Les indicateurs du marché du travail à Madagascar

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

La théorie keynésienne :

Fonctionne ment du marché du travail

La différence avec l’ana lyse néo-classique repose dans la détermination de l’offre de travail et la prise en compte des salaires nominaux et non pas des salaires réels.
Dans l’analyse keynésienne, la demande de travail émanant d’une entreprise, est fonction décroissante du salaire réel. Par contre, les offreurs de travail sont prisonniers des apparences monétaires. Le salaire nominal est rigide à la baisse mais flexible à la hausse en cas de croissance rapide de la demande de travail
En effet, d’une part les salariés, faute d’information ou de rationalité, seraient victimes de l’illusion monétaire. Ainsi, ils s’intéressent à l’évolution de leurs salaires nominaux sans tenir compte de l’évolution du niveau général des prix qui peut détériorer leur pouvoir d’achat. D’autre part, il existe un salaire minimum imposé par les législations nationales mais aussi la présence des syndicats plus ou moins puissants qui veillent à la progression des salaires nominaux et réels; la baisse des salaires nominaux, considéré souvent comme étant une sanction de la part du patronat, implique des réactions syndicales et des salariés.

L’équilibre du marché du travail

Les keynésiens font du marché des produits le marché qui va définir l’ajustement sur le marché du travail.
Lorsque les entreprises enregistrent une augmentation de leurs débouchés, elles vont accroître leur demande de travail laquelle va s’ajuster à l’offre. Tout accroissement de la demande de travail implique une diminution du salaire réel, car, les ajustements correspondent à une augmentation préalable des prix du fait des tensions sur le marché des produits.
Dans cette théorie, l’équilibre de plein-emploi n’est qu’une situation parmi tant d’autres qui sont alors caractérisées par un équilibre de sous-emploi.

Le concept de de mande effective et la détermination de l’emploi

Le niveau de l’emploi est déterminé par le niveau de la production. En effet, la production est déterminée par la demande effective qui est une demande solvable c’est-à-dire soutenue par un pouvoir d’achat. Cette demande est anticipée par les entrepreneurs (demande attendue ou prévue et non réelle)
Après avoir évalué le niveau de la demande effective, les entrepreneurs déterminent le nombre de salariés nécessaire pour la production correspondant à cette demande. Les entrepreneurs fixent ainsi le niveau de l’emploi et des salaires. Selon Keynes, le niveau de l’emploi ne dépend pas de la Main d’œuvre disponible mais du niveau d’activité. En fait, les firmes augmentent leur demande de travail parallèlement à une augmentat ion des demandes effectives. Mais l’équilibre réalisé n’est pas forcément un équilibre de plein emploi. Ainsi, le chômage provient d’une erreur d’anticipation des entrepreneurs quant à l’évolution de la demande; il s’agit donc d’une situation de chômage involontaire. Cette thèse est résumée dans le schéma suivant.

Les indicateurs du marché du travail

La mesure de la pauvreté d’une population se fait à l’aide de son niveau de revenu. Selon l’Organisation des Nations Unies, « une personne est pauvre lorsque son revenu se trouve en dessous du seuil minimum de survie, soit 1$ US par jour. »2 Ce qui signifie alors que la pauvreté
est en étroite liaison avec le revenu ; le revenu à son tour est fonction de l’emploi occupé par l’individu.

L’activité

Cet indicateur est utilisé pour mesurer la population active qui est le nombre d’individusengagés sur le marché du travail, elle se divise en deux groupes distincts tels que les « actifs occupés » c’est à dire ceux qui exercent un emploi, et les « chômeurs » ou les personnes en recherche d’emploi.

