LES NAPPES SOUTERRAINES
La nappe du Maæstrichtien
La nappe aquifère du Maestrichtien a été découverte en 1938 et couvre une superficie de 150 000 km². Celle-ci a permis à l’administration coloniale d’abord, puis aux autorités du Sénégal post indépendant de modifier considérablement les conditions d’exploitation du Ferlo. Cette nappe se trouve dans les sables et grés du Mæstrichtien (fin de l’ère secondaire). Avec une réserve hydrique évaluée environ à 5.10¹² m3 , la nappe maestrichtienne est contenue dans les sables et grés du Maestrichtien. L’alimentation de cette nappe s’effectue à partir des crues du fleuve Sénégal et elle est en partie fossile. Son potentiel est estimé à 500 000 m3 . La profondeur de cet aquifère est comprise entre 200 et 300 m (Naegale, 1971). Les structures d’exploitation de cette nappe sont le forage hydraulique de Vélingara et les deux puits-forages implantés à Bem-Bem et à Boudou Mbaba. Le forage de Vélingara qui est le plus grand forage de la communauté rurale a un débit de 40 m3/h avec une profondeur de 304 m. Il ravitaille en eaux des antennes (séweldé et sousset) reliées par des tuyaux sur un rayon d’environ 10 à 12 km du forage. Ces antennes sont des points de distribution d’eau pour l’homme et le bétail et permettent ainsi de réduire la distance parcourue par les populations pastorales pour la recherche de l’eau.
La nappe Continental Terminal
Le continental terminal coule sur les grés argilo-sableux de la fin de l’ère tertiaire et du début du quaternaire. C’est un aquifère qui couvre presque tout le pays, avec un potentiel estimé à 450 000 m3 /j (République du Sénégal/MEPN, 1998). La profondeur de cette nappe est comprise entre 40 et 100 m au Ferlo. Les puits généralement très profonds dans la zone, constituent les principales structures d’exploitation de cette nappe. Ces puits au nombre de trente six (36) dans la Communauté Rurale sont des sources d’approvisionnement en eau « potable » et à l’abreuvement du bétail des villageois mais aussi des transhumants. Ils subissent une très forte pression pendant la saison sèche avec l’assèchement des mares. Les populations passent des journées entières à recherche de l’eau. En effet, ces puits sont confrontés à la vétusté, au tarissement en saison sèche et à un ensablement.
LES EAUX SUPERFICIELLES
Les vallées
La Communauté Rurale de Velingara-Ferlo est traversée par des vallées fossiles dont la plus importante est la vallée du Ferlo qui la traverse dans toute sa longueur. Ces vallées sont d’anciens cours d’eau asséchés par les sécheresses cycliques des années 1970. Les fonds de ces vallées sont remplis de sables dunaires. Ces vallées ont un écoulement temporaire qui dépend de l’importance des quantités de pluies. Ainsi, on peut constater un écoulement torrentiel juste après l’arrêt des pluies suivi un à trois mois après d’une absence d’écoulements superficiels (Diouf, 2000). C’est au niveau des lits de ces vallées que l’on rencontre les « céanes » (puisards de nappes alluviales).
les mares
Les mares, nombreuses et de dimensions différentes sont des cuvettes ou de petites dépressions que l’on rencontre partout dans la communauté rurale de Vélingara. Ces cuvettes recueillent les eaux de ruissellement pendant la saison pluvieuse. Les mares jalonnent souvent le tracé des cours d’eau disparus dont l’ancien lit est plus ou moins remblayé par des apports éoliens et des matériaux entraînés par les eaux de ruissellement.
Les mares qui sont généralement temporaires (2 à 3 mois après la saison des pluies) servent de points d’eau pour la boisson des populations locales mais aussi l’abreuvement du bétail. Ces points d’eau naturels présentent l’avantage d’être à côté des habitations et ne demandent aucun investissement pour leur exploitation.
LA VEGETATION
La flore et la végétation du Ferlo ont été étudiées par de nombreux chercheurs au cours du siècle dernier (Valenza, 1970 ; Boudet, 1977 ; Valenza, 1981 ; Barral & al., 1983 ; Gaston et al, 1983 ; Akpo, 1993 ; Vincke, 1995 ; Akpo & Grouzis, 1996 ; Akpo, 1998…). Au plan phytogéographique, la Communauté Rurale de Vélingara-Ferlo est à cheval entre les formations sahéliennes et celles soudaniennes. La savane arbustive et la savane arborée sont les types physionomiques dominants, avec un tapis graminéen ouvert, de hauteur variable, parsemés d’arbustes clairsemés et parfois d’arbres.
La structure du peuplement ligneux varie fortement en fonction des différentes unités morphopédologiques de la zone. Ainsi, au niveau des plaines sableuses, le couvert végétal est très ouvert et a été amplement dégradé par la surexploitation, les déficits pluviométriques persistants et les feux de brousse. La végétation est à dominante arbustive et est composée de Combretum glutinosum Perr. Ex DC., Acacia senegal (L) Willd., Guiera senegalensis J. F. Gmel., Balanites aegyptiaca (L) Del.. Au niveau des plateaux cuirassés la végétation est caractérisée par une strate ligneuse relativement dense, dominée par Pterocarpus lucens Lepr. Ex Guill. & Perrot, souvent rencontré en formations assez pures. Ils sont généralement associés à Grewia bicolor Juss., Commiphora africana Endl., Combretum glutinosum Perr. Ex DC, Acacia seyal Del., Boscia senegalensis (Pers) Lam. Ex Pois., et Adenium obesum A. DC. Les bas fonds sont caractérisés par des espèces telles que Mitragyna inermis (Willd.) O. Ktze., Anogeissus leiocarpus (DC) Guill. et Perrott., Piliostigma reticulatum (DC) Hochst. et Ziziphius mauritiana Lam. Les Mimmosaceae sont la famille la plus mieux représentée avec 23,5 % de l’ensemble des espèces répertoriées. Les Combretaceae qui représentent environ 13,7 % des espèces répertoriées sont également très présentes dans les différentes unités de végétation. Les Capparidaceae avec 11,8 % des espèces inventoriées sont également présentes avec le genre Boscia qui colonise les plateaux cuirassés .
La strate herbacée est dominée par des graminées annuelles (Andropogon pseudapricus Stapf., Penisetum pedicellatum Trin., Schoenfeldia gracilis Kunth, et Eragrostis tremula Hochst.,) et des légumineuses non pérennes (Zornia glochidiata Reichb. Ex DC., Alysicarpus ovalifoluis (Schum et Thonn.) Oliv. & Hiern. ). Dans les plateaux cuirassés les graminées fines (Schoenfeldia gracilis,, Eragrostis tremula et Aristida stipoides Lam.) germent aux premières pluies de juin et sèchent sur pied dés la fin septembre. Ce tapis fortement dépendant des précipitations, peut être clairsemé ou continu par endroit, avec une hauteur de 40 à 60 cm. Dans les sols argileux et argilo-sableux des bas-fonds les graminées annuelles (Andropogon pseudapricus, Pnnisetum pedicellatum) et vivaces (Andropogon gayanus Kunth.) germent et repoussent dés les premières pluies dans un paysage du Ferlo ravagé par les feux de brousse. Les familles les mieux représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Convolvulaceae et les Rubiaceae .
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Table des matières
INTRODUCTION
1ère partie: LE CADRE DE L’ETUDE
Chapitre Ier : LE MILIEU ACTUEL
1.1- LE FERLO
1.2- LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DU SITE D’ÉTUDE
1.3- CARACTÉRISTIQUES CLIMATIQUES
1.3.1- PLUVIOMÉTRIE ET TEMPERATURE
1.3.2- LE CALENDRIER PEUL
1.3.3- LES VENTS
1.3.4- L’HUMIDITÉ RELATIVE ET L’ÉVAPORATION
1.4- CARACTÉRISTIQUES GÉOLOGIQUES ET MORPHO-PÉDOLOGIQUES
1.4.1- GÉOLOGIE
1.4.2- GÉOMORPHOLOGIE
1.4.3- SOLS
1.5- HYDROGRAPHIE
1.5.1- LES NAPPES SOUTERRAINES
1.5.1.1- La nappe du Maæstrichtien
1.5.1.2- La nappe Continental Terminal
