Les interventions infirmières
Les soins infirmiers sont dispensés à tout individu, à tout âge de la vie, de tous horizons et de toute culture. Pour être prodigués, il doit y avoir une compréhension de l’autre et un climat de confiance entre le soignant et le soigné. Ce lien thérapeutique permettra d’identifier les ressources de chacun, de co-construire une relation de confiance et de fixer en collaboration des objectifs de soins. Par la suite, ces derniers seront réévalués et adaptés en fonction des capacités et des ressources de l’individu évoluant dans sa recherche d’équilibre entre ses maux et sa vision de la santé (bien-être). Les soins seront dispensés de manière interdisciplinaire avec des objectifs spécifiques aux différentes professions. L’intention commune à chacune des professions est de développer, maintenir et prévenir les risques pour la santé, de soutenir les personnes dans leur parcours hospitalier et thérapeutique afin d’atteindre les meilleurs résultats possibles en termes de bien-être, et également de maintenir la meilleure qualité de vie possible à toutes les périodes de la vie et ce jusqu’ à la mort (Association suisse des infirmières et infirmiers, 2017).
Au travers des sept compétences définies dans le plan d’étude cadre Bachelor 2012 (PEC 12) de la Haute Ecoles Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO), l’infirmière agit avec plusieurs compétences sur plusieurs dimensions : humaine, communicationnelle, scientifique, sociale. Ces dernières sont déclinées en activités propres à la pratique infirmière. Elles lui permettent non seulement d’avoir la possibilité d’opérer sur un vaste champ d’action, mais également d’être en accord avec la déontologie et les valeurs de la profession (Conférence des Recteurs des Hautes Ecoles Spécialisées Suisses 2012).
Sur la base du PEC 12, les interventions infirmières sont concrètement de :
a) Poser des diagnostics infirmiers dans le but de définir des objectifs individuels atteignables pour chaque patient pris en soin.
b) Déterminer les ressources, forces et faiblesses.
c) Renforcer/développer ces dernières pour permettre au patient d’atteindre ses buts. L’infirmière peut pour cela s’aider de différents modèles et théories de soins. Ces dernières ne sont pas des « marches à suivre» mais plutôt une vision ou une posture dans laquelle chaque infirmière se positionne et perçoit la situation de soins.
d) Enfin, il y a les prestations de soins délégués, réalisées en accord avec les autres professionnels de la santé et du corps médical.
La communication est une stricte nécessité pour de bons soins infirmiers (Travelbee, 2012). C’est un processus complexe et dynamique, il implique au moins deux personnes. On retrouve dans celle-ci trois aspects : la communication verbale, non-verbale et para verbale. (S. Favre, communication personnelle [Support de cours], 2013). Comme le dit Paul Watzlawick : « on ne peut pas ne pas communiquer ». En effet, les échanges sont inévitables, car nos gestes, nos postures et nos manières de parler se reflètent dans notre apparence (S. Favre, communication personnelle [Support de cours], 2013).
L’infirmière est souvent une actrice importante dans la communication entre le patient et les autres membres de l’équipe de soins. C’est un maillon essentiel de la chaîne d’informations car elle les collecte, les référence et les transmet de différentes façons. C’est également elle qui passe le plus de temps auprès du patient. Il y a plusieurs interactions de communication identifiées dans les soins infirmiers. Il y a la communication entre l’infirmière et l’équipe. Elle est principalement axée sur les actions de soins à effectuer et sur la description de l’état clinique global du patient au travers des différents supports. Il y a également la réévaluation des traitements et actions en fonction de l’évolution clinique du patient. D’autre part, il y a communication entre l’infirmière et le soigné. Décrite comme essentielle, cette interaction contribue fortement au bien-être de celui-ci. Cette dernière à une influence sur différents symptômes, aussi bien au niveau psychologique que physiologique. L’infirmière prodigue donc un soin à travers le dialogue en faisant preuve d’une écoute active, en aidant à identifier les difficultés ou les émotions, en expliquant les actions de soin, en restant la plus objective possible et enfin en prodiguant une information libre et éclairée afin que le patient prenne une décision en toute connaissance de cause (Société de protection des infirmières et infirmiers du Canada, 2006).
La relation de partenariat
Initialement, les soins étaient prodigués selon une approche dite paternaliste. La problématique du patient était mise au centre et la résolution de celle-ci était synonyme de victoire thérapeutique, la vision de pathogénèse prévalait et le patient était tout simplement informé. Depuis les années huitante, un changement a été opéré dans la dispensation des soins et l’approche paternaliste a été progressivement remplacée par l’approche centrée sur le patient. Cette dernière apporte une vision de salutogénèse car ce n’est plus la pathologie qui est l’objet d’attention, mais bien une personne nécessitant des soins. Cette dernière est placée au centre et profite de l’expertise de professionnels. Le patient est plus sollicité et est plus actif dans le processus de soins, mais seulement à certaines étapes et son avis est pris en compte lors des décisions thérapeutiques (Pomey et al., 2015) .
Ce changement d’approche peut être expliqué par le développement des maladies chroniques. A titre d’exemple, au Québec, jusque dans les années 1970, les établissements de santé ont structuré leurs systèmes de santé autour des soins aigus. Par la suite, le Commissaire à la santé et au bien-être du Québec a objectivé que l’incidence de maladies chroniques était en augmentation. Ces dernières ont fait évoluer les habitudes de vie et les manières de prise en soins. Les patients devaient faire preuve d’une plus grande capacité d’autogestion et devaient s’engager à plusieurs niveaux du système de santé. Le système de soins a donc dû s’adapter à ce nouveau besoin dans le but d’améliorer la qualité des soins et des services délivrés car ils ne répondaient plus aux attentes de la population (Pomey et al., 2015.
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Table des matières
1. Introduction
2. Problématique
3. Etat des connaissances
3.1. Les Interventions infirmières
3.2. La relation de partenariat
4. Cadre théorique
4.1. La théorie de l’Human Caring de Jean Watson
4.1.1. Niveau d’abstraction
4.1.2. Paradigme
4.1.3. Ecole de pensée
4.1.4. Métaconcepts
4.2. Ancrage disciplinaire
4.3. Question de recherche finale
5. Méthode
5.1. Sources d’information et stratégie de recherche documentaire
5.2. Diagramme de flux
6. Résultats
6.1. Tableau de synthèse des thématiques
7. Discussion
7.1. Patient partenaire
7.2. Contexte
7.3. Moyens & modalités
8. Conclusion
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