Les maladies émergentes ou réémergentes et la Faune sauvage
Origine et taxonomie
Le Lémur brun de Mayotte appartient à l’Ordre des Primates, et au sous-ordre des Lémuriformes. La classification au sein de l’Ordre des primates n’est pas simple et a souvent été remise en question. Elle est de plus le théâtre d’oppositions méthodologiques fortes.Les arbres phylogéniques sur lesquels nous nous baserons (cf. fig. 2) sont construits selon la méthode cladistique, fondée sur la stricte parenté, débarrassée des grades. On remarquera que le grade de Prosimiens, désignant les primates non simiiformes (cf. fig. 2) continue d’être utilisé dans de nombreux travaux et ce même si les tarsiers sont plus proches des singes vrais qu’ils ne le sont des lémurs (Lecointre et LEGUYADER, 2001).On distingue, au sein de l’Ordre des Primates, les Strepsirrhiniens (Lémuriformes et Lorisiformes) et les Haplorrhiniens (Tarsiers et Simiiformes, les singes vrais). Chez les premiers, la face est allongée en museau, avec formation d’un vrai rhinarium, et absence de soudure de la lèvre supérieure ; chez les seconds la face n’est plus allongée en museau, le rhinarium a disparu et la lèvre supérieure est soudée (cf. fig. 1). L’absence de cloison osseuse entre l’orbite et la fosse temporale, l’encéphalisation moins poussée et l’appareil olfactif encore prépondérant associés à un museau allongé sont des caractéristiques primitives des Strepsirrhiniens (Rumpler, 1990b).
Pathologie : le cas des arboviroses
Les primates, dont l’Homme (cf. fig. 1), partagent des similarités physiologiques et génétiques ainsi qu’une même sensibilité vis à vis de nombreux agents pathogènes. C’est pourquoi les primates non humains (particulièrement les simiens) constituent un modèle de laboratoire idéal. Largement utilisés dans le cadre de la Recherche, ces animaux ont, entre autres, permis le développement de nombreux médicaments et vaccins (Wolfe et al., 1998).Cependant l’écologie des agents infectieux au sein des populations de primates sauvages n’a été abordée que très récemment. De la même façon que les primates captifs se sont montrés inestimables pour la Recherche au niveau de l’organisme, les populations sauvages peuvent donner l’opportunité d’étudier les maladies infectieuses à l’échelle des populations et écosystèmes.Les recherches à ce niveau abordent des sujets sensibles comme l’origine des agents pathogènes, les déterminants de leur émergence et les facteurs influençant le maintien de ces agents au sein de populations animales réservoirs.Structure d’accueil et cadre réglementaire Cette étude a été réalisée à Mayotte au sein de la cellule technique Océan Indien de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage avec la participation de la Brigade Nature de Mayotte (cf. fig. 13). Elle s’est
déroulée sur une période de 7 mois (Février à Août 2006).
Elle émanait à la fois de la volonté de la Collectivité Départementale de Mayotte (CDM) et de la Direction de l’Agriculture et de la Forêt de Mayotte (DAF Service Environnement) de mieux connaître les lémuriens de Mayotte en général et plus particulièrement ceux de l’îlot M’bouzi, dans la perspective de son futur classement en Réserve Naturelle.
L’îlot M’bouzi, situé entre les deux principales îles, de Mayotte faisait, au moment de la réalisation de cette étude, l’objet d’une procédure de classement en Réserve Naturelle1, dans le but de préserver son patrimoine naturel reconnu comme exceptionnel et comptant entre autre, près de 15 % de la forêt sèche primaire totale de Mayotte.
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1 Etude Bibliographique
1.1 Le Lémurien de Mayotte
1.1.1 Origine et taxonomie
1.1.1.1 Taxonomie
1.1.1.2 Origine et situation actuelle de la population présente à Mayotte
1.1.2 Biologie
1.1.3 Ecologie
1.1.3.1 Habitat et milieu de vie
1.1.3.2 Domaine vital
1.1.4 Ethologie
1.1.4.1 Organisation sociale
1.1.5 Capture et contention
1.1.6 Menaces
1.1.7 Aspects réglementaires
1.1.8 Pathologie : le cas des arboviroses
1.2 Les maladies émergentes ou réémergentes et la Faune sauvage : le cas des arboviroses
1.2.1 Les maladies émergentes ou réémergentes
1.2.2 Les arboviroses
1.2.3 Le virus West Nile
1.2.4 Le virus du Chikungunya
2 Travail personnel
2.1 Cadre et Objectifs
2.1.1 Cadre
2.1.2 Objectifs de l’étude
2.2 Matériel et Méthodes
2.2.1 Recueil des informations concernant la population de M’bouzi
2.2.2 Recueil des données et collecte des échantillons concernant l’ensemble des lémuriens étudiés
2.2.3 Analyses
2.3 Résultats
2.3.1 Evolution et structure de la population de lémuriens présente sur M’bouzi
2.3.2 Captures et Contention
2.3.3 Examens et mesures biométriques
2.3.4 Bilans biochimiques et sanguins
2.3.5 Recherche génome viral et anticorps
2.4 Discussion
2.4.1 La population de M’bouzi : bilan et risques
2.4.2 Capture, contention et examens
2.4.3 M’bouzi et et perspectives de gestion
2.4.4 Détection de la présence du génôme et recherche d’anticorps pour 2 agents pathogènes
CONCLUSION
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