LES INCIDENCES DE LA DETTE EXTERIEURE PUBLIQUE SUR L’ECONOMIE

Qu’est-ce la dette extérieure publique ?

                  La dette extérieure publique désigne l’ensemble des sommes qu’un Etat doit rembourser à des étrangers. En d’autres termes, on entend par endettement, l’ensemble des concours demandés par un Gouvernement auprès des partenaires (bilatéraux, multilatéraux, institutions financières, marchés financiers, etc.) pour financer des investissements publics, notamment des projets de développement, ou pour pallier un déséquilibre de leur balance des paiements. Il arrive aussi que la dette prenne la forme d’un prêt commercial appelé « crédit fournisseur ». Cette technique est souvent utilisée par les pays industrialisés parce qu’elle favorise leurs exportations vers le Sud. Chaque année l’endettement augmente à cause de nouvelles dettes et diminue parce que les dettes antérieures sont remboursées. Il ne faut pas confondre endettement et déficit (ou besoin de financement). Le déficit annuel est à l’origine de la variation annuelle de l’endettement et la dette publique résulte de l’accumulation des déficits au fil des ans, ces déficits résultent à son tour de la faiblesse de la croissance. Aussi, la dette extérieure est le plus souvent remboursée en devises étrangères. Tous les Etats ont une certaine dette, mais l’importance de celle-ci varie considérablement d’un pays à l’autre. En d’autre terme, la dette extérieure publique est un engagement d’emprunt direct ou indirect ou garanti par le gouvernement central que les organismes publics contractent en monnaie étrangère.

Soutenabilité de la dette

                 Le concept de soutenabilité se définit ordinairement par le fait qu’à long terme un rapport jugé pertinent entre la dette et un flux de ressources (recettes publiques, exportations, PNB, etc.) reste stable. La notion de soutenabilité est difficile à mettre en œuvre sur le plan empirique, et particulièrement dans le cas des pays les plus pauvres les durées de remboursement sont longues. Le diagnostic de soutenabilité dépend des hypothèses retenues pour le futur, notamment de l’hypothèse sur la croissance des ressources avec lesquelles la dette est remboursée, mais aussi de l’évolution du déficit qui est à l’origine de l’endettement. Enfin, il ne faut pas oublier que la soutenabilité de la dette n’est pas une question uniquement économique, elle peut être sociale ou politique. Entre 1996 et 1999 l’expression « rendre la dette soutenable » a légèrement changé de sens. Des projections étaient donc nécessaires pour savoir si la dette deviendrait soutenable ou non au terme d’un processus comprenant des mesures d’ajustement, réductions de dette partielles et un financement à conditions favorables. Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont procédé dans ce but à des évaluations de la soutenabilité de la dette pays par pays c’est-à-dire le pays emprunteur est capable de servir sa dette sans un ajustement trop important de ses dépenses. Cette façon de faire a été critiquée parce qu’il est très facile de manipuler les hypothèses de projection afin de faire apparaître une situation de soutenabilité.

