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Les deux grands types de gouvernance :
Aprรจs sa disparation en 1970, le terme a rรฉapparu dans un contexte trรจs diffรฉrent : celui de lโentreprise , ร travers l’expression de ยซ corporategovernance ยป (Gouvernance d’entreprise). C’est donc ร partir du secteur privรฉqu’a resurgi la notion. Il dรฉsignait ainsi un mode de gestion des firmes fondรฉ sur une articulation entre le pouvoir des actionnaires et celui de la direction. Il s’agit alors de poser la question du type dโacteurs impliquรฉs dans la prise de dรฉcision au sein de lโentreprise, et deleur mode dโinteraction .
Dรจs 1975, le Rapport de laยซ Commission Trilatรฉrale ยป (mai 1975: ยซ Governability of Democracies ยป) y incorpore le terme gouvernance qui se substituera peu ร peu ร celui de ยซ Governability ยป.
La pensรฉe politique et administrative emprunte ensuite au management dโentreprise la notion de gouvernance en deux รฉtapes : La premiรจre รฉtape correspond ร la rรฉvolution libรฉrale des annรฉes 1980, entraรฎnant une nouvelle faรงon de penser la politiqu e. Avec la remise en cause du rรดle de lโรtat notamment dans les pays anglo-saxons, รฉmerge une conception fonctionnelle de la gouvernance liรฉe ร la logique5 dite du ยซ New Public Management ยป (nouvelle gestion publique). La deuxiรจme รฉtapeest celle des annรฉes 1990, oรน รฉmerge une rรฉflexionplus profonde sur le rรดle de lโรtat rรฉgulateur , en rรฉaction ร la vision, jugรฉe techniciste, du New Public Management. Des auteurs comme Guy B.Peters, Donald j.Savoie ou Pierre Calame insistent alors sur le fait que la crise de lโรtat ne consiste pas seulement en une crise interne touchant ร ses fonctions.
Justification des mesures de la BG
Beaucoup des pays sont conscients des conditionnalitรฉs imposรฉes par les bailleurs mais chaque pays peut tirer des avantages en fonction de sa bonne application et de la BG de lโaide. Comment est la mise en ลuvre de toutes ces conditio nnalitรฉs prรดnรฉes par les bailleurs de fonds dans les pays destinataires de lโaide ?
Voici quelques rรฉsultats de nombreux Etats francophones coopรฉrants avec les bailleurs de fonds, qui ont mis en place des politiques visant ร assurer une bonne gouvernance.
la Tunisie :
Le gouvernement a associรฉ le dรฉveloppement รฉconomique, social et culturel de la sociรฉtรฉ ร la modernisation de la gestion publique sโarticul ant autour de trois axes prioritaires: proximitรฉ et accessibilitรฉ des services publics ; efficacitรฉet efficience des interventions publiques, รฉquitรฉ te transparence. Ainsi la recherche dโune plus grande efficacitรฉ de lโadministration publique en Tunisie sโaccompagne de la mise en place de mรฉcanismes adรฉquats permettant ร lโautoritรฉ qui dรฉtient le pouvoir dโapprรฉcier lโaccomplissement des missions confiรฉes, conformรฉment aux objectifs fixรฉs. Il est aussi dans lโordre dรฉmocratique que tous ceux qui sont investis dโune responsabilitรฉ soient appelรฉs ร en rendre compte. Cette obligation se rรฉfรจre au concept de ยซredevabilitรฉ ยป qui peut se dรฉfinir comme รฉtant ยซโobligation de rendre compte de lโexercice dโune responsabilitรฉ ยป.
