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LES CANDIDOSES VAGINALES
La candidose vaginale est lโune des plus frรฉquentes infections gynรฉcologiques de la femme en pรฉriode dโactivitรฉ gรฉnitale. Elle est le plus souvent due ร C. albicans et rarement ร C. glabrata. Les candidoses vaginales sont hormono-dรฉpendantes et surviennent dans la seconde partie du cycle menstruel et pendant la grossesse (troisiรจme trimestre). Aprรจs la mรฉnopause, la prรฉvalence dรฉcroรฎt. La prise dโantibiotiques ร large spectre et le diabรจte mal contrรดlรฉ sont des facteurs favorisants. Les candidoses vaginales ne sont pas considรฉrรฉes comme des IST (8)
Epidรฉmiologie et agents causals
La Candidose vaginale est l’une des causes les plus frรฉquentes de vaginite et touche environ 75% des femmes en รขge de procrรฉer dans le monde (9). Les femmes du monde entier en sont victimes, avec une frรฉquence accrue dans les pays tropicaux, du fait du climat chaud et humide. En effet, dans certains pays Africains, le Nigรฉria par exemple, une prรฉvalence inhabituelle de Candida albicans a รฉtรฉ rapportรฉe, jusqu’ร 68%, dโautres รฉtudes menรฉes sur des femmes enceintes ont montrรฉs une prรฉvalence de 56,3% (Sima et al. 2008). En Mauritanie les derniรจres รฉtudes datant de 1997 ont montrรฉ une prรฉvalence de 20% (10, 10). En 2008, au Mali chez les femmes enceintes, la prรฉvalence des candidose vaginales รฉtaient de 27,1% (11), au Sรฉnรฉgal, la prรฉvalence de Candidose vaginale รฉtait de 24 % (12) en 2006, ce taux est proche de celui qui a รฉtรฉ recensรฉ en 2003, dans une รฉtude effectuรฉe au CHU le Dantec montrant une prรฉvalence de 18% pour Candida albicans et 4% pour Candida spp.
Il existe environ 80 espรจces dont C. albicans qui constitue lโespรจce la plus rรฉpandue et la plus pathogรจne, et dโautres espรจces : C. krusei, C. tropicalis, C. glabrata, C. zelanoides, C. africana, C. dubliniensis.
Morphologie et Habitatย
Ce sont des รฉlรฉments unicellulaires de morphologie variรฉe (arrondie, ovoรฏde, cylindrique) de 2 ร 4 microns de diamรจtres, se reproduisant par bourgeonnement, souvent accompagnรฉs de filaments mycรฉliens ou pseudo-mycรฉliens.
Les Candida sont des levures trรจs rรฉpandues dans la nature ; leur habitat est parfois fonction de lโespรจce : C. albicans est la principale levure impliquรฉe en pathologie humaine. Elle est commensale des muqueuses du tube digestif et des cavitรฉs naturelles de lโHomme notamment le vagin. En effet C. albicans est retrouvรฉ chez environ 20% des femmes asymptomatiques et peut รชtre considรฉrรฉ comme faisant partie de la flore vaginale physiologique. C. glabrata est commensal des voies gรฉnito-urinaires et de lโintestin tandis que C. tropicalis est saprophyte de la nature (sol, eau, cรฉrรฉales) et on le retrouve dans le tube digestif et les voies urinaires de lโhomme.
Facteurs favorisants la survenue de candidose
De nombreux facteurs favorisent la survenue et la rรฉcurrence des mycoses vaginales par une perturbation de lโรฉcosystรจme vaginal. Ces facteurs sont dโordres locaux et gรฉnรฉraux :
๏ Les facteurs locaux :
– Une hygiรจne excessive et inadaptรฉe (douche vaginale, savon acide ou parfumรฉ, lโutilisation de tampons qui provoquent des microtraumatismes.
– Des rapports sexuels, stรฉrilet, rapport trรจs frรฉquents uro-gรฉnitaux ou anaux.
– Un traitement trichomonacide ou corticoรฏde inadaptรฉ entrainant des troubles de lโimmunitรฉ cellulaire locale ou une hypersensibilitรฉ vaginale.
– Une exposition frรฉquente ร lโeau de piscine ou de mer, des vรชtements serrรฉs et synthรฉtiques qui favorisent la macรฉration et augmentent lโaciditรฉ locale.
๏ Les facteurs gรฉnรฉraux
– Mรฉdicaments systรฉmiques : les antibiotiques ร large spectre :
Un antibiotique ร large spectre de plus de 3 jours chez une femme en รขge de procrรฉer est suivie dans prรจs de 80% des cas dโune vaginite ร Candida. Une corticothรฉrapie, une chimiothรฉrapie anticancรฉreuse, des immunosuppresseurs aprรจs transplantation dโorganes
– Facteurs hormonaux :
Un dรฉsรฉquilibre hormonale relatif ร une grossesse, les contraceptifs oraux fortement dosรฉs en ลstrogรจnes, toute situation modifiant lโรฉpithรฉlium vaginal (postpartum, pรฉriode prรฉmenstruelle, mรฉnopause, ectropion), et Certaines maladies endocriniennes : diabรจte ou lโhypothyroรฏdie non traitรฉs ou mal รฉquilibrรฉs.
– Facteurs infectieux et immunitaires
VIH , maladies immunitaires et chroniques, autres IST, Auto-inoculation ร partir dโune autre localisation candidosique (buccale, interdigitale, sous mammaire, sous le tablier abdominal, en cas dโobรฉsitรฉ excessive et le ยซ pied dโathlรจte ยป), le stress qui est responsable dโhyper-sรฉcrรฉtion de beta-endorphine qui stimule la filamentation mycosique et inhibe la production dโinterfรฉron gamma ; Le surmenage et la fatigue physique qui peuvent provoquer une baisse relative et transitoire de lโimmunitรฉ.
Symptomatologie
Nous distinguons divers tableaux symptomatologiques :
La vulvo-vaginite aigueย
Le tableau clinique aigu se retrouve chez moins de la moitiรฉ des patientes et entre dans le cadre de lโinfection รฉpisodique isolรฉ. Les motifs de consultation sont dominรฉs par :
– Un Prurit vulvaire intense ;
– Des Leucorrhรฉes blanchรขtres caillebottรฉes.
Ces deux signes sont รฉvocateurs dโune vulvo-vaginite ร C. albicans mais non spรฉcifiques. Ils sโaccompagnent souvent de brulures mictionnelles, de dysurie, de dyspareunie superficielle.
– Un รฉrythรจme vulvaire recouvert souvent dโun enduit blanchรขtre ;
– Un ลdรจme vulvaire ;
– Des ulcรฉrations, des fissures ;
– Des lรฉsions de grattage ;
– Des lรฉsions papulo-pustuleuses en pรฉriphรฉrie
– Un col dโaspect normal
– Des leucorrhรฉes blanchรขtres ou verdรขtres, pรขteuses, sรจches, comparables au ยจlait caillรฉยจ, adhรฉrentes aux parois vaginales inodores, voire dโodeur aigre.
Lโensemble de la symptomatologie apparait dans un contexte dโhypersensibilitรฉ locale rendant parfois difficile lโexamen clinique.
Candidoses vulvo-vaginales complexesย
Elles concernent les candidoses vulvo-vaginales rรฉcurrentes, et celles causรฉes par une espรจce diffรฉrente de C. albicans ou survenant chez une personne immunodรฉprimรฉe. Chez la femme infectรฉe par le VIH, la candidose vulvo-vaginale, peut รชtre la premiรจre manifestation cutanรฉo-muqueuse candidosique, alors que le taux de CD4 est encore supรฉrieur ร 300-400 CD4 par mm3. La candidose vulvo vaginale rรฉcurrente est dรฉfinie comme la survenue dโau moins quatre รฉpisodes ou plus de vulvo-vaginite ร C. albicans en 12 mois. En effet, la plupart des femmes ne prรฉsentent que quelque รฉpisode aigue de vulvo-vaginite au cours de la vie rรฉpondant bien au traitement classique. Mais chez dโautres, elle est rรฉcidivante ou chronique et son retentissement psychique est important. Chez ces femmes, lโinfection semble rรฉsulter davantage de la prolifรฉration rรฉpรฉtรฉe et de lโactivation dโune colonisation vaginale saprophyte que dโune vรฉritable transmission sexuelle.
