Le Sénégal est un pays de la façade Atlantique. Il a une côte de 700 km de long. De Dakar (Yoff) à Saint-louis, nous avons la grande côte. Elle a une longueur de 180 km. La région des Niayes se trouve dans ce district. Les Niayes sont une multitude de dépressions à basses terres fertiles et à nappe phréatique affleurante ; associées à une succession de dunes vives. La région des Niayes a une largeur moyenne de 17,5 km. Elle est limitée à l’est par la nationale 2. A cet endroit, la largeur atteint 35 km . Cette largeur diminue progressivement vers le sud jusqu’à atteindre moins de 10 km par endroit (Dakar). La particularité de la Grande côte est qu’elle est rectiligne. Les dunes de sable dominent des cuvettes : ce sont des dépressions interdunaires. Ces dernières sont des déficiences écologiques. La région est propice aux cultures maraîchères. Cette activité est due peu ou prou à la structure du sol et à l’affleurement de la nappe phréatique. C’est ce qui fait sa particularité par rapport aux autres unités écologiques du pays (Ferlo, Casamance, Sénégal oriental, vallée du fleuve Sénégal, le bassin arachidier). Son biotope est unique.
A Dakar, l’un des faits spatiaux les plus marquants est sans nul doute l’urbanisation accélérée de la région. Ce rythme est dû à l’étalement des habitations en quelques décennies (1983-2005 pour le littoral de Guédiawaye). Ces bâtis ont profondément modifié le paysage urbain. Ils ont progressé d’ouest en est, c’est-à-dire de Dakar (ville) vers la banlieue. Dans certains secteurs, une étude du site a précédé les constructions des maisons. La Patte d’oie, les Parcelles Assainies, la Scat Urbam. Les cités construites par la SICAP, par la société des Hamo, par la Banque de l’Habitat du Sénégal [B.H.S], par les Habitats à Loyer Modéré [H.L.M] sont des exemples d’habitats planifiés.
Par contre d’autres secteurs n’ont pas bénéficié de lotissement, c’est le cas de beaucoup de quartiers de la banlieue.
Le département de Guédiawaye est situé au nord par l’océan Atlantique, à l’est et au sud par Pikine et à l’ouest par Dakar. Cet espace jadis très enclavé, a accueilli ces premiers déguerpis en 1963 .
Certains quartiers spontanés de Dakar ont été concernés par des opérations de déguerpissement. Pikine (1952) serait le milieu propice pour accueillir ces déguerpis. Guédiawaye s’en suivra (1963, 1970…) Dans tous les cas, la pression démographique a engendré très vite à Guédiawaye une extension du bâti. Alors que M. SANKALE, FOUGEYROLLAS et THOMAS prédisaient dans leur ouvrage que le risque d’une grande concentration ne sera pas connu, puisque les Niayes seront une réserve naturelle située au milieu de tous ces terrains.
L’ESPACE ET LES HOMMES
La présentation du cadre d’étude requiert une importance capitale. Quand la situation physique est comprise, nous comprendrons les actions que les populations adoptent face aux diverses intempéries. Il en est de même pour le cadre humain. Les comportements de l’individu différent selon qu’on se trouve dans un espace fortement peuplé ou dans un environnement à population éparse.
L’ESPACE
L’ESPACE NATUREL
L’observation directe de l’espace naturel nous montre en général les dunes, les dépressions interdunaires (Niayes), pour l’étude du relief. Les informations portent sur l’alizé maritime, la mousson et une minime influence de l’alizé continental vers la côte, pour expliquer le climat. La bande de filaos, longue de 180km environ et large de 200m. Les arbres épineux, les arbres xérophiles plus au nord et les plantes rampantes en général pour décrire la végétation. Le littoral est une zone de contact la mer et le continent. Ces phénomènes physiques très dynamiques engendrent des mutations spatiales importantes. Ces dernières se font avec ou sans les activités des riverains : les dunes se déplacent sans l’intervention anthropique. Elles sont mobiles. Des déplacements de 5, voire 7 mètres sont notés dans quelques endroits de la grande côte en période d’hiver.
Le relief :
Le sable de dune domine dans la Grande Côte du Sénégal. Le relief est principalement constitué de dunes et de dépressions.
Les dunes :
Elles se succèdent sur la côte du département de Guédiawaye. Plus nombreuses et plus hautes entre Hamo 3 et Hamo 6, ces dunes sont bien protégées par un rideau de filaos qui amenuise les prélèvements frauduleux de sable marin par les habitants riverains et leur mobilité. Elles sont différentes de par leur couleur (blanche, jaune, rouge) et de leur texture.
