L’homme est un être doué d’intelligence et d’un langage articulé. Par sa raison, il est le seul être capable d’améliorer sa condition de vie. D’un côté, on peut dire alors que l’homme est le créateur de l’homme, car il peut inventer des choses par la technique. Mais d’un autre côté, on peut dire aussi que l’homme est une créature car il ne peut pas échapper au sort commun de la nature, à savoir la naissance et la mort. Dans la vie de l’homme, la mort est omniprésente et dans le cas des Antimaroa, ils ont toujours profondément ressenti dans leur vie l’ombre de la mort. Cette omniprésence de la mort les suit partout et le proverbe malgache suivant semble bien illustrer cela : “Ny fahafatêsafia mafiaraka an-jôrondamba” (Littéralement traduit : La mort suit aux angles de nos vêtements). Cela veut dire que dès sa naissance, personne ne peut échapper à la mort. Tout homme étant mortel, toute vie sur terre n’est qu’éphémère. Cette remarque montre que la tombe est ce qui vient inéluctablement après le berceau. C’est aussi affirmer, pour les Antimaroa, que la vie sur terre n’est qu’un passage. (Fandalövafia ihany ny eto an-tany). Le rythme cosmique renforce chez les Antimaroa une telle certitude, c’est-à-dire que la vie se révèle à nous comme un continium tissé de période de latence. En effet, la mort n’est pas, pour eux, un arrêt total de la vie et de toute possibilité d’existence. Devant le problème de la mort, en tant qu’être raisonnable, l’homme ne peut pas rester tranquille, c’est pourquoi il a institué le famadihafia (exhumation), lequel tient une grande place dans la région de Maroantsetra, car les gens respectent et mettent en valeur les ancêtres. C’est pour cette raison que la majorité des gens de cette région continuent à toujours pratiquer le famadihafia.
Le famadihafia est donc considéré comme la continuité de la vie. “Il a cette signification profonde de la revanche d’une conscience déchirée par la douleur de la mort surprise”. L’homme réagit et s’insurge, en quelque sorte, contre le destin. D’après les rites hérités des ancêtres, les Zafindrabay pratiquent le famadihafia et ils croient fermement qu’on doit toujours “retourner les morts”. C’est pourquoi, nous avons choisi ce thème pour que nous puissions connaître davantage et approfondir notre culture. En plus, faisant partie de ce groupe, nous avons également voulu savoir beaucoup plus sur notre histoire. Et ceci nous a amenée à poser les questions suivantes : “D’une part, comment se passe le famadihafia chez les Betsimisaraka Zafindrabay de Maroantsetra ? Et d’autre part, quelle est vraiment la valeur du famadihafia chez les Betsimisaraka de cette localité ?” Ainsi, pour mener à bon terme ce travail et surtout pour pouvoir répondre à ces questions, nous essayerons de voir dans la première partie la présentation de notre terrain d’étude. Nous aurons l’occasion de voir sa situation géographique, de dire quelques mots sur l’histoire des Zafindrabay et sur le contexte socio-culturel de la région de Maroantsetra. Dans la deuxième partie de notre devoir, nous décrirons le déroulement du famadihafia chez les Zafindrabay. Et enfin, dans la troisième et dernière partie, il sera question de réflexions sur le famadihafia dans lesquelles nous allons essayer de voir les inconvénients et les avantages de ce rite.
LA DELIMITATION DE LA REGION DE MAROANTSETRA
Le district de Maroantsetra, se trouvant au fond de la baie d’Antongil, fait partie de la province autonome de Toamasina. Au sud, il est limité par le district de Mananara-Nord, au sud-ouest, par le district de Befandriana-Nord, au nord par le district d’Andapa, au nord-est, par celui d’Antalaha et à l’est par l’océan Indien. Il se trouve entre les 14° 49’ et 15° 56’ de latitude sud et les 49° et 50° 05’ de longitude est. Sa superficie est de 6 876 km2 et compte 196 741 habitants en l’année 2004, éparpillés dans dix-huit communes : Ambinafiitelo, Andranofotsy, Antakotako, Andrôndrôfia, Anjahafia, Antsirabe-Sahatany, Manambolo, Mahalevona, Morafeno, Maroantsetra, Ambodimanga-Rantabe, Ambanizafia, Rantabe, Voloina, Anköfabe, Anjafiazafia, Afiandrivöla et Anköfa. Maroantsetra est une commune urbaine et les autres sont des communes rurales.
MODE DE VIE DE LA POPULATION
La majorité de la population du district de Maroantsetra s’occupe surtout de l’agriculture pratiquée dans la plaine. C’est la raison pour laquelle les gens de cette région vivent de l’agriculture et de l’élevage. On y trouve des cultures vivrières, par exemple, le riz, le maïs, le manioc et la patate et aussi des cultures d’exportation comme le giroflier, le vanillier et le poivrier ; enfin, des cultures industrielles comme la canne à sucre et le cocotier. Les Antimaroa ne se basent pas seulement sur l’agriculture, ils font aussi de l’élevage bovin, porcin et de volailles. La pêche se pratique dans la partie orientale, dans la baie d’Antongil. Cette baie qui est un carrefour pour les voyageurs, se relie aux embouchures des rivières Antaifiambalafia et Andranofotsy. Concernant l’artisanat, les Antimaroa sont orientés vers la production de vannerie, très prisée des étrangers et des touristes. Dans la région de Maroantsetra, la population est formée principalement de Betsimisaraka, d’Antaimoro, d’Antinôsy, de Merina et de Tsimihety. Des immigrants, comme les Européens et les Asiatiques font prospérer la ville par le commerce. Auparavant, les étrangers seulement pratiquaient le commerce, mais actuellement, ils sont secondés par les natifs de la région. Cette région possède une culture traditionnelle bien gardée et bien respectée. C’est le cas du famadihafia que nous allons présenter dans ce travail. Le bord maritime de cette région est occupé par de belles plages sablonneuses qui facilitent les tâches des pêcheurs traditionnels et la promenade de tourisme des gens de cette ville. Quand un homme meurt, après la veillée funéraire, on met son corps dans un cercueil pour l’ensevelir. Pendant l’enterrement, deux cas peuvent se présenter, soit on le met directement dans le tombeau ancestral, soit on creuse un trou à côté et on y met le cercueil contenant .
OCALISATION ET CARTE DU DISTRICT DE MAROANTSETRA
le défunt. Ce qui veut dire que le défunt est enterré en dehors du tombeau ancestral, comme pour le cas des enfants ou de certaines personnes selon la décision du tangalamêna (prêtre). On peut l’enterrer directement dans le tombeau ancestral, mais pour ceux qui sont enterrés en dehors du tombeau ancestral, après un certain temps, lorsque le corps s’est décomposé et qu’il ne reste plus que les ossements, on fait le transfert au tombeau ancestral, plus en sécurité, plus rassurant et bien mieux présenté par rapport à la fosse. Le transfert des reliques ou taölam-balofia dans le tombeau ancestral constitue le famadihafia. Et chez les Zafindrabay, on a besoin de zébus pour déplacer ces reliques au tombeau traditionnel.
LE RELIEF DU SOL
En général, le relief de la région de Maroantsetra est représenté par des plaines. C’est pourquoi on y trouve beaucoup de paysans, car qui dit plaine, dit un grand espace où l’on peut pratiquer l’agriculture.
LE CLIMAT
Le climat de Maroantsetra est marqué par l’humidité et le vent chaud, c’est-à-dire que la région a un climat tropical à deux saisons : la saison chaude (de septembre à avril) et la saison de pluie (du mois de mai au mois d’août). Cette zone est particulièrement pluvieuse à cause de la présence des forêts très denses. Elle est toujours menacée par le cyclone. En plus, les pluies tombent souvent, presque chaque semaine pendant la saison de pluie. Ainsi, ce climat est favorable aux cultures destinées à l’exportation, comme le giroflier, le caféier et le vanillier.
LES COURS D’EAU
La ville de Maroantsetra est arrosée par la rivière principale. Antaifiambalafia et ses affluents, comme le Langôzabe, l’Ankadimbazaha et l’Andranofotsy. Elle aboutit au sud dans l’océan Indien, dans la célèbre baie d’Antongil. Les cours d’eau de Maroantsetra jouent un rôle non négligeable sur le plan économique et social, car les grandes rivières comme Antaifiambalafia, deviennent des voies de communication pour transporter les produits et les marchandises. En effet, pour aller d’une région à une autre, les pirogues doivent passer par ces rivières.
LA COMMUNE D’ANDRANOFOTSY
Pour la délimitation, la commune d’Andranofotsy est incluse dans le district de Maroantsetra du faritany de Toamasina, sur l’ancienne route nationale numéro cinq, reliant Maroantsetra à Antalaha. A vrai dire, Andranofotsy est une rivière qui prend sa source sur le plateau de Beboriky, prolongement du cap Masoala et qui déverse ses eaux au fond de la baie d’Antongil. Elle n’est navigable qu’en petite pirogue jusqu’à une quinzaine de kilomètres en amont. Avant de se jeter dans la mer, la rivière d’Andranofotsy se divise en deux branches, respectivement Antaifiambalafia et l’embouchure. Autrefois, le village n’était pas encore à sa place actuelle. Il se trouvait à quatre cents mètres environ au sud. En ce temps-là, il s’appelait Ankiaka. Ce mot veut dire une étendue de terrain qui produit de l’herbe pour la nourriture des zébus. On lui avait donné ce nom car il y avait une grande prairie entre le village et la baie d’Antongil. Une poche d’eau qui se termine en un large cul de sac, semblable à une rivière sans issue, sépare le village de cette prairie, d’où son nom Antsahabolofio, à sec ou rempli d’eau, suivant le flux et le reflux des marées.
Plus précisément, Antsahabolofio est une poche d’eau entre Mahevarano et le village d’Ankiaka, tandis que Mahevarano est entre la mer et Antsahabolofio. Malgré cette situation de proximité avec la mer, son eau est toujours douce.
QUELQUES MOTS SUR L’HISTOIRE DES ZAFINDRABAY
LA GENEALOGIE DES ROIS ZAFINDRABAY
On entend par généalogie une suite d’ancêtres établis par filiation. Du point de vue de la science, la généalogie est la science des filiations. D’après les informations recueillies auprès de M. Angijiro Benoît et de M. Mozavelo Célestin, nous présentons dans ce travail la généalogie des Zafindrabay. Nous tenons à les remercier vivement pour leur précieuse collaboration.
L’HISTOIRE DES ZAFINDRABAY
D’abord, les Zafindrabay constituent un clan qui habite dans la région de Maroantsetra jusqu’à nos jours. Mais une question se pose : “D’où vient-il au juste ce clan ?” Les Zafindrabay ne sont pas des natifs de cette région. Ils sont des émigrants venus d’un petit village sur le bord de la rivière Maevarano, dans la région d’Analalava de la province autonome de Mahajanga. Ensuite, qui sont les Zafindrabay ?
Les différentes vagues du peuplement nous expliquent clairement la diversité de la population dans la région de la baie d’Antongil, non seulement du point de vue de l’origine mais aussi et surtout du temps de la première installation. Vers le XVIIIe siècle, il y a l’intégration d’une communauté qui vient dans la presqu’île y compris les Zafindrabay. Ils venaient d’un petit village sur le bord de la rivière Maevarano, dans la région d’Analalava, dans la Province de Mahajanga. Ils s’étaient installés dans la région d’Andranofotsy. Un groupe appelé Sambiarivo habitait alors ce village. Les Sambiarivo vivaient de la pêche, de l’élevage de boeufs et de porcs surtout. Un jour dit-on, deux aventuriers, venant du lointain Ouest étaient venus visiter la côte Est de Madagascar. Ils étaient frères jumeaux et s’appelaient Ramafiivobe et Ramafiivomasay, fils d’Indrianahonana et petits- fils de Rabay. (C’est ainsi qu’est venu le nom de Zafindrabay). Ils étaient des princes gâtés par leur grand-père. Rabay tout-puissant au milieu de ses gens de sa cour et de ses esclaves les adorait sans se lasser. Arrivés à Ankiaka, les deux visiteurs étaient mal reçus, car les Sambiarivo les avaient pris pour des vagabonds ou des esclaves évadés. Ils les arrêtèrent et les enfermèrent dans une porcherie avec les cochons. On ne leur donnait pas à manger pour les obliger à partager la nourriture des porcs, animaux qui leur sont formellement interdits. Les Sambiarivo usaient de tous les moyens pour ne pas les laisser s’échapper de leur prison. Ramafiivobe, fier de son rang, dédaigna dans son orgueil la situation dans laquelle les Sambiarivo le mettaient et s’abstint de manger, préférant mourir de faim. Ce qui lui arriva peu de temps après qu’il fut emprisonné. Son frère Ramafiivomasay, par contre, n’hésita pas à prendre un peu de la nourriture destinée aux bêtes pour maintenir ses forces. Il put résister ainsi et endurer la mauvaise odeur du lieu ainsi que les nuits fraîches à la belle étoile. Il enterra la dépouille mortelle de son frère dans un coin de la porcherie, désespérant de retrouver sa famille. Une nuit, par chance, il put s’échapper et retourner à Maevarano pour raconter aux siens ce qui leur était arrivé, à lui et à son frère. Son voyage se fit sans encombres car les Sambiarivo ne s’inquiétèrent pas outre mesure de son évasion, croyant que le prisonnier allait mourir de faim et de fatigue parce qu’il était déja très maigre et très affaibli, ne pouvant plus faire un long trajet. Mais malgré tout cela, Ramafiivomasay arriva chez lui, il raconta tout ce qu’il a vu et tout ce qui leur est arrivé en chemin et spécialement dans le village des Sambiarivo où il a perdu son frère Ramafiivobe. Comment les Zafindrabay sont-ils venus habiter dans la région de Maroantsetra ? Lorsque Ramafiivomasay arriva chez son grand-père, il lui demanda tout ce qu’il fallait pour combattre les Sambiarivo en guise de vengeance. Son grand-père lui remit alors le sampy (idole) familial nommé Botaly, une sorte de talisman qui peut provoquer des prodiges, en plus d’une petite troupe de soldats. Après cela, Ramafiivomasay revint dans cette région avec sa troupe et déclara la guerre contre les Sambiarivo avec la ferme conviction de vaincre. De leur côté, les Sambiarivo avaient peur de l’audace des attaquants. Ils étaient engourdis par la puissance de Botaly et surpris par la déclaration de bataille à l’improviste. Le combat fut rapide et les Sambiarivo s’inclinèrent devant Ramafiivomasay qui se déclara par la même occasion, roi de la région d’Ankiaka. Les Sambiarivo furent vaincus et se mirent totalement à la disposition de Ramafiivomasay, désormais roi des Sambiarivo. Lorsque tout fut mis en place, telle que l’administration et l’instauration des mœurs nouvelles, le nouveau roi Zafindrabay revint encore une fois à Maevarano pour revoir son grand-père et pour y ramener les restes mortels de Ramafiivobe, son frère. Cependant, il ne voulut pas rester à Maevarano car son père Ndrianahofiana était encore là qui succédait à Rabay sur le trône. Il était décidé à s’installer définitivement dans la région de Maroantsetra. Il demanda l’accord et la bénédiction de son grand-père et il revint à nouveau Lors de leur retour dans leur nouveau royaume, Ramafiivomasay et son groupe familial amenèrent un jeune crocodile et de l’eau puisée dans la région de Maevarano. Pour le voyage, ils apportèrent le tandrokàka (corne de bête sauvage) et le bingy tapaka (tambour), qui leur servirent à animer leur longue marche. Ces deux instruments symbolisaient traditionnellement la mise en place d’une. domination.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU TERRAIN D’ETUDE
CHAPITRE I : PRESENTATION GEOGRAPHIQUE
I.- LA DELIMITATION DE LA REGION DE MAROANTSETRA
1.- MODE DE VIE DE LA POPULATION
LOCALISATION ET CARTE DU DISTRICT DE MAROANTSETRA
2.- LE RELIEF DU SOL
3.- LE CLIMAT
4.- LES COURS D’EAU
II.- LA COMMUNE D’ANDRANOFOTSY
CHAPITRE II : QUELQUES MOTS SUR L’HISTOIRE DES ZAFINDRABAY
I.- LA GENEALOGIE DES ROIS ZAFINDRABAY
II.- L’HISTOIRE DES ZAFINDRABAY
III.- ARBRE GENEALOGIQUE DES ROIS ZAFINDRABAY
CHAPITRE III : LE CONTEXTE SOCIO-CULTUREL
I.- SUR LE PLAN SOCIAL
II.- SUR LE PLAN CULTUREL
1.- LE FAMADIHANA
2.- LE TSABORAHA OU RASA HARIANA
3.- LE TSIKAFARA
4.- LA CIRCONCISION
5.- LA RELIGION
DEUXIEME PARTIE : LE FAMADIHANA CHEZ LES ZAFINDRABAY DE MAROANTSETRA
CHAPITRE I : DESCRIPTION
PHOTOGRAPHIES DE TOMBEAUX TRADITIONNELS
CHAPITRE II : LE DEROULEMENT DU FAMADIHANA CHEZ LES ZAFINDRABAY
I.- AVANT LA CEREMONIE
1.- PREPARATION
A.- VARIATION PERIODIQUE DE LA PRATIQUE DU FAMADIHANA
B.- ANNONCE VERBALE OU INVITATION DE TOUS LES MEMBRES DE LA FAMILLE
II.- LE RITE PENDANT LA CEREMONIE
1.- LE TSIMANDRIMANDRY (VEILLEE)
2.- LE JOUR DU FAMADIHANA
A.- LE RAMASSAGE DES OSSEMENTS
B.- LA MISE AU TOMBEAU ANCESTRAL)
C.- LE REPAS DE FETE
III.- APRES LA CEREMONIE : LE FAFA LAPA OU BALAYAGE DU PALAIS
Discours de remerciements
Réponse au discours de remerciements
TROISIEME PARTIE : REFLEXIONS SUR LE FAMADIHANA
CHAPITRE I : LES CAUSES DU FAMADIHANA
I.- LA CAUSE DIRECTE
II.- LA CAUSE INDIRECTE
CHAPITRE II : LES INCONVENIENTS ET LES AVANTAGES DU FAMADIHANA
I.- LES INCONVENIENTS
1.- SUR LE PLAN ECONOMIQUE
2.- SUR LE PLAN SOCIAL
3.- SUR LE PLAN POLITIQUE
II.- LES AVANTAGES SUR LE PLAN FAMILIAL
CHAPITRE III : VALEURS DU FAMADIHANA DE NOS JOURS
I.- RELATION ENTRE LES VIVANTS EUX-MEMES
1.- SUR LE PLAN FAMILIAL
2.- SUR LE PLAN SOCIAL
CONCLUSION
Télécharger le rapport complet