Les vulvo-vaginites chez la petite fille
Elles peuvent survenir, chez lโenfant par extension dโune dermite fessiรจre ou dโune anite candidosique.
Diagnostic biologiqueย
Le diagnostic biologique repose sur la mise en รฉvidence des levures dans les prรฉlรจvements pathologiques.
๏ Prรฉlรจvement
Le prรฉlรจvement doit รชtre effectuรฉ avant tout traitement antifongique par voie gรฉnรฉrale ou en application locale. Le prรฉlรจvement vaginal est effectuรฉ au niveau de lโexocol dans le cul-de-sac postรฉrieur et au niveau de la paroi vaginale avec un รฉcouvillon stรฉrile qui sera mis dans un tube ร hรฉmolyse contenant du sรฉrum physiologique.
๏ Examen direct ร lโรฉtat frais
Lโexamen direct ร lโรฉtat frais se pratique directement sur les appositions sur lame dโรฉcouvillon des sรฉcrรฉtions vaginales, sans fixation ni coloration spรฉcifique.
Il permet ainsi de mettre en รฉvidence des levures bourgeonnantes (blastospores) de Candida รฉventuellement accompagnรฉes de pseudo-mycรฉliums. (Figure 2)
En plus des levures lโรฉtat frais permet de visualiser aussi T. vaginalis dans les secrรฉtions vaginales.
๏ Culture
Elle est rรฉalisรฉe sur milieu de Sabouraud additionnรฉ dโantibiotiques Chloramphรฉnicol et cyclohรฉximide (Actidione) qui inhibe les moisissures et certaines levures. Les cultures poussent en 24 ร 48h (30ยฐC ou 37ยฐC en donnant des colonies blanches crรฉmeuses. (Figure 3)
๏ Identification de la levure
Il existe diffรฉrentes mรฉthodes dโidentification des Candida parmi lesquelles :
– Le test de Blastรจse ou test de filamentation qui consiste ร incuber les colonies ร 37ยฐC dans du sรฉrum humain pendant quatre heures au maximum puis ร observer la production de filaments spรฉcifiques ร C. albicans aprรจs examen ร lโรฉtat frais.
– La recherche des chlamydospores et de la formation de pseudo mycรฉlium aprรจs ensemencement dans un milieu pauvre en sucre et tensioactif (PCB : Pomme de terre, Carotte, Bile) ou RAT (Rice Agar-Tween). La lecture sโeffectue par observation directe au microscope des cultures, ร lโobjectif x 40, on recherche la prรฉsence de pseudo mycรฉlium, de blastospores et de chlamydospores caractรฉristiques de C. albicans
Chlamydospores. Source : http://www.shiftfrequency.com/michael-edwards-candida-albicans-the-foundation-of-illness/
Elรฉments thรฉrapeutiques
Le traitement curatif consiste ร รฉliminer le Candida, prรฉvenir les multi-rรฉcidives, en recherchant les facteurs favorisants, les รฉradiquer et traiter les complications.
๏ Antifongiques locaux actifs sur les Candida (15)
On donne actuellement la prรฉfรฉrence aux topiques imidazoles. La forme galรฉnique (crรจme, poudre, gel, laitโฆ) est adaptรฉe ร la localisation de la candidose. En raison de lโexcellente activitรฉ antifongique, des traitements courts de 15 jours sont habituellement suffisants. Nous distinguons plusieurs classes dโantifongiques telles que :
– Les Polyรฉnes : Nystatine (Mycostatineยฎ), Amphotรฉricine B (Fungizoneยฎ)
– Les dรฉrivรฉs imidazolรฉs ร usage externe : Bifonazole (Amicorยฎ), Econazole (Pรฉvarylยฎ), Fluconazole (Triflucanยฎ), Isoconazole (Fazolยฎ), Kรฉtoconazole (Kรฉtodermยฎ- Nizoralยฎ)
– La famille des pyridones : Cyclopyoxolamine (Mycoster 1%ยฎ crรจme et solution)
– La famille des allylamines : Terbinafine (Lamisilยฎ)
Prophylaxie
Elle consiste ร surveiller les patients ร risque, rรฉduire ou รฉliminer au maximum les facteurs favorisants, ceci pour les rรฉcidive, rรฉduire la population fongique digestive chez les personnes sous traitement prolongรฉ par des antibiotiques ร large spectre par lโusage des Polyรจnes per os, รฉviter une transmission horizontale par une bonne hygiรจne des mains (15).