● Les dunes blanches sont aussi appelées dunes vives, dunes littorales. Ces dunes sont parallèles au trait de côte. Elles traversent tout le nord de Guédiawaye. La largeur de cette mince bande qui borde le littoral dépasse rarement 300m. Elles se caractérisent par leur mobilité. Les filaos qui sont plantés sur ces dunes les protègent contre l’érosion éolienne.
Vers les Parcelles Assainies, ces dunes s’entassent peu à peu. La qualité de son sable, pour les constructions de maisons, est la meilleure. Mais, ce sable fait l’objet d’une extraction illégale et abusive par les charretiers. Cette pratique est aussi le fait de la population locale.
● Les dunes jaunes sont appelées dunes semi-fixées. Elles font une frontière avec les dunes vives. Ces dunes jaunes sont importantes à Cambérène. Elles forment dans cette partie un cordon littoral. Leur teneur en matière organique est faible. Comme les dunes blanches, les dunes jaunes sont aussi mobiles.
● Les dunes rouges sont appelées dunes fixées, dunes intérieures ou également dunes ogoliennes. Ces dunes forment un cadre pour les Niayes. Son sol est appelé « joor » en expression locale. Ces dunes sont les plus hautes à Guédiawaye. Mais actuellement avec l’urbanisation en hauteur, l’observation de la mer au dessus des filaos n’est plus possible sur beaucoup de pics au niveau des H.L.M Las Palmas de Guédiawaye.
Les dunes ont des hauteurs différentes les unes des autres. Les dénivelés en bordure de la grande Niaye de Pikine atteignent 15 à 20m sur les sommets de l’actuel site des H.L.M LasPalmas. La morphologie du relief ne comporte pas seulement des dunes. Les dépressions où affleure la nappe phréatique sont répandues à travers le département de Guédiawaye.
Les cuvettes :
Elles constituent le domaine des Niayes. Les Niayes sont une série de dépressions interdunaires. Ces cuvettes sont riches en matières organiques. Elles jouent un rôle important pour les cultures maraîchères.
Certaines de ces dépressions sont exploitées, par contre, d’autres ne le sont pas. Parmi ces Niayes de Guédiawaye dont l’eau est pérenne, nous avons :
– La grande dépression de Pikine ou Dékh Méw qui est une frontière naturelle entre les départements de Guédiawaye et de Pikine.
– La Niaye de Cambérène communique avec la précédente. Elle s’étire de Cambérène jusque vers la Patte d’Oie.
– La grande Niaye de Daroukhane se situe à l’est de la C.A de Ndiarème Limamoulaye.
Ces trois cuvettes constituent les plus étendues du département. Nous avons repéré de petites cuvettes de moindres importances de par leur taille :
– les dépressions de Médina-Gounass. Elles sont à l’origine des problèmes d’inondations dans cette localité.
– les dépressions qui se localisent derrière le stade Amadou Barry de Guédiawaye,
– les couloirs dépressionnaires qui se situent entre le massif forestier de filaos et les cités loties (de la cité des Enseignants jusqu’au quartier de Darou-Miname).
Sols
Le sol est une couche superficielle, d’épaisseur variable résultant de l’altération des roches superficielles. Nous allons nous intéresser à leurs répartitions dans la région. Il en existe différents types : Les sols minéraux bruts qui caractérisent les dunes blanches. Ils se singularisent par leur pauvreté en humus. Ils sont plus clairs que les autres types. Ses sols se localisent sur le long du littoral. Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés qui se caractérisent par leur couleur rougeâtre. Ils constituent les dunes ogoliennes. Dans la région des Niayes, se sont ces sols qui occupent la majeure partie de la zone. Les sols halomorphes intéressent particulièrement les régions de Dakar et de Thiès. Ils occupent une petite surface. Leur particularité est la présence du sel. Les sols minéraux à pseudo gley sont importants dans les cuvettes. Ce sont ces sols qui ont contribué au développement de la culture maraîchère.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : L’ESPACE ET LES HOMMES
CHAPITRE PREMIER : L’ESPACE :
CHAPITRE DEUXIEME : LES HOMMES
DEUXIEME PARTIE : MUTATIONS MORPHOLOGIQUES DU LITTORAL DE GUEDIAWAYE
CHAPITRE PREMIER : EQUIPEMENTS ET ACTIVITES
CHAPITRE DEUXIEME : LES MUTATIONS MORPHLOGIQUES DU LITTORAL
TROISIEME PARTIE : ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX, URBANISTIQUES ET ARCHITECTURAUX
CHAPITRE PREMIER : LES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
CHAPITRE DEUXIEME : ASPECTS URBANISTIQUES ET ARCHITECTURAUX
CHAPITRE TROISIEME : TENTATIVES DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DU LITTORAL
CONCLUSION