Les incendies de forêts
Transmission par convection
La convection est un transfert de chaleur par mouvements macroscopiques d’un fluide (le gaz dans le cas d’un feu) dont la masse transporte la chaleur qu’elle contient. Dans les feux de végétation, la combustion produit des gaz chauds qui se mélangent à l’air ambiant chauffé également. Ces gaz chauds sont plus légers et montent rapidement. Ils apportent une grande quantité de chaleur aux combustibles situés au-dessus (houppier), les dessèchent et élèvent leur température jusqu’au point d’inflammation. La convection est le processus de transfert de chaleur prépondérant dans la propagation des incendies de forêt. Liée aux mouvements d’air chaud, dont l’importance augmente avec le vent et la pente, ces mouvements peuvent, en outre, contribuer au transport de particules incandescentes en avant du front de flammes. Ce processus est à l’origine de déclenchement de foyers secondaires (Khalid., 2008 ; Ammari., 2011).
La propagation par déplacement des substances en combustion
Le déplacement des matériaux en combustion peut s’effectuer de différentes manières selon la nature du matériel ou de la substance.
Par les gaz, liquides et solides Dans un feu où la combustion est souvent incomplète, il subsiste des nappes de gaz non brûlées. La combustion de ces nappes peut se poursuivre sur une distance notable avec parfois une rupture de flammes, puis ré inflammation à une distance variable par un nouvel appel d’air tandis que le transfère par liquide est le transfert le plus direct est de plus en plus limité, les cuvettes de rétention permettent d’éviter ce problème. En se qui concerne le transfère par solide, la propagation se fait par brandons (fragments de solides en ignition pouvant franchir des distances importantes) et par escarbilles (petites particules incandescentes qui se déplacent sur quelques mètres) (Arfa, 2003).
Les causes des feux
Les causes d’incendie de forêt sont diverses et leur répartition varie selon les zones géographiques mais aussi en fonction du temps (Long et al, 2008). Contrairement aux autres parties du monde, où un pourcentage élevé de feux est d’origine naturelle (essentiellement la foudre). Le bassin méditerranéen se caractérise par la prévalence de feux provoqués par l’homme. Les causes naturelles ne représentent qu’un faible pourcentage (de 1 à 5 % en fonction des pays), probablement à cause de l’absence de phénomènes climatiques comme les tempêtes sèches (Alexandrian et al, 1998) (fig.3). Dans le Bassin Méditerranéen, les incendies sont en grande majorité d’origine humaine, que ce soit par accident, par négligence ou intentionnellement. Cependant, la part des feux dont l’origine reste inconnue est encore importante (Long et al, 2008). Parmi les origines connues, ce sont les causes involontaires (négligence ou accident) qui sont les plus fréquentes dans l’ensemble des pays, hormis la Turquie, où les incendies criminels semblent être la majorité (Canakcioglu, 1986).
Les causes accidentelles varient d’un pays à l’autre. Certaines sont liées aux installations fixes (lignes électriques, décharges) et d’autres sont directement associées aux activités humaines (fours à charbon mal réglés, feux non maîtrisés, fumeurs, feux de camp, feux allumés par les bergers. Il semble, toutefois, que ces incendies involontaires soient directement liés aux activités agricoles et forestières: les parties en cause sont principalement les résidents permanents (et rarement les touristes de passage) (Alexandrian et al ., 1998).
Incendies dans la région méditerranéenne Le Bassin Méditerranéen n’échappe pas à cette logique du feu, puisque les feux de forêts y représentent une part non négligeable des incendies de la planète (Alexandrian et al, 1999). En région méditerranéenne, le feu a toujours fait de partie de paysage méditerranéen et ce depuis que sa présence fût favorisée par un climat estival sec, caractérisé par une absence presque totale de précipitations et la présence de végétation xérophile. Les paysages méditerranéens ne représentent pratiquement jamais des stades qu’on appelle climacique où la végétation, le sol et le climat sont en équilibre stable (Berbero, 1988) (Fig.5). Au cours de la période (1995-2004), les feux de forêts dans le bassin méditerranéen sont estimés à 50 000 foyers en moyenne par année et les superficies incendiées représentent une moyenne annuelle allant de 700 000 à 1 million d’hectares. Par rapport aux décennies passées, le problème s’est aggravé durant les années 70 et plus encore durant les années 80, tant du point de vue du nombre d’incendies que de la superficie dévastée (Dimitrakopoulos & Mitsopoulos, 2006). Dans les pays de la rive sud, les incendies sont beaucoup moins abondants en nombre et surfaces parcourues, certainement à cause des conditions socio-économiques différentes (Dimitrakopoulos et Mitsopoulos, 2006). La figure 5 représente Le degré de gravité du feu en% pour les pays du bassin méditerranéenne.
