Les limites de la Micro finance

Politique nationale pour la lutte contre la pauvreté

                 Depuis les années 90, des politiques nationales visant à réduire la pauvreté se sont succédées. On distingue entre autres le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). En effet, malgrè les potentialités accablantes de Madagascar, notre pays se classe toujours parmi les plus pauvres. Pour lutter efficacement contre la pauvreté, le Gouvernement s’est prononcé en faveur d’un système d’économie de marché capitalisé par la mise en place d’un environnement socio-économique favorable au développement du secteur privé. Il vise une croissance économique forte et soutenue, préalable indispensable à toute création et distribution de richesses.
•Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) : Pour montrer la bonne volonté du Gouvernement pour la lutte contre la pauvreté, le DSRP a été mis en œuvre. Le DSRP contient 3 principaux axes :
-Restaurer un Etat de droit et une société bien gouvernée
-Susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale très élargie
-Susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de protection sociale élargis
Chaque axe comporte des objectifs bien définis, mais ici nous nous intéressons au second axe. Les qautres objectifs de cet axe sont :
– atteindre un taux de croissance économique de 8à10%.
Sont jugés porteurs les secteurs suivants : tourisme, mines, agriculture, élevage, pêche, environnement.
– améliorer le taux d’investissement pour atteindre 20%.
Cet objectif conssiste à augmenter l’épargne nationale et si les conditions le permettent, recourir à l’épargne intérnationale.
– dynamiser le secteur privé afin qu’il participe à hauteur de 12à 14% au taux d’investissement.
La promotion des investissements privés, nationaux et étrangers est désormais une nécessité pour le demarage de l’économie. Toutefois, elle doit s’accompagner d’une promotion de la technologie.
– ouvrir l’économie Malgache à une grande concurrence en vue de réduire les coûts et d’améliorer la qualité des produits locaux.
Les programmes d’action permettant d’atteindre ces objectifs se focalisent sur :
-l’appui pour la relance du mouvement corporatif à travers l’émergence, la consolidation et l’autonomisation des organisations à la base.
– la promotion des coopératives de la micro entreprises et de l’artisanat par l’organisation du secteur.
Ces coopératives créeront une synergie des actions, un renforcement des capacités pour améliorer les performances des petites entreprises et enfin un développement des systèmes de financement adaptés pour renforcer la compétitivité des MPME.
•Politique du Gouvernement en vers le secteur financier et celui de la Micro finance
Ainsi par le souci d’établir un système de financement adéquat pour les MPME, le Gouvernement a entamé des reformes au niveau du secteur financier. La libéralisation du secteur a permis l’obtention des taux d’intérêt et de taux de change par le biais du marché (loi de l’offre et de la demande). Tous contrôles de crédits sont dorénavant proscrits. Une nouvelle legislation bancaire a conduit à l’arrivée de nouveaux opérateurs privés (nationaux et étrangers). Deux banques auparavant propriétés de l’Etat sont privatisées. Il existe maintenant une commission de surveillance bancaire et financière (CSBF), chargée de surveiller le secteur financier, de donner des directives quant aux normes prudentielles, et d’agréer les Institutions Financières Mutualistes. Le Gouvernement avec l’appui des Bailleurs de Fonds, a vu en la Micro finance une opportunité pour les marginaux du système financier ordinaire d’accéder à des services financiers. En 19996, il promulguait une loi régissant les Institutions Mutuelles d’Epargne et de Crédit. Par le biais du projet Micro finance en 1999, qui a remplacé le projet d’Assistance Technique au Financement Rural (PATR)4 , le Gouvernement s’est engagé dans une Déclaration de politique de développement de la Micro finance, à maintenir un environnement macroéconomique stable, et à créer un cadre légal, réglementaire et institutionnel favorable au développement du secteur. Cette déclaration renferme :
– La libre fixation des taux d’intérêts (absence de plafonnement)
– La formation
– La réglementation
– L’assistance technique
– Le refinancement et la coordination nationale
L’objectif final de cette politique est d’étendre les services de Micro finance à l’ensemble du territoire .Un atelier sur la Stratégie nationale de la Micro finance qui s’est déroulé du 5 au 7 Avril 2004(Ministère du plan Anosy), a eu lieu pour confirmer cette volonté du Gouvernement .

Produits et services offerts

               Une Institutions de Micro finance étant une entreprise financière rationnelle, se doit couvrir ses dépenses et dégager des marges pour être viable et pérenne. Par ailleurs, les clients comptent sur ses produits et services pour pouvoir continuer leurs activités économiques. Les produits et services sont différents d’une institution à une autre.
•Les dépôts : En général, on distingue 2 sortes de dépôts :
– les  dépôts à vue (DAV) : les clients peuvent les reprendre à tout moment, ils ne sont pas rémunérés
– les dépôts à terme (DAT) : ils sont rémunérés à hauteur de 3 à 6% /an
Les CECAM et les AECA offrent aussi des « plans d’épargne » (PE)
•Les crédits
-Le taux d’intérêt du secteur est encore élevé par rapport à celui des banques (2à3%/mois)
-Le montant des crédits accordés est très variable.
Dans le milieu urbain, les crédits moyens alloués (ADEFI- SIPEM)
o Aux ménages pauvres sont de 50.000 à 400.000FMG
o Aux MPME sont de 4.6à 16 Millions
Dans le milieu rural, les crédits moyens offerts par le TIAVO et AECA sont de 400.000FMG et de 2.000.000Millions par les CECAM et l’OTIV.
-La durée de crédit ne dépasse en général les 12 mois. Cependant l’ADEFI et la CECAM offrent des crédits dont la durée respective atteint 36 mois et 72 mois.

Les facteurs internes au secteur

•Le souci de rentabilité plutôt que la pérennité.
Les IMF, fonctionnant comme des entreprises, toujours à la quête de profit plus élevé, évitent par tous les moyens la prise excessive de risques de non remboursement des crédits. Elles sont forcées d’investir dans des projets ayant un cycle d’exploitation à courte durée (par peur de non rentabilité des projets) ou des projets de faible envergure. Force est de constater que les revenus induits de ces projets ne suffisent qu’à subvenir aux besoins essentiels (logement, alimentation, santé, …) C’est ainsi que la recherche à tout prix d’une rentabilité peut exclure quelques uns du dernier recours financier des plus démunis (les micros crédits). Tout cela aura des répercussions sur la perennité des IMF.
•Un taux d’intérêt encore élevé : 2 à 3% / mois
Le taux d’intérêt affiché par ces IMF est loin d’être abordable et incitatif. Ce qui équivaut à 24à 36% / an, soit 2 à 3 fois supérieur au taux bancaire. Ce taux diminue le nombre de clients, pourtant toujours croissant. Seuls, ceux qui « ont des affaires qui marchent » peuvent y accéder. Cependant l’on sait bien que les gens qui ont de bons projets (à moyen ou à long terme) sont peu chanceux d’obtenir des prêts. Il faut aussi souligner que ce taux élevé, constituera plus tard pour les MPME des charges assez considérables.
•Un problème de mobilisation de l’épargne
La faiblesse de revenu des Malgaches (surtout les paysans) ne leur permet pas de concevoir la notion d’épargne. Le peu d’argent qu’ils gagnent, ils préfèrent le garder chez eux pour prévenir les mauvais jours (bas de laine). L’analphabétisme qui sévit notamment dans le milieu rural, nuit leur confiance aux étrangers (ici les IMF) par peur d’être berné par ces derniers. Puis la majorité des Malgaches perpétuent les us et coutumes. Ils considèrent comme leurs ancêtres que seuls le nombre de tête de zébu (bétail), la surface de terres cultivables (rizière), les bijoux composent la richesse. Tout ceci additionné au manque d’information, ne fait qu’amplifier la réticence des paysans envers les IMF.
•La culture de paiement
Beaucoup de Malgaches n’ont pas encore la culture de paiement. Ils pensent que le crédit est un droit de tout citoyen et qu’il n’est pas par conséquent, nécessaire de le rembourser. Diverses pratiques, politiques et sociales, ont introduit chez eux ce sentiment, devenu généralisé pour toute la population rurale. Autrefois les paysans sont accoutumés à recevoir un crédit de la part de la banque publique (BTM), aujourd’hui clos. Le crédit en question est à faible taux d’intérêt, et est accompagné par une facilitation d’achat de fertilisants. De plus les produits étaient rachetés à un prix supérieur à ceux prévalant sur le marché. Les paysans habitués à ces genres de subvention, ne se soucient plus de rembourser leurs prêts.
•L’exigence des garanties
L’accès à des crédits exige des gages (garanties ou hypothèques) pour assurer au cas échéant d’insolvabilité, le remboursement. L’obligation de fournir de garanties limite l’accès de la population aux IMF. En effet pour la plupart leurs terres, s’ils en ont ne sont pas à leurs noms. Le droit foncier à Madagascar reste ambigu. Le régime traditionnel (héritage de grand père au père, de père au fils sans papiers légaux) prévale dans beaucoup de régions rurales. Si toutefois il existe des gens qui veulent entamer des procédures administratives, elles sont longues et coûteuses. En moyenne, elles coûtent -jusqu’à l’acquisition de l’immatriculation des terres (ou titre foncier) – 350.000 FMG, soit l’équivalent d’un quart de revenu annuel des paysans.

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Table des matières

Chapitre 1 : Cadre Général
Section 1 : Contexte socio-économique
1.Situation socio-économique de Madagascar
-Généralité
-Evolution macro-économique
-Etat de pauvreté
2.Politique Nationale pour le redressement de l’économie
-DSRP
-Politique de Gouvernement envers le secteur financier et celui de la Micro finance
Section 2 : Situation du secteur financier et de la Micro finance à Madagascar
1.Problème de financement : un des problèmes majeurs du secteur privé
-Monde urbain
-Monde rural
2.Problématique de développement du secteur financier et de la Micro finance
-Secteur financier
-Micro finance
Section 3. Contribution de la Micro finance dans la réduction de la pauvreté
Chapitre 2 : La Micro finance à Madagascar
Section 1. L’environnement et les interventions dans le secteur de la Micro finance
1.Cadre juridique et institutionnel
a.Cadre juridique et réglementaire
b.Ministère de tutelle
2.Les interventions dans le domaine de la Micro finance
Section 2. Vue d’ensemble du secteur
1.Acteurs dans le secteur
a. Institutions Financières Mutualistes
b. Institutions Financières non Mutualistes
2.Bénéficiaires et cibles
3.Produits et services offerts
PARTIE II : Faible pénétration mais grande potentialité
Chapitre 1 : Les performances des IMF
Section 1.Observations statistiques du secteur 
Section 2. Présence d’une demande potentielle
Chapitre 2 : Les facteurs du faible taux de pénétration
Section 1. Les facteurs externes au secteur
– L’insuffisance des infrastructures et le désenclavement territorial
– L’aversion de risques des investisseurs
– Des lois ambiguës et partiellement appliquées
– Le financement des IMF
Section 2. Les facteurs internes au secteur
– Le souci de la rentabilité plutôt que la pérennité
– Un taux d’intérêt encore élevé
– Un problème de mobilisation de l’épargne
– Culture de paiement
– L’exigence des garanties
Chapitre 3 : Mesures à prendre pour l’amélioration du secteur
CONCLUSION
ANNEXES
I. Indicateurs socio-économiques de Madagascar
II. Raisons pour la non sollicitation des prêts bancaires
III. Origine de la Micro finance
IV. Lois relatives aux activités des IMF
V. Statistiques sur les activités des IFM
VI. Estimation de la demande potentielle 2005-2010
LISTE DES ABREVIATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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