L’origine de la dette des pays du Tiers-Monde

               A la veille de la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis ont mis en place, un programme de rétablissement européen pour la reconstruction de l’Europe, plus connu sous le nom de Plan Marshall. Ce plan a permis aux Etats-Unis d’investir massivement sur l’économie européenne. Une somme de 13 milliards de dollars6 à l’époque (environ 100 milliards de dollars d’aujourd’hui) a été destinée en Europe sous forme de dons et des prêts. De plus en plus de dollars se sont mis à circuler à travers le monde. Conformément aux accords signés à Bretton Woods le 22 juillet 1944, ces dollars étaient convertibles en or. Mais, les autorités américaines ont tenté de freiner les demandes de conversion de dollars en or, pour ne pas épuiser leurs coffres forts. Elles ont encouragé alors les investissements des entreprises américaines à l’étranger, pour éviter le retour des dollars en excès et une flambée de l’inflation. Par conséquent, les dollars ont resté en Europe, c’était l’eurodollar. Elles les ont prêtés alors à des conditions avantageuses aux pays du Sud, qui cherchaient à financer leur développement, notamment les États africains nouvellement indépendants et les pays d’Amérique latine en forte croissance. A partir de 1973, l’augmentation du prix du pétrole a apporté des revenus confortables aux pays producteurs qui les ont placés à leur tour dans les banques occidentales. Les banques ont proposé ces “ pétrodollars ” aux pays du Sud, à des taux d’intérêt faibles pour les inciter à emprunter. Tous ces prêts provenant de banques privées ont constitué la partie privée de la dette extérieure publique des PED. Se sont ajoutés à cela les prêts des États du Nord qui, à partir de 1973-1975,8 suite au choc pétrolier, ont été touchés par la première récession généralisée depuis la seconde guerre mondiale. Les marchandises produites au Nord ont eu du mal à trouver preneur à cause de la récession et du début du chômage massif. Ces pays riches ont décidé alors de distribuer du pouvoir d’achat au Sud, afin de l’inciter à acheter les marchandises du Nord. D’où des prêts d’État à État, souvent sous forme de crédits d’exportations, c’est l’aide liée. L’autre acteur de l’endettement est la Banque Mondiale. Institution née en 1944 à BrettonWoods, elle a accru considérablement ses prêts aux pays du TiersMonde à partir de 1968, sous la présidence de l’américain Robert McNamara. De 1968 à 1973, la Banque mondiale a accordé davantage de prêts que pendant toute la période 1945-1968. Elle a incité les pays du Sud à emprunter massivement afin de financer la modernisation de leur appareil d’exportation et de les connecter plus étroitement au marché mondial. Ces prêts ont constitué la partie multilatérale de la dette extérieure publique. Enfin, les gouvernements et les classes dominantes du Sud ont joué durant toute cette période un rôle important, ils ont écouté les occidentaux et se sont engagés sur la voie d’une forte augmentation de l’endettement de leur pays. Ils y ont souvent vu le moyen de prélever au passage, pour leur compte personnel, des sommes empruntées au nom de l’État. Jusqu’à la fin des années 1970, l’endettement est resté supportable pour les pays du Sud car les taux d’intérêt étaient faibles et ces prêts leur permettaient de produire davantage, donc d’exporter plus, et de récupérer des devises pour rembourser et investir.9 Ces quatre intervenants (banques privées, États du Nord, Banque mondiale, gouvernements du Sud) sont à l’origine d’une augmentation énorme de la dette extérieure des PED, elle est multipliée par 12 entre 1968 et 198010, elle est passée de 50 milliards de dollars à 600 milliards de dollars. Cette situation a terminé par l’insolvabilité des gouvernements du Tiers-Monde d’où la crise de la dette a éclaté.

