Les Moyens de rétention et d’évacuation des eaux de pluie

« Assainir une ville est plus qu’une volonté politique ou un enjeu social, c’est une contrainte qui répond à une logique économique. Assainir la ville c’est l’aménager, c’est lutter contre certaines maladies, c’est aussi en termes techniques, gérer les déchets liquides et solides, les eaux usées, les eaux pluviales et les ordures ménagères »BOUTAYEB (1994).

A l’aube du 21ième siècle, le Sénégal est confronté à de nombreux problèmes tels que la désertification, la pollution, qui n’épargnent ni la campagne, ni les zones urbaines. C’est le cas de la crise du monde rural, survenue vers la fin des années 70, qui a plongé le pays dans une crise profonde. En effet, l’appauvrissement continu des populations n’a fait qu’accentuer le phénomène de l’exode rural vers les villes déjà hypertrophiées. L’urbanisation des villes est une préoccupation très importante des pouvoirs publics qui doivent accueillir une population toujours plus nombreuse. Les conséquences de cette forte croissance se manifestent par l’imperméabilisation des sols, le ruissellement de surface puisque l’eau ne s’infiltre plus dans les sols et par l’augmentation de la vitesse de l’eau de pluie, qui arrive plus vite vers les points bas et ne permet pas un écoulement progressif vers les réseaux d’assainissement. Le système hydraulique s’en trouve déséquilibré, entraînant de multiples inondations qui deviennent de plus en plus fréquentes et préoccupantes. Par ailleurs, le Sénégal, avec un niveau de développement économique très bas, est rendu, particulièrement, vulnérable aux caprices d’un climat extrêmement variable. Les précipitations sont irrégulières et les risques naturels tels que les sécheresses et les inondations plus fréquents. Non seulement, ces risques constituent une menace pour la vie, mais il en résulte aussi une perte des cultures, de bétail et des dommages graves qui affectent les habitations et les infrastructures. La variabilité du climat, ainsi que la fréquence et le caractère extrême des risques environnementaux au Sénégal ne feront qu’augmenter, sous l’effet des changements climatiques qui aujourd’hui secouent le monde à travers des catastrophes et des calamités naturelles. Cette situation maintient le Sénégal dans une précarité notoire où les populations sont les premières victimes du fait, entre autres, de la réduction de la mobilité, de la dégradation de leurs conditions de vie et des difficultés d’accès aux services sociaux de base. Ainsi, malgré toutes les initiatives prises, le phénomène d’inondation est devenu plus que jamais récurrent. C’est pourquoi, dans la commune de Diourbel, par exemple, les pouvoirs publics du Sénégal, ont été amenés à prendre des mesures d’envergure en créant des bassins de rétention et d’infiltration d’eaux pluviales.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE

L’une des expressions les plus régulièrement utilisées dans le domaine de la géographie est sans doute les changements climatiques. Ceux-ci sont causés par les modifications de l’atmosphère qui résultent de sa transformation chimique par les gaz à effet de serre. Cette perturbation de l’équilibre atmosphérique s’exprime, entre autres, par des pluies de nature torrentielle qui, inévitablement, entraineront des inondations de plus en plus exceptionnelles et dévastatrices. L’Afrique occidentale, par exemple, connait, depuis deux décennies, des inondations récurrentes et marquantes qui plongent, généralement, ses populations et ses collectivités dans un grand désarroi. De plus en plus, les inondations occupent la chronique, avec une information souvent relayée de cette forme : « de violentes précipitations et des inondations ont fait un grand nombre de victimes, et endommagé les cultures dans plusieurs pays, dont le Burkina Faso, le Mali, la Gambie, le Niger et le Tchad » (Rapport n°3-13 Septembre 2007- source : site internet FAO. C’est également le cas du Sénégal qui, depuis deux décennies et particulièrement depuis 2005, reste marqué par la récurrence et l’aggravation des inondations pendant la période pluvieuse. En effet, le 26 août 2012 des pluies exceptionnelles se sont abattues sur l’ensemble du territoire et ont fait une dizaine de morts et causé d’importants dégâts matériels.

C’est la deuxième plus forte pluie de 1900 à 2012. En effet, en 1932, il y a eu une pluie qui a fait 214 millimètres (mm) contre les 174 mm tombés le 26 août à Dakar  en quelques heures entraînant l’arrêt de la circulation sur plusieurs grands axes routiers de la ville et submergeant plusieurs quartiers de la banlieue. Ces quelques exemples ne sont que les manifestations les plus marquantes de ce phénomène. Par ailleurs, les villes du Centre ouest sénégalais, à l’image de la commune de Diourbel, qui est marquée par de inondations récurrentes et violentes, n’échappent pas, elles aussi, à ce fléau . Ces inondations sont, généralement causées par plusieurs facteurs. Le premier s’explique par une topographie en défaveur de l’écoulement des eaux pluviales, caractérisée par une pente douce propice à la multiplication de zones inondables, et un manque d’exutoires naturels . Les pluies consécutives exceptionnelles sont aussi facteurs de genèse du ruissellement et par conséquent d’inondation. Une succession de plusieurs jours de pluie peut entrainer un dépassement de la capacité d’absorption des sols, et créer un engorgement pouvant provoquer un ruissellement à partir de la zone saturée (Cosandey et Robinson, 2000). Par exemple dans la commune de Diourbel lors des évènements d’Aout 2005, un total pluviométrique de 220 mm a été enregistré en trois jours de précipitations, et les inondations ont été catastrophiques. En outre, l’une des principales caractéristiques des averses en milieu tropical est que les quantités d’eau enregistrées lors de certains événements pluvieux sont très élevées. Des hauteurs de pluie avoisinant parfois les moyennes mensuelles des mois les plus pluvieux peuvent tomber pendant un seul épisode pluvieux, sur une durée assez réduit.

LA DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

La recherche documentaire

La recherche documentaire a porté sur la documentation disponible sur notre zone d’étude mais aussi sur les ouvrages et documents abordant d’une manière ou d’une autre notre sujet d’étude. Les ouvrages consultés ont porté sur les stratégies de lutte contre les inondations. Cette recherche documentaire nous a permis de bien circonscrire la problématique de recherche, et de ce fait donner une meilleure orientation aux objectifs de recherche fixés. Cette revue de lecture est constituée d’ouvrages généraux, de thèses, de mémoires de fin de cycle, d’articles, de rapports et de publications de résultats de recherches portant sur les stratégies d’assainissement des eaux pluviales et leurs impacts sur les inondations. Les écrits qui mettent les bassins de rétention et d’infiltration en rapport avec les inondations ont fait l’objet d’une attention particulière. Différents centres de ressources documentaires ont, ainsi, été visités. Il s’agit de la bibliothèque centrale de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, de la bibliothèque du CNRA de Bambey, de la salle de travail du département de Géographie, de l’ANSD, de la salle de documentation de la DGPRE, du district sanitaire de Diourbel, du service communal de Diourbel, de l’ANAMS, mais également de la direction de l’urbanisme de la commune de Diourbel. Toutes ces sources ont été complétées par des recherches sur Internet et des discussions avec des agents de certaines structures étatiques ayant des compétences dans le domaine des inondations, notamment la DGRBRLA.

Les travaux de terrain 

Ces travaux ont consisté en la collecte de données et d’informations nécessaires à la rédaction de notre mémoire. Cette étape s’est déroulée dans le périmètre communal de Diourbel et nous a permis non seulement de comparer la littérature sur la zone à la réalité de terrain. Ainsi, pour collecter nos différentes données, nous avons eu recours à des enquêtes. Celles-ci se sont déroulées entre le mois d’avril et celui d’août 2015 et ont consisté en des enquêtes domiciliaires, des entretiens directifs et des focus groups. Des outils classiques tels que le questionnaire et le guide d’entretien ont été utilisés. Le questionnaire a été administré aux ménages de façon aléatoire dans les quartiers où nous avons remarqué le plus de vulnérabilité. Les guides d’entretiens ont été conçus respectivement pour les exploitants des eaux des bassins de rétention et pour les agents municipaux qui constituent les personnes ressources. Nous avons eu également des entretiens avec le directeur de l’antenne régionale de Diourbel de l’ONAS. Cette étape d’administration des questionnaires et des guides d’entretien ont été réalisées sur le terrain avec l’aide de deux étudiants : Cheikh FAYE et Mamadou SENE respectivement doctorant et licencié de l’Université Gaston berger de Saint-Louis. Pour notre cas, cette phase de terrain a constitué un premier niveau d’approche du problème d’inondation au sens où elle nous a permis d’observer, d’identifier directement le nombre de maisons inondées, la direction d’écoulement des eaux de pluie et les moyens utilisés par les populations en temps de pluie pour retenir et / ou évacuer les eaux pluviales.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE : CONTEXTE GÉNÉRALE DE L’ÉTUDE
CHAPITRE I : CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE
I. Problématique
II. Objectifs
III. Hypothèses
IV. Définition conceptuelle
CHAPITRE II : LA DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
I. La recherche documentaire
II. Les travaux de terrain
III. L’échantillonnage
IV. Présentation de la grille conceptuelle
V. Le Traitement, l’analyse des données et la rédaction du mémoire
DEUXIÈME PARTIE : PRÉSENTATION DE LA COMMUNE DE DIOURBEL
CHAPITRE I : LES ASPECTS PHYSIQUES
I. Les ressources en eau
II. La pédologie
III. La géologie
IV. La végétation
V. La topographie
VI. Aspects climatiques
A. Les caractères généraux du climat
B : Les éléments du climat
1. La pluie
2. Les autres éléments du climat
2.1 Les températures
2.2 Les vents
2.3 L’humidité
2.4 L’insolation
2.5 L’évaporation
CHAPITRE II : COMPOSANTES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES
I. L’ORGANISATION DE L’ESPACE
I.1 Le développement spatial
I.2 La structure urbaine
II. La population
III. LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES
III.1 L’élevage
III.2 L’agriculture
III.3 Le commerce
III.4 L’artisanat
TROISIÈME PARTIE : PRÉSENTATION DES STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE LE PHÉNOMÈNE D’INONDATION DANS LA COMMUNE DE DIOURBEL
CHAPITRE I : LES MOYENS D’ASSAINISSEMENT À DIOURBEL
I. Les bassins de réception
I.1 Les bassins de rétention en eau
L’évapotranspiration
I.2 Les bassins d’infiltration
L’infiltration
II. L’ouvrage d’alimentation
Le ruissellement de surface
III. Le remblaiement
IV. Le pompage
Conclusion partielle
CHAPITRE II : LES BASSINS : ENJEUX ET DÉFIS
I. LES ENJEUX
I.1. L’agriculture
I.2. L’aquaculture
I.3. Autres enjeux
II. COMMENT COMBINER BASSINS DE RETENUE ET NAPPE ?
III. LES DÉFIS
III.1. La sensibilisation
III.2. La lutte contre L’érosion
III.3. L’entretien
III.3.1 L’ensablement
III.3.2 Le colmatage
III.3.3 La pollution
III.3.4 La stagnation prolongée d’eau
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GÉNÉRALE

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