Les modèles explicatifs et étiologiques du suicide

Les modèles explicatifs et étiologiques du suicide

Les programmes de prévention du suicide en milieu scolaire

Les recherches de Gilliam (1994) ont démontré que chaque école de 2000 élèves connaîtra en moyenne un suicide tous les quatre ans. Le suicide d’un élève laisse les amis, les enseignants et le personnel de soutien qui le côtoient dans un état de choc, parfois même de détresse et c’est pourquoi les programmes de prévention du suicide ont été implantés dans les milieux scolaires, très souvent en partenariat avec le milieu de la santé ou le Centre de prévention du suicide. St-Pierre (2004) a mené une étude, en 2000-2002, traitant du partenariat en éducation qui a démontré que la convergenced’intérêts de plusieurs personnes, se manifestant par une action collective, augmente l’efficacité des actions entreprises. Le fait que plusieurs personnes recherchent un partage des informations favorise grandement un processus de soutien et de développement en constante évolution. Toujours selon St-Pierre, l’école est un lieu par excellence pour dépister les jeunes qui risquent de poser un geste fatal et appuie ce raisonnement sur certaines réalités scolaires, dont voici les principaux fondements: 1) il s’agit du milieu de vie d’une majorité de jeunes; 2) la mission de l’école est d’instruire, mais aussi de socialiser et de qualifier; 3) l’école est un lieu privilégié pour une communication signifiante; 4) l’école engendre également une source de stress de par les nombreux défis qu’elle propose; 5) les enseignants et les directeurs d’établissement sont
plus conscients du problème. Tous ces points seront traités séparément afin de mieux expliciter son raisonnement. Premièrement, l’école représente un milieu privilégié pour traiter du suicide, puisque les jeunes passent la plus grande partie de leur temps à l’école. Une intervention à l’école permet de rejoindre en même temps plusieurs élèves à la fois. Deuxièmement, l’éducation s’est développée au rythme de la société, des découvertes technologiques et des récentes recherches dans le but de former des élèves qui conduiront des habiletés, des connaissances et des valeurs du milieu environnant permettant de s’adapter le mieux possible à la société. Un bref survol historique permet de constater que, dans les années 60, il y avait un problème évident d’accessibilité aux études, le milieu scolaire n’étant ouvert qu’à une minorité d’étudiants. L’éducation fut profondément transformée avec le rapport de la commission Parent visant plus
spécifiquement à démocratiser l’école. L’école a réussi à réaliser son objectif principal : ouvrir ses portes au plus grand nombre de personnes, mais d’autres types de difficultés se sont présentés. De nombreux élèves ayant des difficultés d’adaptation et d’apprentissage ayant un parcours scolaire instable, ainsi que des adultes analphabètes fonctionnels ont fait leur entrée à l’école, montrant un autre malaise assez alarmant. Ce problème fut donc étudié par divers groupes de travail au sein du Conseil supérieur de l’éducation pour démocratiser l’apprentissage. Le rapport des états généraux combiné à celui du Groupe de travail sur la modification du curriculum, « Réaffirmer l’école »
(MELS 1997a) ont permis de jeter les bases de l’énoncé de politique « L’école, tout un programme » (MELS, 1997b), donnant tout le sens de la présente réforme scolaire qui met avant tout l’emphase sur la réussite pour tous, sans abaisser le niveau d’exigence. La principale mission de l’éducation demeure la même, elle est de favoriser la réussite éducative du plus grand nombre de personnes en instruisant, socialisant et qualifiant les élèves.

Le rôle de l’enseignant auprès des élèves ayant des ideations suicidaires

Séguin et Huon (1999) mentionnent que ce ne sont pas tous les enseignants qui sont d’accord ni suffisamment à l’aise pour intervenir puisque : L’intervention auprès de personnes suicidaires soulève un ensemble d’émotions et de craintes de même que, fréquemment, un sentiment d’impuissance. Cette problématique particulière qu’est le suicide nous confronte comme personne à notre propre existence et à notre conception de la vie et de la mort. Elle nous met en question, nous bouleverse et nous amène à procéder à un examen de nos valeurs et de nos croyances, dece qui nous semble acceptable ou inacceptable, (p. 85) Cette citation exprime l’importance de se positionner face à cette problématique et face à nos valeurs personnelles. En fait, l’intervention auprès des élèves ayant des ideations suicidaires est laissée à la discrétion des enseignants, puisque le programme ministériel n’en fait pas mention directement. Pour certains enseignants, leur rôle en est un purement de transmission des connaissances en considérant tout facteur personnel
comme étant une entrave au bon fonctionnement des cours. Les adolescents reproduisent souvent dans leur façon de se comporter à l’école les difficultés qui surviennent dans leurs autres relations (avec les membres de la famille et les amis). Le document d’information La prévention du suicide à l’école, réalisé par la direction de l’adaptation scolaire et des services complémentaires (1993), montre que les jeunes en crise adressent leurs confidences et leurs verbalisations suicidaires à leurs amis et ces mêmes amis se retrouvent à l’école. Pommereau (2001), psychiatre qui se spécialise dans l’intervention auprès des adolescents suicidaires, mentionne que l’organisation scolaire est en quelque sorte une reproduction miniature de la société hiérarchisée dans laquelle on vit, en raison principalement des classes d’âges différents et des enseignants qui sont considérés comme étant les figures parentales de remplacement. Enfin, les enjeux de la scolarisation sont majeurs parce qu’ils déterminent les conditions d’insertion sociale future, ce qui confronte les adolescents à une exigence de performance. Pour mener à bien une intervention préventive, l’enseignant doit d’abord sentir
qu’il a un rôle à jouer dans cette problématique, en croyant qu’il est possible d’avoir un certain impact auprès des élèves en détresse psychologique. De toute évidence, le fonctionnement social présente des rôles qui ne sont pas de simples appellations attribuées à une fonction sociale, mais la conception que la société a d’un rôle qui permet à chaque individu d’articuler ses conduites. Selon Legendre (1988), le rôle sert à orienter l’action qui occupe une position donnée. Le statut, quant à lui, signifie la position sociale, le rang social et l’état social. Le terme statut désigne les dispositions législatives fixant les droits et les devoirs d’une institution ou d’un corps professionnel.
Chappuis et Thomas (1995) mentionnent que même si la conduite d’un individu est prédéterminée par le rôle occupé, il dispose d’un certain jeu, d’une certaine liberté d’interprétation, mais à l’intérieur de limites qu’il ne peut dépasser, sous peine de sanctions sociales. Suivant cette idée, certains enseignants croient que leur rôle se limite au plan académique à la transmission des connaissances. D’autres se voient comme des acteurs ayant un rôle de premier plan dans la prévention des ideations suicidaires chez les élèves. Pourtant le rôle qu’ils occupent est le même, ce qui change c’est l’interprétation qu’ils font de leur rôle. Cependant, Chappuis et Thomas (1995)
décrivent que la transformation du milieu social influence le rôle de l’enseignant. Plusieurs changements peuvent y être associés : l’engagement professionnel des parents, les diverses constitutions familiales et les nombreux facteurs reliés au stress personnel, familial et professionnel. Tous ces facteurs peuvent contribuer à augmenter les responsabilités des enseignants face aux enfants et les obligent à prendre une place plus active sur le plan des interventions éducatives. Une de ces stratégies consiste à travailler avec le jeune le développement des habiletés sociales. En effet, il semble que le jeune ayant des difficultés d’adaptation, en particulier celui ayant des ideations suicidaires, serait moins compétent sur le plan des habiletés sociales. Les enseignants pourraient avoir une influence dans la prévention du suicide chez les adolescents. Toutefois, il semble être pertinent de demander aux enseignants s’ils sentent qu’ils ont une influence sur les habiletés sociales des étudiants, se sentent-ils capables d’intervenir auprès d’un élève ayant une détresse psychologique?

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Table des matières

RÉSUMÉ
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
REMERCIEMENTS
CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE
1.1 Les perspectives historiques du suicide
2 La prévalence et statistiques sur le suicide
1.3 Un regard sur la période de l’adolescence
1.4 Les modèles explicatifs et étiologiques du suicide
1.5 Les visions ministérielles face au suicide
1.6 La prévention, l’intervention et les programmes
CHAPITRE 2 CADRE THÉORIQUE
2.1 Le suicide, une problématique sociale et scolaire
2.2 Le concept de suicide, d’idéation suicidaire et de tentative de suicide
2.3 Une période critique : l’adolescence, une approche développementale et écologique
2.4 La recherche sur l’adolescence et le suicide
2.5 Les différentes approches explicatives du suicide
2.5.1 L’approche sociologique
2.5.2 L’approche psychiatrique
2.5.3 L’approche psychanalytique et psychologique
2.5.4 L’approche biologique
2.5.5 L’approche écologique
2.5.6 L’approche éducationnelle
2.5.6.1 L’éducation totale de Legendre
2.5.6.2 Les programmes de prévention du suicide en milieu scolaire
2.6 Le rôle de l’enseignant auprès des élèves ayant des ideations suicidaires
CHAPITRE 3 MÉTHODOLOGIE
3.1 Le rappel de la problématique
3.2 L’identification du type de recherche
3.3 La planification de la collecte de données
3.3.1 Les participants
3.3.2 L’instrument d’enregistrement des données
3.3.3 Les stratégies de mise en forme des données
CHAPITRE4  RÉSULTATS 
4.1 Les connaissances des caractéristiques des adolescents en général
4.1.1 Les connaissances de la situation familiale
4.1.2 Les connaissances des changements physiques à l’adolescence
4.1.3 Les connaissances des changements psychologiques à l’adolescence
4.1.4 Les connaissances des adolescents dans la société actuelle
4.2 Les connaissances relatives à l’adolescent suicidair
4.2.1 Les connaissances des facteurs de risque
4.2.1.1 Les facteurs individuels
4.2.1.2 Les facteurs familiaux
4.2.1.3 Les facteurs psychosociaux
4.2.2 Les connaissances des facteurs de protectio
4.2.2.1 Les facteurs individuels
4.2.2.2 Les facteurs familiaux
4.2.2.3 Les facteurs psychosociaux
4.2.3 Les connaissances des indicateurs observables de la volonté de mourir
4.3 Les ressources mises à la disposition des enseignants
4.3.1 L’existence d’un plan d’aide
4.3.2 Les formations
4.3.3 Les services
4.4 Les expériences des enseignants auprès des élèves qui ont des ideations suicidaires et types d’intervention
4.4.1 Les expériences des enseignants
4.4.2 Les types de rôles des enseignants pour l’intervention
4.4.3 Les rôles des enseignants en prévention du suicide 161
CHAPITRE 5 CONCLUSION
RÉFÉRENCES
APPENDICES
Appendice A (Certification Éthique du projet de recherche)
Appendice B (Lettre de présentation pour le recrutement)
Appendice C (Formulaire de consentement libre et éclairé
Appendice D (Canevas d’entrevue)
Appendice E (Statistiques présentées aux participants)

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