Les intentions du guide-animateur (Bill)

Les intentions du guide-animateur (Bill)

L’estime de soi et la motivation

Selon plusieurs sources, le dรฉveloppement de l’estime de soi et de la confiance en soi est un รฉlรฉment qui doit รชtre considรฉrรฉ de faรงon primordiale lorsque l’on fait rรฉfรฉrence aux concepts d’adolescence, de prรฉvention et de dรฉlinquance.Dans le dictionnaire de Legendre (2005), on dit que l’estime de soi se dรฉfinit comme รฉtant la ยซ valeur qu’un individu s’accorde globalement ยป (p. 617). Il y a toutefois une diffรฉrence fondamentale entre l’estime de soi et la fiertรฉ. En effet, on dit que ยซ l’estime de soi fait appel ร  la confiance fondamentale de l’รชtre humain en son efficacitรฉ et en sa valeur, tandis que la fiertรฉ serait un sentiment de satisfaction de soi aprรจs une rรฉussite en regard d’un contenu ou d’une habiletรฉ spรฉcifique. L’estime de soi prรฉcรจde les rรฉalisations, la fiertรฉ vient aprรจs ยป (p. 617). On relรจve une relation entre quatre idรฉes; dans un premier temps, il yale fait d’avoir confiance en ses capacitรฉs, dans un deuxiรจme temps, cette confiance engendrerait de l’estime de soi, dans un troisiรจme temps, l’estime de soi permettrait les rรฉalisations, et finalement, ces rรฉalisations amรจneraient la fiertรฉ. Toujours dans Legendre (2005), on dรฉnote deux aspects complรฉmentaires qui composeraient la dรฉfinition d’estime de soi: il s’agit de la ยซ compรฉtence pour vivre ยป (efficacitรฉ) et de la ยซ dignitรฉ de vivre ยป (Branden, 1969). Champagne-Gilbert (1980) propose une dรฉfinition de l’estime de soi qui suggรจre que ce concept est vรฉritablement la fondation du dรฉveloppement de l’รชtre humain et donc, lesย racines de l’ensemble des relations, des interactions et des รฉchanges avec autrui. Une bonne estime de soi facilitera sans doute le respect de soi et d’autrui en plus de faciliter la comprรฉhension et la reconnaissance du fait que l’entourage favorise grandement dans la rรฉalisation de soi et l’atteinte d’objectifs personnels. Cette dรฉfinition est รฉtroitement liรฉe au dรฉsir d’augmenter le sentiment d’estime de soi des adolescents, car les effets
positifs sont innombrables. Par ailleurs, l’estime de soi favoriserait la rรฉussite, et cette rรฉussite serait รฉtroitement liรฉe ร  la motivation de l’adolescent. D’ailleurs, il existe une corrรฉlation trรจs significative entre la motivation et l’estime de soi (Ziller, 1973, dans Legendre, 2005, p. 617).
La motivation scolaire est tout simplement l’union de l’estime de soi et de la motivation intrinsรจque de l’individu. En effet, il semble que ce soit la combinaison des รฉnergies psychologiques et physiques qui se traduise par l’รฉtat dynamique qui caractรฉrise la motivation. Les origines de celle-ci se trouvent dans les perceptions que l’รฉlรจve a de lui mรชme, ainsi que dans la faรงon de percevoir son environnement. ร€ cet effet, ce sont lร  les raisons qui permettent ร  l’รฉlรจve de choisir une activitรฉ plutรดt qu’une autre, de s’y engager et surtout, de persรฉvรฉrer dans la rรฉalisation de son projet pour atteindre son objectif fixรฉ (Viau, 1994).
Pour Jensen (2001), la motivation est liรฉe ร  un processus chimique gรฉnรฉrรฉ, entre autres, par plusieurs neurotransmetteurs et par des hormones. En ce sens, Jensen affirme que ยซ plusieurs neurotransmetteurs sont impliquรฉs dans la motivation naturelle et intrinsรจque. Lorsque la motivation ร  apprendre est faible, on voit apparaรฎtre des taux plus รฉlevรฉs de noradrรฉnaline ou de dopamine. Lorsqu’elle est plus intense ou plus active, on constate une augmentation des taux de vasopressine ou d’adrรฉnalineยป (p. 70). Cet auteur suggรจre aux enseignants d’utiliser des stratรฉgies pour favoriser la libรฉration des substances chimiques qui affecteraient la motivation. Il propose cinq stratรฉgies afin d’aider l’รฉlรจve ร  dรฉvelopper la motivation intrinsรจque.
Dans ces cinq stratรฉgies, on voit encore clairement le lien entre l’estime de soi et la motivation. Premiรจrement, il faut รฉliminer toute forme de menace en classe ou en contexte d’apprentissage. Deuxiรจmement, la fixation d’objectifs rรฉalistes pour l’รฉlรจve est une autre stratรฉgie favorisant la motivation intrinsรจque de celui-ci. Parce que les objectifs sont rรฉalistes, ils favorisent grandement la rรฉussite et donc la montรฉe de l’estime de soi. Troisiรจmement, la crรฉation d’un climat plus positif permet aux รฉlรจves de se sentir bien et, donc, facilite l’ouverture d’esprit des apprenants. Cette stratรฉgie aidera ร  mettre en place la quatriรจme suggestion de Jensen (2001) qui se traduit par l’enclenchement d’รฉmotions positives. Enfin, la cinquiรจme stratรฉgie est d’augmenter les rรฉtroactions positives ร  l’รฉlรจve (Jensen, 2001, p. 71). Toujours dans la perspective de montrer le lien entre l’estime de soi et la motivation, nous ferons maintenant rรฉfรฉrence aux rรฉsultats des recherches de Potvin (2012). Celui-ci identifie trois sources principales qui influencent la motivation scolaire: la perception de soi, de sa compรฉtence ou de son sentiment d’efficacitรฉ; la perception de la valeur d’une matiรจre ou d’une activitรฉ scolaire; la perception de la contrรดlabilitรฉ. On remarque que la proposition de Potvin rejoint certaines des stratรฉgies avancรฉes par Jensen et rejoint aussi les propos de Hattie (2009) citรฉ par Potvin. En effet, selon cet auteur, la motivation ยซ .est plus grande lorsque l’รฉlรจve est compรฉtent, a suffisamment d’autonomie, a des buts, reรงoit des rรฉtroactions et se sent confirmรฉ par les autres ยป (Potvin, 2012, p. 68). Par ailleurs, toujours pour mieUX comprendre le lien entre l’estime de soi et la motivation, il est important de noter que la dรฉmotivation peut quant ร  elle se manifester ร  la suite de l’obtention de rรฉsultats nรฉgatifs rรฉpรฉtรฉs. Il semblerait aussi que les conflits avec les enseignants, les chicanes entre amis et la discorde avec les pairs seraient aussi
des sources de dรฉmotivation. En rรฉsumรฉ, toute situation engendrant des sentiments nรฉgatifs chez les รฉlรจves peut รชtre ร  la base de la dรฉmotivation. Fait ร  noter, la dรฉmotivation aurait plus de rรฉpercussions sur l’รฉlรจve que la motivation. Il faut donc travailler ร  rรฉduire les facteurs de dรฉmotivation tout en dรฉveloppant les stratรฉgies de motivation.

ย Perception de sa compรฉtence personnelle (self-efficacy)

En lien avec l’estime de soi, nous passons maintenant au concept de ยซ selfefficacy ยป. Il existe plusieurs traductions du terme selfefficacy. Aprรจs avoir dรปment รฉtudiรฉ les propositions de divers auteurs, nous choisissons la traduction: ยซ perception de sa compรฉtence personnelle ยป. Pour expliquer ce qu’est la perception de sa compรฉtence personnelle, nous nous rรฉfรฉrons d’emblรฉe ร  trois dรฉfinitions:
La premiรจre se traduit comme suit: ยซ Il s’agit de l’รฉvaluation que se fait une personne de sa capacitรฉ ร  atteindre un but dรฉterminรฉ. [ … ] Il s’agit d’un jugement sur ce que l’on croit pouvoir faire avec les capacitรฉs que l’on a, et non de la mesure de ses capacitรฉs rรฉelles ยป (Desmette, dans Depover & Noรซl, 1999, p.213). La deuxiรจme propose que ยซ L’apprenant croit pouvoir rรฉaliser ce qu’il entreprend avec ce qu’il a comme capacitรฉs ยป (Laveault, dans Depover & Noรซl, 1999, p. 82). Et finalement, la troisiรจme dรฉfinition prรฉsentรฉe dans Potvin (2012), issue de plusieurs sources (Bouffard et al., 2007; OCDE, 2010; Viau, 1994), situe la perception de sa compรฉtence en รฉvoquant que ยซ la perception de l’รฉlรจve de sa compรฉtence ou de son sentiment d’efficacitรฉ dรฉcoule de l’รฉvaluation de ses capacitรฉs ร  accomplir avec succรจs les activitรฉs proposรฉes ยป (Potvin, 2012, p. 69). Un intervenant auprรจs d’un adolescent peut favoriser, chez celui-ci, le dรฉveloppement de la perception positive de sa compรฉtence personnelle en tant qu’apprenant, notamment s’il intervient sur ce qu’on appelle le jugement d’attribution (Guillemette, 2004). En effet, la perception positive de sa compรฉtence sera plus forte si l’apprenant attribue ses rรฉussites ร  ses propres capacitรฉs, et elle sera moins forte s’il attribue ses rรฉussites ร  des causes externes (par exemple, l’apprenant dira que la tรขche รฉtait facile ou qu’il a rรฉussi par chance). De mรชme, l’attribution de l’รฉchec aura une influence, chez l’apprenant, sur sa perception de sa compรฉtence personnelle. Le concept de zone proximale de dรฉveloppement devient primordial si l’on souhaite optimiser la perception positive de l’รฉlรจve de sa compรฉtence personnelle. Pour Vygotsky (1997), cette zone rรฉunirait les apprentissages que l’apprenant est en mesure de rรฉaliser en requรฉrant seulement un minimum d’appui par l’enseignant. Toujours selon Guillemette, ยซ ces apprentissages correspondent assez bien au niveau de dรฉveloppement de l’รฉlรจve pour qu’il puisse les rรฉussir, et ils en sont assez รฉloignรฉs pour que leur rรฉussite constitue un rรฉel progrรจs. ยป (2004, p. 150). Ainsi, il semble important de faire vivre des rรฉussites ร  l’รฉlรจve afin de maintenir celui-ci dans sa zone proximale de dรฉveloppement.Toujours selon Guillemette (2004), qui rรฉsume la thรฉorie de Bandura, l’intervenant doit donc aider l’apprenant ร  faire une analyse de ses succรจs et de ses jugements d’attribution pour qu’il perรงoive lui-mรชme comment ses capacitรฉs personnelles ont รฉtรฉ mises ร  contribution dans telle et telle rรฉussite. Lorsqu’on invite l’apprenant ร  prendre conscience des faรงons de faire qui ont facilitรฉ sa rรฉussite, on l’invite du mรชme coup ร  mieux saisir ce qu’il possรจde comme ressources pour apprendre et se dรฉvelopper. Par ailleurs, Guillemette (2004) rappelle que Bandura parle de la ยซ validation sociale ยป de la perception de sa compรฉtence personnelle. Il s’agit de la validation ยซ par les autres ยป. Cette validation favorise la perception positive de sa compรฉtence personnelle ร condition qu’elle soit faite – cette validation – de telle sorte que l’on invite en mรชme temps
l’apprenant ร  voir par lui-mรชme de quelle maniรจre il a รฉtรฉ compรฉtent dans telle ou telle rรฉussite. De la part de l’intervenant, il faut davantage que des paroles de fรฉlicitations ou d’encouragement. Il doit donner une rรฉtroaction qui soit une reconnaissance dรฉtaillรฉe et prรฉcise des capacitรฉs que l’apprenant a mobilisรฉes dans la tรขche ou l’activitรฉ rรฉalisรฉe. La perception de l’efficacitรฉ personnelle est sans contredit un รฉlรฉment primordial de lamotivation. Le fait de croire en son efficacitรฉ personnelle permet ร  l’apprenant de dรฉterminer l’ampleur du dรฉfi qu’il choisira. Les efforts que l’apprenant investira dans la rรฉalisation du dรฉfi, la persรฉvรฉrance et la constance des efforts avec lesquelles il surmontera les difficultรฉs, le stress ou le dรฉcouragement ressentis suite ร  un รฉchec
dรฉpendront de la perception de l’efficacitรฉ personnelle de l’apprenant (Bandura, 1986, 1989). En effet, cet auteur affirme que l’รฉchec peut รชtre une source de dรฉmotivation et de dรฉcouragement dans l’atteinte des objectifs qu’un individu s’รฉtait fixรฉs. L’inverse est tout aussi vrai, c’est-ร -dire que pour un autre individu, l’รฉchec peut se transformer en dรฉfi et ainsi susciter l’acharnement, la multiplication des efforts, voire l’accroissement de la motivation. Ces deux rรฉactions possibles dรฉpendent de la capacitรฉ qu’un individu s’attribuera face ร  la rรฉalisation des objectifs ร  atteindre. Ceux qui doutent d’eux-mรชmes, qui sous-estiment leurs capacitรฉs, sont plus enclins ร  รชtre dรฉcouragรฉs par l’รฉchec. Par contre, ceux qui croient en leurs capacitรฉs, qui ont une perception positive d’eux-mรชmes, concentreront leurs efforts et travailleront jusqu’ร  ce qu’ils attรจignent leurs buts, et ce, mรชme aprรจs un premier รฉchec. Une perception positive de ses capacitรฉs peut sans aucun doute changer des parcours scolaires, voire des vies. Il faut donc qu’un programme de prรฉvention de la dรฉlinquance propose des activitรฉs qui favorisent le dรฉveloppement de la perception positive de soi (self-ejJicacy).

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Table des matiรจres

REMERCIEMENTS
Rร‰SUMร‰
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER PROBLร‰MATIQUE
1.1 Introduction
1.2 Une expรฉrience รฉducative exceptionnelle
1.3 Ce qui touche les gens
1.4 Les intentions du guide-animateur (Bill)
1.5 Type de recherche appropriรฉ
1.6 Nos objectifs de maรฎtrise
CHAPITRE DEUXIรˆME CADRE THร‰ORIQUE
2.1 Rรฉfรฉrentiel d’une recherche-dรฉveloppement
2.2 Les concepts gรฉnรฉraux
2.2.1 L’adolescence
2.2.2 La prรฉvention
2.2.2.1 La prรฉvention primaire
2.2.2.2 La prรฉvention secondaire
2.2.2.3 La prรฉvention tertiaire
2.2.3 La dรฉlinquance
2.2.3.1 Facteurs de risques
2.2.3.2 Difficultรฉs de comportement et
problรจmes de comportement
2.2.3.3 Troubles de comportement
2.2.3.4 Criminalitรฉ
2.2.4 L’รฉducation non formelle
2.2.5 Liens avec le PFEQ
2.2.5.1 Compรฉtences transversales
2.2.5.2 Domaines gรฉnรฉraux de formation
CHAPITRE TROISIรˆME CADRE Mร‰THODOLOGIQUE
3.1 Dรฉfinition de la recherche-dรฉveloppement
3.2 Les phases de la recherche-dรฉveloppement
3.2.1 Phase 1 : Origine de la recherche
3.2.2 Phase 2 : Rรฉfรฉrentiel
3.2.3 Phase 3 : Mรฉthodologie
3.2.4 Phase 4: Opรฉrationnalisation
3.2.5 Phase 5 : Rรฉsultats
CHAPITRE QUATRIรˆME Rร‰SULTATS
4.1 Introduction
4.2 Origine de la recherche
4.2.1 Problรจme ร  rรฉsoudre
4.2.2 Idรฉe de dรฉveloppement
4.2.3 Questions
4.2.4 Question et objectifs de recherche
4.2.5 Intรฉrรชts
4.3 Rรฉfรฉrentiel
4.3.1 Recension des รฉcrits: Les fondements thรฉoriques du produit
4.3.1.1 L’estime de soi et la motivation
4.3.1 .2 La perception de sa compรฉtence personnelle (selfefficacy)
4.3.1.3 Valoriser les diffรฉrences
4.3.1.4 Le dialogue
4.3.1.5 ร‰thique de la responsabilitรฉ citoyenne
4.3.1.6 Le transfert des apprentissages
4.3.2 ร‰laboration de l’idรฉe
4.3.2.1 L’estime de soi
4.3.2.2 La perception de sa compรฉtence personnelle (selfefficacy)
4.3.2.3 La valorisation des diffรฉrences
4.3.2.4 Le dialogue
4.3.2.5 L’รฉthique citoyenne
4.3.2.6 Le transfert des apprentissages dans la vie quotidienne
CONCLUSION
Rร‰Fร‰RENCES

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