Incendie en Algérie : L’incendie représente sans aucun doute le facteur de dégradation le plus ravageur de la forêt en Algérie. (Meddour et al, 2008). La superficie incendiée se répartit de façon inégale sur les trois régions du pays (Fig.6). La région nord-est est la plus touchée avec 50% puis vient la région centre-nord en seconde position avec 28,21%. La région nord-ouest se classe la dernière avec 21,73%. Ceci s’explique par l’importance des massifs forestiers suivant que l’on se déplace du nord-ouest vers le nord-est du pays. Le classement suivant sur le nombre de feux par région obéit à la même logique que celle des superficies incendiées. La superficie moyenne incendiée par foyer suivant les régions nous renseigne sur l’importance de celle-ci dans la région nord-ouest du pays, ce qui atteste de l’importance des foyers d’incendies dans cette région. Ceci est dû, vraisemblablement, à la lenteur de l’intervention, à l’éloignement des massifs forestiers, de moyens d’intervention et à la composition floristique des massifs forestiers en essences très combustible, notamment, le pin d’Alep. Dans les autres régions, plus particulièrement celle du centre-nord, cette moyenne dénote l’importance du nombre de foyers, causé essentiellement par une forte concentration humaine dans ces massifs. En retour, cette présence, active l’acheminement des moyens pour lutter rapidement contre les incendies afin de contrecarrer les 6 menaces qui pèsent sur les populations enclavées dans les massifs forestiers fortement boisés et densément peuplés. Dans la région nord-est, malgré la forte concentration des massifs forestiers, nous constatons que l’intervention y est relativement lente, car la majorité des ces massifs sont difficiles d’accès. (Arfa et al, 2013 ).
En Algérie, les gestionnaires forestiers sont confrontés à une tendance générale d’augmentation des superficies brûlées et de la gravité des incendies. Les statistiques montrent qu’entre 1962 et 2012, environ 1.7 million ha de forêts, maquis et broussailles ont été incendiés, soit une moyenne de 30 000 ha chaque année (D.G.F, 2012). En ce qui concerne les forêts de chêne liège, les feux ont parcouru depuis longtemps presque annuellement des surfaces variables. Ainsi, les statistiques fournies par la Direction Générale des Forêts pour une période de 27 ans (1985-2012), montrent que les incendies de forêts ont ravagé une surface totale en chêne liège d’environ 200 000 ha ce qui représente une surface moyenne annuelle de 7300 ha (Fig.7). Les incendies catastrophiques sont enregistrés plus particulièrement en été 1994 atteignant une surface record de 63 328 ha. D’autres de gravité moindre sont notés en 1990, 1993, 2000, 2007 et le dernier en été 2012. Durant ces années, les incendies ont atteint des surfaces variant entre 10 et 17.000 ha (Fig.7) (DGF, 2013).
