Les méthodes de mesure de la variance ulnaire
LES METHODES DE MESURE DE LA VARIANCE ULNAIRE :
Plusieurs méthodes de mesure de la variance ulnaire ont été décrites, cependant aucune n’est acceptée par tous. Trois techniques, la projection d’une ligne, les cercles concentriques et la méthode des perpendiculaires, sont les plus communément utilisées. Les trois méthodes décrites pour mesurer la variance ulnaire sont : – La plus ancienne consiste à tracer une horizontale perpendiculaire à l’axe du radius à partir du bord ulnaire de l’extrémité distale du radius. La distance entre cette ligne et le bord distal du cubitus représente la variance ulnaire (Fig 15a). – Une perpendiculaire à l’axe du radius est tracée à partir du point où il croise l’extrémité distale de cet os. La distance entre cette ligne et l’extrémité distale de cubitus est mesurée (Fig 15b).
– Un cercle est tracé passant au plus près du contour de l’extrémité du radius. Un modèle est placé sur la radiographie portant sur des cercles concentriques à ce cercle. La distance entre le 1er cercle et le cortex distal du cubitus est mesurée (Fig 15c).Toutes ont un grand degré de fiabilité intra et inter observateur, mais la méthode des perpendiculaires reste la plus fiable. On a utilisé dans notre étude la méthode linéaire pour sa précision, sa reproductibilité et sa simplicité. Elle est facilement utilisable en pratique quotidienne. CURTIS (6) a noté que les différences des résultats reflètent probablement les différentes interprétations de la position exacte des points de repères anatomiques utilisés comme référence indiquée par les méthodes de mesures.
-LA POSITION DU POIGNET ET LA VARIABILITE DE LA VARIANCE ULNAIRE :
La variance ulnaire dépend de la position du coude et de la rotation de l’avant bras varie en conséquence avec la position du poignet lors de la prise de radiographie. PALMER (1) avait suggéré qu’une flexion à 90° du coude et une abduction de l’épaule avec une rotation neutre de l’avant bras et la main reposant par sa face palmaire sur la plaque devrait être la position standard pour la radiographie du poignet. Ceci permettrait un déroulement du radius distal et de la tête de l’ulna pour effectuer les mesures de la variance ulnaire. EPNER (7), par une étude cadavérique, avait montré que la variance ulnaire diminuait avec le changement du degré de rotation de l’avant bras de la pronation à la supination. Il a observé qu’une déviation radiale du poignet avec un avant bras en supination augmente la variance ulnaire négative de 0,20mm ; Une déviation ulnaire a l’effet inverse. Car les mesures de la variance ulnaire varient avec la position de l’avant bras, il a été recommandé que l’évaluation de ce paramètre devrait se faire sur une radiographie du poignet en postéro-antérieur avec l’avant bras en rotation neutre. En effet, la pronation (8, 9) augmente la longueur apparente du cubitus et la supination la diminue. Des petites modifications sont aussi apportées par la position du coude en flexion ou en extension et par la position de l’épaule. En 1984, la 39ème réunion de la société américaine de chirurgie de la main (10) a insisté sur la variabilité de l’index radio-ulnaire inférieur dans la position en pronation et supination du poignet, la flexion ou l’extension du coude suivant les rayons incidents. La symétrie de la variance ulnaire, abordée dans la littérature par GELBERMAN (11) qui a trouvé une différence significative après l’examen de 419 volontaires normaux ; FRIBERG et LUNDSTROM (12) ont trouvé une différence de 0 ,7mm après l’examen de 10 radiographies bilatérales ; TSUGE et NAKAMURA (13) n’ont pas trouvé de différence significative ainsi que GOTO et KOBAYASHI (14) après l’examen de 50 femmes et 50 hommes volontaires. SCHUIND et coll (15, 16, 17) ont trouvé –après l’étude sur 120 poignets- une variance ulnaire moyenne de 0,9 mm. D’un autre côté, FRIEDMAN et coll (18, 19, 20) ont montré une augmentation de la variance ulnaire avec la charge de 1,9 mm. SCHUIND et coll (15, 16) ont montré sur 15 sujets l’augmentation de la variance ulnaire de 0,9mm avec une prise maximale. FRIEDMAN et coll (18, 19, 20) ont eux trouvé une différence d’1mm entre la droite et la gauche. Un changement de la variance ulnaire de ≤1mm peut altérer les caractéristiques de la mécanique de transfert des pressions de 25%. Le serrage des doigts et la pronation associée sont cause d’une translation proximale du radius par rapport à l’ulna, entrainant un accroissement positif statistiquement significatif de cette variance ulnaire. D’où la nécessité de standardiser la position de prise des radiographies pour pouvoir comparer les résultats.
L’ANALYSE DE LA VARIANCE ULNAIRE EN FONCTION DE L’AGE :
Chez l’adulte, la variance ulnaire a été étudiée par plusieurs auteurs. HULTEN (2), en 1928, a examiné 400 radiographies de poignet de suédois pour déterminer des normes de la variance ulnaire. Ces observations ont révélé 22,8% de variance ulnaire négative, 60,7% de variance ulnaire neutre et 16,7% de variance ulnaire positive. CHAN et HUANG (21) en 1971 ont étudié 400 poignets au sein de la population chinoise. Leur étude a montré 10% de variance ulnaire négative, 41,8% de variance ulnaire neutre, 48,2% de variance ulnaire positive. GELBERMAN et ses coll (11) en 1975 ont examiné 419 personnes de race noire et 476 personnes de race blanche et ont trouvé 21% de variance ulnaire négative, 26,2% de variance ulnaire neutre et 52,8% de variance ulnaire positive au sein de la population noire et 29,2% de variance ulnaire négative, 31% de variance ulnaire neutre et 39,8% de variance ulnaire positive au sein de la population blanche.Les études de HULTEN (2) et CHAN et HUANG (21) reposaient sur une technique de mesure peu décrite. Dans l’étude de Hulten en particulier, des cas post traumatiques et d’autres avec de sévères déformations étaient inclus, ce qui aurait pu interférer avec les résultats. En 1986, l’étude de TORNVALL et coll (22, 23) a comporté l’examen de 50 poignets sans antécédents pathologiques et a trouvé 32% de variance ulnaire négative, 28% de variance ulnaire neutre et 40% de variance ulnaire positive. SANDERSON (24) a présenté une variance ulnaire en moyenne négative dans la population anglaise ; Cependant NAKAMURA (25, 26, 27) avait trouvé une variance ulnaire en moyenne positive. Toutefois, au niveau de ces deux populations, une tendance significative vers la positivité avec l’augmentation progressive de l’âge a été retrouvée.
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Table des matières
INTRODUCTION
SUJETS ET METHODES
I. Sujets d’études
1- Critères d’inclusion
2- Déroulement de l’étude
II. Méthode d’étude
III. Paramètres étudiés
1- Variance ulnaire
2- Index ulnolunaire
IV. Méthode statistique
V. Présentation de la série
1- Age
2- Sexe
3- Combinaison âge – sexe
RESULTATS
I. Variance ulnaire
1- Corrélation avec l’âge
2- Corrélation avec le sexe
II. Index ulnolunaire
1- Corrélation avec l’âge
2- Corrélation avec le sexe
III. Cas particuliers
DISCUSSION
I. Les méthodes de mesure de la variance ulnaire
II. La position du poignet et la variabilité de la variance ulnaire
III. L’analyse de la variance ulnaire en fonction de l’âge 40 IV. L’analyse de la variance ulnaire en fonction du sexe
V. L’intérêt de l’IUL
CONCLUSION
RESUMES BIBLIOGRAPHIE
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