LES MUTATIONS SPATIALES ET SOCIO-ECONOMIQUES

Le processus dโ€™occupation

ย  ย Le fouladou, comme son nom lโ€™indique, est le pays des peuls qui fait signe dโ€™une rรฉgion de forte concentration de ce groupe (Bรข cheik, 1986). Les peuls y sont sรฉdentarisรฉs, pratiquement tous islamisรฉs, agriculteurs mais propriรฉtaires dโ€™importants troupeaux de bovins. Lโ€™installation des peuls dans lโ€™actuel fouladou a commencรฉ ร  sโ€™identifier ร  partir du XVIe siรจcle, ร  lโ€™arrivรฉe de Koli TANGALA et ses troupes. Ces peuls dominรฉs par les mandings, ont rรฉussi ร  renverser la situation en leur faveur. Ils crรฉent, ainsi, les conditions dโ€™une immigration accรฉlรฉrรฉe et dโ€™un peuplement massif. Vers la fin du XIXe siรจcle, les peuls se sont installรฉs ร  Diaobรฉ et marquent leur suprรฉmatie aprรจs avoir รฉtรฉ longtemps assujettis par les mandings dans plusieurs localitรฉs de la haute Casamance. (Pรฉlissier, 1966). Selon Mamadou Frรฉe Diao, ยซ Diaobรฉ est fondรฉ en 1847 par COLYEL DIAO dont un des fils, en lโ€™occurrence Conko Diao en fut le premier chef du village. COLYEL est originaire de Polel Diaobรฉ, un village peul du Macina. Un peu plus tard, les Mandings sont arrivรฉs et se sont installรฉs ร  cรดtรฉ des peuls dans le but de convertir ces derniers ร  lโ€™islam. En 1919, la famille Diao รฉmigre vers Coumba Diouma, Arrondissement de Bonconto pour y assurer les prestigieuses fonctions de chef de Canton. La chefferie du village รฉchoua entre les mains des Mandings. Ainsi, se sont succรฉdรฉs au trรดne : Ansoumana Sanรฉ, Kitaba Sanรฉ, Nfally Manka et Kรฉcouta Sanรฉ. Cette รฉpoque Mandingue fut interrompue par le retour ร  la source de lโ€™un des arriรจres petits fils du fondateur, en la personne de Massiring Diao, lequel fut ร  son tour remplacรฉ par Fodรฉ Kรฉbรฉ. Mais cette fois, il nโ€™eut aucune interruption en ce sens. ยป Cependant, il faut noter quโ€™en 1966, le village longtemps restรฉ uni, est divisรฉ en deux parties : Dโ€™une part Diaobรฉ Nord qui est le lieu original dโ€™occupation, peuplรฉ de mandings. De lโ€™autre cรดtรฉ se trouve Sinthian Diaobรฉ qui est une ramification du village, au Sud. Il est peuplรฉ en majoritรฉ de peuls qui y gardent le pouvoir de chef. Grรขce au phรฉnomรจne du commerce, Diaobรฉ nโ€™a cessรฉ dโ€™accueillir de nouveaux arrivants qui y sโ€™installent temporairement oรน dรฉfinitivement.

Les cultures vivriรจres

ย  ย Dans le temps lโ€™agriculture reposait sur les cultures vivriรจres. Cette option de production ร  pour principal objectif dโ€™assurer la couverture alimentaire de la population. Les cultures vivriรจres constituaient lโ€™activitรฉ dominante des mandings avant quโ€™elles ne sโ€™ouvrent ร  dโ€™autres composantes de la population, en lโ€™occurrence les peuls. Ces cultures vivriรจres concernent le maรฏs, le sorgho, le mil et le manioc. En fonction de leur capacitรฉ dโ€™adaptation ร  la faible quantitรฉ de pluie, ils sont cultivรฉs dans la partie la plus รฉlevรฉe du relief. Le maรฏs et parfois cultivรฉ dans les abords des maisons ou dans les enclos. Le riz, compte tenu de son exigence en eau, est trรจs peu cultivรฉ dans les terres saisonniรจrement inondables. Sa production, par endroit, est possible grรขce ร  un relief formรฉ parfois de cuvettes. Mais il faut noter quโ€™il est fortement cultivรฉ dans les pรฉrimรจtres irriguรฉs de la vallรฉe de lโ€™Anambรฉ par la SO.D.AGRI. Pour mieux faire apparaรฎtre le dรฉsรฉquilibre qui existe entre les cultures vivriรจres, nous nous rรฉfรฉrons au graphique ci-dessus (graphique 4).

Le maraรฎchage

ย  ย Le maraรฎchage est entrepris par les femmes, en gรฉnรฉral. Ces derniรจres participent plus indirectement ร  la production. Leur action directe se limite sur quelques points bas ou dans de petits enclos. Les ยซ jardins de case ยป sont cultivรฉs en permanence par les femmes pour lโ€™approvisionnement en lรฉgumes et fruits (C. BOUVET, 1993). Cette production locale est touchรฉe de plein fouet par celle de lโ€™extรฉrieur. En rรฉalitรฉ, les produits maraรฎchรจres, (carotte, choux, pomme de terre, haricot, salade etc.) trouvรฉs ร  Diaobรฉ proviennent essentiellement des villages environnent (Soutourรฉ, Anambรฉ,โ€ฆ) et des villes (Dakar, Thiรจs,…). Mais, il faut noter que la commercialisation est, pour la plupart, assurรฉe par les femmes dรฉtaillantes locales, comme nous lโ€™avons observรฉ sur le marchรฉ.

Le matรฉriel agricole

ย  ย Le matรฉriel utilisรฉ par le paysan est, gรฉnรฉralement, archaรฏque. Il est constituรฉ, entre autre, par des pรจles, des houes. Les quelques rares outils qui tentent de moderniser le paysan sont les houssines, les semoirs, les charrues tirรฉs par les animaux. Seulement, le manque de moyen financier des agriculteurs constitue un obstacle pour lโ€™appropriation de ces outils modernes.

Le systรจme dโ€™รฉlevage

ย  Lโ€™รฉlevage est une activitรฉ qui a รฉtรฉ longtemps pratiquรฉe ร  Diaobรฉ. Il est essentiellement lโ€™ล“uvre des peuls. Son dรฉveloppement doit beaucoup au milieu naturel trรจs favorable. Jadis, les peuls รฉtaient des nomades. Ils se dรฉplaรงaient ร  la recherche du pรขturage, aprรจs son รฉpuisement sur les lieux longtemps sรฉjournรฉs. Cependant, avec le temps, leur cohabitation avec les acteurs des autres activitรฉs รฉconomiques, notamment les agriculteurs mandings, les amรจne vers une sรฉdentarisation. Dรฉsormais, ils associent lโ€™รฉlevage et lโ€™agriculture. Devenus sรฉdentaires, ils รฉvoluent au rythme des saisons. Pendant lโ€™hivernage, les animaux sont gardรฉs loin des cultures, dans la forรชt. Les animaux, dont la force dโ€™attraction est sollicitรฉe pour divers travaux, sont les quelques rares attachรฉs non loin des habitations. En saison sรจche, les animaux sont laissรฉs ร  eux seuls. Ils sont souvent rassemblรฉs les soirs pour des besoins laitiers et de contrรดle. On les retrouve frรฉquemment au abord des points dโ€™eaux qui leurs servent dโ€™abreuvoir. Aujourdโ€™hui, les รฉleveurs qui ont fait la force de la cohรฉsion sociale des peuls dโ€™autrefois, sont de moins en moins nombreux, avec seulement 06% des enquรชtรฉs. ยซ Cโ€™est une sociรฉtรฉ convertie ร  la vie agricole ยป (PELISSIER, 1966). Cela se remarque ร  travers le tableau qui suit

Le marchรฉ hebdomadaire

ย  Diaobรฉ, situรฉ au carrefour de trois pays, Gambie, Guinรฉe Bissau et la Guinรฉe Conakry, est une zone trรจs prolifรจre pour les รฉchanges transfrontaliers. Les belles pages de son histoire ne seront jamais รฉcrites si, en 1974, il nโ€™avait pas รฉtait crรฉe son marchรฉ hebdomadaire, inaugurรฉ le 24 Dรฉcembre 1974 par le Ministre dโ€™Etat, ร  lโ€™รฉpoque, Jean COLLIN. Ce marchรฉ รฉtait prรฉvu pour rassembler tous les ressortissants des hameaux qui constituent ses abords immรฉdiats. Trรจs vite, cette vocation, ร  la force des choses, รฉtait dรฉpassรฉe. Ainsi, il constitue un centre qui polarise tous les villages environnants et tire profit des rรฉseaux des marchรฉs pรฉriodiques de la rรฉgion et des pays limitrophes. Cela semble รฉvident par le fait quโ€™il canalise les marchandises de ces derniers. Son commerce peut รชtre qualifiรฉ de ยซ linรฉaire ยป en se sens que certains ressortissants du pays et des pays voisins achรจtent des produits ร  Diaobรฉ quโ€™ils revendent sur dโ€™autres marchรฉs dโ€™oรน ils ramรจnent des produits en destination de Diaobรฉ. ยซ Le nombre de boutiques, de cantines, de restaurants et autres รฉtablissements avoisinent les 400. Celui des tabliers et des vendeurs ambulants oscillent, chaque annรฉe, entre 2.500 ร  3.000 personnes ยป (D. BACH, 2004). Des statistiques de Sรฉnagrosol Consult de 1997, indiquent que ยซ les jours dโ€™affluent, le marchรฉ compte prรจs de 15.000 commerรงants et polarise plus dโ€™une vingtaine de villages. Seulement, une dizaine de commerรงants maรฎtrise ร  eux seuls 50% des flux ยป. A lโ€™origine, il se dรฉroulait uniquement le Mercredi ; aujourdโ€™hui, il est quasi permanent : du lundi au jeudi, voire mรชme plus. On y distingue une variรฉtรฉ de formes de commerces

Les produits de lโ€™รฉlevage

ย  ย Le marchรฉ hebdomadaire de Diaobรฉ joue un rรดle important dans le commerce des produits tirรฉs de lโ€™รฉlevage. Diaobรฉ a son foirail remplis essentiellement de boeufs, de moutons, de chรจvres, de la volaille. Ces produitts de lโ€™รฉlevage reprรฉsentent 13% des enquรชtรฉs. Les tรฉfankรฉs (Ndlr : vendeurs de bรฉtail) et leurs clients se livrent ร  d’interminables marchandages. Ces hommes d’affaires hors pair et leurs acheteurs manipulent au moins trois langues africaines parmi les cinq les plus parlรฉes ร  Diaobรฉ (Peulh, Mandingue, Wolof, Aku, Diola ). En cas de difficultรฉ tous font recours au franรงais ou ร  l’anglais. Ainsi, il apparaรฎt bien รฉvident que se puissent produir des mutations.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION GENERALE
PREMIER PARTIE : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAINE
INTRODUCTION
CHAPITRE I : LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES
I- LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
1-1 Le relief
1-2 Les sols
1-3 Les pluies
1-4 Les tempรฉratures
1-5 La vรฉgรฉtation
II- LES STRUCTURES DE LA POPULATION
2-1 La composition ethnique
2-2 La rรฉpartition par รขge et par sexe
2-3 Le revenu des mรฉnages
2-4 Le niveau dโ€™instruction
CHAPITRE II : Lโ€™ISTALLATION DE LA POPULATION
I- LE PROCCESSUS ET LE STATUT Dโ€™OCCUPATION
1-1 Le processus dโ€™occupation
1-2 le mode dโ€™accรจs ร  la terre
1-3 Les types de logements et le statut dโ€™occupation
1-4 La durรฉe de rรฉsidence et les lieux de provenance
II- Lโ€™EVOLUTION ET LA REPARTION DE LA POPULATION
2-1 Lโ€™รฉvolution de la population
2-2 La rรฉpartition de la population
CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE : LES ACTIVITES DE PRODUCTION
INTRODUCTION
CHAPITRE I: Lโ€™AGRICULTURE ET Lโ€™ELEVAGE
I- Lโ€™AGRICULTURE
1-1: Les types de cultures
1-2: Les facteurs de production et problรจmes
1-3: Les rendements
II- Lโ€™ELEVAGE
2-1 Le systรจme de lโ€™รฉlevage
2-2 La composition du cheptel
2-3 Les difficultรฉs de lโ€™รฉlevage
CHAPITRE II : LE COMMERCE ET LES AUTRES ACTIVITES ECONOMIQUES
I- LE COMMERCE
1-1 Le marchรฉ hebdomadaire
1-2 Les types de commerce
1-3 Les produits commercialisรฉs
1-4 Les acteurs du commerce
II- LES AUTRES ACTIVITES ECONOMIQUES
2-1 : Le transport
2-2 : Lโ€™artisanat
CONCLUSION
TROISIEME PARTIE : LE MILIEUX HABITE
INTRODUCTION
CHAPITRE I : LES FORMES DE MUTATIONS
I : LES MUTATIONS SPATIALES
1-1 Lโ€™extension spatiale
1-2 Les phases dโ€™extension
II : LES MUTATIONS SOCIALES ET ECONOMIQUES
2-1 Les mutations รฉconomiques
2-2 Les mutations sociales
CHAPITRE II : LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT
I : LES PROBLEMES Dโ€™INFRASTRUCTURES ET Dโ€™EQUIPEMENTS
1-1 : Les problรจmes dโ€™รฉquipements
1-2 : Les problรจmes dโ€™infrastructures
II : LES PROBLEMES SOCIO- ECONOMIQUES, ENVIRONNEMENTAUX ET DE GESTION
2-1 : Les contraintes socio-รฉconomiques
2-2 : Les problรจmes environnementaux et de gestion
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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