Les lymphomes malins non hodgkiniens chez l’enfant

Définition

   Les lymphomes non hodgkiniens représentent un groupe hétérogène d’hémopathies malignes caractérisées par une prolifération monoclonale maligne du système lymphoïde (les cellules B ou T) qui tendent à envahir tout l’organisme. Cette hétérogénéité se traduit par des présentations cliniques, anatomopathologiques, immunologiques et cytogénétiques variées et de ce fait, par un pronostic très différent d’une forme à l’autre [6,7]. Les lymphomes constituent des syndromes lympho-prolifératifs au même titre que les leucémies et la maladie de hodgkin. La différence essentielle avec la maladie de Hodgkin est histologique : dans le LMNH il n’y a pas de cellules de Sternberg.

Facteurs infectieux 

  L’incidence des LMNH est augmentée chez les sujets VIH positif, le déficit de l’immunité à médiation cellulaire réduit les capacités d’immunosurveillance des cellules infectées par l’EBV (virus d’Epstein Barr) ce qui favorise l’apparition de lympho-proliférations. L’EBV est retrouvé dans 95% des lymphomes de Burkitt endémique africains et dans 15% des formes non endémiques ; il est présent dans 50 à 70% des lymphomes après transplantation d’organe ou au cours du SIDA. Le HTLV-1 (Human T lymphoma/leukemia virus) est associé à la leucémie/lymphome de l’adulte à cellules T survenant avec prédilection dans le sud-ouest du Japon, aux Caraïbes, en Afrique noire et en Amérique centrale. Un à 5% des sujets séropositifs pour le HLTV-1 développent une leucémie/lymphome de l’adulte à cellules T. Les hépatites chroniques à virus C peuvent se compliquer de cryoglobulinémie et de lymphomes B de faible malignité. Une association avec des lymphomes primitifs du foie a également été suggérée. Le HHV-6 (Human Herpes Virus 6) est un virus lymphotrope. Il a été isolé chez des patients porteurs de lymphoproliférations variées mais la relation de cause à effet reste incertaine. Certains lymphomes de présentation clinique très particulière (atteinte séreuse) ont été associés au HHV-8 (Human Herpes Virus 8), le plus souvent au cours du SIDA. Il s’agit probablement d’une co-infection avec l’EBV et le mécanisme reste inconnu. Le HHV-8, encore appelé KSHV (Kaposi Sarcomaassociated Herpes Virus) est également associé au sarcome de Kaposi. Le lien entre Helicobacter pylori et lymphome gastrique de MALT (mucosa-associated lymphoid tissue) est maintenant établi au même titre qu’avec la maladie ulcéreuse. La bactérie est détectée dans 90% des cas de lymphome gastrique du MALT sur coupes tissulaires. En absence d’envahissement ganglionnaire, l’antibiothérapie associée à oméprazole (inhibiteur de pompe à protons) peut faire régresser le lymphome.

Histologie et immunophénotypage

   Les ganglions lymphatiques sont étudiés par aspiration ou biopsie. Les biopsies chirurgicales ganglionnaires doivent enlever le ganglion dans son intégralité. L’étude cytologique est pratiquée après coloration par la méthode de May Grunwald Giemsa. L’immunophénotypage est un examen essentiel pour le diagnostic précis de la lymphoprolifération. Les leucocytes portent des antigènes de membrane différents selon leur lignée d’origine et leur degré de maturation ; la reconnaissance de ces antigènes par utilisation d’anticorps monoclonaux permet une identification précise des cellules impliquées. L’étude des LNH B se fait grâce aux antigènes de différenciation Pan B (CD19, CD20, CD22) et aux immunoglobulines de surface ou cytoplasmiques. La restriction des chaînes légères, également dénommée « monotypie », est considérée comme un marqueur immunologique de clonalité dans les cellules B. Les LNH T sont identifiés par des antigènes de différenciation Pan T (CD2, CD3,CD7), par des antigènes restreints à certains stades de maturation (CD1) ou de différenciation fonctionnelle (CD4, CD8). Souvent, les cellules T néoplasiques n’expriment pas un ou plusieurs des antigènes pan T. Cette absence sélective d’expression (trou phénotypique) est corrélée à la présence d’un réarrangement clonal du récepteur des cellules T et donc peut servir indirectement, mais de manière fiable de marqueur de clonalité. La surexpression des onco protéines (exemple : bcl-2 dans les lymphomes folliculaires, cycline D1 dans les lymphomes du manteau) peut être mise en évidence en biologie moléculaire ou sur coupes par des anticorps et apporte une aide précieuse au diagnostic.

Les circonstances du diagnostic

  Le mode de révélation des LMNH est ganglionnaire dans 2/3 des cas et extraganglionnaire dans 1/3 des cas. Il est souvent identique à ceux de la maladie de hodgkin : fièvre et adénopathie ou adénopathie isolée ; plus souvent que la maladie de hodgkin : splénomégalie isolée, localisation viscérale. La fréquence des localisations extraganglionnaires primitives ou secondaires est une particularité importante. Chez l’enfant, les localisations anatomiques initiales sont : abdominale (40%), thoracique (25%), O.R.L (15%), ganglions périphériques (10%), autres localisations (10%). Les localisations de la sphère oto-rhino-laryngologie consistent en un lymphome de l’amygdale, volumineuse, parfois ulcérée, indolore ou atteinte du cavum avec otalgie, obstruction nasale, voire paralysie d’un nerf oculomoteur et adénopathie sous mastoïdiennes. Il s’agit généralement de lymphome à grandes cellules. Les localisations digestives, avec par ordre de fréquence décroissante : La localisation gastrique : Le diagnostic est en général histologique postopératoire ou le plus souvent endoscopique. Elle est volontiers localisée. Il existe des formes à petites cellules associées volontiers à Helicobacter pylori et pouvant régresser sous antibiotiques (lymphome dit MALT) et des formes à grandes cellules. L’atteinte du grêle : le plus souvent iléale, assez localisée : elles peuvent entraîner des complications mécaniques (invagination, volvulus) ou se perforer. Des lymphomes diffus du grêle ont été décrits chez des sujets jeunes, surtout en Israël, sans maladie de chaîne lourdes ;  L’atteinte colique ou rectale : Les atteintes digestives peuvent être diffuses avec atteinte hépatique et splénique associée, très évolutives. Les localisations osseuses : habituellement révélées par des douleurs osseuses et parfois associées à une atteinte ganglionnaire, quelquefois isolées et le diagnostic précis peut être difficile notamment au niveau du rachis. Les localisations cutanées : sont beaucoup plus fréquentes que dans la maladie de hodgkin : nodulaires souvent tardives elles ont parfois un aspect caractéristique de papules infiltrantes multiples, rouge violacé. Il existe des formes cutanées primitives. Les lymphomes cutanées épidermotropes sont généralement de type T. Les autres sont plus souvent de type B. Il existe des localisations primitives et isolées de la thyroïde, du cerveau, de la glande (testicule, ovaire), de l’oeil… Les atteintes médullaires sont particulièrement fréquentes, dès le diagnostic initial, dans les lymphomes B de faible malignité (lymphome à petits lymphocytes, lymphomes folliculaires, lymphome lymphoplasmocytoide) et dans les lymphomes de haute malignité (lymphome lymphoblastique ou lymphome de Burkitt). Les atteintes du système nerveux central se rencontrent plus volontiers dans les lymphomes de haute malignité (lymphome lymphoblastique, lymphome de Burkitt). Les localisations abdominales sont essentiellement associées à des lymphomes B.

Les lymphomes abdominaux

  Ils sont le plus souvent révélés par la fatigue, les douleurs abdominales vagues, des nausées, des vomissements ou troubles du transit. Une augmentation de volume de l’abdomen peu attirer l’attention. A l’examen clinique on palpe une ou plusieurs masses abdominales. L’échographie montre une tumeur intra-péritonéale avec l’image d’une anse digestive épaisse (« en cocarde »), souvent associée à des masses mésentériques ou à une infiltration mésentérique diffuse, à une ascite et à d’autres localisations viscérales (foie, ovaires, reins, pancréas, ganglions lomboaortiques). Rarement la tumeur est révélée précocement par une invagination intestinale aiguë non réductible ; en dehors de ce contexte d’urgence la laparotomie doit être évitée. Le diagnostic cytologique et/ou histologique se fait sur le frottis cytologique d’un liquide d’ascite ou pleural ou d’un myélogramme, sur biopsie d’une autre masse tumorale superficielle ou biopsie transpariétale de la  tumeur abdominale à l’aiguille fine. Ces lymphomes sont toujours à cellules B, habituellement de type Burkitt, parfois à grandes cellules B. Ils prennent naissance le plus souvent dans la région iléo-cæcale, soit au niveau des plaques de Peyer, soit au niveau des ganglions mésentériques.

Les lymphomes O.R.L

   Les lymphomes O.R.L prennent généralement naissance au niveau de l’anneau de Waldeyer (cavum, amygdale), plus rarement au niveau des os des maxillaires. Les signes révélateurs sont soit des signes directs en rapport avec ces localisations (épistaxis, obstruction nasale ou pharyngée, tuméfaction), soit indirects, par l’apparition d’un ganglion cervical satellite. L’atteinte des maxillaires peut être supérieure et inférieure, uni ou bilatérale. La tuméfaction s’accompagne d’un aspect caractéristique de déchaussement des dents. Bien qu’il s’agisse plus volontiers de lymphomes de Burkitt, tout type de lymphome peut se voir, nécessitant un diagnostic sur une biopsie initiale de bonne qualité.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. OBJECTIFS
1. Objectif Général
2. Objectifs Spécifiques
III. GENERALITES
1-Définition
2-Epidemiologie
3-Clinique
4-Imagerie
5-Traitements
IV. METHODOLOGIE
1. Cadre d’étude 
2. Type d’étude 
3. Période d’étude 
4. Population d’étude 
a-Critère d’inclusion
b-Critères de non inclusion
5. Echantillonnage
6. Support de données
7. Analyse statistique
V. RESULTATS
VI. DISCUSSION ET COMMENTAIRES
VII. CONCLUSION
VIII. RECOMMANDATIONS
IX. BIBLIOGRAPHIE
X. ANNEXES

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