Le Bรฉnin :
La rรฉforme administrative lancรฉe fin 1994, occupe une prioritรฉ essentielle dans la conception et la mise en ลuvre du programme de redr essement รฉconomique lancรฉ par le gouvernement. Les travaux de la rรฉforme, poursuivisen octobre 1996, portaient sur le diagnostic de lโenvironnement institutionnel et en particulier sur la gouvernance qui fit lโobjet de recommandation. Lโobjectif fixรฉ รฉtait celui dโune dministration transparente et responsable occupant une place centrale dans le dispositif de rรฉgulation du dรฉveloppement humain durable, ainsi que dans le renforcement de la dรฉmocratie etde lโEtat de droit.
Au Mali :
Un nouveau souffle ร la rรฉforme de lโEtat a รฉtรฉ donnรฉ dรจs octobre 2002, aprรจs des analyses sans concession. Ainsi il fut constatรฉ que la capacitรฉ de lโEtat de promouvoir le dรฉveloppement du pays et la gouvernance dรฉmocratique demeurait faible. Manquait alors un facteur essentiel ร une dynamique vรฉritable de dรฉveloppement durable, ร savoir lโenracinement de la gouvernance dรฉmocratique, donc lโexistence dโun Etat de droit dans lequel tous les acteurs, y compris lโEtat lui-mรชme, sont soumis ร la loi, oรน la gestion des affaires publiques est transparente, oรน les responsables ont le devoir de rendre compte de leurs actions, et oรน est effective la participation des citoyens et dโune sociรฉtรฉ civile bien structurรฉe, ร la conception , ร al mise en ลuvre et ร lโรฉvaluation des politiques publ iques de dรฉveloppement.
La notion de la gestion de la finance publique
Lโexpression gestion des finances publiques sert depuis quelques annรฉes de cadre ร un dรฉbat animรฉ sur les capacitรฉs et la rรฉforme des ancesfin publiques dans les pays en dรฉveloppement. Lโimportance de la GFP dรฉcoule du rรดle central que jouent les finances publiques dans un Etat dรฉmocratique dรฉsireux de sedรฉvelopper :une politique budgรฉtaire axรฉe sur des objectifs et une gestion budgรฉtaire transparente sont ร la base de prestations publiques visant ร rรฉduire la pauvretรฉ et ร atteindre les Objectifs du Millรฉnaire pour le dรฉveloppement (OMD) dans les pays en dรฉveloppement.
La GFP fait partie du systรจme des finances publiques et, dans la pratique actuelle de la coopรฉration internationale, elle se rรฉfรจre principalement aux dรฉpenses budgรฉtaires(gestion des dรฉpenses publiques). Ce faisant, elle se concentresur les instances et les procรฉdures qui doivent garantir la transparence, lโefficacitรฉ et lโefficience des dรฉpenses publiques, y compris dans lโutilisation de lโargent des donateurs. Cette conc entration sโexplique par lโexistence des risques fiduciaires, qui dรฉcoulent, aux yeux des donateurs,de lโimplication des systรจmes budgรฉtaires des pays en dรฉveloppement dans la gestion de lโaide extรฉrieure.
Plus la gestion des finances publiques dโun pays est transparente et efficace, moins les risques fiduciaires paraissent รฉlevรฉs.
Parfaitement comprรฉhensible du point de vue des donateurs, cet accent mis sur les dรฉpenses et sur la gouvernance en matiรจre de dรฉpenses empรชcheoutefois de considรฉrer toute la dimension de la gouvernance et des droits humains quโenglobe la bonne gouvernance financiรจre.
les principaux รฉlรฉments de la bonne gouvernance appliquรฉe aux finances publiques
Puisque les divers รฉlรฉments et sous-systรจmes abordรฉs dans le dรฉbat sur la gestion des financesย publiques ont une portรฉe considรฉrable, ontend dรฉsormais ร parler plus largement de bonne gouvernance financiรจre. On applique alors les principes8 de la bonne gouvernance au secteur des finances publiques.
Elle est caractรฉrisรฉe par des principes de participation, de transparence, de responsabilitรฉ, dโEtat de droit, dโefficience, dโรฉquitรฉ et de vision stratรฉgique. Ces principes portant รฉgalement sur les garanties offertes par les droits de lโhomme et lโE tat de droit, et des institutions transparentes et responsables.
1. Lรฉgitimitรฉ: Elle dรฉsigne la lรฉgitimation dรฉmocratique des dรฉcisions de politique financiรจre. Elle englobe รฉgalement une participation appropriรฉe, รฉquilibrรฉe et non discriminatoire de la population (รฉgalitรฉ entre femmes et hommes).
2. Obligation de rendre compte : Ce principe comprend la responsabilitรฉ et lโobligation des instances รฉtatiques de rendre compte aux citoyens de leurs actes et passe par la transparence sur les activitรฉs de lโEtat et sur la non-rรฉtentioncโest-ร -dire le libre accรจs des citoyens aux informations concernant la vie รฉconomique et sociale. Lโefficacitรฉ et lโefficience de lโadministration des finances publiques dรฉpendent en effet de la possibilitรฉ dont bรฉnรฉficient et usenta lsociรฉtรฉ et ses citoyens de demander des comptes ร lโEtat.
3. Lรฉgalitรฉ: Ce principe oblige la politique et lโadministration financiรจre publique ร respecter un cadre lรฉgal valable pour tous, รฉquitable et impartial.
4. Efficacitรฉ: Ce principe dรฉcrit la volontรฉ et la capacitรฉ desorganes et institutions publics dโaccomplir leurs tรขches. Lโamรฉlioration de lโefficacitรฉ dans le cadre de la bonne gouvernance financiรจre passe avant tout par le renforcement des capacitรฉs des institutions publiques ร gรฉrer les ressources publiques.
5. Action de lโEtat axรฉe sur le dรฉveloppement: Ce principe se rรฉfรจre aux valeurs fondamentales qui rรฉgissent lโactivitรฉ รฉtatique :usticej sociale, durabilitรฉ รฉcologique et รฉconomie de marchรฉ. Ces valeurs doivent transparaรฎtre non seulement dans les recettes, mais aussi dans les dรฉpenses de lโEtat.
6. la lutte contre la corruption.
7. la promotion de la dรฉmocratie et le dรฉveloppement articipatif et durable.
Pour ce qui est du contrรดle des finances publiques, il compte parmi les tรขches clรฉs des parlements. La transparence des finances publiques de mรชme que la participation de la population et de groupements de la sociรฉtรฉ civile ร lโรฉtablissement du budget tรฉmoignent du bon fonctionnement dโun systรจme fondรฉ sur lโobligation des autoritรฉs de rendre compte de leur action. A ce titre, des systรจmes de GFP transparents et participatifs contribuent ร faire respecter les droits humains, au sens dโautonomisation (empowerment). Ils permettent en effet aux citoyens dโinfluencer et dโadapter les milieux et l es institutions politiques afin que ceux-ci servent leurs intรฉrรชts, de revendiquer leurs droitset de se faire entendre auprรจs des รฉlites politiques.
Les charges de lโEtat :
Les dรฉpenses publiques sont des outils puissants pour assurer le bien รชtre des citoyens. Ainsi : Ce sont des piliers du dรฉveloppement รฉconomique en instaurant des projets crรฉateurs dโemplois et gรฉnรฉrateurs de revenus; Elles favorisent le dรฉveloppement social en amรฉliorant la structure des domaines tels que la santรฉ et lโรฉducationโฆ ; Elles sont des facteurs dรฉterminants pour lโaccomplissement par lโEtat de ses fonctions rรฉgaliennes (fourniture de service public de bonne qualitรฉ, instauration dโun environnement favorable au dรฉveloppementโฆ).
Les diffรฉrentes charges de lโEtat :
LโEtat alloue ses ressources entre les diffรฉrentsย programmesย selonย six (06) domaines principaux :
ยท Les dรฉpenses courantes de soldequi regroupent la rรฉmunรฉration des fonctionnaireset les charges sociales y affรฉrentes (impรดts, indemnitรฉs) .
ยท Les dรฉpenses courantes hors soldequi sont les dรฉpenses de fonctionnement de lโEtat tels que les achats de biens et services (fournitures, vรฉhicules vouรฉs ร lโutilitรฉ publique comme celles des services de voiries et pompiers โฆ) , les transferts, les charges permanentes.
ยท Les dรฉpenses courantes structurelles qui sont les interventions sociales et รฉconomiques pour lโatteinte des objectifs de dรฉveloppement et dโajustement structurel (interventions sur les dรฉgรขts des cataclysmes naturels, intervention sociale pour lโaide contre la famine, appui ร la santรฉ maternelle et infantileโฆ).
ยท Les dรฉpenses dโinvestissement constituรฉes par lโacquisition des immobilisations de lโEtat, la rรฉalisation dโinfrastructures publiques collectives (construction de route, bรขtiment des ministรจres, รฉcoles publiques, hรดpitauxโฆ). Ces dรฉpen ses dโinvestissement peuvent รชtre financรฉes sous 2 formes :
ยท Les dรฉpenses exceptionnelles qui sont les dรฉpenses de fonctionnement de lโEtat ร titre ponctuel et exceptionnel.
ยท Les dรฉpenses dโopรฉrations financiรจres (service de al dette): le remboursement des emprunts de lโEtat, les paiements des intรฉrรชts issu de ces emprunts, les avances et les participations financiรจres de lโEtat dans le capital social des sociรฉtรฉs publiques ou mixtes (cf. compte particulier du trรฉsor) ainsi que le paiement des dividendes qui sโensuivent.
Comme suit se prรฉsente lโรฉvolution des dรฉpenses publiques durant ces diffรฉrentes annรฉes successives.
รvolution des dรฉpenses publiques :
La base de lโรฉtude des dรฉpenses publiques sโรฉtend galementรฉ sur la pรฉriode 2002 ร 2010 correspondante ร celle des ressources publiques ci- dessus.
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Table des matiรจres
PARTIE I : GENERALITE SUR LA BONNE GOUVERNANCE
CHAPITRE I : LA NOTION DE GOUVERNANCE
Section 1 : historique de la gouvernance
1. Dรฉfinition
2. Survol de lโhistoire de la gouvernance
Section 2 : les raisons dโรชtre de la bonne gouvernance
1. Objectifs et finalitรฉs
2. les systรจmes de gouvernance : Conditionnalitรฉs des principaux bailleurs de fonds
3. Justification des mesures de la BG
CHAPITRE II : LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES : UN ELEMENT DE LA BONNE GOUVERNANCE FINANCIERE
Section 1 : la notion de la finance publique
1. Histoire de la finance publique
2. La notion de la gestion de la finance publique
Section 2 : les principaux รฉlรฉments de la bonne gouvernance appliquรฉe aux finances publiques
PARTIE II : LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES A MADAGASCAR ET LA BONNE GOUVERNANCE FINANCIERE
CHAPITRE I : LA FINANCE PUBLIQUE DE MADAGASCAR
Section 1 : la GFP ร Madagascar
1. La loi de finances
2. Le budget
Section 2 : Analyse de la GFP ร Madagascar
1. Les ressources de lโEtat
2. Les charges de lโEtat
3. Etude de la situation financiรจre de lโEtat
CHAPITRE II : LES MESURES DE LA PERFORMANCE DE LA BONNE GOUVERNANCE FINANCIERE
Section 1: Evaluation de l’incidence des faiblesses de la gestion des finances publiques
1. Les mesures prises par lโEtat : portรฉes et limites
Section 2 : perspective de la bonne gouvernance de la gestion des finances publiques ร Madagascar
1. La politique fiscale: un champ dโaction transversal
2. La politique budgรฉtaire pour avoir une bonne croissance รฉconomique
3. lโadministration des dรฉpenses
4. La politique et lโadministration des recettes
CONCLUSION
Annexe
Bibliographies
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