L’agglomération dakaroise à l’image des métropoles du tiers monde et plus particulièrement de l’Afrique connait une croissance accélérée de la population causée de par un fort taux de natalité mais aussi un exode massif. « En effet les flux migratoires qui ont toujours marqué l’histoire du Sénégal ont été considéré comme une stratégie de réponse à la quête de meilleurs conditions de vie face à la sécheresse et à la désertification des zones rurales et une économie tournant au ralenti dans les milieux urbains » . Cette situation fait que la région dakaroise ne cesse de connaitre un problème d’espace liée à la forte demande. C’est ainsi que les zones périphériques de la région depuis les années 1950 ont commencé à se peupler par la délocalisation des quartiers irréguliers de la ville. Les premiers vagues de peuplement se sont dirigés vers grand Dakar en 1950 avec le transfert des quartiers flottants du centre-ville. Cependant on note différentes façons dans le cadre d’occupation et de conquête de la périphérie et le phénomène de peuplement qui a débuté par le recasement des populations en provenance des zones antérieurement contiguës au centre-ville et qui ont par la suite englobées par l’urbanisation en cour au niveau de la capitale. Ce recasement des quartiers flottants a connu une évolution de l’habitat. Cette évolution très rapide mais aussi très hétérogène serait un choix d’étude idéal qui permettrait de saisir comment la ville de grand Dakar depuis sa création a connu une évolution extraordinaire du point de vu morphologique. Grand Dakar revêtait un caractère de cité-dortoir destinée à abriter le personnel subalterne de la ville centre et les migrants issus de l’exode rural.
PROBLEMATIQUE
Contexte
L’agglomération urbaine dakaroise à l’image des grandes villes Ouest africaines souffre de sa macrocéphalie liée d’abord à la concentration des activités économiques et ensuite à celle des hommes le long de la presqu’ile. Au Sénégal le phénomène urbain demeure une vieille réalité. En effet le système économique colonial basé sur la culture de l’arachide a favorisé la naissance et le développement d’escales de traite doté d’infrastructures structurantes (gares, ports, nœuds de voie etc.). On assiste alors à l’émergence d’un réseau de centres urbains localisés surtout au niveau de la côte. Le dynamisme économique de ces derniers restes alors lié à l’activité arachidière d’une part et d’autre part à l’industrialisation qui s’accompagne d’un rapide processus d’urbanisation : de nouvelles villes naissent et les villes existantes se développent. Après les indépendances, les autorités étatiques sénégalaises qui ont relayé le pouvoir colonial vont reconduire la politique de leurs prédécesseurs. Ainsi pour l’organisation de l’espace ou l’aménagement du territoire, la ville reste un outil incontournable. C’est ce qui explique qu’on assiste dans les années 80 à un recentrage de la politique de l’aménagement autour de la ville.
Cette politique malgré ses objectifs très louables a connu des échecs. Cela s’est traduit par l’accentuation du phénomène de l’exode rural en direction surtout de Dakar suivi de la multiplication des bidonvilles et habitats spontanés qui ont fini d’altérer l’image de la ville. Pour faire face à cette épineuse question de l’habitat précaire et du logement, l’Etat du Sénégal va procéder à la création de deux grands organismes publics, la SICAP et l’OHLM (actuel SNHLM) respectivement dans les années 50 et 60. De ces deux organismes proviennent essentiellement les quartiers résidentiels des SICAP Liberté 1, 2, 3, 4, 5, et 6, les HLM etc.
Aujourd’hui selon le Rapport de la Banque Mondiale de 2009, le Sénégal comme la plupart des pays Ouest africains fait face à un taux d’urbanisation élevé (45,2%) contre 23% en 1960 et au point que les spécialistes parlent de croissance urbaine rapide (3,8%).Les taux de croissance de la population totale (2,5%) et de croissance de la population rurale (1,7%) restent faibles. Ce rythme actuel de la croissance de la population urbaine pose le problème de la saturation de l’espace.
Cependant ces données brutes cachent de très grandes disparités entre Dakar et le reste du Sénégal. En effet selon les statistiques de DPS, en 2002, 1 sénégalais sur 05 habite la région de Dakar. Les résultats du Grand Recensement de la Population de l’Habitat et de l’Elevage démontrent que la capitale sénégalaise continue de détenir le taux d’urbanisation le plus important du pays avec ses 97,2% alors que les régions de Fatick, et Kolda affichent les taux les plus faibles avec respectivement 12,6% et 13,3% pour la mène année (2002).
SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ORGANISATION DE L’ESPACE
Grand Dakar à travers son cadre géographique présente des caractéristiques qui le particularisent de son environnement. Dans cette partie pour mieux présenter le quartier, nous étudierons d’abord ses caractéristiques physiques, ensuite l’organisation et l’occupation de son espace.
Situation géographique
Beaucoup d’aspects caractérisent Grand Dakar au plan physique. Cependant nous nous intéresserons essentiellement ici à sa localisation, sa situation et son site.
La localisation
Le Sénégal, avec la presqu’ile du cap vert occupe la position la plus avancée de l’Afrique de l’Ouest dans l’océan atlantique. Il se situe entre 12°et 17°de latitude nord et 11°et 18°de latitude ouest. Grand Dakar forme avec Grand-Yoff, Ouakam… ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la banlieue proche de Dakar.
La Situation
Le quartier Grand Dakar fait partie des sites de la région dakaroise qui bénéficient d’une situation géographique privilégiée. La position du quartier entre quelques grands pôles de développement inscrits dans l’espace dakarois permet d’apprécier cette situation. En effet notre zone d’étude est près du stade Demba Diop qui en dehors de Léopold Sédar Senghor est le plus important du pays. Sa proximité du centre-ville mais aussi de la zone industrielle du pays fait d’elle une cité dortoir. La situation géographique privilégiée de la cité et son accessibilité facilite des nombreuses relations qu’elle entretient avec les espaces de développement.
Le site
Le relief de la région de Dakar est relativement accidenté. En effet comparé avec les points les plus élevés de la presqu’île, celui de notre zone d’étude devient négligeable. Ici les altitudes sont inférieures à 10m. Elle est constituée de sables reposant sur un substratum argilo calcaire avec quelques affleurements. Les essais de sols consécutifs aux différents sondages laissent apparaître la nécessité de recourir aux types de fondation à semelles pour parer aux risques. Cette mesure est surtout recommandée au niveau de certains endroits du site à les sols argileux détiennent une quantité importante de rognons de basalte.
Pour ce qui concerne le climat, on note une alternance de deux saisons météorologiques : une saison sèche qui va de façon générale de novembre à mi-juillet et dure huit (8) mois ; et une saison des pluies allant de mi-juillet à octobre et dure trois (3) mois.
La ville se situe dans une zone de rencontre de trois masses d’air qui sont : L’Alizé maritime de direction nord nord-ouest, en balayant toute la grande côte, qui favorise un climat constamment frais et humide avec des amplitudes thermiques diurnes faible : L’Alizé continentale ou Harmattan qui renforce la sécheresse, contribue à la réduction des précipitations et de l’humidité atlantique. La mousson soufflant de juillet à aout et qui marque le début de l’hivernage. Le littoral bénéficie ainsi d’une humidité relativement élevée allant du minimum de 61 % au maximum de 91%, avec des températures qui vacillent de 29°C entre juin et juillet et 17°C entre décembre et janvier. La zone a un climat tropical soudanien dont les caractéristiques sont atténuées par les influences de l’océan et l’alizé maritime qui lui confèrent une certaine spécificité d’où son appellation de climat « cap verdien ».
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : GRAND DAKAR, un quartier péricentral de Dakar
I – SITUATION GEOGRAPHIQUE
II – ORGANISATION DE L’ESPACE
III – TYPOLOGIE DE L’HABITAT
DEUXIEME PARTIE : LA PLACE DE L’HABITAT DANS L’AMENAGEMENT DE LA VILLE DE DAKAR
I – L’URBANISATION ET LES PROBLEMES D’AMENAGEMENT DE LA VILLE
II – LES ETAPES DE L’EVOLUTION DE LA POLITIQUE DE L’HABITAT
PERMETTANT LA DECONCENTRATION DE LA VILLE
TROISIEME PARTIE : LES MUTATIONS DE L’HABITAT DANS LES QUARTIERS RESIDETIELS DE DAKAR : CAS DE GRAND DAKAR
I – LA PHYSIONOMIE ACTUELLE DE L’HABITAT
II – LES TYPES DE TRANSFORMATIONS ET LEURS DETERMINANTS
III – LES CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DU SETEUR
CONCLUSION GENERALE