Les Médias en Afrique (sub-saharienne) et à Madagascar: un retard considérable

Les Médias en Afrique (sub-saharienne) et à Madagascar: un retard considérable 

Le point sur le paysage médiatique Africain 

D’un point de vue général, l’Afrique noire est la région du monde ou le secteur des médias est le moins développé. Les principales causes de ce déficit chronique des médias en Afrique restent à peu près le même depuis des années :
✦ La pauvreté : un PIB 10 fois inférieure à l’ensemble de l’Europe qui limite l’accès aux médias et n’attire pas les investissements publicitaires.
✦ L’Analphabétisme chronique qui touche en moyenne la moitié de la population
✦ L’insuffisance des moyens de communication et de télécommunications
✦ La ruralité dominante de l’habitat et des modes de vies
✦ La multiplicité des langues qui ont forcé certains médias à importer une langue véhiculaire souvent celui des anciens colonisateurs notamment le français et l’anglais.
✦ L’étroitesse des marchés nationaux qui réduisent la rentabilité des entreprises médiatiques, surtout la télévision dont les frais de fonctionnement sont encore élevés.

Dans les années 60 à 80, dans le but de créer un développement parallèle entre économie et média, l’UNESCO a publié une étude selon laquelle en Afrique les médias pourraient et devaient être un des agents véhiculaires de l’éducation et de la modernisation. Des expériences ont été mises en œuvre, comme la création des radios rurales éducatives, de télévisions scolaires, mais le résultat n’a pas été selon les attentes, les expériences ont souvent échoué et enlisés parallèlement au développement. Concernant la presse écrite, elle est née en Afrique dans la période coloniale et avait pour unique but de partager les informations sur l’administration coloniale. Même si la situation a changé, la presse reste principalement consommée par les couches sociales cultivées et dans les villes.

A cela s’ajoute la concurrence encore plus accrue fait par les médias européens : elle est tellement frappante que dans les couches aisées, on lit souvent des quotidiens occidentaux mais aussi les magazines d’information destinés aux élites africaines : Jeune Afrique, Africa International, Amina,… C’est ce qui fait que l’Afrique est désormais la cible principale des médias internationaux. Cela se voit surtout pour la radio avec la présence de RFI, BBC, Deutsche Welle. Quant à la télévision, elle s’est progressivement développée depuis les années 60.

Les médias africains semblent aujourd’hui tenir une place importante malgré les instabilités relatives causés par les incertitudes conjoncturelles, les conflits politiques et les périodes de crise fréquents sur le territoire. Le dynamisme se met en place progressivement, surtout avec les changements de nature de certains médias, notamment l’instauration d’un nouveau genre d’information basée sur les faits divers et le sport, qui attirent une clientèle plus populaire dans les grandes villes.

Survol du paysage médiatique malgache

De nombreux experts tendent à montrer que le monde des médias malgaches n’a pas beaucoup évolué depuis des années. Certains tendent même à affirmer qu’ils se sont dégradés. Il faut dire que la situation politique exceptionnelle qui a baigné le pays depuis quelques années y est pour beaucoup dans cette situation médiatique floue.

Politiquement parlant, certains médias ont tendance à s’aligner politiquement. Les lecteurs se voient donc influencés dans certains de leurs décisions. Les citoyens ne s’expriment pas en toute liberté, et cela se voit dans les informations diffusés ou les unes journalistiques en parution. Exceptionnellement, les seules fois ou la population peut s’exprimer librement sont lors de certaines émissions participatives radiophoniques ou télévisés qui privilégient l’anonymat. On peut dire donc que la liberté d’expression existe bel et bien dans les textes, mais que les réalités du terrain sont loin de les suivre. L’espace médiatique est quant à lui très irrégulier, car les concentrations des médias existent. En effet, la distribution des journaux est souvent conditionnée par les voies de communication, engendrant les difficultés d’approvisionnement de certaines zones du pays. Par ailleurs, en ce qui concerne le secteur de l’audiovisuel, le secteur public (RNM/TVM) est le seul à pouvoir couvrir tout le territoire national, du moins régulièrement. On constate quand même une légère amélioration depuis 2011et l’autorisation par l’Etat aux chaînes privées de diffuser sur tout le territoire national. En outre, Internet est encore inaccessible pour une bonne partie de la population, surtout hors des grandes villes Couplée au niveau de vie encore bas de la population, la situation des médias n’en demeure pas moins touchée par la crise : précarité de l’emploi journalistique, salaires très faibles, professionnalisation quasiment inexistantes, les formations demeurent rares. Surtout que l’Etat n’accorde aucune aide à la presse, ou même à l’amélioration de leur diffusion dans toute l’île, où le cout du transport est encore élevé. Enfin, du point de vue administratif, la régulation de l’audiovisuel manque de transparence. En effet, géré par le Ministère de la Communication, le conseil de l’audiovisuel n’est pas exempt de certaines décisions politiques qui peuvent les influencer, surtout que c’est le ministère qui finance en grande partie le fonctionnement de l’audiovisuel public. Les textes réglementaires sur les lois des communications doivent donc être revus car son adoption reste dans le domaine de l’utopie.

Les médias et nouveaux médias malgaches : caractéristiques actuelles

A Madagascar, un constat général des médias présents sur le territoire montre que la grande île possède quand même une large gamme de source d’informations que ce soit au niveau de la presse écrite, des médias audiovisuels ou des médias numériques.

La presse écrite
Il existe environ une quinzaine de journaux disponibles à Madagascar. Ces journaux sont le plus souvent disponibles dans la capitale car la plupart y est imprimé. Toutefois, ils arrivent avec quelques heures de retard ou même quelques jours pour les grandes villes hors d’Antananarivo. Concernant le prix, un journal malgache coute entre 200 et 700 Ar. Et on trouve également quelques titres gratuits, et d’après les constatations, ceux d’expression malgache sont le plus abordables. On pourrait citer par exemple le journal « Taratra », « Ao Raha », et « Gazetiko », des quotidiens vendus à 200 Ar. Ce sont aussi les quotidiens avec les plus gros tirages, à raison de 30 000 tirages par jour en moyenne. Toutefois, aucun journal malgache ne dépasse les 50 000 tirages quotidiens.

Globalement, on peut dire que les journaux sont encore qualifiés d’inaccessibles dans leur ensemble, compte tenu du faible pouvoir d’achat de la population. De plus, ils ne sont pas toujours disponibles, dans la mesure où leur diffusion est influencée en grande partie des moyens de transport ainsi que de la qualité des voies de communications.

Les médias audiovisuels et numériques

Selon une enquête réalisée dans le cadre de l’élaboration de l’AMB en 2010, on dénombre 256 stations de radios répertoriées dans toute l’île. A cela s’ajoute une dizaine de chaînes privées de télévision qui émettent dans la capitale et environ 3 à quatre dans les grandes localités. La radio et la télévision nationale (RNM /TVM) sont les seuls à couvrir tout le territoire national en terme d’émission. Néanmoins, techniquement, dans de nombreuses régions souvent enclavés et éloignés, il est pratiquement impossible pour la population de capter les deux stations publiques. De plus, la plupart des radios de la grande île sont encore de type terrestre en terme de diffusion, l’inconvénient, c’est que selon la fréquence, la réception terrestre peut être entravé par des obstacles : montagnes, bâtiments, …

En ce qui concerne l’accessibilité à Internet, dans la capitale et les grandes localités comme Antsirabe, le prix d’une minute de connexion varie entre 15 et 20 Ar. Il faut dire que les connexions en réseau sont déjà bien en place dans ces zones où l’on dispose d’un bon nombre de cybercafés. Cependant, dans certaines régions, ce prix peut atteindre les 100 Ar la minute. Actuellement, avec l’installation de la fibre optique, la grande île s’essaye au hautdébit, des initiatives souvent élaborés par les sociétés privées de téléphonie mobile. Mais les inégalités sont encore présentes. En effet, la connexion est encore relativement rapide dans la capitale par rapport aux autres grandes villes et petite localités de la grande île.

Les médias et le marché de la publicité 

Les contrats publicitaires présents dans les médias malgaches sont très diversifiés. On peut constater tout d’abord ceux de l’Etat, qui se composent entre autre de communiqués, d’annonces de marchés publics, d’appels d’offre ou de contenus divers sur les activités gouvernementales. L’Etat n’est néanmoins pas le premier ni le plus prisé des annonceurs dans les médias. En effet, les sociétés de téléphonie mobile, les grandes surfaces, les entreprises agro-alimentaires dépassent facilement celui-ci en termes de revenus issus de la publicité. Il faut aussi dire que certains médias mettent plus valeur aux annonces privées car nombre d’entre eux sont unanimes sur le fait que l’Etat est un mauvais payeur qui n’honore pas souvent ses contrats. Du point de vue revenu publicitaire, même si la taille du marché malgache n’a pas encore été évaluée en totalité, on peut dire que ces différents contrats sont les principaux apports d’argent pour faire tourner les médias. Un média ne survit pas sans ses contrats publicitaires, et accuse souvent un déficit, presque insurmontable, allant jusqu’au sous payement de leurs journalistes. Une exception est cependant faite sur les médias confessionnels qui peuvent survivre sans la publicité grâce à l’appui de leur propre congrégation.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : PROCEDES D’APPROCHE ET CONCEPTS
Chapitre 1 : Le choix de la méthodologie
Chapitre 2 : Concepts Généraux
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
PARTIE 2 : LES MEDIAS, VEHICULES DE CHANGEMENTS DANS LE VAKINANKARATRA
Chapitre 3 : Les Médias en Afrique (sub-saharienne) et à Madagascar: un retard considérable
Chapitre 4 : Les Medias à la conquête des Régions Malgaches : le Vakinankaratra
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
TABLE DES MATIERES

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