Les années 60 ont été marquées par l’indépendance de certains pays africains y compris Madagascar. Au lendemain des années 60, la situation économique de Madagascar était encore instable. Par défaut de cette instabilité, l’épargne intérieure n’arrivait à financer la croissance du pays. A cet effet, le pays a opté diverses politiques de développement pour avoir une croissance économique stable y compris les investissements étrangers directs. L’investissement Etranger Direct est considéré comme un moyen de résoudre ce problème de financement et aider le pays pour son développement. A part ces investissements, comme le pays est à vocation agricole, sa croissance économique ne peut séparer du secteur agricole. A Madagascar, c’est le secteur agricole qui emploie la plupart de la population active. Ce secteur possède de nombreuses ressources comme la terre, l’eau et surtout la main d’œuvre.
La croissance économique
Définition
Etymologiquement, le mot croissance vient du latin «crescere » qui veut dire croître ou grandir. La croissance économique se traduit par l’augmentation durable de l’activité économique d’un pays, constatée à travers l’évolution des prix, de la production et des revenus.
Définition selon François Perroux
Selon la définition de François Perroux, la croissance économique correspond à « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels » .
L’indicateur utilisé pour la mesure de la croissance économique dans un pays entre deux périodes données est le produit intérieur brut ou PIB, et le taux de croissance est le taux de variation du PIB. La croissance du PIB par habitant est utilisée pour mesurer la croissance du niveau de vie. D’ après cette définition, le terme de croissance est utilisé par les économistes pour décrire une augmentation de la production sur le long terme. À court terme, on utilise le terme d’ « expansion économique » qui s’oppose à la « récession économique » ou à la « dépression économique ». Au sens strict, la croissance décrit un processus d’accroissement de la seule production économique, d’après Montousse M. (2002). Cette croissance améliore le niveau de vie des individus en leur permettant de se procurer davantage de biens et services. À long terme, le niveau de vie des individus dépend ainsi uniquement de cette croissance. De même, l’enrichissement qui résulte de la croissance économique permet de supprimer la misère matérielle.
La croissance économique selon Rostow
En 1960, Rostow dans son ouvrage intitulé Les étapes de la croissance économiques, il a précisé que l’objet de son travail concerne ses vues sur le processus d’industrialisation. Dès le début, Rostow affirmait que ce processus n’est pas totalement exact et qu’un pays n’est pas obligé de le suivre pour atteindre son industrialisation. La théorie des étapes de la croissance économique se repose sur deux principes importants. Le premier principe concerne les sociétés considéré comme étant des organismes dont les divers éléments agissent les uns sur les autres. Le second s’intéresse sur les changements économiques comportant cinq étapes.
Pour une société considérée, pour arriver à son propre industrialisation, elle doit passer au moins l’un de ces phases:
✔ la société traditionnelle ;
✔ les conditions préalables au démarrage ou le décollage ;
✔ le démarrage ;
✔ le progrès vers la maturité ;
✔ l’ère de la consommation ou la consommation de masse.
La société traditionnelle
La société traditionnelle n’est pas une société figée, incapable d’une quelconque progression. L’homme a toujours pu mettre en culture de nouvelles terres, augmenter la productivité de son industrie ou repousser les limites du commerce. Cependant, ce qui caractérise le plus la société traditionnelle, c’est que « le rendement potentiel par individu ne peut dépasser un niveau maximum ». D’une façon générale, la société traditionnelle doit consacrer une partie conséquente de ses ressources à l’agriculture. Par la même occasion, la civilisation agricole lui a imposé une structure sociale hiérarchisée dans laquelle les liens de famille et de clans jouent un rôle primordial ; les individus accèdent difficilement à des échelons supérieurs. Le centre de gravité politique se trouve dans les régions, entre les mains de ceux qui possèdent la terre (le propriétaire foncier).
Les conditions préalables au décollage
La seconde étape est une voie de transition pour les sociétés qui sont parvenues à créer les conditions nécessaires au démarrage. D’un point de vue historique, cette étape est apparue en Europe Occidentale, à la fin du XVII siècle et au début du XVIII. La Grande Bretagne a été le premier pays à réunir l’ensemble de ces conditions. Le progrès économique devient non seulement possible, mais il permet également d’atteindre d’autres objectifs : amélioration des conditions de vie et de l’intérêt général, extension de l’instruction… De nouveaux hommes animés de l’esprit d’entreprise sont prêts à mobiliser leurs énergies et leurs moyens (épargne), à prendre des risques pour réaliser des profits. Les banques et plus généralement les institutions financières voient le jour. Les investissements se concentrent dans les transports, les communications et les matières premières. Le commerce international se généralise progressivement à un plus grand nombre de biens et de pays. Rostow note que le facteur décisif de cette étape a souvent été d’ordre politique : « l’édification d’un Etat national centralisé et efficace – qui s’appuie sur des coalitions teintées d’un nationalisme nouveau en opposition avec les intérêts régionaux traditionnels, avec le pouvoir colonial, ou avec l’un et l’autre ensemble – a joué un rôle déterminant pendant la période préalable au démarrage; et, presque partout, elle a été une condition nécessaire du démarrage ».
Le décollage
La phase de décollage correspond à la période durant laquelle la société finit par renverser les obstacles économiques, sociaux, culturels et politiques qui s’opposaient à son émancipation. Dès lors, la croissance devient « une fonction normale de l’économie ». D’une manière générale, la cause du décollage fût essentiellement d’ordre technologique. L’économie n’a pu démarrer que lorsqu’un capital social s’est constitué et que le progrès technique est passé de l’agriculture à l’industrie. Cette croissance est avant tout quantitative, elle se traduit par une augmentation des taux d’investissement et d’épargne réels (de 5% à 10% et plus, selon Rostow (1962)). La mécanisation et l’industrialisation se développent rapidement grâce à l’autofinancement (les profits sont aussitôt réinvestis), elles entraînent avec elles, l’essor des services et stimulent la demande. Rostow précise que la réussite de la phase de décollage repose sur une condition importante : l’augmentation des rendements dans l’agriculture. L’évolution de la société dépend de plus en plus des progrès de la production agricole .
La marche vers la maturité
A la suite de la phase de décollage, la société entame une longue période de progrès soutenu. L’économie se développe à un rythme important dans tous les secteurs. Les industries lourdes (charbon, sidérurgie, industries mécaniques) cèdent progressivement leur place aux industries de machines-outils, aux industries électriques et chimiques. Le commerce international se structure autour des spécialisations et de la division internationale du travail. La société renonce aux valeurs et aux institutions anciennes de manière à stimuler le processus de croissance. Rostow considère qu’il faut attendre une soixantaine d’années pour que l’économie atteigne sa maturité : « D’un point de vue formel, on peut définir la maturité comme l’étape au cours de laquelle l’économie prouve qu’elle est en mesure d’aller au-delà des industries qui l’ont fait démarrer à l’origine et d’assimiler et d’appliquer efficacement à toute une gamme de ressources – sinon à la totalité d’entre elles – les découvertes qui étaient à la pointe de la technologie de l’époque. C’est la phase où l’économie montre qu’elle possède les ressources techniques et l’esprit d’initiative nécessaires pour produire, sinon tout ce dont l’industrie est capable, du moins tout ce qu’elle décide de produire » .
L’ère de la consommation de masse
Durant cette phase, la production de biens de consommation durables (bicyclettes, appareils électriques, machines à coudre…) et de services constitue l’essence du capitalisme et le symbole du consommateur souverain. L’élément décisif de cette phase serait « l’apparition de l’automobile populaire à bon marché, qui a exercé des effets absolument révolutionnaires – d’ordre social aussi bien qu’économique – sur la vie de la société et sur ses perspectives d’avenir ». Rostow considère que deux phénomènes sont à l’origine de cette transformation :
★ Le revenu réel par habitant s’est élevé à un niveau tel que de nombreux individus peuvent satisfaire leurs besoins élémentaires (se nourrir, se loger et se vêtir) et consacrer une part importante de leur budget à d’autres fins ;
★ La composition de la main d’œuvre s’est modifiée sous l’effet conjugué d’une montée de la population urbaine et d’un accroissement de la population d’ouvriers qualifiés et d’employés de bureau.
★ D’une manière générale, la société ne considère plus le progrès technique comme une fin en soi, une grande partie des ressources sont en effet destinées à la prévoyance et la Sécurité sociale (c’est l’ère de l’Etat Providence).
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Table des matières
Introduction
PARTIE 1 : LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Chapitre 1 : La croissance économique
A-Définition
1) Définition selon François Perroux
2) La croissance économique selon Rostow
a. La société traditionnelle
b. Les conditions préalables au décollage
c. Le décollage
d. La marche vers la maturité
e. L’ère de la consommation de masse
B- Les facteurs de la croissance économique
1) Le travail
2) Le facteur capital
Chapitre 2 : Notion sur les IDE
A. Définitions
1. Selon l’OCDE
2. Définition retenue par l’OMC et la CNUCED
B. Utilités des Investissements Etrangers Directs
C. Les Caractéristiques et les typologies des IDE
1) Les IDE horizontaux
2) Les IDE verticaux
Chapitre 3 : La relation entre les IDE et la croissance économique
A. L’IDE comme un moteur de la croissance économique
B. L’IDE comme frein de la croissance économique
PARTIE 2 : L’ANALYSE DES IMPACTS DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS DANS LE SECTEUR AGRICOLE
Chapitre 1 : la réalité des investissements directs étrangers à Madagascar
A. Madagascar en bref
1) Situation de la croissance économique de Madagascar
2) Le secteur agricole de Madagascar : le secteur dominant
B. Situation des Investissements Directs Etrangers à Madagascar
1) Evolution et structure des Investissements Directs Etrangers à Madagascar
2) La part des Investissements Directs Etrangers dans le secteur agricole
Chapitre 2 : les impacts des investissements directs
A. Les impacts positifs et négatifs des IDE
1) Les impacts positifs
a) Contribution de l’ide agricole dans le PIB
b) Création d’emploi
c) Commerce extérieur (exportations) et transfert technologique
2) Les impacts négatifs
B. Les obstacles et les limites des IDE
1. Les obstacles des IDE à Madagascar
2. Les limites des IDE
Conclusion
Bibliographie