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LA CONSOMMATION PHARMACEUTIQUE
Canaux de distribution du médicament
Dans beaucoup de pays, le monopole pharmaceutique est réservé aux médicaments de prescription. La part des médicaments délivrés à l’hôpital varie fortement d’un pays à l’autre : de 10% en France, elle est estimée à au moins 20% en Allemagne ou en Grande-Bretagne en 1994.
Le médicament peut-être délivré en dehors de l’hôpital ou de l’officine :
– médecins pro-pharmaciens (Suisse, Japon…) ;
– supermarchés ou drogueries (Etats-Unis, Grande-Bretagne) ;
– vente par correspondance (Etats-Unis) (tableau n° 01).
Le nombre de boîtes
Différents panels, enquête nationale ou internationale permettent d’évaluer la consommation pharmaceutique en nombre de boîtes. Mais il faut savoir que la taille des conditionnements varie fortement d’un pays à l’autre. Par exemple, en Grande-Bretagne, le pharmacien est livré par boîtes de 100, 200, voire 300 unités.
Dans certains pays comme la France, les associations des principes actifs ne sont autorisées qu’exceptionnellement, alors qu’elles sont courantes ailleurs.
L’unité conditionnée
Sous ce terme d’unité conditionnée, il faut comprendre le nombre d’unités élémentaires contenu dans une boîte. Pour les formes orales sèches, il s’agit de la gélule et du comprimé. Les doses se compliquent pour les formes liquides (sirop) ou pommades ou injections.
La Dose Quotidienne Définie (DQD)
Les travaux menés sous l’égide de l’OMS pour la région Europe ont conduit à privilégier « la Dose Quotidienne Définie ou DQD ».
Celle-ci est définie pour un médicament donné, comme la dose moyenne d’entretien utilisée pour l’indication principale présumée. Un tel concept est difficile à mettre en œuvre au niveau international car selon les pays, l’indication principale d’un principe actif peut varier. Et même si l’indication est la même, rien n’assure que la dose quotidienne définie soit identique d’un pays à l’autre du fait des différences d’environnement médical, comportemental et alimentaire.
La quantité de principe actif
Si la quantité de principe actif peut être une bonne approche pour apprécier la consommation, d’un même médicament sous différentes formes galéniques, elle apparaît rapidement impraticable ou inefficiente lorsqu’il s’agit de résumer la consommation d’une multitude de spécialités.
Le nombre de prescriptions
Le nombre de prescriptions est souvent donné comme indicateur de la consommation pharmaceutique. Mais il est à utiliser avec beaucoup de circonspection. En particulier, le nombre de lignes de prescriptions par ordonnance n’a de sens que s’il est lié au nombre d’ordonnances annuellement délivrées par patient traité.
L’approche monétaire
L’approche monétaire a aussi ses avantages et inconvénients. Les prix des médicaments varient fortement d’un pays à l’autre. Les parités monétaires fluctuent. Un moyen de limiter les variations monétaires pourrait être l’utilisation du dollar PPA (unifiant les Parités de Pouvoir d’Achat) (tableaux n° 02 et n° 03).
Evaluation de toute la consommation pharmaceutique
Pour apprécier la consommation pharmaceutique, il est nécessaire de s’assurer que les données soient disponibles sur l’ensemble des aspects de la consommation :
i) Consommation de prescription Elle est peut-être :
– liée à un régime d’assurance maladie ou,
– non liée à un régime d’assurance.
ii) Consommation hospitalière
– par achat externe de l’hôpital,
– par fabrication interne.
iii) Auto-consommation
– à l’intérieur du monopole pharmaceutique,
– à l’extérieur.
En quelle valeur ?
Un médicament peut être valorisé de façon différente en fonction du stade de la distribution où est appréhendée la mesure :
· en prix public, incluant les taxes et les marges de distribution ;
· en prix public, incluant seulement les marges de distribution et excluant les taxes ;
· en prix fabricant hors taxes, (prix auquel facture le fabricant à la distribution).
Ce dernier principe est souhaitable car les taxes sur le médicament varient d’un pays à l’autre. La valeur des médicaments consommés à l’hôpital est presque toujours exprimée en prix fabricant hors taxes, les coûts de dispensation étant difficilement isolables dans les comptabilités hospitalières.
LES COMPTES DU MEDICAMENT
Les comptes nationaux du médicament
Définition
Les comptes nationaux du médicament sont un ensemble de comptes reliés entre eux, permettant de décrire les flux économiques concernant le médicament dans un pays. Les concepts et méthodes utilisés sont proches de ceux de la comptabilité nationale économique et des comptes nationaux de la santé.
Les comptes nationaux du médicament permettent d’avoir une vision globale des flux économiques du médicament dans un pays. D’où viennent et où vont les médicaments ? Combien le pays dépense en médicaments ? Qui paie ?
En revanche, les comptes ne donnent pas d’indications sur l’efficacité du système pharmaceutique : ils ne renseignent que sur les coûts.
Concepts
Le champ des comptes nationaux
Dans tous les pays, il y a une définition juridique du médicament, que l’on doit accepter comme telle :
· Médicaments humains et médicaments vétérinaires
· Médicaments et vaccins
Certaines nomenclatures économiques distinguent les médicaments des vaccins, mais les vaccins sont une catégorie de médicaments.
· Médicaments modernes et tradi-médicaments
Les statistiques internationales portent généralement sur les médicaments modernes. Des comptes sur les tradi-médicaments sont possibles à établir mais cela est difficile.
Les opérations sur les biens
· Production de médicaments
C’est une activité industrielle qui aboutit à un médicament consommable. Elle peut comprendre la fabrication des substances actives, la formulation et le conditionnement.
· Importation de médicaments
C’est le transport de médicament depuis un pays ou un territoire étranger.
· Approvisionnement
Acquisition des médicaments par le système de santé, en provenance de l’industrie du pays ou par importation.
· Distribution
La distribution en gros est une opération qui consiste à acquérir, stocker et céder des médicaments aux agents économiques assurant la distribution en détail aux consommateurs.
· Consommation
C’est l’acquisition des médicaments par les consommateurs. Du point de vue économique, on ne se soucie pas de savoir si le médicament est effectivement utilisé (observance), s’il l’est par la personne l’ayant acquis ou par une autre.
· Achat
· Transfert
Acquisition de médicament sans paiement.
· Paiement
Le paiement direct consiste à verser le prix du médicament. Dans le paiement indirect, le consommateur paie un service qui inclut la fourniture de médicament.
Les opérations financières
· Financement
Transfert d’argent, paiement. Il s’agit ici du financement de la consommation et non des stocks de leur accroissement ou du fonds de roulement du système pharmaceutique national.
· Le total du financement de la dépense en médicaments est égal au total de la consommation de médicaments.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ECONOMIE ET CONSOMMATION DES MEDICAMENTS
1. ECONOMIE DES MEDICAMENTS
1.1. Les indicateurs de la situation économique et de la santé
1.1.1. Situation économique
1.1.1.1. Indicateurs généraux
1.1.1.2. Dépenses pour les médicaments
1.1.2. Situation sanitaire d’ensemble
1.1.2.1. Le système de soins
1.1.2.2. L’état de santé de la population
1.1.2.3. L’utilisation des services de soins
1.2. Economies potentielles réalisables
2. LA CONSOMMATION PHARMACEUTIQUE
2.1. Canaux de distribution du médicament
2.2. Mesure de la consommation
2.2.1. Mesure physique
2.2.1.1. Le nombre de boîtes
2.2.1.2. L’unité conditionnée
2.2.1.3. La dose Quotidienne Définie (DQD)
2.2.1.4. La quantité de principe actif
2.2.1.5. Le nombre de prescriptions
2.2.2. L’approche monétaire
2.2.2.1. Evaluation de toute la consommation pharmaceutique
2.2.2.2. En quelle valeur ?
3. LES COMPTES DU MEDICAMENT
3.1. Les comptes nationaux du médicament
3.1.1. Définition
3.1.2. Concepts
3.1.2.1. Le champ des comptes nationaux
3.1.2.2. Les opérations sur les biens
3.1.2.3. Les opérations financières
3.1.2.4. Les agents
3.1.3. Les comptes
3.1.3.1. Le compte d’approvisionnement
3.1.3.2. Le compte de distribution
3.1.3.3. Le compte de consommation
3.1.3.4. Le compte de financement
3.2. Les comptes locaux et régionaux
4. UTILISATION DES MEDICAMENTS
4.1. L’utilisation des médicaments par les services
4.2. L’utilisation des médicaments par l’individu malade
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE L’UTILISATION ET DE LA CONSOMMATION DES MEDICAMENTS AU CSB2 D’ISOTRY CENTRAL
1. METHODOLOGIE
1.1. Lieu de l’étude
1.2. Méthode d’étude
1.2.1. Objectifs méthodologiques
1.2.2. Période d’étude
1.2.3. Objet de l’étude
1.2.4. Technique d’étude
2. RESULTATS
2.1. Utilisation
2.1.1. Le CSB2 d’Isotry central
2.1.2. Profil de morbidité
2.1.3. Les maladies les plus fréquentes
2.1.4. Le système d’approvisionnement
2.1.5. Gestion des stocks
2.1.6. Prescriptions
2.2. Consommation
2.2.1. Le compte d’approvisionnement
2.2.2. Le compte de distribution
2.2.3. Le compte de consommation
2.2.4. Le compte de financement
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. La méthodologie
1.2. Les résultats
1.2.1. L’utilisation
1.2.2. La consommation
1.2.2.1. Le compte d’approvisionnement
1.2.2.2. Le compte de distribution
1.2.2.3. Le compte de consommation
1.2.2.4. Le compte de financement
2. SUGGESTIONS
2.1. Amélioration des techniques d’approvisionnement en médicaments
2.2. Amélioration de l’accès financier aux médicaments
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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