Les modalités d’enseignement de l’ostéologie à l’ENVA

Les modalités d’enseignement de l’ostéologie à l’ENVA

Supports multimédias

Des étudiants vétérinaires de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse ont mis au point un cd-rom d’ostéologie comparée des mammifères domestiques entre 2002 et 2005 (13) (18) (23) (26), chaque étudiant en prenant successivement en charge une partie dans le cadre de leur thèse de doctorat vétérinaire. Cet outil a pour but d’apprendre l’ostéologie dans un premier temps grâce à un module spécifique. Celui-ci donne accès à des photos légendées, à des critères de diagnose et à une comparaison interspécifique. Les légendes sont disponibles en français, mais également en latin, en anglais et en espagnol. Dans un deuxième temps, l’objectif est de permettre une évaluation des connaissances par le biais d’un second module. Il s’agit ici de s’entraîner à la diagnose, de légender un élément pré-désigné et de localiser sur un os une légende proposée. Ce cd-rom d’ostéologie exhaustif est une aide remarquable pour apprendre, mais surtout se perfectionner dans ce domaine.La photographie est un support permettant de faire le lien plus aisément avec l’os lui-même, d’autant plus quand toutes les vues de celui-ci sont disponibles. Les informations mises à disposition de l’apprenant dépassent largement le cadre de ce qui est enseigné en première année d’école vétérinaire, que ce soit au niveau des langues, des espèces étudiées, du légendage des os.Cela peut perturber un étudiant dans son apprentissage : il devrait faire le tri entre ce qu’il est nécessaire de savoir et ce qui est facultatif, ce en se référant constamment à ses notes lorsqu’il utiliserait le cd-rom. Celui-ci n’est pas disponible à l’heure actuelle, et s’il l’était, il nécessiterait une contribution financière des étudiants. L’accessibilité à ce support est par conséquent très limitée.

Objectifs

Des supports papiers et multimédias sont donc disponibles pour l’apprentissage de l’ostéologie vétérinaire, chacun présentant des avantages et des inconvénients. Les ouvrages ne sont pas toujours adaptés aux objectifs fixés en cours, et sont peu accessibles, principalement du fait de leur coût. Les polycopiés sont basés sur les objectifs d’ostéologie et sont donc parfaitement adéquats pour l’apprentissage. En revanche, le support utilisé est le dessin, et il n’est pas toujours évident de faire le lien avec les os vus en cours. Le cd-rom est un support multimédia transportable, qu’on peut consulter sur n’importe quel ordinateur. L’utilisation des photographies permet de faire le lien avec l’os lui-même et facilite l’apprentissage. Cependant, les objectifs dépassent largement ici ceux fixés en ostéologie, notamment en ce qui concerne le légendage, ce qui complique le travail de l’étudiant. Enfin, actuellement indisponible, il ne sera pas gratuit.La création d’un site internet d’ostéologie présente certains avantages qui ont justifié le choix de ce support multimédia : il est gratuit, disponible pour tous les étudiants, et peut être consulté au cours des TD ainsi qu’en dehors de l’école. C’est un outil pédagogique facilitant l’intégration des connaissances en ostéologie grâce à l’utilisation notamment de la photographie, complétant ceux d’ores et déjà mis à disposition des étudiants par l’unité d’anatomie. Enfin, l’utilisation d’un outil dynamique tel que celui-ci offre des perspectives d’évolution intéressantes, comme par exemple l’extension à l’imagerie médicale. Cela permettrait aux étudiants de faire le lien entre l’ostéologie et la clinique, et d’en comprendre ainsi l’importance pour leur exercice futur.Les objectifs de ce travail de thèse étaient donc :
1- De photographier de façon exhaustive l’ensemble des os utilisé lors des séances de TD d’ostéologie à l’ENVA
2- De légender ces photographies
3- D’intégrer ces photographies légendées sur un site internet ouvert à tous.
Pour parvenir à ces objectifs, un cahier des charges a été défini :
1- concernant les notions anatomiques :
– Les os sont sélectionnés au sein de la collection de l’unité d’anatomie de l’école, ils auront ainsi été préalablement vus en cours par les étudiants, manipulés, et ce sont ces mêmes os sur lesquels ils s’entraineront et seront interrogés. Par convention, le choix se portera systématiquement sur un os gauche, lorsqu’il s’agit d’un os pair.
– Les espèces sélectionnées sont les principales étudiées en cours : on limitera dans un premier temps l’étude aux chien, chat, cheval, et bovin.
– Les vues sont celles présentées dans le manuel d’ostéologie de Robert BARONE.
– Les légendes sont limitées à celles enseignées en cours, et ne sont par conséquent pas exhaustives, afin de hiérarchiser l’information et cibler les notions sur les objectifs d’apprentissage
2- concernant le site internet
– Il doit être un outil facile d’utilisation, simple et logique.
– Une rubrique « aide » doit être accessible à partir de la page d’accueil pour faciliter le repérage dans le site.
– Il doit être possible pour le manipulateur de passer directement d’une espèce à une autre, d’une vue à une autre et d’un os à un autre sans avoir à revenir pour cela à la page initiale.
– Dans une certaine mesure il doit permettre à l’étudiant de tester ses connaissances, en lui laissant le choix de l’affichage des légendes de l’os concerné.

Matériels et méthodes

Matériels utilisés:
– Les pièces:
Les os ont été sélectionnés au sein de la collection d’ostéologie de l’UP d’Anatomie de l’ENVA. Les pièces inclues dans l’étude ont été triées successivement par région et par espèce, en respectant les objectifs fixés initialement:
– La tête : un crâne non coloré, un crâne coloré (chaque couleur représentant un os), une mandibule, un os hyoïde.
– Le squelette axial : des vertèbres cervicales (l’atlas, l’axis, une cervicale parmi C3 C4 et C5, la vertèbre C6, la vertèbre C7), une vertèbre thoracique, une vertèbre lombaire, l’os sacrum, une vertèbre caudale, une côte, le sternum.
– Le membre thoracique : une scapula, un humérus, un radius-ulna, les os du carpe, les os métacarpiens, les os du doigt (une phalange proximale, une phalange moyenne, une phalange distale, l’os sésamoïde distal chez le cheval)
– Le membre pelvien : un os coxal, un fémur, une patella, un tibia-fibula, les os du tarse, les os métatarsiens, les os du pied (compte-tenu des similitudes avec les os du doigt, cette section s’y réfère).
L’étude s’étant étendue sur plusieurs années, certaines pièces sélectionnées dans un premier temps ont été remplacées par d’autres plus récentes et plus adaptées en termes de conservation et de couleur lorsque les prises de vues n’étaient pas satisfaisantes.
Pour être ainsi conservés sans s’effriter, les os sont préalablement traités suivant un protocole précis. La première étape consiste à retirer le maximum de tissus, tendons et autres structures manuellement, en général à l’aide d’un scalpel. Selon le type d’espèce concerné, le traitement des os est différent. Ici nous allons décrire uniquement celui réalisé sur les os des mammifères domestiques. En ce qui concerne un os adulte, celui-ci doit être placé dans l’eau bouillante, puis traité dans un bain contenant de la papaïne à une température comprise entre 30 et 70°C- obtenue grâce à une étuve. La papaïne est une enzyme qui permet la dégradation des tissus mous qui n’ont pas pu être retirés par dissection. Le traitement ne peut être le même pour un os d’animal jeune dont le cartilage de croissance n’est pas ossifié, au risque de dessécher, déformer et rendre translucide ce cartilage. L’os est seulement chauffé sans porter l’eau à ébullition et la papaïne n’est pas utilisée. L’os est ensuite placé dans de l’eau oxygénée diluée à 2% pendant environ 2 jours à 30°C. Cette étape permet de blanchir l’os. Il peut être nécessaire de faire subir à l’os un nouveau traitement s’il est particulièrement gras, en effet dans ces cas-là il prend une teinte jaune et un aspect suintant non souhaités. Lorsqu’il s’agit d’os assez petits (os de chien ou chat), ils sont placés dans un alambic contenant du trichloréthylène. La manipulation de cette substance neurotoxique n’est pas sans risque, c’est pourquoi lorsqu’il s’agit d’os plus gros, ce traitement n’est pas réalisé sur l’ENVA pour des questions de sécurité. Dans ce cas afin de faciliter la diffusion de l’eau oxygénée dans l’os celui-ci est percé en son centre à l’aide d’une perceuse et replacé dans la préparation précédente. Certains os gras de la collection de l’unité d’anatomie ont pu être blanchis par un taxidermiste disposant des installations nécessaires. Une fois ces opérations achevées, l’os est mis à sécher quelques jours. Il sèche plus ou moins vite en fonction des températures et hygrométries ambiantes. Une couche de paraloïde est appliquée dans certains cas, notamment pour augmenter la longévité du spécimen et limiter l’effritement. Cette résine transparente donne à l’os un aspect vernis et permet une meilleure conservation, un lavage plus facile et plus efficace. Cela évite que la poussière laisse des traces sur les os lorsqu’ils lavés après stockage. Ce traitement n’est pas fait systématiquement, notamment en ce qui concerne les os gras, le paraloïde adhérant mal dessus.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE ET OBJECTIFS
A – Définitions 
B – Constitution générale du squelette
1) Le squelette axial
2) Le squelette cingulaire
3) Le squelette des membres
C – Les modalités d’enseignement de l’ostéologie à l’ENVA
D – Les supports pédagogiques disponibles
1) Ouvrages publiés
2) Supports multimédias
E- Objectifs
DEUXIEME PARTIE : Matériels et méthodes
A – Matériels utilisés
1) Les pièces
2) Les photographies
B- Méthodes employées
1) Le traitement de l’image sur ordinateur
2) La construction du site internet
TROISIEME PARTIE : Résultats
A – Le fonctionnement du site
B – L’organisation du site
QUATRIEME PARTIE : Discussion
A – Apports du travail réalisé 
1) Un public ciblé
2) Un support accessible
3) Un support usuel
4) Un support dynamique
B – Limites
1) Un parti pris de la sélection de l’information
2) Un accès Internet indispensable
3) Un outil inutile utilisé seul
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Annexe 1 : Référentiel de diplôme vétérinaire
Annexe 2 : Objectifs d’apprentissage d’ostéologie S5, DCEV-1 Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort

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