Le système complément
Le système du complément regroupe un ensemble de protéines sériques (les facteurs du complément) dont l’activation s’effectue par de réactions de protéolyses en cascade.
Le système de coagulation/fibrinolyse
Le système de la coagulation aboutit au caillot qui peut être obtenu à partir du plasma in vivo, in vitro ou après la mort. Le résultat de la coagulation est qu’une une cascade de protéolyses aboutità la production de fibrine à partir du fibrinogène. La fibrine est un composé important de l’exsudat inflammatoire ; elle limite le foyer inflammatoire et constitue une matrice sur laquelle les cellules inflammatoires peuvent se déplacer.
La coagulation est en équilibre avec la fibrinolyse : la plasmine dégrade la fibrine en produisant des fragments appelés produits de dégradation de la fibrine (ou PDF), abondants lors de la « coagulation intra-vasculaire disséminée », au cours de laquelle une coagulation se produit de façon incontrôlée dans les capillaires de l’organisme par exemple sous l’action de toxines bactériennes.
C’est l’activation du facteur XII par des fragments tissulaires altérés qui constitue le mode de déclenchement habituel de la coagulation au cours de l’inflammation.
COMPLICATIONS DE LA REACTION INFLAMMATOIRE
Parfois au lieu d’évoluer vers la restitution ad integrum, la réaction inflammatoire se complique denécrose ou de suppuration (20).
La réaction inflammatoire peut tomber dans la chronicité avec constitution d’une granulome dans les cas suivants : persistance de l’agent causal, faiblesse immunitaire, existence d’antigène endogène… (11 ; 19).
LE TRAITEMENT
Les vertus antiphlogogéniques de certains végétaux ont été mis à profit dans le traitement de syndromes fébriles, douloureux et inflammatoires.
En 1763, le Révérand STONE établit une similarité d’action entre les extraits de Saule (Salix alba ) et ceux du Quinquina.
Au XIX ème siècle, le Saligénol et son glucoside, la salicine furent isolés de la Reine Des près (Spirea ulmaria ) avant que l’acide acétyl salicylique ne fut obtenu par voie chimique.
En 1893, HOFFMAN synthétisa l’acide salicylique (Aspirine ) (23). Plus tard, la famille des anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS) s’enrichit d’autres classes chimiques que sont les pyrazolés, les propionates, les fénamates, les oxicams.
Entre temps, HENCH a rapporté l’action spectaculaire de la cortisone contre les polyarthrites rhumatoïdes ; cette molécule devient lepoint de départ des antiinflammatoires stéroïdiens (AIS) (15).
Les anti-inflammatoires sont des médicaments qui annihilent le processus inflammatoire, particulièrement quand il est exagéré par rapport à la cause initiale comme dans le cas des maladies rhumatismales, des réactions immunitaires et des dégénérescences cartilagineuses des articulations.
A côté, des analgésiques antipyrétiques doués, à forte dose ou à doses continues, de propriétés anti-inflammatoires, on distingue des médicaments à activité anti-inflammatoire plus spécifiques. Ce sont des substances de synthèse et hormonesglucocorticoïdes dérivés d’hémisynthèse (4).
Les anti-inflammatoires sontdivisés en deux groupes :
– les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
– les anti-inflammatoires stéroïdiens.
LES ANTI-INFLAMMATOIRES NON STEROÏDIENS (AINS)
Présentation
Les AINS constituent un ensemble chimiquement hétérogène. Ce sont des acides faibles, liposolubles et de faibles poidsmoléculaires ce qui explique la facilité de leur absorption par la muqueuse digestive (1 ; 18).
Mécanisme d’action
Les AINS inhibent la synthèse des prostaglandines en bloquant la cyclooxygénase ou prostaglandine–synthétase enzyme permettant la transformation de l’acide arachidonique en endopéroxydes (figure 2).
Il y a deux cyclooxygénases : cox1 et cox2.
La cox1 est une cyclooxygénase constitutive ; elle est responsable de la production de prostaglandines jouant des rôles physiologiques comme la protection de la muqueuse gastrique ou l’agrégation plaquettaire.
La cox2 est une cyclooxygénase inductible, elle est responsable de la formation de prostaglandine post inflammatoire.
Ex: Rofécoxib ou VIOXX R et Celecoxib ou CELEBREX R inhibent spécifiquementla cox2 ce qui n’empêche pas aux prostaglandines de jouer leur rôle physiologique.
Ces produits restent indiqués chez l’ulcéreux.
