LES LOIS DE TRANSFERT D’AUTORITE

Les causes de la séparation de hazomanga

                    Un hazomanga d’un seul clan peut diviser en deux. Pourquoi ? L’origine la plus fréquente est un accord préalable établi entre les membres du clan surtout en cas d’une augmentation considérable de nombre des membres du lignage. Géographiquement, on sait que Madagascar connaît une forte croissance démographique. Ainsi « la population s’élève à 16 millions d’habitants. Elle augmente de 2, 9% par an ». C’est-à-dire que le peuple malgache augmente de plus en plus. Ce qui explique que le nombre de la population dans chaque province voire le nombre des membres de chaque clan ne cesse de s’accroître de jour en jour. La raison est que le taux de natalité est plus fort que celui de la mortalité. Ainsi, les malgaches procurent beaucoup d’enfants environ au moins six enfants par famille. Cette augmentation de la population est très remarquable surtout dans la région Sud-ouest. C’est parce que les Mahafaly pratiquent la polygamie. Vu cette situation les membres du lignage ne peuvent plus se concentrer dans un seul lieu. Ils doivent quitter leur pays natal et partir ailleurs pour trouver un autre endroit. Par la suite, ils demandent à leur chef de créer un autre hazomanga car ils ne pourront plus rejoindre leur lieu d’origine. Ces membres migrants doivent avoir leur chef qui sera leur dirigeant. Celui-ci doit offrir un bœuf pour sacrifier devant le hazomanga d’origine. Le chef du hazomanga d’origine prie et demande une autorisation aux ancêtres de diviser le hazomanga. La séparation du hazomanga peut être causée par certains mécontentements ou mésententes dans le groupe. C’est-à-dire qu’il y a des litiges entre les membres du lignage. Le plus souvent, ces litiges peuvent être provoqués par des descendants des mères rivales. C’est encore le problème posé par la polygamie du Sud-ouest. Selon la conception mahafaly le but de la polygamie c’est de procurer des enfants. A savoir, d’augmenter les membres du lignage. Or, il peut arriver que les enfants des rivales ne soient pas toujours de même avis. Les raisons sont la jalousie et les mésententes entre leurs mères ainsi que le partage de biens héritables. De ce fait, les frères rivaux ne peuvent pas se contenter. L’un ne veut pas être dirigé par l’autre. Il va quitter le hazomanga d’origine et va créer un autre avec sa famille et ses lignés. Le différend peut être causé aussi par l’esclavage. Le hazomanga est un objet sacré qui a des règles strictes et qui régissent ses membres. Ainsi, les esclaves ne sont pas accordés à accéder dans certains rites. Par exemple, en cas d’une circoncision ancestrale (« tangongo »), un enfant descendant d’esclave ne doit pas porter le sabre de sacrifice sur la tête. Lors d’un sacrifice, les esclaves ne doivent pas être oints avec ce sabre. On les oint avec un autre sabre. Cette situation peut provoquer des mécontentements entre les membres du groupe et entraîne une division sans consentement de hazomanga. Si tel est le cas, quels sont alors ces hazomanga divisés ?

La création de l’ « Anjomba » ou la maison du sacrificateur

                D’après les lois et coutumes ancestrales, il faut créer d’abord la maison du patriarche avant de faire les rites d’intronisation. L’ « Anjomba » est un terme de respect qui désigne la maison du sacrificateur. Il est constitué par une grande case généralement construite en herbes. C’est la résidence du sacrificateur. Certains clans en particulier les gens du Sud-est l’appellent le « Tranobe », la grande maison. Ce palais du patriarche se trouve la plus à l’Est et la plus au Sud de toutes les maisons du village. Elle est la maison la plus grande parmi celles du quartier. Les membres du groupe ne doivent pas créer une maison plus vaste que celle du patriarche. Ce dernier est le chef du clan, donc il mérite d’avoir une maison plus vaste. Il paraît qu’un individu peut créer une maison plus grande que celle de l’ « anjomba » mais à condition qu’il doit demander une autorisation au chef du clan. La création de la maison du patriarche est une cérémonie indépendante des rites d’intronisation du hazomanga. Elle est ensuite suivie d’une offrande de bœuf fait par son propriétaire. Ce sacrifice constitue une prière, une demande de bénédiction et de grâce de Dieu et des ancêtres pour que le propriétaire soit béni. La construction et la fondation de cette maison doivent être faites en une journée, c’est-à-dire qu’on doit la finir seulement en un jour. Pourquoi doit-on créer d’abord ce palais avant l’intronisation du hazomanga ? Les rôles joués par cette maison peuvent répondre à cette question. C’est une résidence du patriarche qui est le propriétaire du hazomanga. Tout individu doit avoir une maison pour y habiter. De même, les oiseaux ont leurs nids. Donc, un sacrificateur doit avoir une maison surtout avant les rites d’intronisation. En outre, c’est dans l’ « anjomba » où se trouvent tous les ustensiles de hazomanga. Ceux-ci sont sacrés et ne doivent pas être placés ailleurs. A l’Est dans cette maison se trouve le sabre de sacrifice. Les autres ustensiles sacrés se placent en bas de ce sabre sur une étagère spécialisée nommée « vatsa ». De ce fait, la maison du patriarche est une résidence des ancêtres, une résidence sacrée. En tant que telle, des disciplines imposent à cette maison en particulier, la nécessité de mettre un feu la dedans. Ce feu éclairant la lumière du clan ne doit pas éteindre. Le fait de porter des sandales dans l’ « anjomba » est interdit. Il en est de même pour la montée sur le toit. Ainsi, personne ne doit pas s’asseoir ni passer à l’Est de l’ « anjomba ». Enfin, autre raison de création de l’ « anjomba », c’est dans cette case où se trouve la femme du sacrificateur au moment d’un sacrifice. Cette maison est très nécessaire car là dedans lors d’un sacrifice, cette femme doit rester et ne doit pas bouger jusqu’à l’achèvement du sacrifice.

Le lieu et le jour du rite

                 Les ancêtres ont une forte croyance que l’environnement humain peut s’attacher aux circonstances et aux activités humaines. Ainsi pour eux les points cardinaux ont leur signification distincte. Le Nord c’est le lieu de la force, la jeunesse et la richesse. Le Sud, par contre est le lieu de la faiblesse, la pauvreté et la souffrance. L’Est est le lieu de la source de la vie dans ce sens que c’est là où se lève le soleil, la lumière, la puissance. Donc l’Est est considéré comme un lieu sacré, le lieu des ancêtres. Tandis que l’Ouest c’est le lieu profane, le lieu de la mort dans la mesure où le soleil se couche là. Toutes les activités faites par les ancêtres devraient être parallèles à cette signification des quatre points cardinaux. N’oublions pas de rappeler que le hazomanga est un objet sacré, une chose des ancêtres donc il doit être planté à l’Est du village. C’est-à-dire à l’Est de la maison du patriarche, En effet, les rites d’intronisation du hazomanga doivent être fait au village et ne doivent pas se faire ailleurs. C’est dans le quartier où habite le sacrificateur qu’a lieu la cérémonie. Cela veut dire que les rites d’intronisation doivent être exécutés auprès de l’ « Anjomba ». Pourquoi ces rites doivent il être exécutés dans le village ? On doit les accomplir au village puisque le hazomanga a une finalité sociale. Autrement dit, il est fait pour le bien du clan. Il constitue une garantie sociale en résolvant tous les problèmes subsistant dans la vie du groupe. Ce groupe sera le bénéficière, donc on doit accomplir les rites dans leur village. Ainsi, c’est dans ce village qu’on plantera le poteau sacré. En outre le hazomanga ne doit pas être éloigné de la maison du patriarche, car celle-ci est la résidence du détenteur du hazomanga ainsi que les ustensiles sacrés qui serviront au rite. Enfin, on doit accomplir ce rite dans le village parce que c’est là qu’on va planter le poteau sacré pour garantir son caractère sacré afin que personne ne puisse pas le souiller. En ce qui concerne le jour de rite, les ancêtres par leur forte croyance ne peuvent pas accomplir tels ou tels actes sans avoir organiser un calendrier de jour. Ils ont poussé à la croyance aux destins : destin de naissance, destin attaché à chaque période du temps, destin lié à chacune des circonstances existantes. En effet avant de faire les rites d’intronisation, on doit procéder au « orik’andro » (littéralement, le fait de suivre ou de choisir le jour) ou à la datation. La datation est le fait de choisir un meilleur jour pour accomplir les rites afin de prévoir les dangers ou les mauvaises chances qui pourront survenir au jour de la cérémonie. Elle est très importante chez les Mahafaly. Tous leurs actes doivent être ordonnés d’avance selon la datation. A titre d’exemple, lorsqu’il y a un mariage, on choisit un bon jour pour faire ce mariage afin que les futurs époux aient une bonne chance dans leur relation conjugale. Il en est de même en cas de funérailles ou de circoncision, on procède à la datation pour éviter toutes malédictions. Cette tâche est confiée à quelqu’un d’expert appelé le « mpisikily » ou le divinateur ou le « mpahay andro » (l’expert en jour) ou l’astrologue. On peut l’appeler aussi le féticheur ou le talisman ou encore le guérisseur. Le « mpisikily » c’est celui qui fait le « sikily ». Ce dernier, selon P. BENOLO. François vient du mot shikl, une figure de géomancie26. Les « sikily » sont des graines environ au nombre de 300 à 400 qu’utilise le devin ou le dIvinateur, graines qui peuvent figurer la réalité et l’avenir. Donc, le divinateur, c’est celui qui a la connaissance spécifique de deviner la réalité et l’avenir. Seul l’astrologue peut choisir le bon jour. Après une réunion de grande famille, on décide d’introniser le hazomanga. Les membres du clan consultent alors le divinateur. Celui-ci choisit le jour préférable propice à la réalisation de la cérémonie. L’objectif est d’esquiver tous les risques qui pourront se produire notamment l’accident, la maladie, les litiges et même la mort. C’est-à-dire, cela est fait pour que la cérémonie soit réalisée sans aucun risque. En plus c’est pour protéger le sacrificateur afin qu’il ait une longue vie et jouisse d’un long pouvoir. En général, pour les Mahafaly, presque tous les jours de la semaine sont favorables pour les rites d’intronisation du hazomanga sauf le jeudi. Selon la croyance, les ancêtres ne veulent pas faire tel ou tel acte le jeudi car c’est un mauvais jour. On ne construit pas une maison ce jour puisque les couples propriétaires de cette maison pourraient être se séparer dans ce sens que leur maison a été fondée à un mauvais jour. Il en est de même qu’autrefois, à l’époque de la royauté, si une mère dans la famille royale accouche le jeudi, on devra rejeter l’enfant ou bien on doit le donner à quelqu’un. Lars VIG27 dans son livre intitulé CROYANCES ET MŒURS DES MALGACHES, affirme que le jeudi est « le jour noir, le jour des esclaves, le jour pénible de servitude ». Ce qui fait le défaut de ce jour. Pour le sous-groupe Tokovey, les jours préférables à l’intronisation du hazomanga sont le vendredi et le dimanche. Selon eux, ce sont les « androndraza » ou les jours des ancêtres. En fin de compte, tout cela nous montre que l’intronisation du hazomanga, un rite non négligeable a lieu au village du sacrificateur et ne doit pas effectuer ailleurs. Son exécution nécessite une datation préalable accomplie par l’astrologue pour choisir un meilleur jour propice à la cérémonie. Maintenant, nous allons voir comment se déroulent ces rites ?

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : L’INTRONISATION DE HAZOMANGA 
I.1 LA CONCEPTION DE HAZOMANGA
I.1.1 La notion de hazomanga
I.1.1.1 Définitions et l’extension de hazomanga
I.1.1.2 Les critères d’élection du sacrificateur et ses pouvoirs
I.1.2 Les différentes sortes de hazomanga
I.1.2.1 Les causes de la séparation de hazomanga
I.1.2.2 Le hazomanga long et le hazomanga court
I.2 LES RITES D’INTRONISATION DU HAZOMANGA
I.2.1 Les conditions des rites d’intronisation du hazomanga
I.2.1.1 La création de l’» Anjomba » ou la maison du sacrificateur
I.2.1.2 La nécessité de la présence de la femme du sacrificateur
I.2.2 Le lieu et le jour du rite
I.2.3 L’exécution des rites d’intronisation du hazomanga
DEUXIÈME PARTIE : LES LOIS DE TRANSMISSION D’AUTORITÉ
II.1 LES CAS DE TRANSFERT D’AUTORITÉ
II.1.1 La mort du sacrificateur
II.1.1.1 Les obligations du nouveau sacrificateur
II.1.1.2 Le statut du nouveau sacrificateur
II.1.2 Le transfert d’autorité lors de la séparation du hazomanga
II.1.3.1 Le transfert d’autorité lors d’une séparation du hazomanga avec le consentement du sacrificateur
II.1.3.2 Le transfert d’autorité en cas d’une séparation du hazomanga dépourvue d’un consentement du sacrificateur
II.2 L’ÉVOLUTION DU HAZOMANGA
II.2.1 La simplification au rituel
II.2.1.1 La diminution des dépenses
II.2.1.2 L’abandon des rites d’intronisation de hazomanga
II.2.2 Le hazomanga en voie de disparition
II.2.2.1 Les causes de la disparition du hazomanga
II.2.2.2 Les conséquences de la disparition de l’institution hazomanga
CONCLUSION
BIBLOGRAPHIE

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