Les modifications provoquées par la grossesse
Rappel de l’appareil génital de la femme
a) Situation
L’appareil génital de la femme est situé dans l’abdomen plus précisément dans le petit bassin. Celui-ci est formé par les deux os iliaques qui se trouvent en avant et de chaque côté ; et par le sacrum et le coccyx en arrière. Des muscles et des ligaments tapissent l’intérieur et le fond du bassin.
b) Constitution
Au milieu du petit bassin est situé l’organe le plus volumineux de l’appareil génital féminin : l’utérus. De forme grossièrement triangulaire, à sommet dirigé vers le bas, il mesure en dehors de la grossesse 7 cm de long, 4 cm de large et 3 cm d’épaisseur. Il est normalement antéversé, c’est à dire basculé en avant et repose en partie par son fond sur la vessie.
– Les parois de l’utérus, constituées de muscles sont capables de se distendre considérablement pendant la grossesse, et de se contracter au moment de l’accouchement.
– La portion inférieure de l’utérus, rétrécie, s’appelle le col.
– Le reste de l’utérus s’appelle le corps.
– La partie supérieure s’appelle le fond.
– La cavité utérine est divisée en 2 parties :
● La cavité corporéale : triangulaire à sommet inférieur
● La cavité cervicale : cylindrique et présentant 2 orifices. Située à l’intérieur de l’utérus, elle présente un aspect variant avec les périodes du cycle menstruel. C’est dans l’utérus que se développera le fœtus.
– La cavité de l’utérus communique avec l’extérieur par un conduit : le vagin le col de l’utérus et débouche à l’extérieur au niveau des lèvres.
Les glandes sexuelles de la femme au nombre de deux, s’appellent les ovaires. Ils sont situés de chaque côté du fond de l’utérus. Chaque ovaire communique avec l’utérus par un petit canal : la trompe. Au total, il y a donc un utérus, deux trompes, et deux ovaires.
c) Rapport
L’appareil génital n’est pas seul dans le petit bassin. En avant de l’utérus et au dessous de lui se trouve la vessie.
En arrière de l’utérus est situé le rectum, partie terminale du gros intestin, communiquant avec l’extérieur par l’anus.
La fécondation
Tous les mois, un des deux ovaires donne naissance à un ovule. L’ovule représente la cellule sexuelle femelle. En l’absence de fécondation, l’ovule meurt au bout de 48 heures. La femme ne sera alors fécondable que le mois suivant. La fécondation est la rencontre d’un ovule et d’une cellule sexuelle mâle : le spermatozoïde. A l’opposé des cellules sexuelles femelles, les spermatozoïdes sont extrêmement nombreux : 100 000 par millimètre cube de sperme. Au cours du rapport sexuel, les spermatozoïdes sont répandus par millions dans le vagin. Ils s’infiltrent par le col de l’utérus, remontent jusque dans les trompes où ils rencontrent l’ovule. Il y a généralement de nombreux spermatozoïdes autour de l’ovule, mais un seul pénètre dans l’ovule. L’ovule fécondé par le spermatozoïde porte désormais le nom d’œuf. Les deux cellules sexuelles femelle et mâle ont fusionné en une seule. Cette nouvelle cellule va maintenant se développer pour former l’embryon humain. La rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde se fait dans la trompe. Celle-ci est uniquement une voie de passage. Elle n’est pas apte à abriter le développement de l’œuf. L’œuf va donc migrer vers l’intérieur de l’utérus et s’y installer confortablement pour s’y développer à loisir. Cette installation de l’œuf dans la muqueuse utérine spécialement préparée pour le recevoir, s’appelle la nidation. Donc au terme de la nidation, l’œuf est implanté dans l’utérus et va pouvoir s’y développer.
Le développement de l’œuf et les annexes
a) Le début de la grossesse
La cellule initiale qui constitue l’œuf se divise en deux. Chaque nouvelle cellule se divise à son tour et ainsi de suite. Progressivement l’œuf grossit et se modifie. En son centre apparaît une minuscule partie qui deviendra ensuite l’embryon. Autour de l’embryon se trouve une cavité remplie de liquide. L’embryon est relié par le cordon ombilical à une zone nourricière de l’utérus appelée placenta. Tous ces éléments sont réunis sous le terme d’annexes.
b) Les annexes
Le placenta est la zone par laquelle s’effectuent les échanges entre le fœtus et sa mère. Il secrète des hormones qui permettent le déroulement normal de la grossesse. C’est par le placenta que s’éliminent les déchets du fœtus. C’est aussi par lui que parviennent au fœtus les éléments dont il a besoin pour croître. Le cordon ombilical relie l’abdomen du fœtus au placenta. C’est la voie de passage des aliments et des déchets du fœtus.
c) Le développement de l’œuf
La croissance de l’œuf se réalise à la fois par l’augmentation de sa taille et à la formation de ses différents organes. Des bourgeons apparaissent vers la sixième semaine qui donneront plus tard les membres. Aux environs du 3e mois sont déjà constituées les ébauches des yeux, des oreilles et de la bouche. Les bruits du cœur fœtal sont perceptibles à partir du 4e mois.
