L’infrastructure, un ensemble des travaux concourant à l’établissement de la plate- forme sans rails (ponts, remblais, etc…….), un ensemble des installations au sol (piste, hangar, atelier, etc…….), constitue généralement un premier pas de facteurs de développement socio – économique. De nos jours, des organisations non gouvernementales ou ONG, des structures associatives et des particuliers natifs de la micro-région de Mikoboka œuvrant pour la contribution au développement régional sont handicapés dans la plupart des cas par l’enclavement de cette micro-région .
Un bel exemple parmi tant d’autres a été pris dans le District de Sakaraha dont les communes rurales de Mikoboka et de Mitsinjo. Ces communes ont de lourds problèmes infrastructurels. Ainsi, les dirigeants locaux voudraient renforcer leur compétence, leur capacités même de développer l’économie mais celle-ci connaît des problèmes liés souvent aux infrastructures, d’où l’intitulé : les infrastructures socio – économiques dans le développement de la micro région de Mikoboka » : problèmes et perspectives (Sud ouest de Madagascar). Ce thème s’intègre dans le cadre du développement économique régional qui jusque là, semble oublié dans le cadre du développement global du Sud ouest malgache .
Approche intégrée de la problématique de l’administration de la Commune face à la culture Bara Zafindravola
En général, le Maire est le Chef de l’Administration de la Commune. Il dispose de pouvoirs propres énumérés par la loi N° 94.008 et le décret N° 96.898, et, de pouvoirs confiés par la délégation du conseil communal ; par conséquent, il a droit de représenter la commune dans tous les actes de la vie civile et administrative et de représenter en justice. La responsabilité des élus locaux est considérable devant l’importance des besoins exprimés par la population. Mais toujours est-il, une imbrication des compétences des élus locaux à celles de l’«Ampanjaka» a rendu nécessaire la concertation permanente entre eux, ou entre les élus et les autochtones, en matière d’exécution des lois en vigueur. Cette politique affaiblit l’administration de la commune dans son mode de gestion : entretiens des pistes inter-fokontany, des bâtiments publics, …. et approvisionnements en matériels et mobiliers. Sur ce, le Fokonolona se désengage. Dans cette micro-région enclavée, comment une école ou un centre de santé de base pourrait fonctionner sans équipements, parce que le Fokonolona refuse de transporter ces matériels jusqu’à Mikoboka? Comment des instituteurs ou des infirmiers pourraient-ils exercer sans locaux et mobiliers? Tels sont des exemples de la problématique de l’administration de la commune qui demande désormais l’aide du Fokonolona. Mais ce transport gratuit n’apporte aucune amélioration sur l ‘économie des villageois. Dans ce cas, l’ «Ampanjaka» ne veut pas donner des ordres. Finalement, cette forte influence de la culture Zafindravola empêche l’entr’aide gratuite: «fa magnino drala kaominy io tsy ampiasay». Littéralement «pourquoi ne pas utiliser le fonds de la commune? Telle est l’hypothèse des villageois pour contredire les dirigeants. Le transport de matériels et de mobiliers gratuitement pose des problèmes éventuels ; ainsi, les villageois se sont marginalisés de cette administration pour ne pas exécuter les ordres des élus locaux. Quant aux organisations internes, les dirigeants profitent de cérémonies funéraires comme source financière. Mais le problème de l’administration reste toujours dans le domaine de l’exécution. Elle ordonne la taxe d’abattage de 2.000 Ar par bœuf. Ce qui fait une somme totale de 200.000 Ar pour 100 bœufs abattus. Donc, elle entre généralement dans l’amélioration de la trésorerie de la commune. La suprématie des morts dans la coutume Zafindravola empêche l’application de ces lois, pourtant la commune a besoin d’une pression fiscale pour entreprendre des nouvelles infrastructures (bazar, hangar, barrage hydroagricole, …). Par ailleurs, ces élus sont tous issus du même groupe Zafindravola; ils sont alors soumis aux mêmes règlements coutumiers.
Sur ce, ces élus locaux (Maire et Chef Fokontany) se sentent parfois responsables de conflit, si par malheur les lois communales ont une lourde retombée dans la vie des paysans. C’est pour cette cause que les autorités locales paniquent face à l’administration de l’ «Ampanjaka». De plus, ces élus membres de groupe Zafindravola sont trop attachés à leur groupe d’appartenance si bien qu’ils évitent d’être victimes d’un «sasa tsy ho anaky» ou «aria ankazomanga». S’ils se sentent responsables de l’administration de la commune et qu’ils appliquent inconsciemment des lois supposées répercutantes à leur culture, alors, ils ont commis un manquement. L’«Ampanjaka n’est pas négociable à ce genre de délit. Ces lois sont considérées comme des perturbations socio-économiques au sein du groupe. L’«Ampanjaka» est tenu d’abattre un zébu dans le cas où la décision prise par les autorités serait incompatibles à la culture Zafindravola.
Détecter la problématique et mettre à jour les stratégies politiques de mise en place des infrastructures socio – économiques
La principale problématique liée aux infrastructures
A Mikoboka, l’altitude joue un rôle essentiel par la diminution de la température et par un ciel nuageux quasi-permanent entraînent des précipitations plus fréquentes. Cela provoque aussi de très fortes condensations nocturnes avec rosées abondantes. C’est pourquoi à Mikoboka, les forêts d’Analavelona et d’Analafanja enregistrent une certaine humidité micro – régionale.
Finalement, les pluies entraînent l’accélération de la dégradation des sols dénudés. Par conséquent, plusieurs pistes sont coupées pendant plusieurs années, entre autres celle reliant Mikoboka – Maromiandra et celle reliant Mikoboka à la route nationale N° 7 (RN7) située à Mahaboboka. De ce fait, l’enclavement entraîne en faiblesse du taux de communication et de l’information ; par conséquent, les villageois sont toujours dépassés par les événements : nouveaux prix, quantité et qualité qu’il faut. Donc, aucune amélioration n’est apportée à la commercialisation. Ce qui réduit l’utilisation du centre commercial des produits locaux sis à Soatana. Tout cela influence la diminution progressive des trafics. Ce n’était qu’en 1964 que la Commune rurale de Mikoboka a été dotée d’une somme assez importante destinée à la construction de la piste reliant Mikoboka à Maromiandra (Toliara II), traversant la forêt d‘Analafanja sur une longueur de 70 Km; ce qui a permis à la résolution des problèmes de l’enclavement de la micro-région de Mikoboka De ce fait, des intervenants se précipitent pour renforcer le secteur commercial et d’autres infrastructures existantes en place. En 1965, une deuxième enveloppe budgétaire a été parvenue dans le cadre de la construction des bâtiments à l’usage des bureaux administratifs, gîte d’étape, hôpital, école et magasin de stockage. Comme les travaux d’entretiens périodiques de ces infrastructures routières se sont arrêtés 30 ans plus tard, la communication est devenue difficile pour aller d’un lieu à un autre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de cette micro-région; ce qui entraîne la baisse chronique des revenus agricoles des paysans faute d’évacuation des produits ; cette baisse entraîne les paysans dans l’endettement.
Ainsi, apparaît le scénario d’un cercle vicieux. La piste communale reliant la micro-région de Mikoboka à la RN7 devient inaccessible durant toute l’année. D’autres pistes d’ouvertures telles que Mikoboka – Toliara II et Mikoboka à Amboronabo sont gravement endommagées, ce qui entraîne la recrudescence des vols de bœufs. L’aménagement et l’entretien de ces pistes sont encore loin d’être réalisables à cause de problèmes d’existence des vallons et des rochers apparents qui recouvrent 60% de la distance totale du parcours. Ce qui oblige les autorités locales de trouver d’autres sources de revenus pour entreprendre ces travaux d’entretien routier. Cependant, il fallait y avoir un projet – programme, compatible avec les infrastructures routières financées par le Gouvernement ou les bailleurs de fonds, utilisant des engins et d’autres moyens matériels destinés à ce genre de travaux. A côté de cela, d’autres problèmes socio – politiques tels que les conflits de terre, de pâturages et des canaux d’irrigation sont constatés comme de véritables handicaps au développement économique. En l’occurrence la situation déjà critique, l’insuffisance alimentaire ont gagné du terrain. L’état nutritionnel est devenu déficient favorisant une faible couverture des accouchements assistés.
Les stratégies politiques de la mise en place des infrastructures socio-économiques actuelles
La région du sud-ouest connaît depuis sa délimitation une espace vitale trop étendue et variable en terme d’une subdivision administrative, et, pour répondre aux besoins des collectivités décentralisées, la réforme administrative et territoriale a changé l’ancien canton en firaisampokontany de 1975 en 1991. en réalité, cette nouvelle politique n’a pas réussi dans la région du sud – ouest, et, particulièrement celle de Mikoboka. Plusieurs infrastructures entreprises en ce lieu sont inadaptées à la réalité face aux principaux problèmes priorisés actuellement dans le PDC (plan de développement communal) de la commune rurale de Mikoboka, tels que la piste intercommunale, l’école par Fokontany, l’aménagement du bazar de Soatana, etc.… Voici des cas présents illustrant cette situation conjoncturelle, qui, à l’heure actuelle présente des anomalies et des discordances avec le PDC de Mikoboka, pourtant elle dégage autant de stratégies que des objectifs. Un bâtiment en dur à l’usage de l’EPP (Ecole Primaire Publique) est construit dans le village d’Ankoratsaky où les ressources disponibles (enfants scolarisables, population active) sont faibles. Mais la mise en place de cette nouvelle infrastructure est due à l’issue d’une élection du Maire et ses conseillers communaux qui ont obtenu une forte proportion de voix en ce lieu. En effet, elle constitue leur lien d’amitié avec la population locale, et fortifie la popularité des dirigeants.
|
Table des matières
Introduction
Première partie : Présentation du projet
I.- Le choix de la zone
I.1- La situation actuelle de la micro-région (enclavement)
I.2- Approche intégrée de la problématique de l’administration de la commune face à la culture Bara Zafindravola
II.- Le Choix de sujet
II.1- Détecter les problématiques et les stratégies politiques de la mise en place
des infrastructures économiques actuelles
a)- Les principales problématiques liées aux infrastructures
b)- Les stratégies politiques de la mise en place des infrastructures socio- économiques
II.2- Envisager les solutions-problèmes relatives aux initiatives des paysans
III.- Méthodologie
III.1- Délimitation du terrain
III.2- Stratégie d’approche
III.3- Vérifications des données
III.4- Les problèmes rencontrés
Deuxième partie : les éléments bibliographiques
I.- Bibliographie générale
I.1- La liste des ouvrages généraux
I.2- La liste des ouvrages relatifs au sujet
I.3- Les articles locaux et internationaux
II.- Bibliographie commentée
II.1- Les ouvrages des pays extérieurs
II.2- Les ouvrages de Madagascar
II.3 Les articles
Troisième partie : les premiers résultats
Chapitre I : Le contexte des problèmes actuels
I.- Les contraintes sociales imposées dans la région de Mikoboka
1.- Le CSBII, une infrastructure morbide
2.- Le rôle énigmatique de l’infrastructure scolaire à Mikoboka
3.- La dégradation de l’infrastructure scolaire à Mikoboka
4.- Le poids de tradition et de la culture
II.- Le manque des infrastructures économiques
1. Les problèmes des voies de dessertes
2.- Les problèmes liés au barrage hydro-agricole
3.- L’absence de poste vétérinaire et l’environnement économique de l’élevage
4.- L’absence de micro-financement des paysans
III.- L’environnement et les rapports socio-économiques
1.- Les villageois agroforestiers et les problèmes fonciers
2.- Les bucherons : la diversité de l’exploitation de la filière bois et les problèmes environnementaux
3.- L’exploitation des produits forestiers et l’oppoint monétaire des paysans
Chapitre II : Impact des problèmes des infrastructures socio-économiques et environnementaux
I.- Les impacts sociaux
1.- Les problèmes sanitaires
2. Les problèmes liés à l’alphabétisme
3.- Les problèmes d’insécurité publique
4.- Le phénomène d’émigration
II.- Les impacts économiques
1.- La faible extension des terres cultivables et la ruée vers le défrichement
2.- Les vols de bœufs sont devenus des activités rémunératrices
3.- Le développement des artisanats et des petits métiers
4.- Le faible pouvoir d’achat des paysans
III.- Les impacts environnementaux
1.- Les forêts de Mikoboka et les problèmes d’assèchement
2.- Le recul de la forêt et les problèmes écologiques
3.- La raréfaction des essences utiles pour le bien-être des paysans
Chapitre III : Les axes stratégiques d’intervention pour le développement de la micro- région de Mikoboka
I.- La dynamique collective dans la gestion des infrastructures et de l’environnement
1.- L’application de l’IPEC dans le processus de gestion des infrastructures
2.- La mise en cohérence des intérêts économiques locaux et la politique de partenariat
3.- La participation de la communauté bénéficiaire dans la lutte contre la dégradation de l’environnement
II.- Les rôles des intervenants locaux dans le développement économique
1.- Les ONG et l’association des agriculteurs
2.- Les techniciens et les associations des éleveurs
3.- Les appuis matériels et financiers pour l’association des artisans locaux
III.- L’adaptation d’une nouvelle politique de gestion environnementale liée aux infrastructures existantes
1.- Le transfert de gestion forestière à la communauté villageoise
2.- Le FOFIFA et la valorisation des ressources naturelles
3.- Les projets-programmes multi-sectoriels et la sécurisation foncière
Conclusion