LA TRICHOMONOSE UROGENITALE
Dรฉfinition
La trichomonose uro-gรฉnitale est une maladie vรฉnรฉrienne, bรฉnigne, cosmopolite et frรฉquente, due ร T. vaginalis, protozoaire flagellรฉ, parasite des voies uro-gรฉnitales, mais qui peut รชtre rencontrรฉ au niveau de la bouche, des amygdales, du rectum, en fonction des pratiques sexuelles (15).
Sa prรฉsence justifie la recherche systรฉmatique dโautres germes. Les leucorrhรฉes sont verdรขtres, mousseuses, spumeuses, abondantes et nausรฉabonde. Au spรฉculum le vagin est rouge, le col framboisรฉ. Le prurit est variable en intensitรฉ, et il existe souvent des brรปlures au moment des rapports ou des mictions (16). Lโhomme est le plus souvent porteur asymptomatique.
Le parasite est strictement humain et nโexiste que sous forme vรฉgรฉtative. Il meurt rapidement dans le milieu extรฉrieur, trรจs sensible ร la dessiccation, sa transmission dโun individu ร lโautre ne peut sโeffectuer quโen milieu humide.
Il peut survivre 1 ร 2 heures sur une surface humide et 24 heures dans les urines ou le sperme. La trichomonose est une IST, cependant on ne peut exclure la possibilitรฉ de contamination par du linge de toilette humide et les siรจges et eaux des WC ou du bain. Ce qui peut expliquer les rares cas de contamination de fillettes vierges. T. vaginalis est retrouvรฉ dans 10% des vaginites avec leucorrhรฉes et moins de 5% des urรฉtrites non gonococciques.
Epidรฉmiologie
La trichomonose est une affection trรจs frรฉquente dont la prรฉvalence touche les groupes sexuellement actifs des deux sexes entre 15 ans et 36 ans :
– 40% des femmes et 15% des hommes.
– 25 ร 85% des hommes sont infectรฉs par Trichomonas vaginalis si leur partenaire est infectรฉ, en revanche, 100% des femmes le sont lorsque le partenaire prรฉsente une trichomonose.
Agent pathogรจne
Morphologie
T. vaginalis est un flagellรฉ qui nโexiste que sous forme vรฉgรฉtative ou trophozoite mobile, en amande, incolore, rรฉfringente ร lโรฉtat frais mesure entre 7 ร 30 ยตm de long x 5 ร 12 ยตm (Il nโy pas de forme kystique).
Chez la femme infectรฉe, on retrouve T. vaginalis de maniรจre frรฉquente au niveau de la cavitรฉ vaginale oรน il se multiplie par scissiparitรฉ ร lโintรฉrieur du mucus et des exsudats provenant de la muqueuse. On le retrouve รฉgalement dans les glandes de Bartholin et Skene, mais aussi au niveau de la vessie et de lโurรจtre. Chez lโhomme, il se localise au niveau du sillon balano-prรฉputiale, de lโurรจtre, de la prostate et des vรฉsicules sรฉminales.
Symptomatologie
Les manifestations cliniques sont trรจs diffรฉrentes selon les sexes : elles sont tapageuses chez la femme, alors que lโhomme est souvent porteur asymptomatique. La pรฉriode dโincubation est silencieuse et dure en moyenne 7 ร 10 jours (5 ร 28 jours).
Chez la femme
La forme classique de la vulvo-vaginite aigue ร T. vaginalis (25% des vulvo-vaginites) se manifeste essentiellement par trois symptรดmes : les leucorrhรฉes, les brulures, le prurit vulvaire.
– La forme asymptomatique : elle survient dans 15 ร 20%. Dans ce cas T. vaginalis est simple commensale du vagin. Sa dรฉcouverte est fortuite et son dรฉveloppement serait dรป ร un dรฉsรฉquilibre hormonal.
– La forme subaiguรซ : les symptรดmes commencent souvent pendant ou immรฉdiatement aprรจs la menstruation, du fait de lโalcalinisation du vagin, liรฉe au flux menstruel et favorable ร la prolifรฉration des Trichomonas. La dyspareunie est quasi constante. Ce mรชme phรฉnomรจne dโalcalinisation est responsable de la survenue de lโinfection chez la femme mรฉnopausรฉe.
– La trichomonose et grossesse : lโรฉtat hormonal gravidique et lโabondance glycogรฉnique vaginale pendant la grossesse favorisent la prolifรฉration de Trichomonas spรฉcialement pendant les 2รฉmes et 3รฉmes trimestres.
Certaines observations ont incriminรฉ la trichomonose urogรฉnitale dans la survenue dโavortement. Le parasite a รฉtรฉ retrouvรฉ dans le liquide amniotique, le cordon ombilical et mรชme le placenta.
Chez lโhomme
Le parasite se localise au niveau des glandes urรฉtrales, de la prostate, et des vรฉsicules sรฉminales. Il est difficile de le mettre en รฉvidence. Le patient peut prรฉsenter une urรฉtrite subaiguรซ avec un รฉcoulement urรฉtral plus ou moins purulent. Il peut aussi exister des signes urinaires (dysurie, pollakiurie).
La plupart du temps le patient est asymptomatique ou pauci-symptomatique (ce qui se traduit seulement par une goutte de sรฉrositรฉ matinale au niveau du mรฉat). Lโabsence de signe clinique favorise la dissรฉmination de la maladie. Les complications ร type de prostatites sont exceptionnelles.
Diagnostic biologique
Les prรฉlรจvements
Chez la femme : la patiente doit รฉviter toute relation sexuelle 24 ร 48 heures avant le prรฉlรจvement. Prรฉlever au niveau des culs de sac vaginaux et de la glande de Bartholin, avec un รฉcouvillon stรฉrile imbibรฉ de sรฉrum physiologique.
Chez lโhomme : le prรฉlรจvement sโeffectue avant toute miction matinale ; nous recueillons la premiรจre sรฉrositรฉ matinale au niveau du mรฉat et les urines du premier jet. Le massage de la prostate augmente la sensibilitรฉ du prรฉlรจvement. Si le prรฉlรจvement est effectuรฉ en dehors du laboratoire il faut utiliser un รฉcouvillon avec milieu de transport (milieu de Stuart) type ยจculturetteยจ qui permet la conservation des parasites 24 heures ร tempรฉrature ambiante. Les Trichomonas peuvent รชtre retrouvรฉs dans les urines.
Examen Biologique
Lโobservation dโun seul parasite confirme le diagnostic. Lโidentification du parasite est facile ร lโexamen direct au microscope ร lโรฉtat frais des prรฉlรจvements diluรฉs dans du sรฉrum physiologique ร 37ยฐC ou sur plaque chauffante. Cet examen permet de repรฉrer les parasites mobiles, rรฉfringents de forme ovalaire ou arrondie. Pour augmenter la sensibilitรฉ du diagnostic, la mise en culture est possible (milieu de Roiron) ร 37ยฐC, le rรฉsultat demande un dรฉlai de 24 ร 48 heures.
Elรฉments thรฉrapeutiques
Le traitement de la trichomonose urogรฉnitale sโimpose mรชme pour les formes asymptomatiques. Comme pour les IST le traitement simultanรฉ du (ou des) partenaire(s) est indispensable, mรชme sโils ne prรฉsentent aucun symptรดme. Le traitement trichomonacide repose sur :
– Les Dรฉrivรฉs imidazoles : Mรฉtronidazole (FLAGYLยฎ), Tinidazole (FASIGYNEยฎ), Secnidazole (FLAGENTYLยฎ), Ornidazole (TIBERALยฎ), Nimorazole (NAXOGYNยฎ)
– Les Dรฉrivรฉs du Thiazole : Tรฉnonitrozole (ATRICANยฎ)
Le traitement peut se faire per os mais aussi en locale en utilisant des ovules chez la femme.
Prophylaxie
Il nโy a pas de chimioprophylaxie. La prophylaxie se rรฉsume au respect des rรจgles dโhygiรจnes habituelles (vestimentaires, bains dรฉsinfectants), rapport sexuel protรฉgรฉ et traitement simultanรฉ du partenaire en cas dโinfection.
LA VAGINOSE BACTERIENNE
Dรฉfinition
La vaginose bactรฉrienne est lโune des affections gรฉnitales les plus frรฉquentes. Elle rรฉsulte dโun profond dรฉsรฉquilibre de lโรฉcosystรจme vaginal dont les mรฉcanismes restent mystรฉrieux, mรชme si des progrรจs rรฉcents ont รฉtรฉ accomplis dans leur comprรฉhension : si la flore impliquรฉe dans la vaginose bactรฉrienne est reconnue comme polymorphe, il apparait que Gardnerella vaginalis joue un rรดle majeur avec deux formes gรฉnomiquement diffรฉrentes: lโune commensale (faiblement adhรฉsive aux cellules รฉpithรฉliales), lโautre pathogรจne (fortement adhรฉsive aux cellules รฉpithรฉliales); la composition de la flore lactobacillaire est รฉgalement ร prendre en compte : L. iners pourrait รชtre un marqueur du dรฉsรฉquilibre de la flore vaginal alors que L. crispatus est le plus souvent rencontrรฉ dans les flores vaginales normales.
La vaginose joue รฉgalement un rรดle favorisant dans lโacquisition dโinfections sexuellement transmissibles (IST) comme la gonococcie ou la chlamydiose (probablement par diminution de la flore lactobacillaire protectrice) et dans lโacquisition et le dรฉveloppement de lโinfection par le VIH. Cโest au cours de ces formes que la prise en charge thรฉrapeutique et prรฉventive sโavรจre la plus difficiles, mรชme si des rรฉsultats encourageants commencent ร รชtre obtenus avec les correcteurs de la flore vaginale (probiotiques et prรฉ biotiques)
Epidรฉmiologie
La vaginose bactรฉrienne est une infection trรจs frรฉquente. Cependant, il est trรจs difficile de cerner son exacte prรฉvalence car les chiffres varient beaucoup en fonction des localisations gรฉographiques, de lโรขge des patientes, de leur origine socio-รฉconomique, des types de consultations et de lโรฉtat de graviditรฉ.
La prรฉvalence de la vaginose bactรฉrienne est gรฉnรฉralement estimรฉe entre 15 et 30% (18), mais certaines รฉtudes montrent des prรฉvalences plus รฉlevรฉes (61% dans une consultation dโIST ou parfois trรจs infรฉrieures (de 49% ร 20% chez des femmes enceintes (19, 20).
Agents pathogรจnes
Gardnerella vaginalis
Cโest le principal germe incriminรฉ, mais sa responsabilitรฉ est controversรฉe sauf sโil est associรฉ ร dโautres germes comme les anaรฉrobies strictes. Il sโagit dโun bacille ร Gram nรฉgatif ou ร Gram variable, morphologiquement proche de Haemophilus, il est immobile et de taille irrรฉguliรจre. G. vaginalis dรฉtermine des clue-cells qui sont des cellules รฉpithรฉliales recouvertes de trรจs nombreux petit bacilles de forme et de taille rรฉguliรจre et qui adhรฉrent ร la surface des cellules. Il se dรฉveloppe lorsque le pH est supรฉrieur ร 4,5 ; pH auquel il yโa disparition des bacilles de Dรถderlein. G. Vaginalis est une bactรฉrie retrouvรฉe dans le tractus gรฉnital, elle est prรฉsente en petite quantitรฉ chez la femme en bonne santรฉ. Elle devient la bactรฉrie dominante chez 80% des femmes prรฉsentant une vaginose bactรฉrienne (107 ร 109 CFU/ml dโexsudat). Cโest la seule espรจce dont la prรฉsence est constante dans cette affection. Elle possรจde une capacitรฉ dโadhรฉsion trรจs importante in vivo et in vitro, ce qui facilite son implantation et sa multiplication (21).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES INFECTIONS DES VOIES GENITALES
I. LA FLORE VAGINALE NORMALE
II. LES INFECTIONS GENITALES
II.1 LES CANDIDOSES VAGINALES
II.1.1 Epidรฉmiologie et agents causals
II.1.2 Symptomatologie
II.1.3 Diagnostic biologique
II.1.4 Elรฉments thรฉrapeutiques
II.1.5 Prophylaxie
II.2 LA TRICHOMONOSE UROGENITALE
II.2.1 Dรฉfinition
II.2.2 Epidรฉmiologie
II.2.3 Agent pathogรจne
II.2.4 Symptomatologie
II.2.5 Diagnostic biologique
II.2.6 Elรฉments thรฉrapeutiques
II.2.7 Prophylaxie
II.3 LA VAGINOSE BACTERIENNE
II.3.1 Dรฉfinition
II.3.2 Epidรฉmiologie
II.3.3 Agents pathogรจnes
II.3.4 Symptomatologie
II.3.5 Complications obstรฉtricales
II.3.6 Vaginose bactรฉrienne et infections sexuellement transmissibles
II.3.7 Vaginose bactรฉrienne et VIH
II.3.8 Diagnostic bactรฉriologique
II.3.9. Elรฉments thรฉrapeutiques
II.4.1 Dรฉfinition
II.4.2 Historique
II.4.3 Caractรจres bactรฉriologiques
II.4.4 Epidรฉmiologie
II.4.4 Manifestations cliniques
II.4.4.1 La Blennorragie
II.4.4.2 Complications et formes extra gรฉnitales
II.4.5 Diagnostic biologique
II.4.5.3 La mise en culture
II.4.6 Traitement et prรฉvention
II.5 LES INFECTIONS A CHLAMYDIA TRACHOMATIS
II.5.1 Historique et Classification
II.5.2 Cycle de dรฉveloppement
II.5.3 Epidรฉmiologie
II.5.4 Structure antigรฉnique
II.5.5 Diagnostic au laboratoire
II.5.6 Traitement
III.3 LES INFECTIONS A MYCOPLASMES
III.3.1 Historique et Classification
III.3.2 Epidรฉmiologie
III.3.3 Clinique
III.3.4 Diagnostic biologique des Mycoplasmes
III.3.5 Sensibilitรฉ aux antibiotiques
DEUXIEME PARTIE : DONNEES DE LโETUDE
I. CADRE ET POPULATION DโETUDE
I.1 Prรฉsentation de lโhรดpital
I.2 Le Laboratoire de Bactรฉriologie-Virologie
I.2.1 Lโaccueil
I.2.2 Lโunitรฉ de Bactรฉriologie
II. MATERIELS ET METHODE
II.1 Matรฉriels
II.1.1 Matรฉriel de prรฉlรจvement
II.1.2 Matรฉriel pour lโanalyse des sรฉcrรฉtions vaginales au laboratoire
II.1.3 Milieux de culture
II.1.4 Les rรฉactifs utilisรฉs
II-2 Mรฉthodes
II.2.1 Les conditions de prรฉlรจvement
II.2.2 Lโinterrogatoire
II.2.3 Le prรฉlรจvement
II.2.4 Analyse proprement dite au laboratoire
II.2.5 Outils statistiques
III. RESULTATS
III.1 Population dโรฉtude
III.1.1 Rรฉpartition de la population dโรฉtude selon la structure de santรฉ dโorigine
III.1.2 Rรฉpartition de la population dโรฉtude selon lโรขge
III.1.3 Rรฉpartition de la population dโรฉtude selon le statut matrimonial
III.1.4 Rรฉpartition de la population dโรฉtude selon le niveau dโinstruction
III .1.5 Rรฉpartition de la population dโรฉtude selon le type de protection utilisรฉe durant les menstrues
III.1.6 Rรฉsultats de lโexamen de la sphรจre gรฉnitale
III.1.7 Signe cliniques
III.1.8 Mรฉthodes de contraception utilisรฉes
III.1.9 Evรจnements mis en cause
III.1.10 Traitements utilisรฉs
III.1.11 Aspect et couleur des leucorrhรฉes
III.1.13 Rรฉpartition des diffรฉrents types dโinfections gรฉnitales obtenues durant lโรฉtude
III.1.14 Association entre vaginose bactรฉrienne et les autres types dโinfections gรฉnitales
III.1.15 Corrรฉlation entre la survenue dโune infection gรฉnitale donnรฉe et la situation matrimoniale
III.1.16 Corrรฉlation entre la survenue dโune infection gรฉnitale donnรฉe et le niveau dโinstruction
III.1.17 Corrรฉlation entre la survenue dโune infection gรฉnitale donnรฉe et lโutilisation de mรฉthode contraceptive
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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