Au cours des derniรจres dรฉcennies, les programmes de lutte contre la pauvretรฉ ont mis lโemphase sur lโoffre directe des services sociaux aux pauvres. La perception selon laquelle les pauvres nโont pas assez de moyens pour les aider ร sortir de la pauvretรฉ et que par consรฉquent, il faut augmenter leurs moyens, a guidรฉ presque toutes les actions. La combinaison de ces facteurs ont donnรฉ naissance ร la MicroFinance quโun extrait dโun article du journal Madagascar Tribune (1999) lโa dรฉfinit comme suit : ยซ La MicroFinance dรฉsigne lโactivitรฉ de collecte dโรฉpargne et le financement des petits producteurs, ruraux et urbains. Elle a un double objectifs, dโun cotรฉ, permettre aux petits producteurs traditionnellement exclus du champ dโaction des banques dโaccรฉder ร des financements appropriรฉs ร la taille de leurs activitรฉs (microcrรฉdit) ; de lโautre cotรฉ, rรฉaliser une meilleure collecte de lโรฉpargne des mรฉnages et des petits entrepreneurs pour la rรฉinjecter dans le circuit รฉconomique. Inciter ร produire, accroitre la productivitรฉ et lutter contre la thรฉsaurisation ยป.
LA MICROFINANCE A MADAGASCAR
Historiquement, la MicroFinance ร Madagascar comporte trois pรฉriodes distinctes ร savoir : avant 1990, 1990 ร 1995 et 1996 ร nos jours . Les dรฉfaillances du systรจme bancaire en milieu rural ont favorisรฉ la crรฉation des Institutions de MicroFinance (IMF) ร partir de 1990 ร Madagascar.
โ Avant 1990 : aucune Institution de MicroFinance nโexistait encore ร cette รฉpoque, ร part lโancienne BTM , qui intervenait dans le secteur de la MicroFinance, mais dont les activitรฉs รฉtaient limitรฉes ร lโoctroi de crรฉdit au paysan et nโatteignent quโune frange limitรฉe de la population rurale.
โ 1990-1995 : phase dโรฉmergence des IMF. Elle est surtout favorisรฉe par la conjugaison des interventions des trois entitรฉs : les bailleurs de fonds, le gouvernement, les Agences dโImplantation et de Dรฉveloppement ou opรฉrateurs techniques spรฉcialisรฉes qui ont assurรฉ lโencadrement technique des IMFs.
โ A partir de 1996 : phase de dรฉveloppement et de croissance qui a รฉtรฉ marquรฉe par: lโextension gรฉographique et la consolidation des rรฉseaux prรฉexistants ; mais aussi, la mise en place de la Cellule de coordination Nationale de la MicroFinance (CNMF) et lโadoption dโune nouvelle loi relative ร lโactivitรฉ et au contrรดle des IMFs .
Afin de bien illustrer le prรฉsent chapitre, il nous faut prรฉciser les institutions intervenant actuellement dans la MicroFinance ร Madagascar en premier lieu et puis ensuite les rรฉsultats statistiques du 31 dรฉcembre 2007 ainsi que les mesures faisant de la MicroFinance un outil de lutte contre la pauvretรฉ.
Les institutions intervenant actuellement dans la MicroFinance
Actuellement, les acteurs de la MicroFinance ร Madagascar sontย : le Gouvernement; les Bailleurs de fonds ; les Organisations Techniques Spรฉcialisรฉes ; les Associations Professionnelles Mutualistes ; les programmes, Projets et Organismes dโappui et les Institutions bancaires.
Le Gouvernement
Il est le garant institutionnel dans le dรฉveloppement des รฉquilibres macro-รฉconomiques, de la sรฉcurisation des dรฉpรดts, des voies de recours juridiques et du dรฉveloppement et lโexpansion de la MicroFinance.
โ Le Ministรจre des Finances et du Budget : dans lโexรฉcution de la politique de MicroFinance, sous lโautoritรฉ du Ministรจre, il a รฉtรฉ dรฉsignรฉ un Coordonnateur National de la MicroFinance suivant lโarrรชtรฉ nยฐ 20345/2005 du 27 octobre 2004 abrogeant lโarrรชtรฉ nยฐ 21534/2003 du 12 dรฉcembre 2003.
โ La Direction Gรฉnรฉrale du Trรฉsor, par la Direction des Opรฉrations Financiรจres assure la tutelle dans le contrรดle et la surveillance des flux financiers relatifs aux refinancements, notamment en provenance de lโextรฉrieur.
โ La Coordination Nationale de la MicroFinance (CNMF) assure la coordination de la politique gรฉnรฉrale du Gouvernement en matiรจre de MicroFinance, la promotion du secteur et lโรฉvaluation des performances des programmes. Dans ce cadre, elle sโassure ร tout moment que les mesures prises et les interventions des pouvoirs publics vont dans le sens du renforcement du secteur et sont en cohรฉrence et en harmonie avec la Stratรฉgie Nationale de MicroFinance.
โ La Commission de Supervision Bancaire et Financiรจre (CSBF) : structure indรฉpendante crรฉe par lโEtat, est responsable du contrรดle de lโapplication des textes lรฉgaux, la surveillance et lโagrรฉment des Institutions Financiรจres.
Les Bailleurs de fonds
Ils interviennent intensivement ร Madagascar pour le dรฉveloppement des Institutions de la MicroFinance. Plusieurs rรฉseaux bรฉnรฉficient de leurs appuis et aideront ร crรฉer dโautres rรฉseaux dans des zones non encore couvertes. Les principaux Bailleurs de Fonds de la MicroFinance sont : la Banque Mondiale, le Programme des Nations Unies pour le Dรฉveloppement (PNUD) et le Fonds dโEquipement des Nations Unies (FENU), lโUnion Europรฉenne, lโAgence Franรงaise de Dรฉveloppement (AFD), lโUnited States Agency for International Development (USAID) et enfin le Millenium Challenge Account Madagascar (MCA) .
Les Organismes techniques spรฉcialisรฉs et prestataire de services nationaux
A part les moyens financiers, la mise en place des caisses de base et des structures de fonctionnement dโInstitutions de MicroFinance requiert une expertise technique appropriรฉe. Les appuis concernent notamment la mise en place des instruments de gestion et de contrรดle en vue de recherche viabilitรฉ et pรฉrennitรฉ ร terme. Depuis lโรฉmergence de la MicroFinance jusquโร prรฉsent, divers Opรฉrateurs techniques internationaux interviennent ร Madagascar : Centre International de Dรฉveloppement et de Recherche (CIDR), Dรฉveloppement International Desjardins (DID), Formation pour lโรฉpanouissement et le Renouveau de la Terre (FERT) et International de Crรฉdit Agricole et rural (ICAR), Institut de Recherche Appliquรฉe au Management (IRAM) et Planet Finance. Aux cรดtรฉs de ces organismes techniques spรฉcialisรฉs, diffรฉrents prestataires de services nationaux se sont รฉgalement positionnรฉs sur le marchรฉ de la MicroFinance. Ils se constituent soit en bureau dโรฉtude, soit en prestataires individuels. Ils interviennent dans des domaines prรฉcis dโappui ร une IMF comme les รฉtudes de faisabilitรฉ, formation (en gestion des ressources humaines, gestion de crรฉdit, โฆ). Nous pouvons citer quelques structures comme Consulting Plus, FIDEV (Finance et Dรฉveloppement), Gama Consult, โฆ
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
Premiรจre partie : Les cadres gรฉnรฉrales de lโรฉtude
Chapitre 1 : La microfinance ร Madagascar
Section 1 : Les institutions intervenantes actuellement dans la microfinance
Section 2 : Les rรฉsultats statistiques des activitรฉs MicroFinanciers ร Madagascar
Section 3 : La microfinance et la lutte contre la pauvretรฉ
Chapitre 2 : Prรฉsentation des Rรฉseaux OTIV
Section 1 : Gรฉnรฉralitรฉ
Section 2 : Prรฉsentation du rรฉseau OTIV Tanร
Section 3 : Union des OTIV Alaotra Mangoro
Chapitre 3 : Les cadres thรฉoriques du CAE
Section 1 : Lโassociation dโEpargne et de Crรฉdit
Section 2 : LโEpargne et Crรฉdit
Section 3 : LโEducation
Deuxiรจme Partie : Lโรฉvolution de lโintรฉgration et du dรฉveloppement du CAE
Chapitre 1 : Le processus de lโintรฉgration du CAE
Section 1 : Le rรฉseau OTIV ร Tanร
Section 2 : Le rรฉseau OTIV ALMA
Chapitre 2 : Lโanalyse intrinsรจque du CAE au sein des rรฉseaux OTIV
Section 1 : La mise en ลuvre gรฉnรฉrale du CAE depuis la convention
Section 2 : Les impacts et les rรฉsultats
Chapitre 3 : Diagnostic environnemental
Section 1: Analyse de lโapproche CAE
Section 2 : Analyse comparative des deux rรฉseaux
Troisiรจme Partie : Les recommandations et Perspectives dโavenir
Chapitre 1 : Les recommandations
Section 1 : Les amรฉliorations ร apporter au CAE en gรฉnรฉral
Section 2 : Recommandations liรฉes ร lโOTIV Tanร
Section 3 : Recommandations liรฉes ร lโOTIV ALMA
Chapitre 2 : Les perspectives dโavenir du CAE
Section 1 : Les perspectives dโavenir liรฉes ร lโexcellence de lโoffre de produit CAE
Section 2 : Les perspectives liรฉes ร la diversification de lโoffre de produit
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Annexes