Les inondations définition, typologie et ampleur

Les cours d’eau représentent, pour les riverains, à la fois une richesse et une menace (BRAVARD et PETIT, 1997). Cette dualité a longtemps été considérée comme globalement bénéfique, mais aujourd’hui il semble que cet équilibre se soit rompu. D’après les informations de l’International Disaster Database (IDD: la base de données en matière de catastrophes internationales) du Centre de Recherche sur l’Epidémiologie des Désastres (CRED), les inondations sont au cours des deux dernières décennies au premier rang des catastrophes naturelles dans le monde. Elles représentent 34% des catastrophes enregistrées à l’échelle mondiale entre 1990 et 2007 (CRED, 2007).

Le Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC, 2002), établi par l’Organisation Mondiale de la Météorologie et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement en 1983, prévoit une hausse de la fréquence des inondations dans les années et les décennies à venir. Cet accroissement paraît être lié, d’une part, au développement anarchique de l’urbanisation en zone inondable dans les grands pays émergents d’Asie et certains pays en voie de développement, et d’autre part au réchauffement climatique de la planète. Quant à savoir si ces événements ont un caractère exceptionnel ou s’ils sont les signes précurseurs d’un changement climatique dû au réchauffement global, nul ne peut encore le confirmer. Ce qui est certain, c’est que bien souvent les inondations provoquent d’importants dégâts parce que l’homme s’est installé dans des zones sensibles qui ont été urbanisées sous la pression démographique. La problématique des inondations introduit de façon implicite trois concepts fortement indissociables : l’aléa, la vulnérabilité et le risque qu’il importe de définir. L’aléa désigne un événement menaçant ou une probabilité d’occurrence dans une région ou au cours d’une période donnée d’un phénomène pouvant engendrer des dommages (Département des Affaires Humaines de l’Organisation des Nations Unies-ONU/DAH, 1992). Il est défini par une probabilité qui prend en compte l’occurrence et l’intensité du phénomène considéré et qui est fonction de la durée et de l’espace considéré (DAUPHINE, 2001). Un aléa ne peut donc provoquer des dommages que s’il existe des enjeux qui y sont exposés. Ainsi l’aléa ‘inondation’ est fonction du pouvoir destructeur de ce phénomène et de sa potentialité à être présent dans un milieu de manière à y occasionner des nuisances (Organisation de la Coopération et le Développement Economique-OCDE, 1982).

LES INONDATIONS: DEFINITION, TYPOLOGIE ET AMPLEUR 

La crue est un phénomène naturel et saisonnier qui correspond à une élévation du niveau des eaux. Elle ne provoque pas de perturbations majeures lorsque son ampleur est modérée. Mais une crue est susceptible de présenter des risques lorsque le débit et le volume d’eau sont tels qu’il y a débordement par rapport au lieu d’écoulement habituel (le lit mineur) : on parle alors d’inondation. L’eau se répand dans les zones d’expansion des crues, qui correspondent au lit majeur du cours d’eau, souvent largement urbanisées. Il est donc très important de bien différencier les notions de crue et d’inondation.

Typologie des crues

Une crue se définit par différents critères : sa genèse, sa durée, sa fréquence, son débit de pointe (ou débit maximum) et son volume (KLEMES, 1975). Les crues peuvent être classées en trois grands types en fonction de leur importance et l’intervalle de récurrence :
– les crues décennales sont des crues moyennes à fortes (statistiquement, chaque année, il y a une chance sur dix pour qu’un tel événement se produise ou soit dépassé),
– les crues centennales sont des crues fortes à très fortes (statistiquement, chaque année, il y a un risque sur cent pour qu’un tel événement se produise ou soit dépassé),
– les crues millenales sont des crues exceptionnelles (statistiquement, chaque année, il y a une chance sur mille pour qu’un tel événement se produise ou soit dépassé).

La désignation centennale ou millennale caractérise une probabilité moyenne d’apparition de la crue chaque année, mais ne renseigne pas sur la durée qui sépare deux événements. Ainsi, la crue de projet est une crue de récurrence donnée (fonction de l’environnement et d’impératifs technologiques) servant à calculer les dimensions des ouvrages hydrauliques et la résistance des ouvrages de génie civil (Glossaire International d’Hydrologie).

Les différents types d’inondations 

Submersions temporaires, naturelles ou artificielles, d’un espace terrestre, les inondations peuvent être la conséquence de crues ou simplement de fortes averses. L’inondation des zones urbanisées n’est pas toujours liée à la proximité d’un cours d’eau. Les principaux facteurs qui déterminent la durée et la brutalité des inondations sont la pluviométrie (répartition temporelle et spatiale), l’état hygroscopique ou degré de saturation des sols, le degré d’imperméabilisation, le couvert végétal et les pratiques culturales, le drainage (organisation et densité du chevelu hydrographique), l’aménagement et l’entretien du réseau hydrographique, etc. Une inondation peut être également décrite par sa genèse, par la hauteur d’eau moyenne ou maximale, la superficie de l’aire inondée et la durée de submersion (Glossaire International d’Hydrologie, Association Internationale des Sciences hydrologiques AISH, Dictionnaire Français d’Hydrologie). En plus des inondations accidentelles liées aux ruptures d’ouvrages (barrages et retenues collinaires), on distingue :

▪ Les inondations de plaine
Elles sont générées par des crues lentes et progressives (l’eau monte de quelques centimètres par heure). Elles se produisent souvent après une longue période de pluies, lorsque les sols sont saturés d’eau, plutôt durant la période des hautes eaux (en hiver). Elles ne créent pas de danger pour les vies humaines, sauf en cas d’imprudence (noyade de petits enfants dans les dépressions, dérapage de véhicules etc.), mais peuvent s’étaler sur plusieurs semaines, et occasionner des dégâts très importants (interruption des communications, dommages aux biens et aux activités).
▪ Les inondations dues à des crues torrentielles
Elles ont pour origine la brusque montée des eaux (plusieurs mètres en quelques heures) de torrents ou de rivières suite à des pluies abondantes. Elles ne peuvent être prévues plusieurs jours à l’avance. Elles concernent plus particulièrement les régions montagneuses. Elles sont souvent dévastatrices et meurtrières.
▪ Les inondations par ruissellement
Ce type d’inondation peut se produire en tout point de la zone inondable suite à des pluies particulièrement abondantes (pluies orageuses) ou à des infiltrations dans les habitations construites dans le lit majeur des cours d’eau. Dans les zones urbanisées, les sols imperméabilisés ne permettent pas à l’eau de percoler. Les eaux de pluie ruissellent, s’accumulent dans les points bas, saturent les réseaux d’évacuation, en partie colmatés par la boue, entraînant une remontée d’eaux par les égouts. Elles ont pour conséquence la submersion de la voirie et des constructions.
▪ Les inondations par remontée de nappe
Le risque d’inondation dû à une crue peut être accru par un risque de remontée des eaux des nappes phréatiques. Dans certains endroits et sous certaines conditions une élévation exceptionnelle du niveau de ce type de nappe entraîne un type particulier d’inondation dit ‘inondation par remontée de nappe’. On admet que ce phénomène est fréquemment observé dans la zone de convergence des écoulements en raison de la présence d’un substratum imperméable. L’excès d’eau ne peut que s’émerger en surface ; d’où l’apparition de zones hydromorphes (étangs, mares temporaires et marécages) dans certaines zones de dépression.
▪ La submersion de zones littorales
De fortes marées submergent les zones littorales. Outre l’action propre de la mer, ce phénomène peut provoquer le débordement des cours d’eau qui débouchent à la mer.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I: LES INONDATIONS: DEFINITION, TYPOLOGIE ET AMPLEUR
1. Typologie des crues
2. Les différents types d’inondations
3. Ampleur des inondations
3.1. les inondations à l’échelle mondiale
3.2. Les inondations en Algérie : un phénomène récurrent
3.3. Les inondations dans la ville de Annaba et sa périphérie
CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE
1. Situation géographique de la zone d’étude
2. Facteurs hydroclimatologiques
2.1. Pluviométrie
2.2. Température
2.3. Evapotranspiration et bilan
2.3.1. L’évapotranspiration
2.3.2. Le ruissellement
2.3.3. L’infiltration et le stockage dans les dépressions
2.4. Autres facteurs météorologiques
3. Géomorphologie et hydrographie
4. Cadre géologique de la zone d’étude
5. Couvert végétal
CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES ET HYDRAULIQUES DES BASSINS VERSANTS
1. Forme, orographie, et hydrographie de l’aire d’étude
2. Temps de concentration des bassins
3. Propriétés physiques et chimiques des sols
3.1. Données géologiques et hydrogéologiques
3.2. Données texturales et hydrochimiques
3.3. Données hydrodynamiques (essais d’infiltration)
Conclusion
CHAPITRE IV : ANALYSE STATISTIQUE DES AVERSES: ETABLISSEMENT DES COURBES HAUTEUR-DUREE-FREQUENCE
1. Acquisition et préparation des données relatives aux averses de courte durée
2. Traitement statistique des données relatives aux averses de courte durée
2.1. Fiabilité des données et caractéristiques de la distribution des fréquences
2.2. Extension stochastique des séries observées et analyse fréquentielle
2.3. Etablissement des courbes Hauteur-Durée-Fréquence
3. Etude des pluies journalières maximales
3.1. Acquisitions des données pluviométriques
3.2. Analyse statistique des pluies journalières maximales
3.2.1. Extension stochastique des données observées
3.2.2. Extrapolation des pluies journalières aux centres des bassins
CONCLUSION GENERALE

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