Les instruments de la gestion monétaire

Les instruments de la gestion monétaire

INTRODUCTION

Dans toute économie où règne la division du travail, la monnaie est utilisée pour faciliter des échanges complexes. Dans les économies modernes, elle se présente sous des formes diverses.
La monnaie constitue l’un des grands leviers de la commande de l’activité économique, et de ce fait, est l’objet d’une demande et d’une offre.
Les conséquences de l’équilibre économique de cette offre et de cette demande de monnaie et de liquidités conduisent l’Etat à développer son intervention dans le domaine monétaire d’où la place de la politique monétaire dans la politique économique générale de chaque pays.
L’adoption de la politique monétaire fait appel à l’existence des autorités monétaires, qui utilisent des techniques diverses de contrôle de la monnaie et du crédit.
Parmi ces diverses techniques, on peut citer la politique d’open market, et à première vue, on traduit l’expression par « marché libre ».
La grande efficacité de la politique monétaire et également de l’open market justifie le choix du thème « une technique d’intervention en politique monétaire : l’open market ».
D’ailleurs, les diverses expériences faites depuis un demi-siècle ont montré son efficacité.
Aussi convient-il avant de procéder à la présentation des théories de la monnaie et de la politique monétaire, de la politique d’open market en question et de son application à Madagascar ; de prendre en considération la politique monétaire en général, notamment l’open market , son application dans divers pays à travers son historique, et les théories y afférant.

Objectif général et finalité de la politique monétaire

La politique monétaire a pour objectif général d’adapter le mieux possible l’offre de monnaie du système bancaire aux besoins des agents économiques en vue d’obtenir la régulation de l’activité à court terme et à moyen terme qui déboucherait sur une « croissance sans inflation2 » et « riche en emploi ».
Elle a donc pour finalité la maîtrise de l’inflation et la promotion de l’emploi.
Cependant on distingue deux types de politique monétaire : la politique monétaire expansionniste et la politique monétaire restrictive ou monétariste.
* La politique monétaire expansionniste : elle n’est dans la logique keynésienne qu’un instrument d’accompagnement de la politique budgétaire et permet d’avoir des taux réels faibles.
* La politique monétaire restrictive ou monétariste a pour seul objectif la stabilité de la valeur de la monnaie via la maîtrise de l’inflation en augmentant par exemple les taux d’intérêt. Elle constitue les politiques de rigueur en réponse au second choc pétrolier :
politique monétariste aux Etats Unis dès 1979 et désinflation compétitive en France dès 1983.
Après avoir largement défini la politique monétaire, son objectif et sa finalité, il serait sans doute important de survoler les organes de la politique monétaire.

 Les organes de la politique monétaire
 Le Gouvernement

Pièce essentielle de la politique économique générale, la politique monétaire relève dans son orientation générale du Gouvernement, agissant sous le contrôle du Parlement.
En matière de politique monétaire, le gouvernement est représenté par le Ministère de l’économie et des finances et le Trésor Public en fait parti car il gère les comptes de l’Etat que ce soit dans une entreprise privée ou dans une administration quelconque. Gérer la trésorerie consiste à aménager dans le temps des ressources et des dépenses.

 L’encadrement du crédit

C’est la forme la plus rigoureuse d’action globale sur le crédit. Les autorités monétaires fixent le maximum de concours qui peuvent être accordés par les banques. Elles déterminent également le taux de progression des encours de crédit pendant une période déterminée.
L’encadrement du crédit est employé en période de forte inflation ou de crise de la balance des paiements4 : son efficacité tant à la rapidité avec laquelle ses conséquences se font sentir sur la distribution du crédit.
Cette mesure a vu son application en France de février 1963 à juin 1965 à l’époque du plan de stabilisation. Les banques sont ainsi invitées à ne pas accroître de plus de 10% le montant global des crédits qu’elles distribuent sur le territoire métropolitain.

LA POLITIQUE D’OPEN MARKET

La politique d’open market est un instrument de politique monétaire utilisé aussi bien dans les pays sous développés comme les pays africains, que dans les pays hautement avancés.
Ce chapitre a justement pour objet de voir son application dans les pays de l’OCDE en premier lieu, et son efficacité. Des éléments critiques seront par la suite avancés.

 Application dans les pays de l’OCDE : cas de l’Eurosystème
 Eurosystéme – SEBC – BCE
 C omposition

La Banque Centrale Européenne ( BCE ) compose, avec les banques centrales des 15 Etats membres de l’Union européenne, le Système Européen des Banques Centrales ou SEBC.
Mais comme tous les pays membres n’appartiennent à la zone euro, la BCE établit une distinction entre l’ « Eurosystème », qui représente les seules Banques centrales desn pays participant à l’euro, et le SEBC.

 L es opérations de refinancement à plus long terme

Elles revêtent la forme d’opérations de cession temporaire destinées à fournir des liquidités, avec une fréquence mensuelle et une échéance de trois mois. Ces opérations sont exécutées par les BCN par voie d’appels d’offre normaux et selon un calendrier prédéfini. Elles sont destinées à fournir aux contreparties un refinancement supplémentaire à un plus long terme.
En principe, l’Eurosystème n’entend pas émettre, à travers ces opérations, des signaux à l’intention du marché ; il les met donc normalement en oeuvre en retenant les taux de soumission qui lui sont proposés.

 Les opérations de réglage fin

Elles sont effectuées de manière ad hoc en vue de gérer la liquidité sur le marché et d’assurer le pilotage des taux d’intérêt, notamment pour atténuer l’incidence sur les taux d’intérêt de fluctuations imprévues de la liquidité bancaire.
Les opérations de réglage fin prennent essentiellement la forme d’opérations de cession temporaire, mais peuvent également comporter des opérations fermes, des opérations d’échanges en devises et des reprises de liquidité en blanc.

Les opérations structurelles

Ces opérations sont sous forme d’opérations de cession temporaire, d’émissions de certificats de dettes du SEBC et ont vocation à agir durablement sur la liquidité bancaire. Les premières peuvent servir à des apports de liquidités de longue durée au système bancaire et les secondes, à accroître son besoin de refinancement afin de le remettre éventuellement en banque.

 Eléments de critiques

La Banque Centrale Européenne (BCE), après six mois d’existence, est critiquée sur ses insuffisances d’objectifs, de supervision bancaire, et sur le déficit démocratique que son fonctionnement révèle.

 L’insuffisance d’objectifs

Après avoir souligné que la BCE doit assurer principalement la stabilité des prix, le Traité de Maastricht ajoute « qu’elle doit aussi poursuivre d’autres objectifs de politique économique ».
L’imprécision de ces objectifs qui ne sont ni nommés, ni quantifiés, ont permis à la BCE de ne se soucier que de la stabilité monétaire interne.
Dans son premier rapport ( janvier 1999 ), elle n’a déjà plus retenu qu’un seul objectif : la lutte contre l’inflation, affirmant que les autres n’étaient pas de sa responsabilité.

 LA THEORIE ECONOMIQUE DU ROLE DE LA MONNAIE

Parmi tous les propos des économistes concernant le rôle que peut jouer la monnaie dans une économie, nous tiendrons en compte ceux des néoclassiques, de Keynes et dans une brève présentation ceux de M. Friedman7.
Certains accordent une grande importance à la monnaie, tandis que d’autres confirment son insignifiance.
Selon les néoclassiques, la monnaie ne constitue qu’un intermédiaire des échanges. Pour les keynésiens, elle joue un rôle actif non négligeable. Nous allons voir ces deux conceptions différentes.

Le rôle de la monnaie
 L es visions des néoclassiques e t de Keynes 

Pour les économistes néoclassiques et monétaristes, la monnaie n’a pas de rôle particulier à jouer dans l’économie si ce n’est celui de transaction.
Elle n’est qu’un « voile » qui n’interfère pas dans la sphère réelle.
Pour d’autres, au contraire, dont les keynésiens, la monnaie joue un rôle actif dans l’économie ; elle n’est pas neutre, ni un voile.

 Les incidences de cette théorie sur la politique monétaire

Les monétaristes reprennent à leur compte l’équation de Fischer : ils souhaitent freiner la croissance de la masse monétaire afin de maîtriser l’inflation. Ils mettent en place une politique monétaire restrictive. Le chef de l’école est Milton Friedman.
L’objectif final est la stabilisation des prix. Pour ce faire, il propose la fixation d’un objectif de croissance d’un agrégat monétaire. Un seul agrégat peut servir d’instrument de politique monétaire : celui qui peut être contrôlé directement par les autorités monétaires telle que la banque centrale : la base monétaire. C’est ce que l’on appelle une politique de base monétaire par opposition à une politique de taux d’intérêt.
La politique de base monétaire consiste à contingenter l’approvisionnement en monnaie centrale en laissant les taux d’intérêt fluctuer librement. Ce monétarisme a été appliqué par la FED (banque centrale américaine) de 1919 à 1982. L’efficacité de cette politique est très forte en matière de lutte contre l’inflation mais les taux d’intérêts sont très élevés et instables ce qui est défavorable à l’investissement et donc à l’activité économique.
Friedman est favorable à l’indépendance totale de la Banque de France car les politiques peuvent utiliser la politique monétaire comme il le souhaite ce qui peut être défavorable à l’intérêt monétaire.
Le but de la politique monétariste est donc la maîtrise de l’inflation : la politique monétaire n’est que la politique monétaire (ce n’est pas un instrument efficace pour atteindre le plein emploi et favoriser la croissance économique) ; tandis que celui de la politique monétaire keynésienne est de favoriser l’activité économique. La théorie monétaire de l’inflation mérite bien d’être présentée.

 La théorie monétaire de l’inflation

Nous allons prendre en compte la thèse friedmanienne. Dans son ouvrage intitulé « Inflation et Systèmes monétaires », publié en 1969, Friedman accorde une grande place à l’étude de l’inflation. Pour lui, avant tout, l’inflation est un phénomène monétaire. Il a essayé de réhabiliter la théorie quantitative de la monnaie.
Essayons de présenter les propos de Friedman sur l’inflation. Des critiques faites par d’autres économistes seront également avancées.

 Efficacité de la politique monétaire

Les thèses de Friedman sur ce point peuvent se résumer en deux traits : d’une part l’inefficacité de la politique budgétaire, et d’autre part, la nécessité de contrôler la masse monétaire.
* Friedman et son école ont souligné avec force que la régulation de l’activité doit se faire par le contrôle de la croissance de la masse monétaire. Selon eux, la politique budgétaire n’a guère d’efficacité dans la régulation de l’activité économique.
Les études économétriques montrent qu’aux Etats Unis, il n’y a pas de corrélation statistique importante entre les variables représentatives de la politique budgétaire et l’évolution ultérieure du Produit National Brut (PNB) exprimé en termes monétaires.
En revanche, on constate que les mouvements de la masse monétaire sont suivis, avec un décalage de six mois, de modification du PNB : lorsque la masse monétaire augmente ou diminue aux Etats Unis, il se produit assez rapidement une hausse ou une baisse des valeurs immobilières et une progression ou une régression du PNB aux prix courants avec un décalage de six mois. La masse monétaire a donc une importance primordiale au regard de la régulation de l’économie.

CONCLUSION

L’observation et l’analyse de la politique monétaire fait apparaître son efficacité pour le bon fonctionnement de l’activité économique, donc pour la promotion d’un véritable développement.
Cependant, il est essentiel de noter que la politique monétaire présente des effets non négligeables sur l’économie.
En économie ouverte, une politique monétaire augmente le revenu national d’équilibre et diminue le taux d’intérêt et le taux de change d’équilibre. Mais on doit remarquer qu’elle agit d’autant plus sur le revenu que les capitaux sont plus mobiles. Elle réduit d’autant plus le taux d’intérêt que les capitaux sont moins mobiles. Enfin, elle réduit toujours le taux de change mais cet effet est d’autant plus marquée que les capitaux sont moins mobiles.
Ces effets peuvent être interprétés comme suit : si l’Etat augmente l’offre de monnaie, cela induit une hausse du revenu national d’équilibre et une baisse du taux d’intérêt d’équilibre.
D’une part, la hausse du revenu national engendre un accroissement de la demande des biens domestiques et étrangers d’où une hausse des importations. Par conséquent, il y aura vente de monnaie nationale contre de la monnaie étrangère d’où dépréciation de la monnaie nationale et diminution du taux de change.
De l’autre part, la baisse du taux d’intérêt d ‘équilibre induit une baisse des capitaux importés et une hausse des capitaux exportés. En conséquence, il y aura une vente de monnaie nationale contre de la monnaie étrangère d’où dépréciation de la monnaie nationale donc baisse du taux de change.
Donc au total, une politique monétaire induit une diminution du taux de change qui aura des effets sur la balance des paiements. Qu’on soit dans le cas d’une mobilité des capitaux relativement forte ou dans le cas d’une mobilité des capitaux relativement faible, les incidences seront les mêmes.
Une dépréciation de la monnaie augmente les exportations donc amélioration de la balance des paiements. La politique monétaire apparaît ainsi plus efficace qu’en économie fermée.

 

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

I NTRODUCTION
PARTIE I: APPROCHE HISTORIQUE
CHAPITRE I : LA POLITIQUE MONETAIRE 
A- Généralités 
1- Définition et objectifs
1.1 Définition
1.2 Objectif final et finalité de la politique monétaire
2- Les organes de la politique monétaire 
2.1 Le Gouvernement
2.2 La Banque centrale
B – Les instruments de la politique monétaire 
1-Les techniques d’intervention directes
1.1 La fixation des recours à la Banque centrale
1.2 Le système des réserves obligatoires
1.3 L’encadrement de crédit
2-Les techniques d’intervention indirectes
2.1 La politique du taux de l’escompte
2.2 La politique d’open market
CHAPITRE II : LA POLITIQUE D’OPEN MARKET
A- Application dans les pays de l’OCDE
1- Eurosystème- SEBC- BCE 
1.1 Composition
1.2 Objectif final et objectifs intermédiaires
2- Les instruments de politique monétaire de la BCE 
2.1 Les facilités permanentes
2.2 Les réserves obligatoires
2.3 Les opérations d’open market
3 – L’open market au sein du SEBC 
3.1 Les opérations principales de refinancement
3.2 Les opérations de refinancement à plus long terme
3.3 Les opérations de réglage fin
3.4 Les opérations structurelles
B – Efficacité de l’open market menée par la BCE et éléments critiques 
1- Efficacité 
1.1 Les appels d’offre hebdomadaires
1.2 Le refinancement à des échéances plus éloignées
1.3 Les opérations de réglage fin
1.4 Les opérations structurelles
2- Eléments critiques
2.1 L’insuffisance des objectifs
2.2 L’insuffisance de la supervision bancaire
2.3 L’absence du contrôle parlementaire
PARTIE II : APPROCHE THEORIQUE
CHAPITRE I : LA THEORIE ECONOMIQUE DU ROLE DE LA MONNAIE
A- Le rôle de la monnaie 
1- La vision des néoclassiques et de Keynes
1.1 Résumé des deux visions
1.2 La négligence de la demande de monnaie
2- La théorie quantitative de la monnaie : équation de Fisher
3- Les incidences de cette théorie sur la politique monétaire
B- La théorie monétaire de l’inflation 
1- La thèse friedmanienne de l’inflation
1.1 La croissance de la masse monétaire
1.2 L’objectif du plein emploi
1.3 Les erreurs de la Banque centrale
2- Les critiques à la théorie de Milton Friedman
2.1 Les critiques internes
2.2 Les autres causes de l’inflation
CHAPITRE II : LES THEORIES DE LA POLITIQUE MONETAIRE
A- Les thèses de Milton Friedman 
1- La politique monétariste
1.1 Efficacité de la politique monétaire
1.2 Objectifs de la politique monétaire
2- Critique à la théorie keynésienne
2.1 Du point de vue du choix des objectifs
2.2 Critique de la relance keynésienne
B- La théorie keynésienne 
1- La politique monétaire
1.1 Efficacité
1.2 Objectifs et instruments
2- La critique keynésienne de la pensée monétariste
PARTIE III : APPROCHE PRATIQUE
CHAPITRE I : ANALYSE DU SYSTEME MONETAIRE MALGACHE

A- Le système monétaire malgache
1- Priorité et objectifs
1.1 Priorité
1.2 Objectifs
2- Les organes de la politique monétaire et  la politique monétaire mise en oeuvre
2.1 Les organes de la politique monétaire
2.1.1 Le Gouvernement et le Trésor public
2.1.2 La banque centrale de Madagascar
3- Les instruments de la gestion monétaire
3.1 Les appels d’offre
3.2 Les réserves obligatoires
3.3 La manipulation du taux directeur
B- Les opérations d’open market 
1- Les marchés du Bons de Trésor
1.1 Le marché primaire
1.2 Le marché secondaire
2- Les opérations d’open market
2.1 Les interventions aux conditions du marché
2.2 Les interventions par voie d’adjudication
2.2.1 Les procédures d’émission
2.2.2 Les procédures d’adjudication
CHAPITRE II : EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE 
A- Efficacité de la politique monétaire
1- Les périodes considérées
1.1 Jusqu’à la crise de 1929
1.2 A partir de 1930
1.3 A partir de 1950
1.4 A partir de 1960
2- Autres constatations
2.1 La lutte contre l’inflation
2.2 L’action sur la demande globale
B- Recommandations
1- Une stratégie sur la stabilité des prix
1.1 Observations
1.2 Illustrations : cas de la zone euro
2- Pour une bonne conduite de la politique monétaire
CONCLUSION 

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *