Les infections associées aux soins
Dispositif mis en place pour la lutte contre les infections nosocomiales
Le modèle français En France, un dispositif spécifique visant à organiser la lutte contre les infections nosocomiales au niveau local, régional et national a été crée. Ce dispositif est constitué de Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) dans les établissements publics de santé. Pour soutenir l’action de ces instances hospitalières, des structures interrégionales (les Centres de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales, CLIN) et nationale (Comité Technique et Cellule Infections Nosocomiales de la direction générale de la santé et de la direction de l’hospitalisation des soins) de coordination et de conseil ont été créés en 1992 et 1995 Pour la surveillance, un partenariat entre les 5 C.CLINs et l’Institut de Veille Sanitaire l’InVS a permis de créer le Réseau d’Alerte d’Investigation et de Surveillance des infections Nosocomiales (RAISIN) qui coordonne les réseaux de surveillance et l’investigation des alertes de dimension nationale. Enfin, le dispositif de signalement des infections nosocomiales est en place depuis juillet 2001 (Programme National de Lutte contre les Infections Nosocomiales 2005-2008, Ministère de la Santé et de la Protection Sociale, France) Les premiers résultats de la 4ème enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales, organisée par RAISIN (Enquête de prévalence nationale 2001-Résultats Institut de Veille Sanitaire ; 2003), ont été présentés à la mi-janvier 2007 ; la conclusion préliminaire est double : réduction modérée de la prévalence des patients infectés par rapport à l’enquête de 2001, soit 4%, mais réduction notable et encourageante de la prévalence des patients infectés par staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) soit 38%. (Prévalence des infections nosocomiales en France, 2007).
Au Maroc
Au Maroc, la prise de conscience de l’importance et de la gravité des infections nosocomiales est plus récente. Le Maroc a enregistré un retard en matière de surveillance et de prévention des infections nosocomiales. Une enquête de prévalence à l’échelon national, a été réalisée en 1994. Les résultats de cette enquête indiquaient que le taux de prévalence moyen de l’infection nosocomiale, dans le secteur hospitalier, était de 5% dans hôpitaux provinciaux, 10% dans les hôpitaux régionaux et plus de 11% dans les centres hospitaliers universitaires (5) La principale recommandation formulée, à la suite de cette enquête, est l’importance de l’élaboration et de la mise en place d’une stratégie nationale d’hygiène hospitalière. Toutefois, à l’exception des circulaires relatives à la protection des transfusés et à la gestion des déchets hospitaliers, le domaine d’hygiène hospitalier souffre encore d’un vide juridique. Une étude a été réalisée en 2007 au CHU Hassan II, a révélé que le taux de prévalence des infections nosocomiales dans les trois hôpitaux est de 6,7% (5)
Audit
Nous avons réalisé un audit dans le service d’exploration fonctionnelle au sein du CHU Hassan II ; ce service est composé des plusieurs salles d’endoscopie en néphrologie, dermatologie, gastrologie et pneumologie. Il dispose également d’une salle de désinfection et d’une salle de stockage. La salle de désinfection dispose de 3 endoscopes digestifs, 2 endoscopes bronchiques, 3 machines à laver et désinfecter, 3 tables TD20 pour les fibroscopes et les coloscopes, et une seule table pour les bronchoscopes. Le traitement des endoscopes est assuré par deux aides soignantes pour les fibroscopes et coloscopes, et une infermière diplômée pour les bronchoscopes. L’audit s’est déroulé pendant une journée de travail, sur les endoscopes préparés est de 6 fibroscopes, 4 coloscopes et 2 bronchoscopes. Pour le bon déroulement de cet audit, une grille (annexe5) a été construite à l’aide d’outils déjà existants (grille d’audit élaborée par le CCLIN sud-ouest 2007) et réadaptée au contexte local selon la procédure de désinfection en rigueur dans le service des explorations fonctionnelles. L’évaluation s’est intéressée aux différentes de traitement des endoscopes: pré-désinfection, le 1er et 2ème nettoyage, la désinfection et les produits utilisés, ainsi que sur l’hygiène des mains à chacune des étapes de la procédure.
Contrôle microbiologique
Les résultats des prélèvements microbiologiques des endoscopes sont présentés dans le tableau 4. Nous avons enregistré un niveau de qualité cible sur trois endoscopes, ce niveau vise à assurer et à maintenir des conditions normales de fonctionnement et de sécurité dans le contexte d’un environnement maîtrisé. Ce niveau cible est également le niveau à respecter lors de la validation d’une procédure de traitement des endoscopes. Nous avons des Staphylococcus coagulas négatif, mais la présence de ces bactéries n’est pas alarmantes puisqu’elles sont considérées comme des bactéries saprophytes commensales. Des erreurs lors du prélèvement peuvent également expliquer leur présence. Un niveau d’alerte à été enregistré sur 2 endoscopes ; Ce niveau se situe entre le niveau cible et le niveau d’action, c’est le niveau permettant une première alerte en cas de dérive par rapport aux conditions normales. Il correspond à des valeurs encore acceptables en nombre de germes, nécessitant des mesures correctives sans arrêt d’utilisation de l’endoscope. La présence de Pseudomonas n’est pas tolérée. En effet, des infections post-endoscopiques à Pseudomonas ont été rapportées dans différentes publications. Pseudomonas aeruginosa est un microorganisme de l’environnement présent dans l’eau et dans toutes les zones humides. Il est la cause la plus fréquente des infections. Dans les établissements de soins, l’eau de rinçage des endoscopes, un laveur désinfecteur, des bacs ou des siphons colonisés peuvent être la cause de la contamination des endoscopes. Pseudomonas aeruginosa se localise préférentiellement à l’intérieur des canaux des endoscopes et produit facilement des biofilms qui le protègent de l’action des désinfectants.
Conclusion
Pour répondre aux exigences de sécurité, la question de la procédure optimale de traitement du matériel d’endoscopie se pose d’autant plus aujourd’hui face à une résistance accrue des agents conventionnels aux modes de stérilisation et de désinfection habituels et à l’apparition de nouveaux agents pathogène plus agressifs. Les résultats de cet audit de pratiques nous ont permis de relever les anomalies par rapport aux procédures en vigueur dans le service des explorations fonctionnelles. Par ailleurs, le prélèvement microbiologique a révélé également que deux des endoscopes analysés répondent à un niveau de qualité « alerte » avec présence Pseudomonas. Des mesures correctives devraient être appliquées.
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Table des matières
Introduction
Partie bibliographique
I.les infections associées aux soins
I.1. Définition
I.2. types d’infections
I.3. Diverses infections nosocomiales
I.4.Gravité des infections nosocomiales
I.5. Facteurs favorisants les infections Nosocomiales
I.6. les infections nosocomiales et leur impact à l’échelle mondiale
II.Dispositif mis en place pour la lutte contre les infections nosocomiales
II.1. Le modèle français
II.2. Au Maroc
III. Risques infectieux en endoscopie
III.1. les endoscopes
III.2.cas de l’endoscopie digestive
III.3. cas de l’endoscopie bronchique
III.4.Prévention du risque infectieux en endoscopie
III.5. Endoscope et infection nosocomiale
III.6.Classement des endoscopes parmi les dispositifs médicaux et niveau de traitement requis
IV.Assurance qualité en endoscopie
IV.1.Procédure de désinfection
IV.2.Audit
IV.3. contrôle microbiologique
IV.4.Traçabilité
Matériel et méthode
I.Audit
II.Contrôle microbiologique
II.1.Prélèvement
II.2.Condition de prélèvement
Résultat et discussion
Audit
Contrôle microbiologique
Conclusion
Référence bibliographique
Résumé
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