|
Table des matières
Introduction Générale
Chapitre 1 : Généralités sur les incendies de forêts
1-Définition
2- Mécanisme de feu
3- Mode de propagation
3.1- La propagation par transmission de chaleur
3.1.1-Transmission par conduction
3.1.2- Transmission par rayonnement thermique
3.1.3- Transmission par convection
3.2- La propagation par déplacement des substances en combustion
3.2.1- Par les gaz, liquides et solides
4- Les différents types de feu
4.1- Les feux de sol, de surface et de cimes
4.2- Les sauts de feu
5- Les causes des feux
5 .1- Causes naturelles
5 .2- Causes humaines
5.3-Causes involontaires
5.4-Les imprudences
6- Facteurs influençant la propagation des incendies de forêts
7- Importance des incendies de forêt
7.1- Incendies dans la région méditerranéenne
7.2- Incendie en Algérie
7.3- Incendies dans la région de Tlemcen
8- Impacts des feux de forêt
8.1- Sur le milieu naturel
8.2- Sur les écosystèmes forestiers
8.2.1-Dommages causés par le feu
8.2.1.1- Effets sur le feuillage
8.2.1.2- Effet sur le tronc
8.2.1.3-Effet sur les racines
8.2.1.4-Risque phytosanitaires
8.2.1.5-Effets sur la régénération des peuplements
8.3-Impact du feu sur l’environnement
8.3.1-Effets sur le sol
8.3.1.1-Effet sur les propriétés physiques du sol
8.3.1.2-Effet sur les propriétés chimiques du sol
8.3.1.3-Effet sur les organismes du sol
8.4-Communautés végétales et écosystème
8.5-Pertes économiques
9-La subéraie face aux incendies
Chapitre 2 : Monographie du chêne liège
1-Taxonomie
2- La répartition géographique
2.1- Distribution du chêne liège dans le monde
2.2- L’aire de répartition du chêne-liège en Algérie
2.3-Dans l’ouest Algériens (l’Oranie)
3- Caractères Botaniques
3.1- La description
4- Les conditions écologiques
4.1- Exigences climatiques
4.2-Exigences édaphiques
5-Régénération du chêne liège
5.1-Régénération naturelle
5.2-Régénération par rejets de souche
6-Les facteurs de dégradation des subéraies algérienne
Chapitre 3 : Présentation du milieu d’étude
1-Situation géographique et administrative
2-Situation forestière de Zarieffet
3-Aspect topographique
4-Hydrographie
5-Géologie
6-Pédologie
7-Climat
7.1-Les précipitations
7.2-Régime saisonnier
7.2-Les températures
7.2.1- Les températures moyennes mensuelles
7.2.2- Températures minimales moyennes (m)
7.2.3- Températures maximales moyennes (M)
7-3- Autres facteurs
7-3-1- Les vents
7.3.3-L’humidité
7.4- La synthèse bioclimatique
7.4.1-Indice de sécheresse estivale (Ise) ou indice xérothermique
7.4.2-Classification des étages bioclimatiques en fonction des précipitations
7.4.3-Diagrammes Ombrothermiques de Bagnoles et Gaussen 1953
7.4.4-Quotient pluviométrique d’Emberger (1952)
Chapitre 4 : Matériel et méthode d’étude
1-Objectif de l’étude
2-Les paramètres situationnelles et choix des arbres
2.1- Description des sites d’étude
2 .2- choix de station et des arbres
4- Relevés des arbres
4.1-Relevés dendrométriques
4.1.1-La circonférence et la hauteur des arbres
4.1.2-Diamètre des arbres
5-Relevés d’exploitation
6-Relevés sanitaires
6.1-Modalités de la reprise végétative du chêne liège
6.2-Etats de la cime
6.3-Etats du tronc
6.4-Type de liège
7-La sévérité du feu
7.1-La hauteur des flammes
7.2-La couleur du tronc
7.3-Le feuillage
8-Relevés sylvicoles
9-Relevés pédologiques
10-Evaluation de la reprise végétative du sol et taux de recouvrement des espèces
11-Relevés floristiques
11.1-Structure verticale
11.2-Structure horizontale
Chapitre 5 : Résultats et discussion
1-Résultats
1.1-Relevés dendrométriques et d’exploitation
1.1.1-La circonférences
1.1.2-La hauteur totale
1.1.3-Hauteur d’écorçage
1.1.4-Epaisseur du liège
1.1.5-Catégorie de bois
1.2-Relevés sanitaires
1.2.1-Proportion de la reprise végétative
1.2.2- Crevasses
1.3-La sévérité du feu
1.3.1-Couleur de l’écorce de l’arbre
1.3.2-Hauteur de la flamme
1.4-Les relevés sylvicoles
1.4.1-Classe d’origine des arbres
1.5-Relation entre l’épaisseur du liège et le taux de reprise végétative des cimes
1.6-Relation entre la grosseur de l’arbre et le taux de la reprise végétative de cime
1.7-Age du liège
2-discussion
Conclusion générale
Références Bibliographiques
Télécharger le rapport complet