Des études cliniques randomisés comparatives ont montré que sur 4 000 malades souffrant d’arthrose ou polyarthrite rhumatoïde que les lésions gastriques sous Celecoxib (CELEBREX R ) et le réfécoxib (VIOXX R ) ne sont pas statistiquement différentes de celles observées sous placebo et sont 1000 fois inférieures aux lésions obtenues avec les AINS inhibiteurs non spécifiques des cox1 et cox2.
Certains AINS inhibent aussi la formation des leucotriènes et de superoxydes en agissant sur la lipooxygénase. Les AINS stabilisent également la membrane lysosomiale en empêchant la libération des composés pro-inflammatoires.
Mécanisme d’action
Les AIS ou glucocorticoïdes antagonisent les processus inflammatoire et inhibent la réaction aux agressions du tissu mésenchymateux.Ils empêchent l’activation de la phospholipase A2, qui libère l’acide arachidonique des phospholipides de la membrane cellulaire (figure 2).
En effet, la liposolubilité des corticoïdes leur permetde diffuser dans la cellule pour se lier à un récepteur cytoplasmique spécifique. Le complexe corticoïde-récepteur migrant alors vers le noyau de l’ADN pour modifier la régulation de certaines protéines cellulaires : les lipocortines.
L’augmentation des lipocortines entraîne une inhibition de l’activité de la phospholipase A2, d’où une puissante et rapide diminution de lasynthèse des prostaglandines et des leucotriènes.
Il en résulte une inhibition des différentes phases de la réaction inflammatoire :
– diminution des chimiotactismes, des leucocytes, de la phagocytose des mastocytes et des polynucléaires basophiles ;
– inhibition de la prolifération des fibroblastes et de la synthèse du collagène.
AUTRES ANTI-INFLAMMATOIRES
– La chrysothérapieou traitement par les sels d’or de l’arthrite rhumatoïde a été abandonnée puis reprise avec précaution.
– La D-pénicillamine, agent chélateur du cuivre, utilisée dans la maladie WILSON et dans l’hémosidérose, a été proposée dans la polyarthrite rhumatoïde.
– La chloroquine (NIVAQUINE R ) antipaludique de synthèse et surtout l’hydroxychloroquine (PLAQUENIL R ) sont utilisées dans la polyarthrite rhumatoïde, les collagénoses aux doses orales quotidiennes de 0,1-0,4 g. L’action ne se manifeste qu’après 3 à 4 semaines de traitement. Les effets secondaires sont ceux des antipaludiques. Ils peuvent survenir rapidement lorsqu’elle est utilisée à des doses plus élevées. Les patients déficients en glucose-6-phosphate déshydrogénase y sont particulièrement sensibles (troubles sanguins). Des dépôts cornéens et des lésions rétiniennes ont été signalés. Expérimentalement, on a montré que la chloroquine radioactive se fixait sur les articulations enflammées des animaux rendus arthritiques par l’adjuvant de FREUND.
– Le tétracosactide, SYNACTHENE R est une ACTH de synthèse, constitué de 24 acides aminés. Il est administré par voie intramusculaire (0,50 mg/j) pour stimuler la sécrétion des hormones corticosurrénales endogènes, enrhumatologie, neurologie pour réduire l’œdème cérébral, en cancérologie, dans les poussées oedémateuses et inflammatoires.
– Levamizole: SOLASKIL anti-helminthique utilisé à fortes doses dans la polyarthrite rhumatoïde.
Les médicaments contre la crise degoutte utilisés sont la colchicine, mais aussi, les AINS comme l’indométacine ou la phénylbutazone.
ŒDEME A LA CARRAGHEEN SELON WINTER
L’injection de carragheen sous l’aponévrose plantaire de la patte postérieure de rat provoque une réaction inflammatoire qui peut être réduite par les substances antiinflammatoires. Les rats d’un poids variant entre 110 et 150 grammes sont mis à jeun avant le test. La carragheen (0,05 ml d’unesuspension à 1% dans du sérum physiologique à 9 pour mille) est injectée dans le coussinet plantaire de la patte postérieure du rat 1 heure après gavage de la substance à l’étude.
Pour chaque dose de substance, les concentrations des solutions ou suspensions utilisées doivent être ajustées de manière à administrer 1 ml par 100 g de poids corporel.
Les mesures ou pléthysmomètre sontfaites avant et 30 minutes après l’administration de carragheen. L’activité anti-inflammatoire est exprimée en pourcentage de réduction de l’œdème.Cette méthode ne permet qu’une mesure approximative quantitative du phénomène inflammatoire (17).
Les résultats sont très variables d’un essai à l’autre néanmoins elle reste une technique pharmacologique simple et rapidepermettant d’apprécier approximativement l’éventuelle action anti-inflammatoire d’une drogue (16).
C’est cette dernière technique que nous avons utilisée pour notre étude.
Dosage des phénols totaux
L’extrait est dilué au 1/5000 de la manière suivante : 1 ml de l’extrait est dilué au 1/100 puis 1 ml de cette solution est de nouveau dilué au 1/50.
A 2 ml de l’extrait dilué au 1/5000, nousavons ajouté 2 ml de réactif de FOLIN DENIS. Après agitation énergétique, la solution est laissée au repos pendant 3 mn.
Nous avons ajouté ensuite 2 ml de la solution de carbonate de sodium. Après avoir laissé la solution au repos pendant 2 heures, nous avons procédé à une centrifugation à la vitesse de 200 tours/mn pendant 30 mn.
La lecture est effectuée à 725 nm au spectrophotomètre d’absorption après filtration. Les phénols totaux (Pt) sont lus sur la gamme d’étalonnage.
Dosage des phénols résiduels et évaluation des tanins
A 1 ml de l’extrait nous avons ajouté 9 ml d’eau. Nous avons prélevé 6 ml d’aliquote auxquels nous avons ajouté 12 mld’eau distillée et 1g de caséine en poudre. Après agitation pendant 3 heures, chaque bêcher utilisé est rincé soigneusement avec 10 ml d’eau distillée et ajusté à 25 ml.
Un aliquote de 2 ml de cette solution est prélevé pour la détermination des phénols totaux résiduels (Pr).
A ces 2 ml, nous avons ajouté 2 ml du réactif de FOLIN-DENIS. Après avoir laissé la solution au repos pendant 2 heures, nous avons procédé à une centrifugation à la vitesse de 200 tours/mn pendant 30 mn.
La lecture est effectuée à 725 nm au spectrophotomètre d’absorption après filtration.
Les tanins sont obtenus en faisant la différence entre phénols totaux et phénols résiduels
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I: INFLAMMATION OU REACTION INFLAMMATOIRE
I. DEFINITION
II. LES CAUSES DE L’INFLAMMATION
III. LE SIEGE DE L’INFLAMMATION
IV. LES SIGNES CLINIQUES DE L’INFLAMMATION
V. LES STADES DE L’INFLAMMATION
V.1. LES REACTIONS VASCULO-NERVEUSES
V.1.1. – La congestion active
V.1.2. – L’œdème inflammatoire
V.1.3. – La diapédèse leucocytaire
V.2. LES REACTIONS CELLULAIRES
V.2.1. – Les cellules du sang
V.2.2. – Les cellules provenant du tissu
V.3. LA DETERSION
V.4. LA REPARATION
V.4.1. – La cicatrisation
V.4.2. – La régénération
VI. LES CELLULES DE L’INFLAMMATION
VI.1. LES LYMPHOCYTES
VI.2. MASTOCYTES ET POLYNUCLEAIRES BASOPHILES
VI.2.1. – Mastocytes
VI.2.2. – Polynucléaires basophiles
VI.3. CELLULES PHAGOCYTAIRES
VI.4. LES FIBROBLASTES
VII. LES MEDIATEURS CHIMIQUES DE L’INFLAMMATION
VII.1. FACTEURS D’ORIGINE LOCALE OU CELLULAIRE
VII.1.1. – Amines vasoactives
VII.1.2. – Prostaglandines et leucotriènes
VIII. COMPLICATION DE LAREACTION INFLAMMATOIRE
IX. TRAITEMENT
IX.1. LES ANTI-INFLAMMATOIRESNON STEROIDIENS (AINS)
IX.1.1. – Présentation
IX.1.2. – Mécanismes d’action
IX.1.3. – Indications des AINS
IX.1.4. – Inconvénients
IX.1.5. – Contre-indications des AINS
IX.1.6. – Considérations thérapeutiques
IX.2. LES ANTI-INFLAMMATOIRESNON STEROIDIENS (AIS)
IX.2.1. – Présentation
IX.2.2. – Mécanismes d’action
IX.2.3. – Indications
IX.21.4. – Inconvénients de l’utilisation des AIS
IX.2.5. – Contre-indications
IX.3. AUTRES ANTI-INFLAMMATOIRES
IX.4. PERSPECTIVES THERAPEUTIQUES
CHAPITRE II: MODELES D’ETUDE DES ANTI-INFLAMMATOIRES
I.TEST DE L’ERYTHEME CUTANEAUX UV OU AU NICOTINATE D’ETHYLE CHEZ LE COBAYE
II. TEST DE PERMEABILITE CHEZ LE LAPIN
III. TEST DE GRANULOMEA LA CARRAGHEEN CHEZ LE RAT
IV. OEDEME A L’OREILLE DE SOURIS A L’HUILE DE CROTON
V. ETUDE DE L’EXSUDATION PLASMATIQUE
V.1. – PRODUCTION D’UNEREACTION D’ARTHUS
V.2. – PLEURESIE A LA TEREBENTHINE
VI. OEDEME A LA CARRAGHEEN SELON WINTER
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
I. MATERIEL
I.1. MATERIEL VEGETAL
I.1.1. Origine et nature dumatériel végétal
I.2. MATERIEL DE LABORATOIRE
I.2.1. Filtration et stérilisation
I.2.2. Matériels utilisés pour la détermination du pH
I.2.3. Matériels utilisés pourle screening chimique
I.2.4. Matériels utilisés pour le dosage des sels minéraux
I.2.5. Matériels utilisés pour l’étude de l’activité analgésique
I.2.6. Matériels utilisés pour l’expertise toxicologique
I.3. MATERIEL ANIMAL
I.3.1. Activité analgésique
I.3.2. Activité toxicologique
I.3.2.1. Toxicité aiguë
I.3.2.2. Toxicité sub-aiguë
I.3.2.3. Matériel de prélèvement
II. METHODE
II.1. FILTRATION ET STERILISATION
II.1.1. Filtration
II.1.2. Stérilisation
II.2. DETERMINATION DU pH ET CRIBLAGE CHIMIQUE
II.2.1. Détermination du pH
II.2.2. Criblage chimique
II.2.2.1. Recherche des hétérosides anthracéniques
II.2.2.2. Recherche des hétérosides flavonoïques
II.2.2.3 Recherche des saponosides
II.2.2.4. Recherche des tanins
II.2.2.5. Recherche des hétérosides cardiotoniques
II.2.2.6. Recherche des alcaloïdes
II.3. DOSAGE DES TANINS
II.3.1. Choix des méthodes colorimétriques
II.3.2. Principe du spectrophotomètreen ultraviolet visible
II.3.3. Principe du dosage des tanins
II.3.3.1. Préparation du réactif de FOLIN-DENIS
II.3.3.2. Préparation de la gamme d’étalonnage
II.3.3.3. Dosage des phénols totaux
II.3.3.4. Dosage des phénols résiduels
II.4. DOSAGE DES SELS MINERAUX
II.5. ETUDE DE L’ACTIVITE ANTI-INFLAMMATOIRE
II.5.1. Détermination de l’extrait sec
II.5.2. Etude de l’activité anti-inflammatoire d’une recette de plantes
II.6. ETUDE DE LA TOXICITE
II.6.1. Toxicité aiguë
II.6.2. Toxicité sub-aiguë
II.6.2.1. Principe des déterminations hématologiques
II.6.2.2. Principes des dosages biochimiques
CHAPITRE 2: RESULTATS
I. RESULTATS DE LA DETERMINATION DU pH ET DU CRIBLAGE CHIMIQUE
I.1. RESULTAT DE LA DETERMINATION DU pH
I.2. RESULTATS DU CRIBLAGEOU SCREENING CHIMIQUE
I.2.1. Résultats des essais de caractérisation des hétérosides anthracéniques
I.2.1.1. Réaction à l’acétate de magnésium
I.2.1.2. Identification spécifique par chromatographie sur couche mince
I.2.2. Résultats des essais de caractérisation des hétérosides flavonoïques
I.2.3. Résultats des essais de caractérisation des saponosides
I.2.4. Résultats des essais de caractérisation des tanins
I.2.5. Résultats des essais de caractérisation des hétérosides cardiotoniques
I.2.6. Résultats des essais de caractérisation des alcaloïdes
I.3. RESULTATS DOSAGE DES TANINS
I.3.1. Courbe d’étalonnage
I.3.1.1. Dosage des phénols totaux
I.3.1.2. Dosage des phénols résiduels
I.3.2. La teneur en tanins
I.4. RESULTATS DU DOSAGE DES SELS MINERAUX
II. RESULTATS DE L’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTI-INFLAMMATOIRE
II.1. RESULTATS DE LA DETERMINATION DE L’EXTRAIT SEC
II.2. RESULTATS DE L’ACTIVITE ANTI-INFLAMMATOIRE
II.2.1. Evaluation de l’œdème
II.2.2. Evaluation de l’activité anti-inflammatoire
II.3. RESULTATS DE L’ETUDE DE LA TOXICITE
II.3.1. Toxicité aiguë
II.3.2. Toxicité sub-aiguë
II.3.2.1. Poids corporel
II.3.2.2. Analyses anatomo-pathologiques
CHAPITRE 3: DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES