Les nématodes gastro-intestinaux chez les petits ruminants et leur gestion actuelle

Les nématodes gastro-intestinaux chez les petits ruminants et leur gestion actuelle

TARIR LA SOURCE DE CONTAMINATION 

La gestion raisonnée des pâturages

Cette gestion est fondée sur le principe d’une réduction du temps de contact entre les hôtes et les parasites [133, 71]. Il est nécessaire de prendre en compte la survie des larves et des œufs sur le terrain, ainsi que la résistance des animaux. Cette technique est donc difficile à mettre en place dans les zones tempérées car les larves peuvent survivre de 6 à 12 mois dans l’environnement [134, 59, 135] et la résistance de l’hôte varie selon l’âge, le stade physiologique, les infestations antérieures. Cette gestion peut être subdivisée en plusieurs axes.

i. Treat and move
C’est une technique consistant à mettre les animaux traités sur une parcelle saine après administration d’un traitement anthelminthique [73]. Elle est particulièrement pertinente dans les élevages où des résistances ne sont pas encore apparues car elle permet de stopper le cycle parasitaire dès lors que les animaux arrivent sur une nouvelle pâture, non encore infestée. Dans le cas contraire, la parcelle supposée saine se trouverait infestée par une population de parasites exclusivement résistante.

ii. Gestion des animaux sensibles
Les animaux les plus sensibles sont les jeunes (agneaux de l’année ou agnelles de renouvellement mis pour la première fois à la pâture). Ces derniers doivent être placés sur un terrain le plus sain possible et une rotation du pâturage évitant autant que possible de faire pâturer les jeunes sur une parcelle après des adultes doit être envisagée. Cependant, une fois que les jeunes sont infestés par les nématodes, ils excrètent plus d’œufs que les adultes en raison de leur plus grande sensibilité, les faire pâturer en premier peut donc être néfaste aux adultes qui les succèderont sur la même pâture.

iii. Gestion du chargement à l’hectare
L’un des principaux facteurs de risque favorisant la contamination des animaux est le chargement à l’hectare : plus il est élevé, plus le parasitisme est important [136]. Lorsque cette charge est trop forte, la quantité d’herbe disponible par brebis diminue, les poussant à pâturer dans les zones où le risque de contamination est plus élevé puisque plus concentré en larves infestantes. Pour éviter ce risque, il est possible de faire pâturer les brebis avec un principe de « fil-arrière » et « fil-avant » ne donnant accès qu’à une nouvelle portion d’une parcelle pour la pâture quotidienne et qui empêche le retour sur la bande pâturée la veille. Cette technique favorise également la repousse de l’herbe.

iv. Heures de sortie des animaux
Il est également recommandé d’éviter autant que possible de sortir les animaux au cours des heures à risque : à l’aube et au crépuscule lorsque la rosée est présente. En effet, les larves attirées par l’humidité se localisent plus en hauteur sur les brins d’herbe, favorisant leur ingestion.

La décontamination des prairies

La décontamination des pâtures survient lorsque les larves et les œufs de SGI, excrétés sur le terrain durant la période de présence des animaux, meurent à cause des conditions climatiques défavorables au cours de la période hivernale où les températures inférieures à zéro permettent d’assainir les parcelles [66, 135, 137]. Il faut alors envisager un repos allant de 6 mois à 1 an dans les régions tempérées, contrainte difficile d’application car elle suppose que les éleveurs possèdent des surfaces de pâtures très importantes. L’assainissement des parcelles peut également être réalisé grâce au labourage [135, 138]. Il est estimé qu’une parcelle retournée et réensemencée tous les deux à trois ans permet de maintenir un niveau de parasitisme modéré. En revanche, l’emploi d’amendement chimique tel que la cyanamide calcique, les scories potassiques ou le sulfate de fer, semble peu efficace contre les trichostrongylidés même si une efficacité, bien que relative, ait été montrée contre les mollusques (dans le cadre de la lutte contre la grande douve).

Il est également possible de mettre en place un pâturage mixte consistant à faire pâturer en décalé ou en simultané deux espèces animales différentes. Cette méthode se base sur la forte spécificité des parasites pour l’hôte. Un parasite, lorsqu’il est ingéré par un animal qui n’est pas son hôte définitif habituel, ne peut ni se développer ni s’implanter, il s’agit alors d’une impasse parasitaire. Le pâturage mixte permet un nettoyage réciproque des prairies par les deux espèces animales [139]. Il est cependant impossible de pratiquer cette technique en utilisant les chèvres et les moutons en raison du grand nombre d’espèces parasites qu’ils ont en commun. Il peut toutefois être pratiqué en mélangeant petits ruminants et bovins. Le pâturage mixte doit tout de même être pratiqué avec prudence car certaines souches parasitaires spécifiques d’un hôte peuvent s’adapter à l’autre espèce qui partage la pâture.La réussite de ces méthodes repose surtout sur la gestion rigoureuse du système de pâturage et des rotations par l’éleveur. Cependant, les rotations sont généralement établies selon les nécessités agronomiques et le risque parasitaire n’est pris en compte qu’en seconde intention.

Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Animaux prélevés au sein des élevages 

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Table des matières

Liste des enseignants
Dédicaces et remerciements
Table des matières
Table des figures
Table des tableaux
Liste des abréviations
Introduction
1ère partie : Les nématodes gastro-intestinaux chez les petits ruminants et leur gestion actuelle
I. Contexte de l’élevage ovin lait
1. L’élevage ovin lait en France
a. Le cheptel ovin et la production laitière
b. Les races ovines laitières
2. L’élevage ovin lait en Pyrénées-Atlantiques
a. Particularités climatologiques des Pyrénées-Atlantiques
b. Le bassin laitier
c. Systèmes et conduites d’élevage
II. Généralités sur les strongles gastro-intestinaux des ovins
1. Biologie des strongles gastro-intestinaux des ovins
a. Principaux strongles gastro-intestinaux
b. Cycle des strongles gastro-intestinaux
2. Epidémiologie des strongyloses gastro-intestinales des ovins
3. Action pathogène des strongles gastro-intestinaux
a. Physiopathologie
b. Expression clinique
4. Conséquences économiques
III. Gestion actuelle du parasitisme en élevage
1. Diagnostic du parasitisme des ovins
a. Coproscopie parasitaire
b. Recherche de larves : méthode de coproculture
c. Comptage direct dans le tube digestif
d. Dosage du pepsinogène plasmatique
e. Charge parasitaire de la pâture
2. Traitements anthelminthiques
a. Benzimidazoles et pro-benzimidazoles
b. Imidazothiazoles et Tétrahydropyrimidines
c. Lactones macrocycliques
d. Les salicylanilides
e. Les dérivés d’amino-acétonitrile (AAD)
f. Spiroindoles
2ème partie : Apparition de résistances aux anthelminthiques et alternatives envisageables
I. La résistance aux anthelminthiques
1. Définition de la résistance
2. Les types de résistances
3. Acquisition de résistance aux anthelminthiques
4. Les facteurs favorisant les résistances
a. Facteurs dépendants des nématodes (dits intrinsèques)
b. Facteurs dépendants de l’activité humaine (dits extrinsèques)
5. Mise en évidence des résistances aux anthelminthiques dans un cheptel
a. Les tests sur animaux (in vivo)
b. Les tests réalisés en laboratoire (in vitro)
6. Etat des lieux des résistances
a. Dans le monde
b. En France
II. Alternatives aux traitements anthelminthiques de synthèse
1. Emploi raisonné des anthelminthiques
2. Tarir la source de contamination
a. La gestion raisonnée des pâturages
b. La décontamination des prairies
c. Les champignons nématophages et les bactéries sporicides
3. Augmenter la résistance de l’hôte
a. La vaccination
b. Les anthelminthiques naturels
c. La sélection d’hôtes pour leur résistance aux nématodes gastro-intestinaux
III. La résistance génétique aux strongles gastro-intestinaux
1. Pré-requis à une sélection génétique pour la résistance aux strongles gastrointestinaux chez les ovins
2. Les possibilités d’utilisation de la variabilité génétique
3. Mise en place d’un schéma de sélection
4. Gènes et résistance et/ou résilience aux SGI
5. Effets attendus d’une sélection sur la résistance et/ou la résilience aux strongles gastro-intestinaux 3ème partie : Résultats d’un schéma de sélection basé sur la résistance naturelle aux strongles gastro-intestinaux dans la race ovine laitière Manech Tête Rousse
I. Matériel et méthodes
1. Choix des béliers utilisés pour les Insémination Artificielles
2. Elevages suivis
a. Elevage n°1
b. Elevage n°2
c. Elevage n°3
d. Elevage n°4
e. Elevage n°5
f. Elevage n°6
g. Elevage n°7
3. Conditions de prélèvement des animaux : dates et réalisation
a. Animaux prélevés au sein des élevages
b. Points de prélèvements
c. Modalités de prélèvement
4. Mesures réalisées
a. Indicateurs cliniques et zootechniques
b. Indicateur parasitologique : dénombrement des œufs dans les fèces
5. Méthode d’analyses statistiques
a. Conversion des données
b. Modèles testés
c. Modèle retenu
II. Résultats
1. Intensités d’excrétion d’œufs de SGI
a. Analyse de variance
b. Corrélations phénotypiques entre index de résistance au parasitisme et index de production laitière des béliers
2. Hématocrite
3. NEC
4. Index de diarrhée
5. Index de muqueuse oculaire
6. Corrélations entre les différents caractères mesurés
III. Discussion
1. Forces et faiblesses du projet
a. Forces du projet
b. Faiblesses du projet
2. Les apports de ce projet
a. Discussion du modèle retenu
b. Intensité d’excrétion d’œufs
c. Autres paramètres mesurés
3. Perspectives
a. Des résultats prometteurs
b. De nombreuses possibilités d’utilisation
c. Limites à la sélection des béliers pour la résistance aux SGI
4. Projets de l’UMR INRA/ENVT IHAP1225 et l’UMT Petits ruminants de l’INRA
a. Mise en place d’une plateforme de phénotypage des béliers
b. Suivi des filles de béliers résistants et sensibles de la naissance à la réforme
Conclusion
Agréments scientifiques
Références bibliographiques
Annexes

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