1.5.2- LES EAUX SUPERFICIELLES
1.5.2.1- Les vallées
1.5.2.2- les mares
1.6- LA VEGETATION
Chapitre 2 : LES HOMMES ET LEURS ACTIVITÉS
2.1- CARACTÉRISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES
2.2- LES ACTIVITÉS
2.2.1- L’ÉLEVAGE
2.2.1.1- L’élevage sédentaire
2.2.1.2- L’élevage transhumant
2.2.2- L’AGRICULTURE
2.2.3- LES ACTIVITÉS FORESTIÈRES
2.3- GESTION DE L’ESPACE PASTORAL ET DYNAMIQUE FONCIÈRE
Chapitre 3 : LE CHOIX DES INDICATEURS
3.1- LE CONCEPT D’INDICATEUR ET DE DURABILITÉ
3.1.1- HISTORIQUE ET DÉFINITION
3.1.1.1- Historique
3.1.1.2- Définition du concept d’indicateur
3.1.1.3- Définition de la Gestion Durable
3.1.2- APPORT DES DIFFERENTS PROCESSUS D’ELABORATION
3.1.2.1- Similitudes ou différences
3.1.2.2- Niveau d’application
3.1.2.3- Structure hiérarchique
3.1.3- TYPOLOGIE DES INDICATEURS
3.1.3.1- Indicateurs qualitatifs et indicateurs quantitatifs
3.1.3.2- Le modèle PER de l’OCDE
3.1.3.3- Le modèle DPSIR
3.1.3.4- Indicateurs de gestion durable des forêts
3.1.4- QUALITE D’UN INDICATEUR
3.2- CONTEXTUALISATION DE LA NOTION DES C & I
3.2.1- PROCESSUS DE NAIROBI
3.2.2- PROPOSITION DE CRITÈRES ET INDICATEURS DE GESTION DURABLE AU FERLO
Partie 2 : ETAT ACTUEL DES RESSOURCES SYLVOPASTORALES
Chapitre 4 : LES CARACTÉRISTIQUES DU PEUPLEMENT LIGNEUX
INTRODUCTION
4.1- METHODE D’ÉTUDE
4.2- RESULTATS
4.2.1- LA FLORE
4.2.2- LA VARIABILITE SPATIALE : PHYSIONOMIE DE LA VEGETATION
4.2.2.1 – Analyse globale
4.2.2.2- Analyse partielle
4.2.3 – LES CARACTÉRISTIQUES DES GROUPES IDENTIFIES
4.2.3.1- Les espèces communes ou indifférentes
4.2.3.2- la notion de fidélité, les espèces exclusives
4.2.3.3- La richesse spécifique
4.2.3.4- La densité
4.2.3.5- Le couvert ligneux
4.2.3.6- La surface terrière
4.2.3.7- L’importance écologique des espèces
4.2.3.8- La régénération naturelle
4.3- DISCUSSION ET CONCLUSION
Chapitre 5 : ESTIMATION DE LA PRODUCTION FOURRAGÉRE DE DEUX LIGNEUX SAHELIENS (Pterocarpus lucens Lepr. ex Guill. & Perrot et Grewia bicolor)
INTRODUCTION
5.1- METHODE
5.2- RESULTATS
5.2.1- LA STRUCTURE DES POPULATIONS PAR CLASSE DE CIRCONFERENCE
5.2.2- RELATION ALLOMETRIQUE ENTRE LA PHYTOMASSE FOLIAIRE MAXIMALE ET LA CIRCONFERENCE
5.2.3- RELATION ALLOMETRIQUE ENTRE LA PHYTOMASSE FOLIAIRE MAXIMALE ET LA HAUTEUR
5.2.4- PRODUCTION FOURRAGERE
5.3- DISCUSSION ET CONCLUSION
Chapitre 6 : POTENTIEL DE PRODUCTION DE BOIS DE FEU DE TROIS ESPECES LIGNEUSES SAHELIENNES (Grewia bicolor Juss, Pterocarpus lucens Lepr. ex Guill. & Perrot et Combretum glutinosum Perr. Ex DC.)
INTRODUCTION
6.1- METHODE D’ETUDE
6.2- RESULTATS
6.2.1- ESPÈCES UTILISÉES COMME BOIS DE FEU
6.2.2- LA STRUCTURE DES POPULATIONS
6.2.3- MODÉLISATION DE LA PRODUCTION EN BOIS DE FEU
6.2.4- POTENTIEL DE PRODUCTION DE BOIS
6.2.5- CONSOMMATION EN BOIS DE FEU
6.2.6- BILAN CONSOMMATION / POTENTIEL
6.3- DISCUSSION ET CONCLUSION
Chapitre 7 : PRODUCTION ET QUALITE PASTORALE DES RESSOURCES HERBAGÉRES
INTRODUCTION
7.1- MÉTHODE D’ÉTUDE
7.2- RESULTATS
7.2.1- ANALYSE DE LA COMPOSITION HERBAGÉRE
7.2.2- PRODUCTION ET QUALITÉ DES HERBAGES
7.2.2.1- production de phytomasse herbacée
7.2.2.2- Valeur pastorale et production de fourrage « qualifié »
7.3- DISCUSSION ET CONCLUSION
CONCLUSION