Les maladies respiratoires en production porcine
MOYENS DE LUTTE
Traitements antimicrobiens
L’élimination de M. hyopneumoniae est difficile, l’utilisation d’antibiotiques n’a pour but que de limiter les pertes économiques liées à l’infection.
Plusieurs principes actifs peuvent être utilisés, le choix s’effectue en fonction de la voie d’administration décidée, de la diffusion de la molécule au niveau de l’appareil respiratoire, du stade d’élevage et des temps d’attente nécessaires et enfin en fonction des autres germes présents. L’absence de paroi implique l’inefficacité des β-lactamines, des sulfamides et de la rifampicine sur les mycoplasmes. Les tétracyclines (chlortétracycline, oxytétracycline, doxycycline) par voie orale ou parentérale sont efficaces [52] [6], il faut cependant être précautionneux vis-à-vis de la voie orale car cette famille d’antibiotiques chélate les ions calcium perturbant ainsi l’absorption intestinale. Les macrolides et apparentés (tylosine, spiramycine, tilmicosine, tiamuline, lincomycine) agents bactériostatiques ont une grande affinité pour les sécrétions bronchiques et sont des antibiotiques intéressant pour les affections respiratoires. Les quinolones (fluméquine, marbofloxacine) et les phénicolés (florfénicol) sont également actifs sur les mycoplasmes.
Le choix du schéma thérapeutique est aussi important il conditionne en partie la réussite du traitement et le rapport coût/bénéfice pour l’éleveur. On distingue deux grands protocoles. Le premier, classique, consiste à traiter les animaux lors de l’apparition de symptômes cliniques. Plus la prise de l’antibiotique est précoce par rapport au moment de l’infection, plus l’efficacité est marquée, une administration préventive (métaphylaxie) peut être mis en place chez des individus non malades mais ayant une forte chance de le devenir [51] [27] [31] . Une association de deux molécules semble présenter un intérêt, en effet le contrôle simultané de M. hyopneumoniae et des éventuels germes de surinfection est ainsi possible. Les associations macrolides/tétracyclines [6] sont les plus utilisées et présentent un effet synergique. Ce protocole cependant est coûteux et autorise la création d’antibiorésistances. Le second, plus empirique, est appelé « pulse dosing » ou traitement séquentiel. Tous les animaux sont traités sur de courtes périodes (2 à 5 jours) répétées durant toute la période d’engraissement [31] [59]. Cela permettrait de réduire les coûts du traitement et de permettre aux animaux de développer une immunité vis-à-vis de M. hyopneumoniae. Une association de deux molécules est souvent utilisée. Cette technique est cependant controversée et de moins en moins utilisée suite au développement de la vaccination.
Aux vues du contexte actuel de sécurité alimentaire et de recherche d’une alimentation supposée saine et de terroir, l’antibiothérapie et l’antibioprophylaxie doivent être bien raisonnées dans l’élevage porcin moderne. De plus l’accroissement du nombre d’animaux et la baisse du cours de la viande n’autorise plus l’utilisation massive d’inhibiteurs bien trop coûteuse. L’arme thérapeutique la plus efficace est ainsi la prévention.
Mesures zootechniques
Il s’agit d’optimiser tous les paramètres environnementaux et d’élevage permettant de réduire au maximum les facteurs de risques et donc de minimiser ainsi l’expression de la maladie. En plus des facteurs décrits précédemment nous pouvons rappeler certains points importants qui sont spécifiquement du domaine de la gestion sanitaire du troupeau : • Evaluation systématique du statut sanitaire des jeunes reproducteurs afin de définir un protocole d’adaptation (vaccination, antibioprophylaxie…) avec mise en quarantaine obligatoire. • Evaluation régulière du statut sérologique des animaux avec contrôle des poumons à l’abattoir afin d’évaluer l’efficacité de la prévention et envisager si besoin une autre stratégie. • Respect de la conduite en bande stricte. • Pas de mélanges d’animaux d’âge et d’origines différents.
Eradication
Il s’agit d’éliminer par différentes méthodes la présence de M. hyopneumoniae dans un élevage. Il est nécessaire, avant toute chose, de prendre conscience du risque que représenterait une éventuelle recontamination. Ainsi un élevage situé dans une région à forte densité n’aura pas recours à ce genre de procédé aux vues des pertes à subir si son élevage devait être recontaminé et surtout des efforts consentis pour la mise en œuvre d’une telle opération. La première technique utilisable est la production de porcelets exempts d’organismes pathogènes spécifiques (EOPS) ou SPF (Specific Pathogen Free). Cela nécessite de prélever des porcelets à terme par césarienne ou hystérectomie et de les élever en milieu stérile. Méthode lourde et coûteuse, l’hystérotomie et l’hystérectomie sont très efficaces à condition de respecter des conditions d’asepsie strictes : isolement total des animaux, air filtré, aliment stérile…Cette technique est utilisée par certains élevages de sélection. Une autre méthode est celle du dépeuplement-repeuplement. Il faut dans un premier temps éliminer tous les animaux de l’élevage, nettoyer et désinfecter tous les bâtiments. On peut ensuite introduire des animaux issus d’élevages indemnes ou EOPS. Ce protocole de dépeuplement total est lourd et coûteux, on peut avoir recours de manière plus courante à un dépeuplement partiel. Cette technique [57] a pour corollaire que la transmission de M. hyopneumoniae par les animaux âgés est réduite et que la diffusion de l’infection est le fait des plus jeunes. Ainsi on procède au retrait des animaux les plus jeunes, à l’interruption des mises bas et à l’administration d’antimicrobiens. La vaccination du troupeau reproducteur est également mise en place. Enfin la dernière méthode est le sevrage précoce. Il s’agit de sevrer le porcelet avant l’âge de trois semaines. Il peut être associé ou non à l’administration d’antibiotiques [44] [1].On parle de sevrage précoce médicamenteux et de sevrage précoce médicamenteux modifié. • On peut hyper immuniser les truies contre le mycoplasme et décider de retirer les petits une fois que la protection colostrale est maximale sans pour autant leur laisser le temps de se contaminer au contact de la mère, on considère qu’un sevrage avant l’âge de dix jours est correct. • On peut aussi faire diminuer l’excrétion d’agents pathogènes par la mère en médicamentant les reproductrices avant la mise bas. A titre préventif on peut aussi traiter les porcelets par injection sous la mère et supplémentation au sevrage dans l’eau de boisson ou l’alimentation. Le transfert au sevrage sur un autre site permet d’éviter d’éventuelles contaminations, cela impose une hygiène stricte du personnel lors du transfert.La méthode de dépopulation partielle est la mieux adaptée à des élevages naisseurs- engraisseurs, les autres requérant un niveau de maîtrise technique très élevé ou la mise en place de coûts financiers difficilement supportables par la plus part des éleveurs.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Etude bibliographique
1-1 Données générales sur les maladies respiratoires en production porcine
1-1-1 Rappels anatomiques
1-1-1-1 Poumons
1-1-1-2 Trachée et bronches
1-1-2 Prévalence des maladies respiratoires et impacts technico-économiques
1-1-3 Facteurs de risques
1-1-4 Principaux agents responsables
1-1-5 Approche clinique et visite d’élevage
1-2 La bronchopneumonie enzootique à Mycoplasma hyopneumoniae
1-2-1 L’Agent pathogène
1-2-2 Epidémiologie
1-2-3 Signes cliniques
1-2-3 1 Symptômes
1-2-3-2 Lésions
1-2-3-2-1 Lésions macroscopiques
1-2-3-2-2 Lésions histologiques
1-2-4 Physiopathologie
1-2-4-1 Pathogénie
1-2-4-2 Immunité
1-2-4-2-1 Immunité non spécifique
1-2-4-2-2 Immunité spécifique
1-2-5 Diagnostic
1-2-5-1 Diagnostic clinique
1-2-5-2 Diagnostic nécropsique
1-2-5-3 Diagnostic par isolement et mise en culture
1-2-5-4 Diagnostic indirect
1-2-6 Moyens de lutte
1-2-6 -1 Traitements antimicrobiens
1-2-6 -2 Mesures zootechniques
1-2-6 -3 Eradication
1-2-6 -4 Vaccination
SECONDE PARTIE : Etude de la cinétique d’infection en élevage porcin par Mycoplasma hyopneumoniae. Approche transversale et longitudinale. Conséquences sur le choix du moment optimal de la vaccination.
2-1 Matériel et méthodes
2-1-1 Matériel
2-1-1-1 L’élevage
2-1-1-2 Les animaux
2-1-1-3 Les bâtiments et leur ventilation
2-1-1-4 Le vaccin
2-1-2 Méthodes
2-1-2-1 Protocole
2-1-2-2 Examens sérologiques
2-1-2-3 Examens des poumons
2-1-2-4 Traitement statistique des données
2-2 Résultats
2-2-1 Sérologies transversales
2-2-2 Sérologies longitudinales
2-2-3 Contrôles pulmonaires
2-3 Discussion
2-3-1 Déroulement des manipulations
2-3-2 La dynamique d’infection
2-3-3 L’approche transversale est elle un outil satisfaisant ?
2-3-4 Apport des notations pulmonaires
CONCLUSION
REFERENCES
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