Vision keynésienne sur la dette publique

                 Lorsque le déficit public est couvert par des emprunts auprès du secteur privé, se pose la question de la viabilité à long terme de l’endettement de l’État si l’insuffisance de l’investissement privé se prolonge. En effet, à chaque période, la dette publique va croître du montant du déficit mais l’État doit également payer des intérêts de sa dette. Si l’on suppose que les intérêts soient proportionnels à la dette, de période en période, ils vont croître avec elle, si bien que si l’on souhaite maintenir le déficit public à son niveau sans l’aggraver, il faut compenser l’accroissement des intérêts par un accroissement des impôts payés par les ménages. Avec le temps, les intérêts représenteront la partie prépondérante du revenu des ménages et le taux d’imposition augmentera jusqu’à tendre vers 100%. Il est probable qu’il soit devenu insupportable bien avant de parvenir à ce seuil.13 Si l’État décide de ne pas accroître les impôts mais d’accentuer les déficits, la dette devient très vite explosive. En réalité, les situations de surendettement de l’État ont le plus souvent été résolues par des périodes d’inflation mais cela devient d’autant plus difficile que l’inflation est anticipée. En effet, selon la conception keynésienne, l’endettement en général n’entraîne pas de coût ni pour les générations présentes ni pour les générations futures du fait des investissements nouveaux qu’il génère. La démarche globale et les effets multiplicateur et accélérateur sont des caractéristiques fondamentales de la théorie keynésienne de l’endettement de l’Etat. Selon cette approche, l’endettement favorisant la relance de la demande globale, entraîne par l’effet accélérateur une augmentation plus que proportionnelle de l’investissement, qui provoque à son tour une hausse de la production. Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux successifs à augmenter le stock de la dette, produit l’expansion du cycle économique par la demande et l’investissement autonome. Le déficit auquel correspond l’emprunt stimule la demande et permet d’alléger le coût de son remboursement. Cet argument reste plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existe, selon la thèse keynésienne. Les politiques keynésiennes de relance de l’activité économique qui ont été proposées jusqu’ici ne sont ainsi réellement utiles que pour atténuer les cycles économiques dans un contexte de croissance à long terme durable. Mais, si les conditions économiques sont telles que le blocage de la croissance se prolonge,elles s’avèrent inefficaces et il faut alors imaginer d’autres stratégies de sortie de crise.

L’école classique et néoclassique

                    La plupart des économistes de l’école classique, écrivant pourtant au commencement de la révolution industrielle, pensaient qu’aucune croissance ne pouvait être durable, car toute production devait converger vers un état stationnaire. C’est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l’état stationnaire était le produit des rendements décroissants des terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son « principe de population ». Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des effets de productivité induits par le développement de la division du travail, laissait entrevoir la possibilité d’une croissance continue. Robert Solow a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. D’inspiration néoclassique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs, le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d’une certaine quantité de capital (moyens de production) et de travail (main d’œuvre).Le modèle de Solow se fonde sur l’hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c’est-à-dire qu’une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. Pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès technologique est exogène au modèle, c’est-àdire qu’il ne l’explique pas mais le considère comme donné.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : FONDEMENT THEORIQUE DE LA DETTE EXTERIEURE PUBLIQUE
Chapitre 1 : Cadre conceptuel
1.1/ Définitions de quelques concepts
Qu’est-ce la dette extérieure publique ?
Soutenabilité de la dette
Solvabilité de l’Etat
1.2/ L’origine de la dette des pays du Tiers-Monde
1.3/ La crise de la dette de 1982
1.4/ Les approches théorique de l’endettement
a) Vision classique sur la dette publique : l’équivalence ricardienne de la dette publique
b) Vision keynésienne sur la dette publique
Chapitre 2 : L’INTERACTION ENTRE LA DETTE EXTERIEURE PUBLIQUE, LACROISSANCE ECONOMIQUE ET LE DEVELOPPEMENT
2.1/ conceptualisation de la croissance économique
a) Définition et notion de la croissance économique
b) les théories de la croissance
– L’école classique et néoclassique
– Joseph Schumpeter
– Les modèles de croissance post-keynésiens
2.2/ Qu’est-ce qu’on entend par développement
Définition du terme développement
Les indicateurs du développement
La notion du développement durable
2.3/ Effet de la dette extérieure sur l’économie mondiale
2.4/ la conséquence de la dette publique sur le niveau de vie de la population du TiersMonde
PARTIE 2 : LES INCIDENCES DE L’ENDETTEMENT EXTERIEUR PUBLIC SUR L’ECONOMIE MALGACHE
Chapitre 3 : Généralité de la dette extérieure publique à Madagascar
3.1/ Historique de la dette à Madagascar
3.2/ La Gestion des Finances Publiques à Madagascar
Chapitre 4 : Les effets tangibles de l’endettement sur l’économie malgache
4.1/ La situation économique de Madagascar après la crise politique 2009
4.2/ Les effets économiques de la dette extérieure publique à Madagascar
4.3/ Effet de l’endettement public sur les investissements à Madagascar
Conclusion

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