Rappels de connaissance sur le curage digital
Définition
Le curage digital est l’évacuation des débris placentaires ou du placenta en entier retenus au niveau de l’utérus après un avortement au moyen d’un ou de deux doigts de la main introduits dans l’utérus.
Indications
a) L’avortement
* Définition
C’est l’interruption de la grossesse avant le 6e mois. Au delà de cette limite on parle d’accouchement prématuré et non plus d’avortement.
* Classification
➢Suivant l’âge gestationnel du produit de conception on distingue :
• L’avortement ovulaire : allant de la conception jusqu’à la fin de la 7e semaine.
• L’avortement embryonnaire : allant de la 8e semaine jusqu’à la 12e semaine pleine. ( âge légal de l’IVG )
• L’avortement fœtal : de la 13e semaine jusqu’à la 24e semaine.
➢Suivant les causes de l’avortement, on distingue :
• L’avortement spontané ou involontaire
Il survient de lui-même en dehors de toute intervention étrangère locale ou générale.
• L’avortement provoqué
C’est l’interruption volontaire de la grossesse ou IVG, soit en milieu hospitalier, soit en dehors de ce lieu.
* L’avortement spontané :
Il relève d’une cause pathologique quelconque. C’est aux avortements spontanés que le langage courant réserve l’épithète de » fausse couche « .
➢Les causes
• Le traumatisme
Il intervient mais de façon plus rare ; pour qu’il entraîne l’interruption de la gestation, il faut qu’il porte directement sur l’abdomen et l’œuf est d’autant plus exposé qu’il est plus âgé, autrement dit qu’il est moins protégé par la ceinture pelvienne.
• L’infection est néfaste pour la grossesse qu’elle soit aiguë ou chronique
• Les maladies infectieuses bénignes : rougeole, varicelle, rubéole .
Elles ne sont pas » abortogènes » mais sont tératogènes si elles surviennent dans la phase de segmentation et d’organogenèse de l’embryon.
• Les infections aiguës graves : typhoïde, variole, diphtérie, dysenterie, paludisme, choléra.
Elles sont responsables de la mort de l’œuf : ces maladies sont à forme septicémique ou toxémique, et la barrière placentaire est impuissante à protéger le produit de conception.
• Les infections chroniques
La syphilis occupait autrefois la première place. Tantôt elle agit directement sur l’œuf, après la nidation et le détruit ; tantôt sur la caduque qu’elle rend impropre à la continuation de la gestation. C’est alors par le truchement de l’endométrite qu’elle écourte la grossesse.
• Les intoxications aiguës ou chroniques, professionnelles
• Les déséquilibres hormonaux .
Ils tiennent actuellement la vedette. Une hyperfolliculinie notable, une hypolutéinie marquée sont deux conditions rendant précaire la nidation de l’œuf.
• Les causes humorales :
– l’hypovitaminose E
– L’iso-immunisation fœto-maternelle .
• Les anomalies du sac utérin.
Elles créent un état local souvent incompatible avec la poursuite de la grossesse :
– anomalies congénitales de l’organe ( duplicité, utérus cordiforme, cylindrique, atrophique )
– le fibrome utérin, et l’incontinence de l’isthme.
Ces causes interviennent en gênant l’expansion de la matrice. Ces tissus riches en fibroblastes, pauvres en fibres musculaires était peu extensibles. Egalement par la mauvaise qualité de la caduque, mal nourrie, atrophique impropre à jouer le rôle de protection et de nutrition du fruit.
• Les anomalies des gamètes
Certaines oligo-asthénospermies responsables de la genèse d’un œuf de mauvaise qualité sont la cause réelle de certains avortements.
• Le diabète
Toutes ces causes se répartissent en deux grands groupes nosologiques :
➢ Les avortements accidentels dont la cause n’intéresse qu’une grossesse donnée. Citons l’avortement traumatique, celui des infections maternelles aiguës, des intoxications occasionnelles.
➢ Les avortements habituels véritable maladie abortive.
Dès qu’une cause est permanente, elle peut conduire à cet état morbide ; la même cause reproduira les mêmes effets indéfiniment ; telles sont les dysendocrinies, les infections chroniques, la béance cervico-isthmique, les anomalies morphologiques du sac utérin.
➢Les signes ( 19 )
Ils consistent en petites pertes de sang rouge ou non qui se répètent ( métrorragies) L’apparition de contractions répétées de l’utérus est le prélude à une expulsion inévitable. L’avortement spontané est généralement complet. Soit en un temps ( embryon et placenta ) au cours des deux premiers mois ; soit en 2 temps, à la façon d’un accouchement en miniature, après le 2e mois ( l’embryon étant expulsé d’abord, le placenta ensuite ) .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Revue de la littérature
I. Les modifications provoquées par la grossesse
II. Rappels de connaissance sur le curage digital
II.1. Définition
II.2. Indications
II.3. Technique
II.4. Difficultés – accidents
DEUXIEME PARTIE : Notre étude
1. Objectifs de l’étude
2. Cadre de l’étude
3. Méthodologie
3.1. Population d’étude
3.2. Méthode
3.3. Matériels d’étude
4. Résultats
TROISIEME PARTIE : Commentaires et suggestions
1. Commentaires
2. Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE