Les jeunes et la recherche d’information en ligne

Les jeunes et la recherche d’information en ligne

Internet : le média favoris des jeunes

Les adolescents, nés avec Internet, estiment, pour la plupart, que ce média apparaît comme le plus utile quelque soit la pratique qu’ils en font. C’est d’ailleurs souvent l’unique ressource vers laquelle ils vont pour rechercher des informations. Il est vrai qu’Internet est une source informationnelle précieuse car elle permet un accès rapide aux informations sans avoir à fournir d’efforts particuliers. Le Web offre en effet beaucoup plus de possibilités que les canaux traditionnels de l’information. Ainsi, Internet est prisé par les jeunes générations car il permet un accès à l’information qui satisfait aux exigences de l’immédiateté et de la gratuité selon Beguin-Verbrugge (2006). Agosto (2002) ajoute l’interactivité, la facilité apparente d’utilisation et la variété d’informations présentes pour expliquer le succès de ce support informationnel auprès des jeunes générations. Cependant, contrairement aux médias traditionnels, sur le Web il y a une convergence des genres d’informations, un mélange des différents types de contenus : publicitaires, commerciaux, personnels et informationnels. Les usagers sont alors confrontés à une large gamme d’objets hétérogènes.
De plus le Web est un contexte vaste en constante évolution ce qui pose le problème de son volume et de sa croissance non contrôlée. Or le référencement et les systèmes organisationnels présents dans les lieux informationnels traditionnels, tels que les bibliothèques, n’existent pas sur le Web comme le souligne Burbules (2001).
D’autre part, le fonctionnement ouvert du numérique a profondément modifié les modes de production des contenus culturels mais aussi le système de « labellisation » comme le rappelle Octobre (2009). Avec le Web, toute la chaîne de production et de validation de l’information est redéfinie ; de l’auteur à l’œuvre, en passant par les médiateurs des œuvres. L’édition numérique est en effet facilité car elle ne nécessite pas de passer par des instances de validation ni d’avoir des compétences techniques très développées. Ainsi chaque internaute est un auteur potentiel, ce qui conduit au développement des sources amateurs sur le Web et, de ce fait, à une profusion de l’information disponible comme l’expliquent Naumann & Rolker (2000). Avec le processus éditorial traditionnel, les moyens par lequel l’information arrive à impression est connu, or avec le Web, n’importe qui peut être éditeur d’informations, personne n’a à examiner ni à approuver le contenu informationnel avant qu’il ne soit mis à disposition de tous selon Robins & Holmes (2008).
En outre, la facilité de publication entraine une potentielle distribution d’informations inexactes, ce qui peut avoir des impacts plus ou moins graves. Dans le monde de l’impression traditionnel la qualité est déduite de critiques ou de la réputation de la maison d’édition, les gens peuvent alors juger la qualité et l’autorité de la publication papier avec peu de difficultés, parce qu’ils ont accumulé des connaissances et des expériences avec les ressources traditionnelles. Sur le Web, d’après Rieh (2002), cette tâche est plus compliquée car il n’existe aucun mécanisme de contrôle de la qualité, aucune autorité centrale ne vérifie la production et la diffusion de l’information.
Enfin la facilité de manipulation des données, telle que la duplication et la diffusion, caractéristique essentielle des systèmes d’information numériques, entraine une vulnérabilité des contenus face aux modifications selon Danielson (2006).
Dès lors, plusieurs caractéristiques d’Internet, comme son manque de contrôle, la facilité de publication ou d’altération des contenus, font que l’évaluation de la crédibilité doit être une préoccupation importante pour les internautes. En effet même si certains sites Web ont des informations officielles telles que les journaux en ligne ou les sites institutionnels, la majorité des sources en ligne sont à vérifier. Cependant, la recherche sur le Web présente de nombreux avantages auxquels les élèves ne sont pas prêts à renoncer : rapidité et facilité d’accès, présentation attractive des contenus et multiplicité des sources, d’après la conclusion de l’étude de l’OPTEM en 2007 . Ainsi face à la complexité du Web et aux changements qu’il a entrainé, nous pouvons nous demander si les jeunes possèdent les compétences nécessaires pour une utilisation raisonnée des informations en ligne.

« Digital natives » ou « Digital naïves » ?

Les habiletés techniques dont font preuve la plupart des jeunes « digital natives » selon l’expression de Prensky , n’est pas synonyme d’autonomie intellectuelle face à l’information. Il leur manque bien souvent des habiletés informationnelles. Lafargue emploie d’ailleurs le terme de « digital naïves » pour désigner cette génération grande consommatrice des technologies de l’information et de la communication.
Au travers des nombreuses études sur les pratiques numériques des jeunes, telles que celle de Flangin et Metzger (2010), il apparaît que ces derniers s’estiment être des utilisateurs « hautement qualifiés » puisque habitués à se servir des nouvelles technologies.
Il est vrai qu’ils possèdent des habiletés technologiques et savent manier l’outil informatique qui leur est familier puisqu’ils ont grandi avec. Leurs connaissances de l’utilisation de l’ordinateur et d’Internet sont généralement intuitives. Ils n’ont jamais réellement appris à se servir d’Internet, la relative aisance dans l’utilisation des médias électroniques dont ils font preuve a été acquise par tâtonnement, par apprentissage vicariant informel, en observant les membres de leur cercle familial et amical, d’après l’enquête Mediappro de 2006. En effet, le maniement des outils et langages techniques est largement acquis hors de l’école puisque avant même de suivre une formation scolaire sur l’usage des TIC , les jeunes utilisent déjà Internet chez eux. Cependant, la simple utilisation, même fréquente des outils numériques et d’Internet ne suffit pas à la construction d’une réelle compréhension du fonctionnement de ceux-ci. De plus, leur technicité est souvent limitée car ils font un usage très restreint du Web. En effet il n’utilise qu’une infime partie des possibilités qu’offre Internet, par exemple ils ne se servent bien souvent que des moteurs de recherche.
D’autre part, au-delà de leurs habiletés techniques restreintes, les diverses études montrent que la jeune génération fait preuve de très peu d’habiletés informationnelles. En effet, d’après l’étude de Kredens & Fontar (2010), les activités des jeunes sur Internet, qui se diversifient avec l’âge, relèvent essentiellement du ludique et du divertissement et très peu de la recherche informationnelle. L’utilisation du Web pour la recherche scolaire n’arrivequ’en 6 ème position après le visionnage de vidéo, l’écoute de musique, les jeux en ligne, la recherche personnelle et la communication virtuelle. Les jeunes ne sont donc pas habitués à faire des recherches informationnelles scolaires en ligne. Lankes (2007) a d’ailleurs constaté que, pour les jeunes, la recherche informationnelle consiste à trouver une réponse à la question de recherche sans chercher à développer une compréhension progressive du thème de recherche.
Enfin selon Fluckiger (2008) les adolescents ne prennent pas de recul sur le tri et la validation de l’information, ils en font une utilisation non raisonnée. L’auteur constate aussi que les jeunes associent souvent le moteur de recherche Google, qu’ils utilisent quel que soit le besoin (divertissement ou recherche informationnelle) à Internet. Pour eux il s’agit d’une seule et même chose, ce qui tend à montrer leur manque de connaissances dans le fonctionnement et l’organisation du Web.
Ainsi les adolescents apparaissent de plus en plus autonomes dans leurs recherches avec le Web car ils peuvent accéder à l’information hors des murs de l’école ou de tout autre lieu culturel et informationnel. Cependant cette désinstitutionalisation et ce désencadrement de l’information les exposent plus aux contenus erronés et, sans moyens pour appréhender les informations en ligne, ils risquent d’être vulnérables face aux contenus du Web. En effet, bien que les élèves s’appuient fortement sur Internet pour une large variété de fins, nous pouvons douter des leurs habiletés techniques et informationnelles, acquises le plus souvent en observant des utilisateurs non avertis. En effet un constat récurrent dans les diverses études sur les pratiques numériques est qu’ils manquent d’un certain recul face à Internet, notamment du fait qu’ils sont nés avec et en font une utilisation bien souvent quotidienne. L’enquête de Flanagin et Metzger (2010), selon laquelle les jeunes jugent plus crédibles les informations du Web que les adultes parmi les différents médias existants, rend compte de cette absence de prise de recul. Il apparaît donc nécessaire que les adolescents, qui forment un groupe particulièrement avide de l’Internet, soient sensibilisés, dans le cadre scolaire, aux enjeux autour de ce média et acquièrent des compétences informationnelles tout au long de leur scolarité, pour en faire un usage raisonné.

L’évaluation de la crédibilité sur Internet

Avec Internet, l’évaluation de la crédibilité à eu un regain d’intérêt du fait de ses caractéristiques différentes des canaux informationnels traditionnels. Avant l’avènement du Web, l’évaluation de la qualité de l’information été réalisée en amont par des instances de validation reconnues (éditeurs, journalistes,…) et par les professionnels de la documentation (bibliothécaires,…). Les usagers n’accédaient alors qu’à des informations déjà filtrées comme le rappellent Rieh et Danielson (2007). Or le problème de l’évaluation de l’information devient de plus en plus important avec le Web et son nombre croissant de documents provenant de l’auto- édition. Les internautes sont confrontés à des informations qui n’ont pas été vérifiées, ils doivent alors eux-mêmes les filtrer. Les individus disent effectivement plus vérifier l’information sur Internet car ils ont conscience qu’il diffère des médias classiques. Or, les nombreuses variables présentent sur le Web viennent complexifier l’évaluation de la crédibilité.
Danielson (2006) énonce à ce propos 4 caractéristiques générales qui viennent compliquer les stratégies des utilisateurs du web dans leur évaluation de la crédibilité :
 l’absence de filtrage ;
 la forme du support ;
 l’ambiguïté des sources ;
 la nouveauté du Web et l’absence de normes d’évaluation.
La crédibilité des informations sur Internet doit donc être examinée différemment que sur les médias traditionnels car les méthodes classiques d’évaluation de la crédibilité ne conviennent pas au Web en raison de sa structure complexe et de ses caractéristiques telles que l’hypertextualité et l’absence de référencement selon Burbules (2001). En effet, les critères traditionnels d’évaluation de la qualité semblent applicables au contexte des documents numériques mais ceux-ci présentent des complexités par rapport aux documents imprimés qui rendent difficile l’analyse des informations en ligne d’après Fritch &
Cromwell (2001). Puisque l’autorité n’est pas nécessairement identifiée sur le Web, le sujet doit utiliser de nombreux critères d’évaluation afin de rendre son jugement.
La notion de crédibilité traditionnelle s’est donc décomposée en de nombreux critères avec Internet. Rieh et Belkin (cités par Burkell et Wathen) ont mis en avant sept caractéristiques de l’information qui viennent affecter le jugement de crédibilité sur le Web :
 la source
 le contenu
 le format
 la présentation
 la mise à jour
 la précision
 la vitesse de chargement
D’après Robins et Holmes (2008), l’analyse d’un site Web mobilise donc l’individu à 3 niveaux :
 « viscéral » (qui est inconscient et instinctif): esthétique de l’interface ;
 comportemental : interactivité, navigation sur le site ;
 de réflexion : évaluation du contenu
Des critères cognitifs et affectifs entrent ainsi en jeu dans l’évaluation de la crédibilité.
Les individus font donc à la fois une analyse structurelle et une analyse du contenu de l’information comme l’expliquent Naumann & Rolker (2000)

Analyse structurelle/de surface

Sur Internet, les indices de fond demandant plus d’efforts cognitifs et de temps, les individus ont tendance à évaluer en fonction de la surface, du graphisme.
La première impression d’un site est déterminante selon Robin et Holmes (2008). Elle fait que l’utilisateur reste ou non sur la page Web. Avant toute lecture, où d’autres processus cognitifs ont lieu, des jugements préconscients s’opèrent, fondés sur des éléments de conceptions visuelles. Le contenu avec la meilleure interface est souvent jugé le plus crédible. Wathen et Burkell (2002) font le même constat : en entrant dans un site Web, l’utilisateur effectue des jugements immédiats sur les caractéristiques de surface du site.
Ainsi pour Robin et Holmes, ce sont d’abord des critères qu’ils appellent « viscéraux » qui entrent en jeu dans l’évaluation de la crédibilité. Ils sont liés à des réactions subjectives face à des stimuli présents lorsque l’utilisateur consulte un site web (couleurs, disposition,…). Ces critères sont principalement influencés par le visuel et non la cognition. L’attrait visuel est donc le premier déterminant d’une réaction positive à un site Web ; l’apparence et le design, la vitesse de chargement, l’organisation du site sont autant d’aspects que l’individu va évaluer. Si cette évaluation est positive, l’individu passera à d’autres niveaux d’évaluation. Sinon il sera susceptible de quitter le site avant même d’avoir analysé le contenu informationnel. Ce sont Hovland et Weiss (1951) qui ont été les premiers à produire des preuves empiriques montrant que la perception de crédibilité d’un message est fortement influencée par sa source. Un même contenu, présenté par 2 sources différentes, l’une digne de confiance, l’autre douteuse sera perçu différemment au profit de celui émanant de la source digne de confiance. Cependant pour Liu (2004), même s’il existe une interaction entre esthétique et jugement de crédibilité, celle-ci reste minime.
D’autre part, les genres de sources influence aussi la perception de la crédibilité des informations présentées. Les sites commerciaux ou présentant beaucoup de publicité, sont souvent perçus comme non crédibles selon Liu (2004). D’après lui, l’origine des documents a aussi un impact sur la perception de la crédibilité ; un document en ligne issu d’une source imprimée, tel qu’un article de journal, augmente la crédibilité du fait de l’expérience qu’a l’individu avec l’imprimé et du filtrage effectué en amont par des professionnels de l’information.
De plus, avant même de procéder à une analyse du contenu, les individus regardent souvent si la source émane d’un organisme reconnu selon Sundar (2008). Ils s’appuient plus sur l’autorité institutionnelle (l’organisme) que sur l’autorité individuelle (l’auteur).
En effet, le nom de l’auteur est bien souvent inconnu pour les usagers et vérifier son statut demande plus de temps contrairement à l’autorité institutionnelle, rapide à déterminer, notamment à partir de l’adresse Web et des informations présentent sur l’interface.
Cependant, la perception de l’autorité et de la fiabilité d’une source peut provoquer un effet de halo comme l’explique Lankes (2007). Une personne ou une institution peut être considérée comme fiable et avoir une autorité dans un domaine et ainsi être présumée fiable dans d’autres domaines sans avoir pourtant les qualifications nécessaires à ces domaines.
Fogg et al. (2002), d’après leur enquête auprès de 2500 personnes, ont mis en avant 18 critères de crédibilité mentionnés. Parmi les trois plus cités, deux relèvent d’une analyse structurelle/de surface puisqu’il s’agit du graphisme et de la structuration de l’information.
Le contenu de l’information est le 3ème critère de crédibilité le plus cité.

Les jeunes et l’évaluation de la crédibilité sur Internet

Les jeunes s’appuient fortement sur le Web pour une large variété de fins pourtant 75,8% pensent que les informations trouvées sur Internet ne sont pas forcément fiables d’après l’enquête de Kredens et Fontar (2011). Ainsi la majorité semble avoir conscience du caractère potentiellement erroné des informations récoltées sur le Web. Pourtant d’après l’étude de Flanagin et Metzger (2010), les adolescents classent ce média comme la source la plus crédible pour les recherches scolaires, viennent ensuite les livres puis les interlocuteurs, contrairement aux adultes qui ont plus confiance dans les canaux informationnels traditionnels. En effet, Lubans (cité par Flanagin et Metzger) a constaté que même si une majorité d’élèves pense qu’Internet leur permet de trouver un grand nombre de sources, une minorité pense qu’il améliore la qualité globale de leur travail.
Ainsi ce résultat suggère que les étudiants apprécient la capacité de l’Internet pour leur fournir des ressources d’information, mais la qualité de ces ressources n’est pas nécessairement importante pour eux selon Sundar (2008). D’après l’enquête de 2003 du CLEMI, ils n’interrogent pas spontanément la crédibilité de l’information. Ils vérifient moins l’information qu’ils trouvent en ligne que les adultes car pour eux la question ne se pose pas plus pour Internet que pour les autres médias, sauf pour les pages personnelles, lieu d’expression et d’opinions individuelles dont ils reconnaissent la nature subjective.
Cependant ils disent porter plus d’importance à la crédibilité lorsque leur recherche porte sur le scolaire plutôt que pour des renseignements personnels ou du divertissement. Ces préoccupations différenciées pour la crédibilité dépendent du but de la recherche selon Rieh et Hilligoss (2007).
Il y a donc une disparité entre la croyance des jeunes en la crédibilité d’Internet et leur fréquence de vérification de l’information qui est faible. Leur attitude critique face aux informations en ligne se forge avec l’âge comme le montre l’enquête de Flanagin et Metzger (2010), selon laquelle les adolescents les plus âgés accordent une plus grande diversité de critères d’évaluation et plus de rigueur pour juger la crédibilité. Ce constat peut s’expliquer par le développement cognitif ainsi que par l’augmentation des expériences avec Internet et la formation à l’évaluation de l’information en ligne durant la scolarité.

Méthode fondée sur le groupe

Les élèves ont parfois recours à des évaluations de crédibilité d’autres personnes pour pouvoir faire leur propre jugement, ils utilisent d’ailleurs des sites conseillés par leurs professeurs d’après Rieh et Hilligoss (2007).
Par ailleurs, ils sollicitent parfois leur entourage pour vérifier la fiabilité de l’information selon Shenton et Dixon (2004). Cependant ils demandent rarement de l’aide aux adultes bien qu’ils en éprouvent parfois le besoin, pour éviter de perdre du temps dans leur recherche. Ils estiment que les adultes peuvent être de bons conseils mais risquent de leur proposer des solutions couteuses en temps.
De plus Lankes (2007) met en avant le poids de la communauté virtuelle puisque les jeunes fondent parfois leur avis à partir de commentaires, de réactions, de critiques laissés par des internautes lambda.

Subjectivité de l’évaluation de la crédibilité

Les élèves n’accordent pas d’importance aux mêmes critères. Par exemple dans l’étude de Francke, Limberg et Sundin (2011), il ressort que pour certains, les sites commerciaux sont crédibles car ils sont professionnels, pour d’autres non car ils ne sont pas objectifs. Pour des élèves Wikipédia est une source sûre car, s’il y a des erreurs, elles peuvent être rapidement et facilement corrigées par un grand nombre. Pour d’autres ce n’est pas une ressource à utiliser car n’importe qui peut participer à sa rédaction. Enfin, certains estiment que la présence d’arguments et de contre arguments dans un même texte est signe d’incertitude de l’auteur et d’incohérence alors que d’autres jugent que c’est une preuve de la neutralité et de l’objectivité de l’auteur.
Ainsi l’évaluation de la crédibilité n’est pas une préoccupation majeure pour les élèves du secondaire lorsqu’ils rencontrent des informations en ligne, ce n’est pas un facteur important pour retenir une source selon Agosto (2002). Les adolescents s’appuient beaucoup sur des aspects techniques pour évaluer la crédibilité et finalement peu sur le contenu informationnel selon Kredens et Fontar (2010). Ils accordent plus d’intérêt à la conception graphique qui est pour eux un signe de qualité de l’information. Ainsi, comme les adultes, les jeunes pratiquent essentiellement une évaluation de surface. Ils portent surtout des jugements de crédibilité sur la source et rarement sur le message d’après Julien & Barker (2008). Cependant nous pouvons nous demander si en fonction du contexte, les élèves appliquent les mêmes méthodes pour évaluer la crédibilité. Cette question est notamment soulevée par Francke, Limberg, Sundin (2011), selon qui le jugement de crédibilité doit être interprété par rapport à des situations particulières. En effet selon Wathen et Burkell (2002), l’activité de recherche, particulièrement sur Internet, dépend des circonstances matérielles et sociales de son exercice. Il semble donc nécessaire de prendre en compte le contexte dans lequel est l’élève lorsqu’il fait une recherche informationnelle.

Évaluation de la crédibilité des experts et novices du domaine

Définition expert et novice du domaine

Trois types d’expertises entrent en jeu dans l’activité de recherche informationnelle d’après la littérature en sciences de l’information et de la communication. Il s’agit de l’expertise du domaine, l’expertise en recherche d’information et l’expertise des systèmes informationnels. Nous nous intéressons ici au premier type d’expertise ; celle du domaine.
Différentes définitions entourent la notion d’expertise puisque selon Rogalski et Marquié (2004), celle-ci peut-être définie selon différents niveaux. Une définition de faible niveau serait la simple expérience dans le domaine et un niveau plus haut serait l’excellence dans le domaine.
D’après Marchionini (1995), l’expertise du domaine est relative aux connaissances et savoirs que l’individu a sur le thème de recherche.

Novices et experts dans l’évaluation de la crédibilité des informations en ligne

Selon Jenkins et al. (2003), l’expertise du domaine affecte à la fois la recherche et l’évaluation de l’information trouvée. Les novices font essentiellement une évaluation formelle de la crédibilité de l’information et très peu une évaluation sur le contenu. En effet, n’ayant pas assez de connaissances pour prendre des décisions quant au contenu de l’information, les novices s’appuient alors sur les aspects formels de l’information et la source. Les novices sont également plus touchés par le graphisme et l’esthétique que les experts. Brand-Gruwel et al. (2005) font le même constat car selon eux, les experts regardent plus le contenu informationnel et évaluent plus la fiabilité et la qualité des sources que les novices. En effet, pour Navarro-Prieto (1999), la qualité de la source à plus d’importance pour les experts que pour les novices.
Ainsi, d’après Gerjets et Kammerer (2010), les chercheurs d’information ayant le moins de connaissances dans le domaine ont tendance à mettre en œuvre principalement une évaluation heuristique alors que les experts du domaine, en plus d’une évaluation heuristique font une évaluation analytique.
Au contraire, pour Rouet (1997), les experts du domaine sont plus sensibles aux sources alors que les novices regardent surtout le contenu.
De plus, d’après White et al. (2009), les novices, pour évaluer la crédibilité de l’information trouvée en ligne, visitent de nombreux sites différents afin de vérifier les informations.
Enfin, selon Rouet (1997), les experts utilisent plus de critères d’évaluation que les novices.
Cependant, selon Kim (2006), il n’y aurait pas -ou peu- de différences entre experts et novices du domaine, dans l’évaluation de la crédibilité des informations. En effet, selon l’auteure, les connaissances du domaine aident peu dans la « fouille » des documents trouvés, qui est plutôt liée à l’expérience dans la recherche, aux connaissances en recherche d’informations. Les connaissances dans le domaine influencent surtout dans la pré-tâche, c’est-à-dire avant de commencer la recherche, lors de la définition du besoin informationnel et de la stratégie de recherche.
Ainsi, divers constats, parfois contradictoires, apparaissent selon les connaissances dans le domaine pour l’évaluation de la crédibilité des informations trouvées en ligne. Les novices s’attacheraient plutôt à la structure et au graphisme de l’information alors que les experts feraient une évaluation de la crédibilité plus complexe, en s’appuyant également sur le contenu informationnel et en utilisant plus de critères d’évaluation

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Table des matières
Introduction 
Partie 1 : Etat de la question
1.1) Les jeunes et la recherche d’information en ligne
1.1.1 Internet : le média favoris des jeunes
1.1.2 « Digital natives » ou « Digital naïves » ?
1.2) La crédibilité
1.2.1 Définition
1.2.2 L’évaluation de la crédibilité sur Internet
1.2.3 Les jeunes et l’évaluation de la crédibilité sur Internet
1.3) Évaluation de la crédibilité des experts et novices du domaine
1.3.1 Définition expert et novice du domaine
1.3.2 Novices et experts du domaine dans la recherche informationnelle
1.3.3 Novices et experts dans l’évaluation de la crédibilité des informations en ligne
Partie 2 : Méthodologie 
2.1) Description de la tâche et du matériel
2.2) Echantillon
2.3) Procédure
Partie 3 : Présentation des résultats 
3.1) Comparaison des mentions de critères de crédibilité exprimés par les élèves experts et par les élèves novices
3.2) Comparaison des critères de crédibilité mentionnés par deux groupes de novices dont l’un est constitué d’élèves observés en tant qu’experts dans la recherche précédente
3.3) Comparaison des critères de crédibilité exprimés par le même groupe d’élèves,
experts puis novices dans les deux recherches d’information
Partie 4 : Discussion
4.1) Objectifs de l’étude
4.2) Principaux résultats
4.3) Confrontation des résultats avec la littérature scientifique
4.4) Limites
Conclusion 
Bibliographie 
Annexes 
Annexe 1 : Grille d’observation 
Annexe 2 : Mentions des experts et des novices pour la recherche 2 sur la norme BBC
Annexe 3 : Critères de crédibilité mentionnés par les 2 groupes de novices et nombre de mentions 
Annexe 4 : Critères de crédibilité mentionnés par le groupe 2 pour la recherche 1 lorsqu’ils sont novices et pour la recherche 2lorsqu’ils sont experts

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