Ce mémoire nous permet de connaître, avec détail, l’impact de la globalisation financière à Madagascar. Il démontre l’importance du mouvement financier dans la recherche d’un certain niveau de croissance à travers un programme bien déterminé de lutte contre la pauvreté et pour un développement économique durable. Généralement, la mondialisation a pour stratégie principale la libéralisation du commerce au niveau mondial en réduisant ou en éliminant toutes les barrières tarifaires ou non afin d’arriver au développement mondial équilibré et durable. Elle peut être définie comme un mouvement qui couvre trois étapes dont : l’internationalisation liée au développement des flux d’exportations ; la transnationalité à celui des flux d’investissement et des implantations à l’étranger ; et la globalisation. Au début, cette « globalisation financière » connue sous l’appellation de « l’intégration financière » pouvait être définie comme la baisse des coûts sur les transactions internationales d’actifs ou comme l’accroissement des flux financiers entre les pays. Alors, c’est un état et un processus d’interconnexion des marchés financiers nationaux, à l’aide des technologies informatiques autorisant une circulation instantanée des capitaux pour déboucher sur un marché financier mondial unifié. Mais il faut remarquer que cette globalisation financière présente aussi des limites et pose en même temps de nombreux problèmes. D’abord, elle fait poser des contraintes sur les politiques économiques des pays. Par ailleurs, elle se révèle être la source de fortes instabilités qui conduisent à des fuites massives de capitaux et des crises spéculatives. Un premier problème quise pose est donc de savoir si on doit l’encourager ou la restreindre. Depuis son indépendance, Madagascar cherche toujours la voie de son développement économique. Mais la situation économique de la grande Ile ne cesse de se détériorer. Alors sous le régime socialiste, la politique d’investissement à outrance était programmée et a été réalisée dans l’esprit de lutter contre la pauvreté. Les aides et les emprunts extérieurs étaient les principales sources pour combler les besoins de financement internes. Mais cette situation détériore en réalité la situation économique du pays et augmente le taux de la pauvreté national dus principalement à la lourdeur du service de la dette et à l’allocation des ressources dans des investissements non rentables ou non productifs.
Les moteurs de la globalisation financière
La globalisation financière dans sa mise en oeuvre comprend plusieurs facteurs : la privatisation, la libéralisation et la globalisation financière.
La privatisation financière
La privatisation financière comprend les Investissements Directs Etrangers (IDE) et la multinationalisation.
Les firmes multinationales
La firme multinationale est une entreprise possédant plusieurs filiales au moins dans deux pays. Une internationalisation signifie que la part des exportations ou des transactions à l’étranger dans le chiffre d’affaires présente un pourcentage croissant. Une multinationalisation se caractérise le plus souvent par la présence d’au moins deux unités de production à l’étranger. Ces unités, localisées dans des zones géographiques différentes, dépendent d’un centre de décision principal. Le processus de multinationalisation se fait en six étapes :
– première étape : elle se manifeste par la présence d’un intermédiaire commercial dans le pays concerné, généralement un importateur;
– deuxième étape : l’arrivée d’un délégué commercial dans le pays d’accueil ;
– troisième étape : une antenne commerciale est créée pour répondre à l’augmentation du volume des ventes et un département d’exportation est fondé au siège de l’entreprise. La vente directe aux acheteurs est ainsi initiée ;
– quatrième étape : elle se caractérise par l’installation d’une filiale commerciale, entreprise à part entière qui dispose d’un réseau et de moyens de distribution ;
– cinquième étape : une usine d’assemblage est montée, afin de profiter, par exemple, des différentes de coûts par rapport au pays d’origine ;
– sixième étape : la production est désormais effectuée à l’étranger.
Les financements extérieurs
Le développement socio-économique d’un pays nécessite obligatoirement des moyens financiers suffisants répondant aux besoins d’investissements. En réalité, deux sources de financement selon leur origine sont possibles pour satisfaire ces besoins d’investissement : les financements internes et les financements externes. En général, il y a cinq sources de financements externes : les IDE et les investissements de portefeuille, les investissements ou flux au titre de la dette privée, l’Aide Publique au Développement et la Dette Publique.
a- Les investissements Directs Etrangers
Les Investissements Directs Etrangers qu’on appelle habituellement IDE ou IED, constituent un financement privé et direct fourni par des investisseurs étrangers. Ils signifient non seulement la participation des investisseurs privés étrangers au capital de l’entreprise ou la détention d’une partie du capital de l’entreprise par des entreprises étrangères, mais en même temps ils donnent aux investisseurs le droit de participer à la gestion de cette entreprise. Selon le Fonds Monétaire International (F.M.I.), le capital détenu par un investisseur étranger atteignant les 10% et plus de fonds propres de l’entreprise procure à cet investisseur le droit de contrôle sur la gestion de l’entreprise. L’IDE présente deux avantages majeurs : d’abord, il représente un apport de devises étrangères et contribue par conséquent au financement du déficit de la balance courante, ensuite il constitue un moyen efficace à la stimulation de la production.
b- Les investissements de portefeuille
Ils signifient tout simplement une participation des investisseurs au capital de l’entreprise. Ces investissements se matérialisent par un achat d’obligations, d’actions ou de titres privés ou d’Etat sans intention d’exercer un contrôle. Ils sont considérés comme de placement international.
C’est un simple placement financier effectué par un investisseur étranger à de fin de bénéficier des dividendes car une partie du capital de l’entreprise est détenue par les investisseurs. L’expansion des investissements de portefeuille est due à la tendance de la déréglementation du secteur financier dans les pays industrialisés et de l’estompement progressif des frontières entre les marchés internationaux des capitaux. La suppression des restrictions aux mouvements de capitaux dans les pays industrialisés mais aussi les pays en voie de développement a comme résultat d’accroître le flux d’épargne vers les marchés internationaux de capitaux.
c- Les investissements ou flux au titre de la dette privée
C’est une source de financement extérieur qui se manifeste par une dette contractée par des sociétés privées soit auprès de prêteurs officiels constitués par des institutions financières internationales telles que Banque Mondiale, Système Financier International (SFI) et des banques régionales de développement comme la Banque Africaine de Développement (BAD) par exemple, soit auprès des banques ou des sociétés industrielles ou commerciales privées étrangères. La dette est publiquement garantie ou non.
d- L’Aide Publique au Développement
On appelle « aide publique au développement » les dons ou les prêts à des conditions financiers privilégiées accordés par des organismes publics de l’OCDE réunis dans le Comité d’Aide au Développement (CAD). Il suffit qu’un prêt soit consenti à un taux inférieur à celui du marché pour qu’il soit considéré comme aide, même s’il est ensuite remboursé jusqu’au dernier centime par le pays bénéficiaire. Les bénéficiaires de l’APD sont désignés par le CAD, tous les PED n’en font pas partie. Elle désigne donc l’ensemble des contributions effectuées par les administrations publiques des pays développés aux pays en voie de développement. Elle comprend l’aide sous forme de dons, les apports financiers conditionnés par un taux d’intérêt largement inférieur au taux réel appliqué sur le marché, les allégements de la dette et la coopération technique.
e- La dette publique
C’est un financement extérieur obtenu à partir des emprunts contractés par l’Etat ou les organismes publics soit auprès des institutions financières internationales soit auprès des administrations publiques nationales. L’IDE et l’investissement de portefeuille sont de capitaux privés. L’IDE comme l’investissement de portefeuille n’est pas un endettement extérieur mais c’est un investissementétranger. C’est à dire un apport de fonds privé. Tandis que le flux au titre de la dette privée, la dette publique et l’aide publique s’il ne s’agit pas de dons sans contrepartie sont des endettements extérieurs .
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : DE LA GLOBALISATION FINANCIERE A MADAGASCAR
Chapitre I : Concepts et définitions
Section 1 : Les moteurs de la globalisation financière
Paragraphe 1 : La privatisation financière
Paragraphe 2 : La libéralisation financière
Paragraphe 3 : La globalisation financière
Section 2 : Les acteurs de la globalisation financière
Paragraphe 1 : Les banques commerciales
Paragraphe 2 : Les entreprises
Paragraphe 3 : Les institutions non bancaires
Paragraphe 4 : Les banques centrales
Paragraphe 5 : Le pouvoir public
Chapitre II : Les flux financiers à Madagascar
Section 1 : Les financements extérieurs du pouvoir public
Paragraphe 1 : Historique dans les institutions financières internationales
Paragraphe 2 : Les Aides Publiques au Développement
Paragraphe 3 : Les financements du pouvoir public
Section 2 : Les IDE vers Madagascar
Paragraphe 1 : Bref historique
Paragraphe 2 :Evolution des IDE à Madagascar
Paragraphe 3 :Structure par continent des IDE à Madagascar
Paragraphe 4 :Structure par secteur d’activité et par pays d’origine
Paragraphe 5 : Les IDE et les investissements annuels dans les entreprises
Section 3 : Les programmes IMF soutenus par les bailleurs de fonds
Paragraphe 1 : Le projet microfinance de la Banque Mondiale
Paragraphe 2 : L’AFD et l’UE
Paragraphe 3 : Le FIDA
Paragraphe 4 : La BAD, RFA et le PNUD-FENU
Paragraphe 5 : La coordination des bailleurs de fonds
Deuxième partie : LES ATTITUDES ENVERS LA GLOBALISATION FINANCIERE
Chapitre I : Impacts socio-économiques et financiers
Section 1 : La faiblesse structurelle
Paragraphe 1 : Les Indicateurs de la dette
Paragraphe 2 : Les indicateurs économiques
Paragraphe 3 : Indicateurs du développement
Paragraphe 4 : Structure de la pauvreté
Section 2 : Les institutions financières
Paragraphe 1 : La position dans les institutions financières internationales
Paragraphe 2 :Relation entre banques et autres institutions financières
Paragraphe 3 : Le secteur bancaire
Chapitre II : Suggestions stratégiques face à la globalisation financière
Section 1 : Les mesures socio-économiques
Paragraphe 1 : Issu de développement
Paragraphe 2 : En terme de croissance économique
Paragraphe 3 : Les secteurs extérieurs
Section 2 : La politique économique
Paragraphe 1 : Le système économique
Paragraphe 2 : L’incitation à investir
Section 3 : Les rôles économiques de l’Etat
Paragraphe 1 : La politique monétaire
Paragraphe 2 : Effet de l’investissement
Paragraphe 3 : La politique commerciale et politique de redistribution
CONCLUSION