.2. Le fonctionnement de la métacognition
2.3. Les caractéristiques de la métacognition
2.3.1. Caractère explicite versus implicite
2.3.2. Caractère général versus spécifique
2.4. Le développement de la métacognition
3. La mise en application de la métacognition en contexte scolaire
4. Conclusion
Chapitre 3 : Le programme pédagogique métacognitif « Connaissance de soi» : Conception et protocole de recherche
1. Problématique et contexte de la recherche
2. Le Programme Pédagogique Métacognitif « Connaissance de soi » au collège
2.1. Le Programme Pédagogique Métacognitif de la classe de 6ème
2.1.1. Le cerveau
2.1.2. L’intelligence
2.1.3. L’apprentissage
2.1.4. Les processus automatiques
2.1.5. Le sommeil et les apprentissages
2.2. Le Programme Pédagogique Métacognitif de la classe de 5ème
2.2.1. La mémoire
2.2.2. L’attention
2.2.3. Les fonctions exécutives
2.2.4. Le rôle de l’erreur
3. Protocole de recherche
3.1. Participants
3.2. Déroulé de l’expérimentation
3.3. Matériel
3.3.1. L’évaluation psychologique
3.3.1.1. Les connaissances sur le fonctionnement cérébral et cognitif
3.3.1.2. Les capacités métacognitives
3.3.1.3. Le sentiment d’auto-efficacité
3.3.1.4. Les capacités mnésiques, attentionnelles et d’apprentissage
3.3.1.5. L’intelligence
3.3.1.6. Les capacités exécutives
3.3.2. L’évaluation scolaire
3.3.2.1. L’évaluation en français
3.3.2.2. L’évaluation en mathématiques
3.4. Hypothèses opérationnelles
Chapitre 4 : Résultats de l’expérimentation
1. Analyses des données obtenues avant l’intervention
1.1. Validité de construit
1.2. Lien entre les performances scolaires et les mesures psychologiques
1.3. Description des collégiens
1.3.1. Description de l’échantillon global
1.3.2. Description des sous-échantillon en fonction de l’établissement scolaire
2. Analyses des effets de l’intervention
2.1. Effet du PPM sur les connaissances du fonctionnement cérébral et cognitif
2.1.1. Analyses statistiques
2.1.2. Effet du PPM sur les connaissances générales des élèves sur le cerveau
2.1.3. Effet du PPM sur l’adhésion des élèves aux neuromythes
2.2. Effet du PPM sur la réussite scolaire
2.2.1. Analyses statistiques
2.2.1.1. Calcul de score a posteriori
2.2.1.2. Analyses de médiation
2.2.2. Résultats
2.3. Effets du PPM en fonction du Profil scolaire des élèves
2.3.1. Analyses statistiques
2.3.2. Les profils scolaires identifiés
2.3.3. Effets sur les performances scolaires en français
2.3.4. Effets sur les performances en mathématiques
2.3.5. Effets sur l’ajustement du sentiment d’auto-efficacité aux performances scolaires
2.4. Effet de contenu de chaque année du PPM
2.4.1. Effet de la première année du PPM sur la réussite scolaire
2.4.2. Effet de la seconde année du PPM sur la réussite scolaire
3. Synthèse
Chapitre 5 : Discussion Générale
Conclusion
Références bibliographiques