Rappels épidémiologiques
La Cardiopathie rhumatismale est une maladie retrouvée plus dans les pays en voie de développement.[44] Au Sénégal, la prévalence hospitalière des cardiopathies rhumatismales, est de 30,5%.[12] L‘Afrique, l’Asie du sud Est et le pacifique occidental sont les régions les plus touchées, totalisant 84% de tous les cas prévalent et 80% de tous les décès attribués à la cardiopathie rhumatismale en 2015.[44] En Afrique au Sud du Sahara elles touchent 15millions de personnes et entrainent 250000 décès prématurés dans le monde.[44] D’une manière générale, elle varie en moyenne entre 9 et 15 pour mille des enfants d’âge scolaire (6 et 15 ans) dans les pays en voie de développement selon L’OMS [12] Dans les pays industrialisés, la décroissance du RAA s’est amorcée avant l’apparition des antibiotiques par l’amélioration des conditions de vie pour s’accentuer à partir de la seconde guerre mondiale avec l’apparition de l’antibiothérapie qui a permis la prévention primaire et secondaire du RAA.[6,7,15] De nos jours, il est devenu une pathologie de plus en plus rare dans ces pays [6,7,15] L’incidence annuelle moyenne du RAA est depuis les années 1980 est de l’ordre de 0,5/100000 enfants âgées de 5 à 17-18ans, oscillant entre 0,23 et 1,88/100000 aux Etats Unies, au Japon, au Danemark, en Grande Bretagne et en Australie [44] Par contre dans les pays en voie de développement, le RAA est encore endémique et la situation actuelle de ces pays est celle de l’Europe et des pays industrialisés d’avant 1920. [12 ,44]Dans la plupart de ces pays on ne dispose pas de statistiques précises sur l’incidence du RAA qui est très variable selon les pays .La prévalence du RAA est probablement sous-estimée dans ces pays. [12,44]
Les motifs d’hospitalisation
Le Syndrome d’insuffisance cardiaque fait de la dyspnée et de la toux retrouvé dans 16,7% des patients atteints de cardiopathie rhumatismale. La Poussée évolutive faites arthralgies, de la dyspnée était retrouvé dans notre étude chez 84% des patients. L’infection intercurrente fait de la fièvre et de l’endocardite d’Osler était retrouvé dans 16,7%. Nos résultats sont inférieurs à ceux de Diao et al.[12] :insuffisance cardiaque était à 76,4%,et à ceux de l’étude de Ndeye A[40] ou l’ insuffisance cardiaque représentait 87,11% ;Endocardite (7,36%) ;poussées rhumatismales (70,5%) et pas d’endocardite .
L’évolution
L’évolution était favorable après un traitement médical avec une stabilisation de 95 patients (80,5%) suite à leur hospitalisation. Dans notre série 7 patients (5,93%) ont été transférés au CUOMO pour une prise en charge chirurgical. L’évolution était défavorable chez 11patients qui sont décédés (9,32%) au cours de la période d’étude. Ceci est comparable aux résultats de Diarra au Mali avec une stabilisation chez 64% des patients et une aggravation chez 29, 33% mais différents de ceux de Ndiaye [39]du Sénégal ou on notait 34,97% de stabilisation et 39,87% d’aggravation. Sur les 9,32% de décès on note que : 36,4%des décès habitaient dans la banlieue dakaroise ; la même proportion habitait à Dakar plateau et 18,2% des patients venaient de l’étranger.81% des patients décédés avaient un faible NSE ; 18,2% avaient un NSE moyen et aucun n’avait un NSE élevé. Tous les patients décédés avaient une IM seul ou associées à une poly valvulopathie .Parmi les 11 cas de décès 81% avaient pour diagnostic d’hospitalisation une poussée évolutive ,2cas d’infections intercurrentes et un seul cas d’endocardite d’Osler et comme morbidités associées 6cas d’anémies (54,5%), 3cas (27,2%) de drépanocytose, 1cas associé à la malnutrition aigüe sévère. L’association à des comorbidités est parfois un facteur de mauvais pronostic et explique le nombre élevé de décès. L’étude des associations avec les autres comorbidités est intéressante pour trois raisons : diagnostique, pronostique et thérapeutique.
CONCLUSION
La cardiopathie rhumatismale représente l’ensemble des manifestations cliniques et paracliniques dues à des lésions des valves cardiaques causées par un ou plusieurs épisodes de RAA ,lequel est une réaction inflammatoire auto immune due à une infection par le streptocoque B hémolytique du groupe A. Devenue une maladie virtuelle dans les pays développés, l’inverse, dans les pays émergents, la cardiopathie rhumatismale reste endémique et pose un problème de santé publique. La cardiopathie rhumatismales classiquement une maladie de l’enfant et de l’adolescent qui sont le plus souvent vulnérables. Son incidence augmente légèrement malgré une bonne amélioration des conditions de vie te une prise en charge adéquate et un diagnostic de plus en plus précoce dans nos pays en voie de développement. Sa prévention passe par :
– la prise en charge correcte des angines
– l’amélioration des conditions de vie
– la vaccination et
– la pénicillothérapie
Dans l’objectif : d’évaluer les motifs d’hospitalisations des cardiopathies rhumatismales à l’hôpital pour enfant Albert Royer, nous avons mené une étude rétrospective portant sur120 dossiers. Etendu sur une période allant du 1er Janvier 2017 au 31Decembre 2019, soit au total 3années, au CHNEAR, au terme de cette étude nous avons recueilli les données suivantes :
Au plan épidémio- clinique : On note une légère diminution de l’incidence de la maladie au cours des années avec 17 cas en moins en 2018, et 3 cas en moins en 2019. L’âge moyen était de 10,78(avec des extrêmes variant de 4 ans et 17ans) .la majorité des patients diagnostiques se situent dans la tranche d’âge entre 10 et 15 ans avec 68,87%. Il y avait une prédominance féminine avec un sex-ratio de 0,875. La population étudiée provient en majorité de la Banlieue Dakaroise (42,5%) et d’autres régions (30%), avec faible niveau de vie socio –économique d’environ 85,47% des cardiopathies rhumatismales. 85,19% des patients atteints de cardiopathie rhumatismale avait des antécédents d’angine à répétition, 15,13% avaient comme antécédent des polyarthralgies. Les motifs de consultation étaient dominées une dyspnée pour 68,97%. L’examen de l’état général a retrouvé, une altération de l’état général dans 33,05%, un Etat de choc dans 6,84% responsable d’une hospitalisation prolongée. L’examen des appareils a retrouvé un Syndrome d’insuffisance cardiaque révélatrice dans 58,3%, un syndrome de condensation pulmonaire dans 12,5% et un Syndrome articulaire dans 7 ,5%.les manifestations cutanées étaient absente mais leur présence est d’une grande valeur diagnostique.
A LEXPLORATION PARACLINIQUE : A La biologie et à la biochimie La majorité des patients avait : une anémie normochrome normocytaire (88%), une hyperleucocytose (73,6%), une CRP positive dans 86,1%, une fibrinémie élevée (31,6%) 73% des patients avaient une ASLO positive.
A la radiographie du thorax : Une cardiomégalie était présente chez 89,7% des patients.
Echographie cardiaque doppler : La valve mitrale était la plus touchée (98%), l’atteinte polyvalvulaire était retrouvée dans la moitié des cas. Une association de valvulopathie avec une HTAP a été retrouve chez 26 patients (23,21%), une endocardite d’OSLER était particulière chez 9patients (7,56%), un seul cas de péricardite a été retrouvé.
Les motifs d’hospitalisation : L’évolutivité rhumatismale était le motif principal (84%) d’hospitalisation .des patients ont été hospitalisés aussi pour motifs divers tel que l’endocardite d’OSLER, l’Insuffisance cardiaque et infections intercurrentes.
EVOLUTION : On note une bonne évolution de la maladie au cours des années avec une stabilisation a un taux de 80,5% contre un taux de (5,93%) d’aggravation nécessitant un transfert dans d’autres structures ou nécessitant une chirurgie . Sur les 11 patients décédés (9,32%) on note que 63% des patients qui venaient de la banlieue dakaroise et des autres régions du Sénégal ; 81% avaient un bas niveau socio-économique ; tous porteurs d’IM et de polyvalvulopathies rhumatismales ; 81 %de poussées évolutives ; 1cas d’endocardite d’OSLER et 18% de cas d’infection broncho pulmonaire .Tous bénéficiaient de traitement médical et 1seul cas de rupture thérapeutique a été noté. Des associations morbides ont été trouvées avec l’anémie, la drépanocytose et la malnutrition aigüe.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I.Rappels épidémiologiques
II.Rappels Etiopathogeniques
III.Anatomie pathologique
III-1-Lésions communes : le nodule d’Aschoff
III-2-Atteintes cardiaques
III-2.1-Endocardite
III-2.2-Le tissu de conduction
III-1.3-Myocardite
IV.Rappels cliniques et paracliniques
IV-1- Clinique
IV-2-Paraclinique
IV-3-Evolution
IV-3.1-Eléments de surveillance
IV-3.2-Modalités évolutives
IV-3.3-Pronostic
IV-3.4-Formes anatomiques
V.DIAGNOSTIC
V-1-Diagnostic positif
V-2-Diagnostic differentiel
V-2-Diagnostic étiologique
V-3-Diagnostic de retentissement
VI .Rappels thérapeutiques
VI-1- Traitement curatif
VI-1.1- Buts
VI-1.2- Moyens
VI-1.2-Indications
VII- Le traitement prophylactique
VII-1-Prévention primaire
VII-2-Prévention secondaire
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I-Patients et méthodes
I-1-Cadre de l’étude
I-2-Le personnel médical
I-3-Le personnel paramédical et technique
I-4- Fonctionnement pratique
II- Méthodologie
II-1-Type et période d’étude
II-2- Population d’étude
II-3 Collecte des données
II-4- Analyse statistique
II-4.1.RESULTATS
III-3-Données cliniques
III-3.1-Antécédents
III-4- Données paracliniques
III-4.1-Biologie
III-4.2-Radiologie
III-5-Evolution
III-Discussion
III-1-Limites de l’étude
III-2-Epidémiologie
III-2.1-Prévalence
III-2.2-L’âge
III-2.3-Le sexe
III-2.4-Origine géographique
III-2-5-Le niveau socio-économique
III-3-Données Cliniques
III-3.1-Les antécédents
III-3.2-Les motifs d’hospitalisation
III-4-Les données paracliniques
III-4.1-La biologie
III-4.2-Radiologie
III-5-L’évolution
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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