LES METHODES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTIFONGIQUES 

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Répartition géographique [GENTLINI M., 1993]

Les dermatophytes se rencontrent sous tous les climats. Leur distribution géographique est variable selon les espèces :
– Cosmopolite : Epidermophyton floccosum, Microsporum gypsum, Trichophyton rubrum, Trichophyton mentagrophytes et Trichophyton interdigitale;
– Plus limitée: Trichophyton concentricum en extrême orient, Trichophyton violaceum et Tricophyton schoenleinii sur les rives de le Méditerranée ; Mycrosporum langeronii, Trichophyton soudanense en Afrique occidentale et Microsporum ferruginum en Asie et en Afrique Centrale.
En fait les mouvements migratoires récents ont entrainé la dissémination des dermatophytes et diminué la spécificité géographique de différentes espèces.

Manifestations cliniques

Dermatophytoses de la peau glabre [DIEDHIOU.A., 2010]

Bien que peu élégante, cette terminologie doit être préférée à celle, traditionnelle, d’herpès circiné, qui pourrait prêter à confusion avec l’herpès viral. Il s’agit de plaques arrondies érythémateuses, un peu prurigineuses, à bordures squameuses ou finement vésiculaires. Elles sont surtout caractérisées par leur aspect annulaire et leur progression centrifuge : le cercle actif s’agrandit tandis que le centre, plus pâle, apparaît presque guéri (Cf figure 4).
Le plus souvent, la lésion a la taille d’une pièce de monnaie, mais dans certains cas elle peut être plus grande.
La contamination se fait soit par auto-inoculation à partir d’une dermatophytose du pied (Trichophyton rubrum) soit par contact avec un animal comme le chat (Microsporum canis, Trichophyton mentagrophyte). Tous les dermatophytes peuvent être responsables de cette forme clinique [DIOUF.M.M., 2013].

Dermatophytoses des plis [DIEDHIOU.A., 2010]

Les dermatophyties sont la cause la plus fréquente des intertrigos, mais il ne faut pas méconnaître qu’il existe d’autres causes infectieuses (bactéries) ou non (psoriasis).

Intertrigos des petits plis

De façon très fréquente, on observe un prurit, des fissures, des plaques blanchâtres macérées ou érythémateuses. Ces intertrigos peuvent s’étendre à la plante ou au-dessus du pied ; ils peuvent aussi constituer la porte d’entrée d’infections microbiennes. Ils siègent avec prédilection dans le dernier espace (4ème) : le pli est squameux, avec parfois une fissure au fond des orteils ; il est souvent ignoré. Cette mycose est due à Trichophyton rubrum, Trichophyton interdigitale ou Epidermophyton flocossum.
L’intertrigo dermatophytique des mains est moins fréquent. La lésion est sèche non érythémateuse et non prurigineuse. Elle peut s’étendre et provoquer une hyperkératose de la main donnant une circonstance cartonnée et les plis palmaires sont accentués. Les ongles des mains peuvent être atteints [DIOUF.M.M., 2013]. (Voir figure 5)

Intertrigos des grands plis

On désigne ainsi les plis inguinaux, inter fessiers, axillaires sous mammaires. Les plis inguino-cruraux surtout sont fréquemment parasités par des dermatophytes. C’est ce qu’on appelait l’eczéma marginé de Hebra, terminologie qui doit être abandonnée, puis qu’il ne s’agit pas d’eczémas.
La caractéristique clinique principale, qui permet de distinguer ces dermatotophyties des autres variétés d’intertrigos, est le caractère annulaire (marginé) et l’extension centrifuge, le fond du pli apparaissant peu ou pas atteint. La lésion est modérément prurigineuse ; sa bordure bien tracée, erythomato-squameuse ou parfois finement vésiculeuse, progresse sur les zones avoisinantes du pli atteint. Les lésions sont plus fréquentes à partir de la puberté chez l’homme que chez la femme [DIOUF.M.M., 2013]. Trichophyton rubrum est le responsable le plus fréquent. (Voir figure 6)

Traitement [DIEDHIOU.A., 2010]

La décision thérapeutique doit tenir compte de la localisation, de l’étendue des lésions, de leur pluralité et du risque mesuré d’un antifongique systémique. Le suivi clinique attentif est le meilleur garant du résultat. Dans tous les cas, le critère de guérison doit être l’obtention d’une restitution intégrale du tégument avec un examen mycologique de contrôle négatif et l’absence de récidive vérifiée par un suivi prolongé.

Antifongiques locaux

Les antifongiques locaux actifs sur les dermatophytes sont nombreux : les plus utilisés sont les dérivés imidazoliques. Il est important d’adapter la forme galénique à l’aspect clinique : gel, lotion, solution, émulsion, poudre en cas de lésions humides. Rappelons qu’il n’y a pas d’indication à associer à un corticoïde topique et que l’amphotericine B n’est pas active sur les dermatophytes.

Antifongiques généraux

Les antifongiques per os ayant l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour traiter les dermatophytoses sont limités : Griséofulvine, Kétoconazole, Terbinafine. Ce dernier n’est pas autorisé chez l’enfant. Aucun n’est autorisé chez la femme enceinte.
 La griséofulvine
La griséofulvine est intéressante par son action anti-inflammatoire, utile dans les formes vésiculo-bulleuses ou inflammatoires des dermatophytoses. La dose quotidienne est de 1g chez l’adulte et de 20mg/kg/jour chez l’enfant.
Elle est fongistatique sur les dermatophytes.
 Le Ketoconazole
Le kétoconazole est utilisé à la dose de 200 à 400mg/jour. Il est moins actif sur les dermatophytes que sur les levures du genre candida.
 La Terbinafine
La terbinafine est actuellement le plus efficace (fongicide) sur les dermatophytes à la dose de 250mg/jour.
Conduite à tenir
Le traitement d’une dermatophytose des plis et de la peau glabre peut être local ou général. La décision thérapeutique et le choix des antifongiques tiennent compte :
– De la localisation et de l’étendue des lésions ;
– D’une atteinte phanérienne associée (poils, ongles) ;
– Du risque d’effet secondaire et d’interaction médicamenteuse d’un traitement local ;
– Du coût des traitements.
Il n’y a pas de consensus thérapeutique, dans tous les cas le traitement n’est curatif que s’il est poursuivi au-delà de l’obtention d’une guérison clinique et s’il est accompagné de mesures préventives pour éviter les rechutes. S’il s’agit d’une atteinte isolée des plis ou de lésions de la peau glabre limitées en nombre et en étendue, un traitement local est suffisant. L’application du médicament est de une à deux fois par jour et la durée de prescription varie de 1 à 8 semaines selon l’antifongique choisi.
S’il y a une atteinte palmo-plantaire, si les lésions de la peau glabre sont multiples ou associées à un parasitisme unguéal ou pilaire, le traitement systémique doit être prescrit. La durée de prescription varie de 2 semaines à plusieurs mois selon les sites atteints.
Des mesures préventives doivent compléter le traitement curatif pour obtenir une guérison durable : désinfection des sources potentielles de recontamination (chaussons, chaussures mises pieds nus) par des poudres ou lotions antifongiques, traitement des personnes contaminées de l’entourage et des animaux infectés, conseils de lutte contre l’humidité (séchage attentif, poudre anti transpiration) et prévention par rinçage des pieds et application de poudre antifongique entre les orteils en cas de fréquentation de lieux contaminés (douches d’usine, piscines, salles de sport…).

Habitat [CHABASSE D., 1999]

Seuls Candida albicans et C. glabrata vivent en commensaux dans le tube digestif et les organes génitaux de l’homme et de la femme. Les autres espèces issues le plus souvent du milieu extérieur peuvent se retrouver occasionnellement sur la peau ou dans l’intestin lorsqu’il s’agit d’une origine alimentaire.

Pathogénie [CHABASSE D., 1999 ; KOENIG H. 1995]

Les candidoses superficielles sont généralement induites par une modification locale ou générale de terrain qui permet aux candidas de se multiplier. Ils deviennent pathogènes et engendrent des lésions de la peau (comme la peau glabre) et des muqueuses. Souvent les candidoses résultent d’une pseudo-contamination à partir du sol. Cependant Candida parapsilosis et Candida formata sont des commensaux cutanés. Candida albicans vit à l’état commensal dans le tube digestif de l’homme, des mammifères et des oiseaux. Sa découverte dans le milieu extérieur résulte d’une contamination par l’homme ou l’animal. Sa dissémination est généralement d’origine endogène, elle se fait à partir du tube digestif par contiguïté vers les organes génitaux, les voies respiratoires et la peau ou par voie hématogène vers tous les organes.

Modes de contamination [DIOUF.M.M., 2013]

Les principales voies d’entrées sont les voies transcutanées, trans-muqueuses, pulmonaires et sanguines. La pénétration se fait suite à une altération ou à une rupture de la barrière cutanéo-muqueuse mais également toute altération avec ou sans inflammation comme la désorganisation du tapis muco-ciliaire favorable à la colonisation fongique. Les formes infestantes sont constituées par les levures. La contamination peut être interhumaine ou endogène à partir du tube digestif mais également exogène suite à une septicémie par cathéter.

Facteurs favorisants [DIOUF.M.M., 2013]

La transpiration, la macération et l’humidité constituent les facteurs d’ordre local favorisants l’installation et le développement des candidoses.
D’une manière générale les candidoses sont liées à l’hôte. Par exemple chez le nouveau- né et le sujet portant des prothèses dentaires qui sont très vulnérables à C. albicans. Chez la femme enceinte en particulier au troisième trimestre, la fréquence de la candidose vaginale est de 3 à 4 fois plus élevée. On a également l’existence d’une maladie sous-jacente (hémopathie, cancer, diabète…) ou l’immunodépression (SIDA). Les candidoses peuvent aussi être liées aux parasites en cas d’antibiothérapie prolongée.

Répartition géographique [DIOUF.M.M., 2013]

Les candidoses sont des affections cosmopolite c’est-à-dire qu’elle est retrouvée dans toutes les parties du monde.

Manifestations cliniques : Candidose interdigital [DIEDHIOU.A., 2010]

Ils réalisent un érythème diffus, non circiné avec un enduit blanchâtre du fond du pli et parfois en périphérie des pustulettes évoluant vers une fine desquamation. Les localisations les plus fréquentes sont le pli inter fessier, les plis sous-mammaires, plus rarement les plis inguinaux. Aux niveaux de plis plus petits, l’aspect est moins spécifique : perlèche, atteint du troisième espace interdigital, des plis inter orteils. (Voir figure 8 et 9)
L’intertrigo des grands plis survient chez les patients obèses, diabétiques ou très âgés. Le pli est coupé par une nappe érosive, vernissée ou suintant d’un rouge vif ou foncé, parsemée de dépôts blanchâtres. La lésion se reflète en feuillets de livre sur les versants du pli et est délimitée par un décollement épidermique, prurit et suintement entraînant un inconfort important [DIOUF.M.M., 2013].

Traitement [DIEDHIOU.A., 2010]

Il est nécessaire de rechercher les facteurs favorisants et dans la mesure du possible, de les éradiquer. L’examen clinique doit détecter tous les foyers à traiter simultanément pour éviter les récidives. Le traitement des candidoses cutanéo-muqueuses est en règle local, excepté dans certaines formes graves ou étendues qui nécessitent un antifongique systémique.
Les antifongiques locaux actifs sont de trois types : les antibiotiques tels que la nystatine, l’amphotéricine B ou les dérives imidazoles ou encore le ciclopiroxolamine. On donne actuellement la préférence aux topiques imidazolés, plus modernes, et très nombreux à être commercialisés.
La forme galénique (crème, poudre, gel, lait,…) est adaptée en fonction de la localisation. Il en est de même pour le rythme d’application (une ou deux applications quotidiennes) selon la molécule utilisée. En raison de l’excellente activité antifongique, des traitements courts de quinze jours sont habituellement suffisants. Certaines molécules sont disponibles sous forme de suspension buccale, dragée ou encore ovule pour traiter le foyer muqueux associé.
 Conduit à tenir
Les candidoses cutanées localisées sont toujours accessibles à un traitement local ; on y associe le traitement du foyer muqueux : foyer digestif, foyer génital avec traitement par ovules gynécologiques ; traitement simultané d’un partenaire si la contamination sexuelle est avérée. Les candidoses cutanéo-muqueuses inaccessibles à un traitement local simple ou survenant dans un contexte de déficit immunitaire génétique ou acquis justifient le recourt à un traitement antifongique systémique oral : Kétoconazole avec surveillance du bilan hépatique, ou Fluconazole.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL SUR LES MYCOSES DE LA PEAU
I. DEFINITION
II. ETUDE DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES
II.1. Les dermatophytes
II.1.1. Classification
II.1.2. Morphologies
II.1.3. Habitat
II.1.4. Pathogénie
II.1.5. Modes de contamination
II.1.6. Facteurs favorisants
II.1.7. Répartition géographique
II.1.8. Manifestations cliniques
II.1.8.1. Dermatophytoses de la peau glabre
II.1.8.2. Dermatophytoses des plis
II.1.8.2.1. Intertrigos des petits plis
II.1.8.2.2. Intertrigos des grands plis
II.1.9. Traitement
II.1.9.1. Antifongiques locaux
II.1.9.2. Antifongiques généraux
II.2. Les candida
II.2.1. Classification
II.2.2. Morphologie
II.2.3. Habitat
II.2.4. Pathogénie
II.2.5. Modes de contamination
II.2.6. Facteurs favorisants
II.2.7. Répartition géographique
II.2.8. Manifestations cliniques : Candidose interdigital
II.3. LES MALASSEZIA
II.3.1. Classification
II.3.2. Morphologie
II.3.3. Habitat
II.3.4. Pathogénie
II.3.5. Modes de contamination
II.3.6. Facteurs favorisants
II.3.7. Répartition géographique
II.3.8. Manifestations cliniques: PITYRIASIS VERSICOLOR
II.3.9. Traitement
III. CULTURE ET IDENTIFICATION DES CHAMPIGNONS
III.1. Milieux de cultures
III.2. Milieux identification
IV. LES METHODES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTIFONGIQUES
IV.1.La méthode de dilution
IV.2.La méthode de diffusion
IV.3.La méthode bio autographique
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. OBJECTIFS
I.1. Objectif général
I.2. Objectifs spécifiques
II. METHODOLOGIE
III. RESULTATS
III.1. Les plantes antifongiques recensées au Sénégal
III.2. Répartition en fonction du type de plante
III.3. Répartition en fonction de l’écologie de la plante
III.4. Répartition en fonction de la partie utilisée
III.5. Répartition en fonction de la zone géographique au Sénégal
III.6. Répartition en fonction des modes d’utilisations traditionnelles
III.7. Composition chimiques des plantes
III.8. Répartition en fonction des autres usages des plantes en médecine traditionnelle
III.9. Répartition en fonction du type d’étude
III.10. Représentation en fonction du ou des champignons sensibles
III.11. Répartition en fonction de la méthode d’étude de la sensibilité
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *