Les mesures de préventions d’attaque de loups sur les troupeaux

Les mesures de préventions d’attaque de loups sur les troupeaux 

Les mesures actuelles et leur efficacité

Plusieurs mesures sont mises en place à travers le monde. Pour lister les principales, il y a le clôturage avec ses multiples versions, les différents types de dissuasion, les chiens de garde, le contrôle létale, le contrôle des mises bas, le parcage de nuit et la présence de l’éleveur (Bruns et al., 2020; Plisson, 2011; CGEDD et CGAAER, 2019). Les états ont une réglementation différente pour ce qui est des tirs de prélèvements. Aux EtatsUnis, des nombres sont attribués par canton et des sous espèces de Canis Lupus (Vance, 2020; Keller, 1996). En Espagne les tirs sont facilement autorisés lorsqu’il y a de la prédation sur la faune d’élevage (CGEDD, 2019; Le Cam, 2012). En France, un nombre de tir est prédéfini par département, il est toutefois possible de demander des dérogations au préfet (Le Cam, 2012). Cependant selon certaines études les tirs de prélèvement, qui consiste à tuer l’animal, entraîne une baisse de prédation uniquement à court terme et à l’échelle locale (Le Cam, 2011). Il serait plus pertinent de trouver des mesures ayant des répercussions à moyen, voire long terme, et à plus grande échelle. D’autre part, on peut supposer que des tirs de prélèvement peuvent entraîner une déstabilisation complète de la meute, dû à sa forte cohésion sociale (Morizot, 2016; Nochy, 2018). Cette instabilité provoque des mouvements et des comportements imprévisibles. Seulement, comme il le sera exploré dans la partie de cohabitation et d’accessibilité, il est nécessaire de bien comprendre les comportements des meutes et leurs territoires. Les tirs de prélèvement seraient en définitif des outils incomplets et ayant une efficacité limitée.

Des chercheurs ont exploré l’efficacité des méthodes non invasives, qui permettent de ne pas supprimer des individus. En prenant celles-ci séparément, certaines ont entraîné une baisse de la prédation de façon importante. C’est le cas du clôturage, notamment avec une protection électrique, et des dissuasions. Les dissuasions peuvent prendre plusieurs formes, les deux étudiées sont les tirs de dissuasion, qui servent à effrayer l’animal, ou les colliers qui relâchent une décharge électrique à l’approche des pâturages. Cette dernière nécessite au préalable d’avoir endormi le loup et lui avoir apposé le collier. Elles présentent indépendamment les meilleures efficacités avec 65% à 100% de réduction (Bruns et al., 2020).

Une autre mesure qui s’avère primordiale est le chien de garde, ou Patous (Bracque P., 1999; Dimanche M. et al.; Bruns et al.,2020). Il est un acteur clé dans la protection des troupeaux, pour tout type de danger. Il a un double intérêt, il permet d’une part de prévenir l’éleveur mais aussi d’aller au-devant du prédateur, afin de l’intimider ou s’il persiste, le combattre (Duchamp C. et al.; Nochy, 2018). Ces informations sur les patous ont aussi été recueillies par le témoignage de l’éleveuse dans le PNR des Millevaches (Sophie, 2020). La défense du troupeau dépend alors de la capacité des patous à la discipline et à protéger. Une première conclusion de cette partie serait que la formation des patous dans la filière élevage de ces chiens est un point primordial pour la défense contre la prédation (Duchamp C. et al; Nochy, 2018). Les méthodes du contrôle de la mise bas et de la présence de l’éleveur ont, quant à elles, montré une efficacité allant à 100% mais uniquement lorsqu’il n’y a pas de translocation du troupeau (Bruns et al., 2020; Plisson, 2011). L’éleveuse qui a témoigné avait subi une perte de la moitié de son cheptel, probablement dû à la prédation de loup, la seconde année elle a parqué de nuit ses brebis et les attaques sont tombées à 0. Les animaux sont enfermés dans une grange adaptée et entièrement fermée. Cette méthode a été, pour elle, efficace (Sophie, 2020). Enfin, pour répéter, la moins efficace dans la réduction des dommages sur le troupeaux à moyen termes est le tir de prélèvement (Bruns et al., 2020).

En admettant les efficacités indépendantes, l’autre chose la plus importante qui est ressortie des différentes études est la co-utilisation de plusieurs méthodes. Des chercheurs ont démontré que ce serait grâce à la combinaison de plusieurs méthodes de défenses adaptées à l’environnement locale et aux conditions d’élevage qui permettrait la plus grande efficience de protection (Bruns et al., 2020; Espuno et al., 2004; Stone et al., 2018). Par exemple, une clôture électrique sera efficace si elle est combinée avec un contrôle du vêlage ; ou des patous avec un parcage de nuit. Chaque territoire nécessite alors une étude propre pour déterminer la combinaison de mesures adaptées.

Les pistes de recherche pour de nouvelles méthodes 

La conjugaison de plusieurs méthodes actuelles peut permettre de réduire fortement le taux de prédation. Toutefois cela n’est pas encore suffisant, il existe des contraintes sur certains territoires. Les outils peuvent avoir des coûts matériels, humains et financiers très élevés, comme la clôture électrique ou les colliers de dissuasion (Bruns et al., 2020). Il serait donc intéressant d’explorer de nouvelles mesures de protection. Plusieurs pistes ont déjà émergé, notamment l’éthologie chimique, viser les moments critiques dans l’écologie du loup ou bien synchroniser les mesures de protection onéreuses avec l’évolution démographique des proies sauvages.

L’éthologie chimique
L’éthologie chimique est une discipline émergente dans la gestion de Canis Lupus. Des études portant sur 2 aspects ont déjà montré des résultats. D’une part en utilisant des marques odorantes afin d’influencer le comportement du loup (David E. et al., 2013; Craig R. et al., 2012; Anhalt-Depies C., 2014). D’autre part en modifiant le goût des proies (Tobajas J., 2019). Lors de la première étude il a été déployé 65 km de répulsif chimique odorant dans 3 territoires du loup sur 2 ans. C’était de la biofence. Les chercheurs ont ensuite regardé les mouvements des prédateurs grâce à des colliers GPS. Les résultats ont été mitigés, la première année les loups ne dépassaient pas la limite et n’allaient plus dans les parcelles qu’ils avaient l’habitude de prédater, la deuxième année la limite était dépassée. Ils ont alors conclu que pour que la méthode soit efficace la biofence doit être maintenue régulièrement, toutefois cela engendre des coûts plus élevés (David E. et al., 2013). La deuxième étude a entouré un groupe de chien avec des marques olfactives. Ils ont alors remarqué que les canidés se rapprochaient du centre géométrique de la zone et se déplaçaient beaucoup plus qu’à l’accoutumé. Ils en ont conclu qu’une exposition ciblé à des marques olfactives étrangères s’est avérée être une alternative viable à la recapture des chiens qui s’étaient éloignés des limites de la réserve faunique (Craig R. et al., 2012). De telles marques olfactives pourraient donc être expérimentées avec des loups afin de les éloigner de parcelle d’élevage.

Une dernière étude a utilisé des marques olfactives d’une autre meute de loups et des faux hurlements afin d’étudier le comportement de 3 meutes de loups testés. La conclusion de cette dernière a démontré qu’il y avait peu d’impact sur les mouvements de territoire des prédateurs (Anhalt-Depies C., 2014). Toutes ces études montrent bien que l’éthologie chimique peut être une nouvelle carte à jouer. Néanmoins les résultats ne sont pas encore garantis et il est nécessaire d’investir dans des recherches pour trouver les marques olfactives efficaces dans le contrôle de mouvement des meutes pour Canis Lupus. L’autre aspect de l’éthologie chimique serait sur le contrôle du goût des proies. La majorité des études expérimentes un goût attractant le prédateur, et ce, afin d’améliorer l’efficacité de détection de présence par des caméras. Ces études seront étudiées dans la partie acceptabilité. Mais cela montre déjà que le goût donné par l’homme sur les proies peut influencer le comportement des loups. Pour l’instant, une étude sur des chiens a essayé d’intégrer, aux proies, des molécules qui entraînaient une mauvaise digestion, tout en combinant avec une marque olfactive qui permettait aux chiens de détecter et d’associer l’odeur et le trouble. Les résultats qui ont été tirés ont été bons, les chiens ont mangé significativement moins de proie marquées que les autres (Tobajas J., 2019). D’autres chercheurs avaient préalablement montré qu’en utilisant uniquement une molécule de mauvaise digestion les chiens commençaient déjà à reconnaître les proies marquées et à moins les consommer (Baker et al., 2007). Associé le trouble avec l’odeur détectable renforce les résultats. Une prospection de cette étude est de mettre aux loups des colliers qui libéreraient ces marques olfactives lorsqu’ils s’approcheraient de parcelle d’élevage (Tobajas J., 2019). Il est aussi possible de proposer d’étudier l’efficacité de piliers émetteurs tout autour des clôtures du pâturage. En conclusion, l’éthologie chimique comme modificateur de goût ou provoquant des troubles montre de très bons résultats lorsqu’elle est associée à une odeur détectable. Cette méthode est donc très prometteuse et nécessite une plus grande attention. Les points qui pourraient être étudiés dans le futur seraient comment apprendre aux loups, dans leurs jeunes âges notamment, à associer l’odeur avec le trouble afin de provoquer une aversion à cette odeur détectable. Pourquoi ne pas essayer de placer des proies avec ces molécules sur le territoire lors de la première chasse des louveteaux. Les loups ont une forte capacité d’apprentissage (Quintalet, 2018; OFB, 2020; Duchamp, 2017), c’est un aspect qui peut être amplement exploité.

L’apprentissage des loups
Canis Lupus a une très grande capacité d’apprentissage tout au long de sa vie. Il peut ainsi être confronté à une expérience négative, qu’il essayera d’esquiver par le suite (Shivik J. et al., 2003; Tobajas J. et al., 2019). Il est alors possible d’associer des territoires, des événements ou un environnement choisi à une expérience négative qu’il fuira.

C’est un aspect qui peut être utilisé dans toutes les méthodes non létales. L’une d’entre elles qui n’a pas encore été présentée serait la possibilité de tirer sur le loup avec des munitions non létales. Celui-ci associera son attaque sur un troupeau domestique et la présence d’homme avec une expérience traumatisante (Le Cam, 2012; Duchamp C. et al., 2017; Nochy, 2018), et la prédation sera alors réduite (Le Cam, 2012). D’autres méthodes précédemment présentées utilisent aussi l’apprentissage, comme l’éthologie chimique sur la mauvaise digestion associé à une odeur de proie (Tobajas J. et al., 2019), ou alors la confrontation avec un patou, ou encore les barrières électriques (Bruns et al., 2020). Ces dernières pourraient être encore plus efficaces si elles étaient calculées afin d’intervenir lors de la première année du louveteau et de ses premières expériences de chasse (OFB, 2020). Le louveteau apprend davantage lors de ces premières expériences et pourra dès le début éviter les élevages anthropiques. La première chasse du louveteau se déroule à partir de juin, sur le territoire français notamment (OFB, 220; Nochy, 2018). Ce PFE va alors nommer cette période comme un moment critique où déployer les mesures.

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Table des matières

Introduction
1. Matériel et Méthode
2. Les mesures de préventions d’attaque de loups sur les troupeaux
2.1. Les mesures actuelles et leurs efficacités
2.2. Les pistes de recherche pour de nouvelles méthodes
3. Cohabiter avec Canis Lupus et pour une meilleure acceptation sociale
3.1. Connaître les populations présente sur le territoire
3.2. Acceptation sociale face au prédateur
4. Etude de cas : La France face au retour du loup
4.1. Son retour au 20ème siècle
4.2. Les éleveurs français fassent aux attaques
5. Conclusion Générale
6. Référence
7. Annexe

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