Les indications de la transfusion sanguine chez les bovins

Les indications de la transfusion sanguine chez les bovins

Les anémies hémolytiques d’origine infectieuse

• Hémoglobinurie bacillaire
L’hémoglobinurie bacillaire est une maladie infectieuse due au développement dans le foie d’un germe tellurique Clostridium hemolyticum encore appelé Clostridium novyi type D. Son développement se fait le plus souvent à la faveur d’une infestation par des formes immatures de Fasciola hepatica. Le bovin infecté présente une hyperthermie ainsi qu’une congestion et un ictère sur l’ensemble des muqueuses. La chute de la production de lait est spectaculaire chez les races laitières. L’animal émet une urine rouge sombre, mousseuse et des selles diarrhéiques sanguinolentes dues à des hémorragies intestinales. Le pouvoir pathogène du germe réside dans la production d’une toxine hémolytique. L’utilisation de la transfusion sanguine sera complétée par une antibiothérapie précoce à base de pénicilline ou d’un antibiotique à large spectre (AMSTUTZ et al., 1996 ; GIBBONS et al., 1974 ; SAVEY, 1979).
• Leptospirose
La leptospirose est une maladie infectieuse des bovins qui peut se présenter sous une forme ictéro-hémorragique bien que l’avortement entre le sixième et le neuvième mois de gestation soit la forme clinique la plus fréquente. L’infection se fait surtout par voie muqueuse et transcutanée, à partir d’eau ou d’aliments souillés par des animaux qui excrètent dans leurs urines des leptospires (Leptospira interrogans). Dans la forme hémolytique qui nous intéresse, les animaux présentent de manière plus ou moins aiguë une hyperthermie pouvant aller jusqu’à 41°C associée à un ictère et une hémoglobinurie. Ce sont surtout les veaux qui présentent une forme suraiguë et peuvent décéder en 18 à 36 heures. Chez les vaches laitières, on pourra avoir une hémogalaxie.Le pouvoir pathogène des leptospires réside dans l’élaboration d’une hémolysine.
La transfusion sanguine sera utilisée chez les animaux qui présenteront une anémie très prononcée. Le traitement spécifique fait appel à l’antibiothérapie à base de streptomycine, dihydrostreptomycine, chlortétracycline ou encore oxytétracycline (AMSTUTZ et al., 1996 ; GIBBONS et al., 1974 ; SAVEY, 1979).

Les anémies hémolytiques d’origine parasitaire

• Babésiose
La babésiose, aussi appelée piroplasmose, est une maladie due à des protozoaires parasites du sang du genre Babesia. Ces parasites sont transmis aux bovins par l’intermédiaire de tiques dures ou Ixodidés. En régions tempérées, il s’agit de Babesia divergens et de Babesia major transmises respectivement par Ixodes ricinus et Haemaphysalis punctata. Babesia bovis et Babesia bigemina sont des espèces essentiellement tropicales, transmises par des tiques du genre Boophilus (BUSSIERAS et CHERMETTE, 1992). La forme aiguë atteint les jeunes bovins ou les animaux nouvellement introduits dans un effectif, animaux qui sont le plus réceptifs. Les bovins présentent une hyperthermie pouvant aller jusqu’à 41,5°C mais cet accès fébrile est le plus souvent de courte durée, 2 à 3 jours. Un syndrome hémolytique se met en place conduisant à une hémoglobinémie puis une hémoglobinurie associée à une bilirubinurie. L’urine est foncée, couleur de café et recouverte de mousse blanche. Une diarrhée pathognomonique de la babésiose, avec émission de selles liquides au travers d’un anus spasmé (défécation « à travers un trou de serrure ») peut apparaître. L’animal peut décéder, être l’objet de rechutes ou encore évoluer vers une forme chronique de la maladie. Le pouvoir pathogène de ces protozoaires réside dans leur multiplication asexuée. Celle-ci se réalise à l’intérieur des globules rouges du bovin parasité et la libération du produit de cette multiplication conduit à la destruction des érythrocytes. La transfusion sanguine permet ici de combattre l’anémie causée par l’hémolyse des globules rouges, mais elle s’accompagne obligatoirement d’un traitement spécifique à base d’un piroplasmicide tel que l’imidocarbe par exemple (AMSTUTZ et al., 1996 ; BOURDOISEAU et L’HOSTIS, 1995 ; BUSSIERAS et CHERMETTE, 1992 ; LEVASSEUR, 1991).
• Anaplasmose
L’anaplasmose bovine, aussi appelée piroplasmose blanche, est une maladie parasitaire due à la présence dans les érythrocytes des bovins, de rickettsies. Elle se rencontre en France, en particulier dans le sud du charolais et dans le centre. Le parasite, Anaplasma marginale, est transmis par des tiques telles que Ixodes ricinus ou Rhipicephalus bursa. Le tableau clinique est proche de celui de la babésiose avec hyperthermie et anémie due à la destruction des globules rouges mais cependant, les animaux ne présentent pas d’hémoglobinurie et sont le plus souvent constipés. Un ictère marqué peut apparaître. La transfusion de sang est souvent indiquée et peut être répétée. Elle permet de lutter contre l’hypoxie consécutive à l’anémie. Le traitement étiologique fait appel à l’imidocarbe ainsi qu’à l’oxytétracycline (AMSTUTZ et al., 1996 ; BOURDOISEAU et L’HOSTIS, 1995 ; LEVASSEUR, 1991).

Les autres anémies hémolytiques

Certaines intoxications ou carences alimentaires peuvent conduire à des anémies hémolytiques.
• Hémoglobinurie puerpérale
De nombreux auteurs signalent l’utilisation de la transfusion sanguine dans le traitement de l’hémoglobinurie puerpérale, associée au traitement étiologique de cette affection (ALEXANDER, 1995 ; GIBBONS et al., 1974 ; RADOSTIS et al., 2000 ; ROYER, 1976b ; SAVEY, 1978 et 1979). Cette maladie se rencontre chez la vache laitière, entre 4 jours et 4 semaines après la mise-bas. L’animal atteint s’affaiblit brutalement et émet une urine foncée, consécutive à l’hémoglobinurie. L’anémie est évidente à l’observation de la lignée rouge et des muqueuses, qui sont tout d’abord très pâles puis deviennent ictériques. Le lait peut prendre une teinte rougeâtre. La température corporelle s’élève à 41°C, redevient normale, puis chute ensuite très rapidement. Une hypophosphatémie ou un déficit en cuivre sont rapportées dans l’étiologie de cette affection (SOLDAN, 1999). Ces deux carences semblent rendre les globules rouges plus sensibles à des facteurs hémolysants apportés par l’alimentation. Ces hémolysines sont présentes dans certains aliments comme le colza, les navets et les crucifères (AMSTUTZ et al., 1996 ; GIBBONS et al., 1974 ; SAVEY, 1979). Plusieurs auteurs utilisent la transfusion sanguine en complément du traitement étiologique, sur les animaux très anémiés, dans deux intoxications végétales : l’intoxication par les choux moelliers et celle par la mercuriale (LEBRET, 1976 ; RADOSTIS et al., 2000 ; SAVEY, 1978).
• Inoxication par les choux moelliers
L’intoxication par les choux moelliers est due à la présence, dans ces végétaux, de composés soufrés possédant des propriétés anémiantes. Ces crucifères données en quantité supérieure à 20 kg dans la ration journalière des bovins, pendant une période supérieure à 20 jours, peuvent conduire à une intoxication. Au début, les animaux présentent une hyperthermie jusqu’à 40°C ainsi que de légères coliques avec émission difficile de féces noirâtres. Au stade d’état et suite à l’hémolyse des globules rouges, les animaux sont anémiés avec une hémoglobinurie. Les selles deviennent diarrhéiques. La suppression de l’aliment permet en général en 2 à 3 mois un retour à la normale (SAVEY, 1979).
• Intoxication par la mercuriale
La mercuriale est toxique pendant sa floraison jusqu’au stade de maturité des graines, c’est-à-dire de septembre à novembre. Les animaux ne sont malades qu’après plusieurs jours de consommation. Au départ, les symptômes sont frustres, avec perte d’appétit, abattement et diminution de la production lactée, qui peut prendre une coloration rosée. Cependant, l’évolution peut être d’emblée plus grave avec météorisation. Suite à l’hémolyse, l’animal est nettement anémié et émet une urine rouge ou brunâtre au cours de mictions douloureuses. Cette couleur s’explique par l’hémoglobinurie et la présence d’un pigment particulier : la crysohermidine. Le traitement étiologique consiste à retirer les animaux de la pâture où se développe la mercuriale (POULIQUEN et JEAN-BLAIN, 1998 ; SAVEY, 1979). D’après POULIQUEN et JEAN-BLAIN (1998), la transfusion sanguine, même pratiquée en fin d’évolution, donne d’excellents résultats. Pour le traitement symptomatique, ils associent des solutions de réhydratation, des pansements gastro-intestinaux, des hépatoprotecteurs et des analeptiques cardio-respiratoires.

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Table des matières

Introduction
1ère partie : Les indications de la transfusion sanguine chez les bovins
I Les indications
A- Les anémies
1- Les anémies hémorragiques
2- Les anémies hémolytiques
2-1- Les anémies hémolytiques d’origine infectieuse
2-2- Les anémies hémolytiques d’origine parasitaire
2-3- Les autres anémies hémolytiques
3- Les anémies parasitaires : la coccidiose
B- La restauration de la fonction d’hémostase
1- Les intoxications
2- La coagulation intravasculaire disséminée ou CIVD
C- La restauration du taux protéique sanguin
1- Chez le bovin adulte
2- Chez le veau
II Diagnostic des indications de transfusion
A- Diagnostic clinique
1- Les signes généraux d’appel
1-1- Lors d’une anémie
1-2- Lors d’un trouble de l’hémostase
1-3- Lors d’une hypoprotéinémie
2- L’examen des fluides corporels
2-1- Le sang
2-2- L’urine
B- Examens de laboratoire
1- Les paramètres hématologiques des bovins
1-1- Définition
1-2- Valeurs physiologiques
1-3- Diagnostic différentiel des anémies des bovins grâce aux 16 paramètres hématologiques
2- Examens biochimiques
2-1- Lors d’un trouble de l’hémostase
2-2- Lors d’un trouble du taux protéique
C- Critères de décision de la mise en œuvre d’une transfusion
1- Lors d’une anémie
2- Lors d’un trouble de l’hémostase
3- Lors d’un trouble du taux protéique
2ème partie : Réalisation pratique de la transfusion sanguine chez les bovins
I Les caractéristiques du donneur
A- Les groupes sanguins chez les bovins
1- Généralités
2- Spécificités du système J des bovins
3- Méthodes d’obtention des anticorps pour le typage des groupes sanguins des bovins
3-1- Technique par allo-immunisation
3-2- Technique des hybridomes
B- Le choix du donneur
II La récolte du sang et son stockage
A- Le matériel
1- Les anticoagulants
1-1- La néoarsphénamine
1-2- L’héparine
1-3- Le citrate de sodium
1-4- La solution d’acide/citrate/dextrose ou ACD
1-5- La solution de citrate/phosphate/dextrose ou CPD
2- Les contenants
3- Les transfuseurs
B- La réalisation pratique de la récolte sanguine
C- La conservation du sang
1- Généralités
2- Les anticoagulants disponibles pour le stockage
III L’administration au receveur
A- Les tests préalables
1- Définition
2- Réalisation pratique
3- Interprétation et inconvénients
4- Solution pratique
B- L’administration pratique
1- La qualité et la quantité de sang administré
2- La vitesse et les voies d’administration
3ème partie : Les conséquences et les complications éventuelles de la transfusion sanguine chez les bovins
I Les conséquences physiologiques
A- Dans le sang
B- Chez l’animal
II Les complications à médiation immune
A- Après une primotransfusion
B- Après des transfusions multiples
C- Le cas particulier de l’ictère hémolytique du veau nouveau-né
1- Etiologie
2- Pathogénie
3- Les formes cliniques
3-1- La forme aiguë
3-2- La forme suraiguë
3-3- La forme subaiguë
III Les complications d’origine non immunologique
A- Les complications dues à la méthode de transfusion
B- L’action complexante du citrate de sodium
C- Le choc septique dû à la qualité du sang
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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