Les modalités des Transferts monétaires

Depuis la crise financière de 2009 et la recrudescence des catastrophes naturelles, combinée avec le prix élevé de denrées alimentaires, beaucoup de ménages ont vu leur vulnérabilité s’accroitre au fil du temps. Frappés par des chocs de plus en plus intenses et fréquents, les ménages pauvres ne sont plus en mesure de protéger leur faible capital et d’investir pour l’avenir. Des situations d’urgences ont été ainsi constatées dans plusieurs pays depuis 2009. Les gouvernements sont alors obligés de faire face à cette nouvelle menace de crise humanitaire et économique. De ce fait, les programmes d’aide humanitaire et d’aide au développement se sont orientés à ce nouveau cas en créant des modalités d’aide plus adaptées à la situation. Parmi ces nouvelles modalités d’aide figurent les transferts monétaires. Un nombre croissant de pays surtout africains ont alors mis en place des programmes permanents de transferts sociaux monétaires afin que l’aide aux populations les plus vulnérables devienne plus prévisible et régulière, et ainsi plus efficace.

L’idée fondatrice des transferts monétaires est de distribuer des prestations monétaires sans condition ou en fonction de comportements et/ou de performances des ménages . Au lieu de donner de la nourriture, des bons d’échange ou autres dons par le biais d’organisations communautaires, de l’argent est donné directement. Actuellement, les transferts monétaires prennent de plus en plus de place dans les programmes des partenaires de développement bilatéraux et multilatéraux. A titre d’exemple, un tiers de l’aide alimentaire du Programme Alimentaire Mondial (PAM) est désormais distribuée sous forme d’argent ou de bons.

Les modalités des Transferts Monétaires 

Dès que l’on parle de transferts monétaires il est impossible de le dissocier à la question de transfert alimentaire. En effet une question se pose, les transferts monétaires sont-ils une meilleure alternative par rapport aux transferts alimentaires ? En outre, les transferts monétaires se déclinent en deux catégories : Transferts monétaires conditionnels et transferts monétaires non conditionnels. Mais quel que soit le type de transfert choisi, une économie des ménages doit être réalisée au préalable.

Transferts monétaires contre Transferts alimentaires

Depuis plusieurs années, ce sont les transferts en nature qui ont été le plus utilisés. Les années 1990 ont vu naître de nouvelles politiques sociales, les « transferts monétaires conditionnels ». Ce sont des allocations attribuées aux familles pauvres à condition qu’elles incitent leurs enfants à poursuivre leur scolarité ou qu’elles les conduisent dans les centres de santé, avec pour objectif de réduire la pauvreté et d’assurer un meilleur avenir aux « pauvres » de demain. En raison de leur succès dans d’autres parties du monde comme dans les pays de l’Amérique Latine, les transferts monétaires sont devenus de plus en plus populaires chez les décideurs africains. Une revue effectuée en 2010 a identifié 123 programmes de transferts monétaires opérationnels depuis l’an 2000 dans 34 des 47 pays africains étudiés. La couverture allait de programmes à grande échelle en Afrique du Sud et en Éthiopie à des interventions pilotes au Sénégal et en Tanzanie . De plus, il y a une tendance croissante à délaisser la distribution d’aide alimentaire au profit des transferts monétaires. Cependant avant de décider quel type de transfert à appliquer, les bailleurs de fonds appliquent des méthodes afin de savoir lequel est le meilleur pour une situation quelconque.

Les avantages des transferts monétaires

Selon les économistes néoclassiques, les transferts en nature diminuent l’utilité des bénéficiaires en raison de leur manque de fongibilité, qui leur donne une moindre liberté de choix. L’aide offerte sous forme de produits de base a un caractère paternaliste. De plus les transferts monétaires possèdent plusieurs avantages dont:
– La possibilité pour les ménages d’avoir une augmentation de revenu
– L’aide en espèces ne risque pas de provoquer des distorsions des marchés. En effet l’aide en nature peut conduire à la baisse des prix des produits alimentaires locaux
– Ils laissent aux bénéficiaires la liberté de choix dans l’utilisation de ces fonds et participent également à la reconstitution et à au maintien des moyens de subsistance.

Types de transferts monétaires 

Ils existent deux types de transferts monétaires : les transferts monétaires conditionnels et les transferts monétaires non conditionnels. Les transferts monétaires conditionnels sont nés à la fin des années 1990 en Asie et en Amérique Latine (Bangladesh, Brésil et Mexique), ils se sont diffusés dans le monde entier depuis 2009. Les ménages reçoivent des subventions s’ils remplissent quelques conditions dont la scolarisation des enfants et le suivi de leur santé. L’objectif principal de ces programme est de réduire, dans le court terme, la pauvreté infantile et, dans le moyen terme, d’augmenter l’implication des parents auprès de leurs enfants. Il s’agit donc d’avoir un investissement prédéterminé dans le capital humain.

Analyse de l’économie des ménages

Une des préalables à tout programme de transferts monétaires est de faire ce qu’on appelle Analyse de l’économie de ménage. Elle consiste à effectuer des questions spécifiques sur la sécurité alimentaire et sur les moyens d’existence des ménages, d’une façon fiable et rapide. Elle se concentre ainsi sur les moyens d’existence dans différents environnements et sur les opérations économiques des ménages. En d’autres termes, elle sert principalement à identifier les critères de catégorisation socio-économiques des ménages.

Par définition, un ménage est un individu ou groupe d’individus amenés à faire des choix de consommation en commun. Ces choix dépendent de son revenu et des prix en vigueur dans l’économie. Tout enrichissement ou appauvrissement d’un individu ou ménage a une implication sur sa consommation. L’économie des ménages permet donc d’étudier l’accès du ménage à la nourriture de première nécessité, ne signifiant pas seulement la production mais aussi l’achat et toutes les autres façons d’obtention de vivres. L’accent est mis sur la nourriture parce que plus les gens sont pauvres, plus assurer l’accès à la nourriture va être un facteur de préoccupation dans leur vie. Cependant, l’approche concerne aussi l’accès aux besoins de première nécessité nonalimentaires des ménages.

Il y a typiquement 5 étapes dans la préparation de l’analyse d’une économie alimentaire:
– Découpage en zones de l’économie alimentaire, des moyens d’existence
– Décomposition de la population en classes socio-économiques
– Analyse de l’accès de base à la nourriture et à un revenu
– Analyse des Dangers/Chocs
– Analyse de la flexibilité et de la Réponse .

Le Découpage en Zones de Mode de Vie 

L’accès de chaque ménage à la nourriture ou à un revenu dépend de deux facteurs : la zone géographique et les richesses. La géographie détermine les options pour produire et échanger, tandis que les richesses/position affectent la capacité des ménages à exploiter ces options. La production (ce que les gens peuvent cultiver, élever ou ramasser) dépend de facteurs géographiques, du climat, de la pluviométrie et des facteurs édaphiques. De même les options pour l’échange (ce que les gens commercialisent) varient aussi suivant l’endroit où les gens vivent et leur accès aux marchés. Il en résulte que la première étape de l’analyse de l’économie alimentaire est une opération de zonage géographique, appelée aussi zonage de l’économie alimentaire ou des moyens d’existence ou de l’économie du ménage. L’objectif est donc d’identifier les ménages qui ont des options identiques pour accéder à la nourriture et au revenu et de les grouper pour l’analyse .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : ASPETCS ECONOMIQUES DES TRANSFERTS MONETAIRES
CHAPITRE I : Les modalités des Transferts monétaires
Section 1 : Transferts monétaires contre Transferts alimentaires
Section 2 : Types de transferts monétaires
Section 3 : Analyse de l’Economie des ménages
Chapitre II : Les Fondements Théoriques des transferts monétaires
Section 1 : La Loi d’Engel
Section 2 : Approche microéconomique néoclassique de la consommation
Chapitre III : Impacts économiques attendus des transferts monétaires
Section 1 : Impacts économiques de court terme
Section 2 : Impacts économiques de long terme
PARTIE II : ETUDE DE CAS : INTERVENTION DU PAM DANS LES DISTRICT D’AMBOHIDRATRIMO ET D’ANKAZOBE
Chapitre I : Madagascar : Etat des lieux
Section 1 : Situation économique et social
Section 2 : Pauvreté et catastrophes naturelles
Chapitre II : Présentation du PAM et ses actions à Madagascar
Section 1 : Objectifs et activités
Section 2 : Vue d’ensemble et logique du Programme de Transfert
Chapitre III : L’intervention du PAM post-cyclonique de 2015 : cas d’Ambohidratrimo et Ankazobe
Section 1 : Ciblage par l’approche HEA
Section 2 : Résultats et analyse des effets de transferts
Section 3 : Analyse comparative, critiques et recommandations
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *