Les impératifs juridiques et sociaux en termes de protection sociale dans le monde

 Dynamiques d’adoption et vie adolescente 

L’enfance et l’adolescence sont les premières étapes de la vie. Elles façonnent l’individu. En particulier, l’adolescence est une étape sociale importante, marquant le passage de l’enfance à l’âge adulte. En sociologie, l’âge est un critère d’identification sociale, donc capital pour l’intégration au sein même de la société. L’adolescent entre dans une période où il va vouloir créer sa propre identité, avec ses valeurs personnelles, en accord ou non avec celles de ses parents. L’adolescence est bien souvent une période où l’on se cherche une identité, où l’on façonne son caractère. L’adolescence peut être une étape sociale « difficile », que l’on ait des parents biologiques ou des parents adoptifs. On peut donc se demander si l’intégration et la création d’identité sont plus difficiles à l’adolescence lorsque l’on est adopté.

L’adolescence d’un pont de vue sociologique

Avant d’être adolescent, l’individu est enfant. Il est donc utile de s’intéresser quelque peu à la sociologie de l’enfance. Comme nous l’avons vu, l’enfant n’a pas toujours été considéré comme il l’est aujourd’hui, comme un individu à part entière. Au fil des siècles, l’idée de l’enfance (et sa reconnaissance) a évolué. Patrick Delaroche donne une définition précise de l’adolescence. Pour lui, c’est « une prise de conscience collective d’un crise psychique déclenchée par l’apparition du pouvoir sexuel chez l’enfant et la recherche d’une issue hors du cadre familial ». L’adolescence est un phénomène sociologique révélant une crise psychologique et accompagnée d’une manifestation physiologique, la puberté. L’adolescence, c’est un passage du statut d’enfant à celui de jeune adulte. Le jeune fait en quelque sorte « le deuil » de son enfance. Si on essaie de théoriser le phénomène, on peut dire alors que l’adolescence, « c’est une prise de conscience collective récente de l’existence d’une crise psychique déclenchée par l’apparition du pouvoir sexuel chez l’enfant et cherchant une issue hors du cadre familial ». L’adolescence serait donc la manifestation sociologique d’un phénomène sociologique.

Aujourd’hui, les jeunes sont de plus en plus dépendants de leurs parents et de plus en plus longtemps, avec notamment l’allongement de la durée des études ajouté au célibat (le phénomène « Tanguy »), la difficulté de trouver un emploi. Ce phénomène peut exacerber les conflits entre parents et adolescents. Pour le cas des personnes adoptées, on peut se demander si elles restent plus longtemps chez leurs parents ou si au contraire elles aspirent plus vite à faire leur propre vie, indépendamment et sans leurs parents. En d’autres termes, les adolescents adoptés ont-ils un plus grand et un plus pressant besoin d’indépendance que les autres adolescents ? On parle aussi beaucoup de la « crise d’adolescence ». Mais sachant qu’elle ne se produit souvent que dans les sociétés « modernes ».

Adolescence et adoption 

L’adoption, c’est l’arrivée dans une famille d’un enfant ou d’un adolescent sans lien de consanguinité avec ses parents adoptifs. Faire entrer un enfant dans une famille est, nous en conviendrons, une aventure humaine, mais c’est aussi un phénomène sociologique. L’adoption, c’est donner une famille à un enfant qui n’en a pas, dans « le respect de cet enfant, d ses parents naturels et de ses parents adoptifs ». L’adopté prend sa place alors dans la société d’accueil et dans le milieu social dans lequel il est amené à vivre. L’adoption est un phénomène humain avec ses bons et moins bons moments, c’est tout un processus qui se met en place. L’adoption, c’est « transplanter » un enfant de son milieu originel où il sera différent de la majorité et coupé de ses racines culturelles. N‘est-ce pas l’exposer plus tard à des problèmes d’identité que ne saurait compenser le bien-être matériel ainsi obtenu ? C’est à cet aspect du devenir des enfants de l’adoption internationale que nous nous intéressons. Nous sommes bien conscient qu’il existe aujourd’hui plusieurs types de familles (monoparentales, recomposées, homoparentales), et l’adoption est un de ce type de famille. Le but n’est pas de montrer ici qu’une famille adoptive a plus de difficultés qu’une autre, car chaque famille peut connaître des problèmes. Il s’agit juste d s’intéresser au facteur de l’adoption dans une famille, du point de vue de l’adolescence.

L’adoption est comme nous l’avons dit un mode de filiation. Un couple (le plus souvent) devient la famille d’un enfant qui n’a pas de lien de sang avec les adoptants. C’est une procédure légale qui crée de la parenté, qui crée un lien familial. La notion de famille va donc être intéressante à étudier dans ce contexte. Une famille qui a adopté a-t-elle plus de problèmes qu’une famille « traditionnelle » ? Nous allons donc parler de la famille contemporaine et de l’influence que cela peut avoir sur l’adoption, et en particulier sur les individus adoptés.

Evolution de la famille 

On ne peut aborder le thème de l’adoption, sans traiter de la sociologie de la famille. Cette partie va nous permettre de situer un peu la famille dans son contexte historique si on peut dire Ce travail est nécessaire car l’adolescent adopté évolue dans un milieu familial, dans un nouveau milieu d’accueil. Les modèles familiaux ont évolué ces dernières années. Nous allons donc devoir étudier la famille au sens sociologique du terme afin de comprendre l’influence de celle-ci sur les adolescents adoptés. Cet adolescent qui doit faire face à ses deux cultures, sa culture d’origine, qu’il ne connaît pas forcément, mai s que peut être il aimerait connaître ; et sa culture d’adoption, la culture de ses parents adoptifs, de son nouveau milieu familial. Aussi, la « culture familiale » a-t-elle une importance sur l’adolescent ? La profession des parents est-elle importante pour l’intégration de celui-ci dans son milieu social ? Nous pourrons utiliser les travaux de Louis Roussel, démographe spécialiste des évolutions familiales et ceux de François de Singly, sociologue qui travaille sur la famille contemporaine. François de Singly nous permet de mieux comprendre les changements actuels au sein de la famille moderne. Ces études sur la sociologie de la famille vont nous être utiles pour appréhender le milieu dans lequel vit l’adolescent adopté, la façon dont il peut évoluer, la façon dont il peut avoir sa place dans le milieu familial, donc son intégration. La famille est une institution présente dans toutes les sociétés humaines. Mais les formes qu’elle revêt, les fonctions qu’elle remplit et les significations dont elle est porteuse sont variables dans le temps, et d’une société à l’autre. La famille est un phénomène essentiellement culturel, et a évolué au cours des années. Connaître ses évolutions est donc important si l’on veut étudier l’adoption, à travers l’adolescence, et donc à travers la famille, de façon plus générale. Plusieurs facteurs ont fait que la famille a connu de nombreuses évolutions tout au long des siècles, pour arriver aux différentes formes qu’elle revêt aujourd’hui. La famille, c’est le groupe parent(s)-enfant(s) unis par des liens multiples e variés pour se soutenir moralement, matériellement et réciproquement au cours d’une vie à travers les générations, favorisant ainsi leur développement social, physique et affectif.

Approche diachronique 

Il peut être utile de rappeler le contexte historique de l’adoption pour bien comprendre ce phénomène.

L’adoption depuis l’Antiquité

Dès l’Antiquité, l’adoption est un phénomène courant. Mais même si les lois régissant l’adoption restent longtemps floues, une constante est présente durant cette période : la primauté de la puissance paternelle (pater familias romain). Les pères avaient une forte influence sur leur famille. De plus, à cette époque, ils étaient, à priori, supposés être dépourvus de sentiments pour leurs enfants. Cependant, c’est quelque chose que nous pouvons remettre en cause. L’adoption n’est donc pas un phénomène récent. Elle existe depuis l’Antiquité grécoromaine, et était un thème récurrent des récits mythologiques et historiques. C’était une réponse à l’abandon des enfants, qui était une manière tout à fait légale de se « débarrasser » des enfants en trop. En effet, seuls ceux que les parents désiraient élever étaient pris à la naissance dans les bras du père de famille A la même époque, à Rome, deux conditions étaient nécessaires pour adopter. Il fallait être citoyen romain et avoir prouvé son aptitude à engendrer. Cependant, il n’était pas obligatoire d’être marié. L’adoption servait à maintenir un nom, une lignée qui risquait de s’éteindre. L’adoption était surtout réservée à l’élite romaine, c’est-à-dire les citoyens. Jules César adopta un fils, Octave, qui devient plus tard le célèbre Auguste. La Grèce antique adoptait aussi. Mais cela concernait surtout les enfants « garçons », pour pallier à l’absence d’un héritier dans une famille, et donc l’assurance de la descendance, de la continuité du nom, de la transmission du patrimoine. De plus, une moindre importance était accordée à la consanguinité dans la filiation par rapport à l’adoption. En effet, un père pouvait refuser son enfant biologique s’il ne le reconnaissait pas, et au contraire, reconnaître un enfant qui n’était pas de lui. Il n’était pas rare de voir un père de famille accueillir un cousin ou un autre enfant dans son foyer. En Grèce, l’adoption est surtout un moyen d’acquérir du pouvoir pour une famille, pour les garçons seulement. La notion d’affection n’est donc que rarement présente dans les adoptions antiques grecques. La pratique de l’abandon a aussi perduré toute la période du Moyen Age. Certains enfants étaient abandonnés dans les lieux publics (Eglises, écoles), où il leur était donné une chance d’être sauvé. Différentes institutions se mettent en place ici et là pour venir en aide à ces enfants. A Paris, à cette époque, il y a eu la construction de l’hôpital des enfants trouvés par exemple. Durant le haut Moyen Age, à peine un enfant abandonné sur trois survit. Ils étaient considérés comme inférieurs aux autres, qualifiés d’enfants « bâtards ». Il était extrêmement difficile pour un enfant adopté d’avoir une vie convenable et sans danger. Ils étaient abandonnés pour différentes raisons. Ces enfants étaient souvent socialement « inacceptables ». En effet, une mère abandonnait son enfant lorsqu’elle sentait qu’elle avait engendré un enfant de « la honte ». Au Moyen Age existaient les adoptions d’honneur, qui étaient purement honorifiques et ne créaient pas de lien familial. Toujours à cette période, l’adoption sert à maintenir le nom de famille, une lignée prête à s’éteindre, en cas d’absence « d’héritier mâle ». Le droit qui s’appliquait était assez flou. Les adoptants se désignaient eux-mêmes, en fonction des occasions, des intérêts de chacun.

Monographie du service de l’adoption au sein du Ministère de la Population et des Affaires Sociales 

Techniquement et pratiquement, le service de l’adoption est surtout connu sous la dénomination de : « Autorité Centrale pour l’Adoption Malagasy » ; créée à partir des exigences de la Convention de la Haye sur la coopération et la protection des enfants en matière d’adoption, et régie par la loi N°2005-04 du 07 septembre 2005. Ainsi, l’Autorité Centrale pour l’Adoption Malagasy a été mis en place vers la fin de l’année 2005, c’es un service public au sein du Ministère de la Population et des Affaires Sociales qui se charge de l’adoption plénière qu’elle soit nationale ou internationale. L’ACAM est composée par deux bureaux : l’un permanent et l’autre non ; le bureau permanent est constitué par un secrétariat administratif et technique et d’une cellule d’experts.

Actuellement, l’ACAM dispose des services de quatre techniciens qui forment la cellule d’experts (02 assistantes sociales, un sociologue et un juriste) et de cinq personnels d’appui pour les tâches administratives et autres (02 secrétaires, 02 collaborateurs techniques et une femme de ménage). Le bureau non-permanent quant à lui est composé par un représentant des ministères suivants : Ministère de la Population, Ministère des Affaires Etrangères, Ministère en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Ministère de la Justice, Ministère en charge de la Décentralisation et le Ministère en charge de la Santé. A eux six, ils forment ce que l’on appelle Le Comité Consultatif. Depuis sa mis en place jusqu’à aujourd’hui, des centaines de dossiers d’adoption y ont été déjà traités que ce soient des nationaux ou internationaux.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Les impératifs juridiques et sociaux en termes de protection sociale dans le monde
CHAPITRE 1 : Dynamiques d’adoption et vie adolescente
CHAPITRE 2 : Approche diachronique
DEUXIEME PARTIE : Stratégies de terrain et cadrage de la pragmatique des acteurs
CHAPITRE 3 : Contexte d’adoption et trajectoire sociale
CHAPITRE 4 : Filiation et dynamique lignagère
CHAPITRE 5 : Adolescence et dynamiques familiales
TROISIEME PARTIE : Prospectives pour une adoption bien vécue
CHAPITRE 6 : Stratégies intégratrices et dynamiques identitaires
CHAPITRE 7 : Appartenance identitaire et dynamiques prospective
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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