Le chômage

Le chômage a divers concepts.
 Selon le BIT
D’ après la définition du BIT, un « chômeur » désigne toute personne en âge de travailler qui n’a pas d’emploi, disponible et à la recherche d’un emploi.
 Chômage déguisé keynésien
En période de crise, de nombreux travailleurs doivent abandonner leur emploi. Ils sont alors contraints d’accepter des postes de travail où leur productivité est inférieure à celle obtenue dans leurs emplois antérieures.
 Chômage déguisé structural
L’origine de ce type de chômage se tro uve dans les structures sociales et économiques. Il est caractérisé par l’existence d’une productivité marginale égale ou proche de zéro, la conservation en activité d’un surnombre de travailleurs supérieur à celui que l’état des techniques aurait permis d’employer. En conséquence, la disparition du chômage déguisé structural est assurée par le transfert de la main d’œuvre excédentaire vers les secteurs modernes moteurs de la croissance, où existent de nombreuses possibilités d’emploi.
 Chômage déguisé malthusien
La condition nécessaire à ce type de chômage est la surpopulation. Par conséquent, un ouvrier mal nourri et mal soigné, en raison d’un salaire trop faible, a, pour une même durée de travail, une productivité moyenne plus faible qu’un travailleur en meilleure condition physique.
 Le chômage structural
La cause de ce chômage est la modification de structures issues de la croissance. Ce type de chômage n’a pas de caractère conjoncturel et n’est pas la conséquence d’une insuffisance de la demande globale. Par conséquent, devant la différence entre la nature des besoins et celles des ressources en main d’œuvre, tout accroissement de la demande globale est inefficace, seules des mesures spécifiques, assurant une formation de la main d’œuvre correspondant aux besoins, peuvent réduire le chômage.
Généralement, le chômage à Madagascar est lié à la difficulté à s’insérer sur le marché du travail. Ce fléau est mesuré directement par le taux de chômage.
Taux de chômage
C’est le premier indicateur montrant les tensions sur le marché du travail. Il permet d’apprécier l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail et les distorsions existantes sur le marché du travail. Il est donné par la formule suivante : Taux de chômage = nombre de chômeurs/effectif de la population active.

Évolution de l’emploi entre 2004 et 2010

La période entre 2004 et 2010 est marquée d’une part par une stabilité au cours de l’année 2004 à 2007 ; et, d’autre part une période de crise (2008 à 2010). A part ces deux événements marquant cette période, l’État malgache a également mis en œuvre différentes politiques visant à réguler le marché du travail.

2004 à 2007

Dans cette section, on s’intéressera à étudier l’évolution des différents indicateurs du marché du travail ainsi que celle des secteurs d’activité et institutionnels.

Evolution des indicateurs

Dans ce paragraphe, on a pris soin de prendre les indicateurs significatifs à savoir le taux de chômage et le taux d’activité.
 Le taux d’activité
Dans l’ensemble, ce taux a été de 66,5 % 4 pour l’année 2004, pourtant il convient de préciser que celui-ci semble trompeur puisqu’il diffère selon les milieux. En effet, il est de 70% en milieu rural contre seulement 55% en milieu urbain, ce qui reflète la prédominance des emplois agricoles à Madagascar (la part de la population active dans l’agriculture est très importante et est de l’ordre de 80 %) et celle du chômage urbain.
Ensuite, on a constaté une baisse d’environ deux points de ce taux en 2004 pour l’année 2005-2006 puisqu’il est de 64,6%5. En outre, ce dernier taux n’a pas changé pour l’année 2006-2007 et on a également recensé 94470006 individus en âge de travailler.
Si on regarde ces chiffres, on constate une baisse du taux d’activité d’année en année. En effet, ceci s’explique par une fermeture d’établissements chaque année, laquelle se traduit par une perte d’emplois. Pour l’année 2005, on a enregistré une ouverture de 78 établissements soit un recrutement de 1873 travailleurs, alors que la fermeture de 5 établissements la même année a touché 92 travailleurs. Ainsi, il convient d’analyser l’environnement macro économique de Madagascar. Cet environnement macro économique « n’est pas sain ni stable ni incitatif » (défaut d’investissement public alors que ce dernier, selon les théoriciens de la dette publique, devrait augmenter la rentabilité des investissements p rivés lesquels contribueront à la création d’emplois) et rend ainsi vulnérables les établissements. En effet, l’instabilité macro économique empêche les investissements privés puisque quand on parle d’investissement, on met en jeu une grosse somme mais cela n’est profitable immédiatement.
 Le taux de chômage
En général, le taux de chômage global est faible pour Madagascar ; il n’a pas encore été de deux chiffres durant la période de l’analyse.
En 2004, le taux de chômage global à Madagascar est de 3,6% 7 mais il est supérieur à 12% dans le milieu urbain, en particulier dans la ville d’Antananarivo.
Ce taux a baissé pour l’année 2005-2006 ; en effet il a été de 2,7%8 et a augmenté de 2 ,8%9 en 2006-2007, et le taux le plus faible pour cette période est celui de l’année 2007-2008 qui est de l’ordre de 2,6%10.
En effet, il ne faut pas se fier à ces chiffres puisque même si le taux global de chômage est faible pour Madagascar, on constate qu’il ne reflète plus la réalité, vu :
Premièrement, la prédominance des emplois informels regroupant environ 75% des actifs en 2007 et qui se traduit par un fort chômage déguisé (ou une prédominance des emplois non productifs) qui n’est pas pris en compte dans le taux de chômage global. En effet, dans la plupart des pays en développement y compris Madagascar, seuls les 13% des actifs sont employés ou salariés et les restes se trouvent dans le secteur informel. Cette situation s’explique par le fait que ces pays ont une structure économique dualiste qui associe un petit secteur formel à un large secteur non formel.

