Les mécanismes de l’infection nosocomiale chez le brûlé
Définition des infections nosocomiales
Définir les IN sur plan purement médical n’est pas simple. Nous nous réfèrerons aux guides des définitions des infections nosocomiales éditées par le C-CLIN Paris-Nord en 1995 .
Ce guide synthétise les définitions des « Centres for Desease Control and Prevention» de 1988 et 1992.
Une infection est dite nosocomiale si elle apparait au cours ou à la suite d’une hospitalisation et si elle était absente à l’admission à l’hôpital. Le critère est applicable à toute infection.
Lorsque la situation à l’admission n’est pas connue, un délai d’au moins 48heures après l’admission (ou un délai supérieur à la période d’incubation lorsque celle-ci est connue) est communément accepté pour distinguer une infection d’acquisition nosocomiale d’une infection communautaire. Toutefois, il est recommandé d’apprécier, dans chaque cas douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection.
Infection non invasive et infection invasive
Les bactéries qui ont contaminé les zones brûlées vont se multiplier à la superficie de l’escarre et dans l’exsudat. Cette colonisation microbienne peut rester limitée à la brûlure seule, accélérant la détersion, grâce aux enzymes protéolytiques sécrétées par les bactéries: l’infection est dite alors non invasive. Des signes généraux existent mais ils sont habituellement modérés et les hémocultures demeurent négatives.
En revanche, l’infection est dite invasive lorsqu’après avoir colonisé le tissu brûlé, le germe responsable envahit les couches saines sous-jacentes. Cet approfondissement peut atteindre l’aponévrose musculaire et parfois s’étendre au muscle sous-jacent. Les signes généraux sont au premier plan, avec atteinte multiviscérale mettant directement en jeu le pronostic vital. Dans ce contexte, les hémocultures sont généralement positives.
Mesures générales de prévention et rôle du CLIN
C’est le CLIN qui, dans chaque établissement de santé, met au point un programme de maîtrise des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques (BMR). Ce programme de maîtrise comporte deux volets:
Le bon usage des antibiotiques.
L’interruption de la transmission croisée des BMR qui repose sur : ,l’identification des réservoirs qui doit être rapide ,leur isolement prescrit par le médecin pour une période déterminée. Cet isolement est à la fois technique et géographique, leur signalisation et la mise en place d’un système d’information permettant de repérer ces patients lors de leur transfert ou d’une nouvelle hospitalisation, et parfois, la chimio-décontamination des patients porteurs. Dans certains cas où Le profil bactériologique des infections nosocomiales chez le grand brûlé les réservoirs sont environnementaux.
Toutes ces mesures sont importantes car l’impact des BMR est lourd: prescription accrue des antibiotiques les plus récents, souvent coûteux, charges en soins plus importantes, forte présomption d’une incidence et d’une gravité accrues des infections nosocomiales avec prolongation des durées d’hospitalisation.
Surveillance de l’infection nosocomiale
La surveillance des infections nosocomiales est une activité essentielle car elle permet de produire des informations épidémiologiques indispensables pour :
Mesurer le niveau des risques infectieux dans un établissement de soins,
Définir la politique de prévention à mener par le CLIN
Evaluer l’efficacité de cette politique de prévention: les données issues de la surveillance peuvent constituer un indicateur utilisable pour mesurer l’impact d’un programme de prévention.
Pour être efficace, un programme de surveillance doit permettre de : Détecter les tendances et les changements dans la fréquence de survenue des cas, Détecter les épidémies ou tout autre phénomène nouveau ou inhabituel, Evaluer et améliorer les pratiques des professionnels hospitaliers, Stimuler la recherche épidémiologique sur les facteurs de risque ainsi que sur les moyens de contrôle et de prévention.
Description des infections nosocomiales
Incidence générale :
L’incidence des infections nosocomiales en réanimation est plus élevée que l’incidence dans tout autre service hospitalier. Le taux des infections nosocomiales dans les unités de soins intensifs est trois à quatre fois plus important que celui des unités autre que la réanimation. Elle varie de 6% à 51%.
Ces taux élevés d’infections nosocomiales dans les Unités de Soins Intensifs sont expliqués par plusieurs facteurs de risque: la sévérité des pathologies, la longue durée des séjours hospitaliers, les procédures invasives, l’émergence de micro-organismes résistants.
Chandrasekar et collaborateurs montre qu’il existe plus d’infections nosocomiales par patient dans les réanimations chirurgicales et dans les Centres de brûlés qu’au niveau des réanimations médicales.
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Table des matières
INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODES
RESULTATS ET ANALYSE
I. Caractéristiques de la population
1. Répartition des patients selon l’âge
2. Répartition des patients selon le sexe
3. Répartition des tares associées
II. Caractéristiques de la brûlure
III. Caractéristiques de la prise en charge
IV. Caractéristiques du profil bactériologique
1. Sites
2. Germes
3. Répartition des germes par site
4. Profil des résistances bactériennes
V. Principaux antibiotiques utilisées
VII. Evolution
DISCUSSION
I. Généralité
II. Les mécanismes de l’infection nosocomiale chez le brûlé
1. Agents pathogènes
2. Réservoir des germes
3. Mode de contamination
4. Facteurs favorisantes
5. Infection non invasive et infection invasive
III. Prévention des infections nosocomiales
1. Mesures générales de prévention et rôle du CLIN
2. Mesures particulières de prévention chez les brûlés
III. Surveillance de l’infection nosocomiale chez le brûlé
1. Méthodes générales de la surveillance
2. Définitions des taux d’infections
3. Programme de surveillance
IV. Règles de prescription de l’antibiothérapie chez le brûlé
1. Indications
2. Choix de l’antibiotique
3. Posologie
V. Description des infections nosocomiales
1. Incidence générale
2. Incidence site par site
3. Délai d’apparition des infections nosocomiales
4. Les germes
5. les germes par site
6. Evolution
VI. Antibiothérapie
VII. Recommandations
CONCLUSION
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