L’administration publique

Elle est constituée par le gouvernement dans un sens large.
Dans l’ensemble du pays, le tableau précédent montre que l’administration publique ne crée que 2,1% des emplois disponibles. On peut dire que c’est parce qu’elle absorbe la plupart des emplois salariés qualifiés qu’elle n’arrive qu’à une faible création d’emplois puisque dans la réalité la plupart des individus en âge de travailler ne remplissent pas ces conditions.
En outre, les problèmes fiscaux (manque de ressources fiscales) et la nécessité de stabilité macro économique font que l’Etat n’est pas apte à absorber les nouveaux éléments de la population active, ainsi une croissance de l’emploi sera attribuée au secteur privé.
Généralement, le secteur public (dont administration et entreprisses publiques) ne contribue qu’à la création de 2,5% des emplois.

Le secteur privé formel

Ce secteur regroupe les activités industrielles et les services aux entreprises tels que les banques, les assurances, conseil et expertise, les emplois commerciaux et de services aux ménages. Comme on vient de constater, le secteur privé formel, dont particulièrement les zones franches, est considéré comme la principale so urce des emplois non agricoles. Dans l’ensemble, il regroupe moins de 8%14 des emplois. En effet, la plupart des travailleurs discriminés sur le marché du travail tels que les femmes (dans les zones franches textiles) y trouvent des avantages.

Le secteur informel

Enfin, et le plus important, c’est le secteur informel. En effet, « le secteur informel est considéré comme l’ensemble des unités de production non constituées en société, donc n’étant pas répertoriées et/ou ne tenant pas de comptabilité formelle. »15 Cette expression est une invention des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le BIT pour désigner « des réalités diverses à savoir les commerces de rue, le trafic de drogue, les emplois non déclarés dans de grandes firmes et emploi des domestiques. »16
Les caractéristiques de ce secteur sont les suivants : les conditions de travail sont précaires, aucune installation spécialisée pour le besoin de l’activité, l’accès aux services publics tels que l’eau et l’électricité fait défaut, l’organisation rationnelle du travail est inconnue et les horaires de travail ne sont pas fixes.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Partie 1 : DIAGNOSTIC ET ETAT DES LIEUX
Chapitre 1 : Environnement du marché du travail
Section 1 : Les théories traditionnelles du marché du travail
1.1 La théorie néo-classique
1.2 La théorie keynésienne
Section 2 : Les indicateurs du marché du travail à Madagascar
2.1 L’activité
2.2 Le chômage
Chapitre 2 : Evolution de l’emploi entre 2004 et 2010
Section 1 : 2004 à 2007
1.1 Evolution des indicateurs
1.2 Analyse des secteurs
Section 2 : La crise et ses impacts sur l’emploi
Partie 2 : LES ENJEUX DU MARCHE DU TRAVAIL
Chapitre 1 : Les contraintes
Section 1 : Les contraintes internes
1.1 L’inadéquation de l’offre et de la demande
1.2 La recherche d’emploi
Section 2 : Les contraintes externes
2.1 L’arbitrage inflation chômage
2.2 La discrimination
2.3 Rigidité salariale et chômage structurel
Chapitre 2 : Les atouts
Section 1 : Les Investissements Directs Etrangers
1.1 Les entreprises franches
1.2 Les investissements miniers
Section 2 : Les autres atouts
2.1 Les projets HIMO
2.2 Les politiques en matière de promotion de l’emploi
Andriamiharimanana Lanto Herisoa
Emploi et chômage à Madagascar 2004-2010
Andriamiharimanana Lanto Herisoa
Emploi et chômage à Madagascar 2004-2010
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE ET DOCUMENTATIONS

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *