les impacts induits par l’ensablement et la salinisation

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

La pluviométrie

Ont été choisies les données pluviométriques du poste de Sédhiou (1982_2011) et de la station synoptique de Ziguinchor (1982_2011) pour l’étude de la pluviométrie dans la commune de Kaour du fait de leur proximité. Les postes de pluviométrie les plus proches à l’image de Goudomp qui se situe à seulement cinq kilomètres de Kaour manquent de données. Kaour fait partir de la moyenne Casamance, mais vu sa position géographique, il reçoit fortement les influences climatiques du domaine subguinéen ce qui motive plus notre choix de la station de Ziguinchor. C’est d’ailleurs au niveau de cette station que nous avons uniquement pris le reste des paramètres climatiques pour la suite de notre étude du climat de Kaour.
La pluviométrie du poste de Sédhiou de 1982 à 2011 :
Les données pluviométriques du poste de Sédhiou de 1982 à 2011 révèlent des années pluvieuses et les années déficitaires. Les années pluvieuses sont dominées par l’année 1999 qui comporte une pluviométrie de 1615,4 mm et représente le maximum principal. La deuxième année la plus pluvieuse de la série reste 2010 avec 1469,4 mm. C’est le maximum secondaire de notre période (1982-2011). Les années à pluviométrie déficitaire, pour leur part, sont dominées par les années 2002 (709,6 mm) et 1983 (711,3 mm), représentant respectivement le minimum principal et le minimum secondaire.

L’Humidité Relative

Si nous nous tenons seulement à l’étude de la figure 9 ci-dessous des variations interannuelles de l’humidité relative à Ziguinchor de 1982 à 2011, nous apercevons les années de maxima et de minima.
Les maxima sont enregistrés en 2010 (maximum principal) et en 2000 (maximum secondaire).
Ces années où l’humidité de l’air est importante sont celles où la pluviométrie est conséquente. Ainsi, il apparaît une étroite relation entre la pluviométrie et l’humidité relative.
Cette corrélation est due au fait que les fortes pluies augmentent la nébulosité qui s’interpose au rayonnement du soleil. Ce qui affaiblit les températures, d’où l’importance de l’humidité relative.
La faiblesse de la pluviométrie de ces années est synonyme de l’importance du rayonnement du fait de la faiblesse de couverture du ciel. Ainsi, la température gagne en importance diminuant l’humidité relative et accélérant l’évaporation.
Dans toute cette série de la station de Ziguinchor aucune des années n’a atteint le seuil de 100% de l’humidité relative, bien que Ziguinchor se positionne dans la zone subguinéenne.
Cet état de fait montre que les faibles pluviométries sont entrain de faire une bonne part dans les variations climatiques.

Les ressources hydriques

Les ressources en eau dans la commune de Kaour sont constituées par les eaux de surface et les eaux souterraines.

Les eaux souterraines

Les potentialités hydriques du sous-sol ont été mises en évidence par quelques sondages pétroliers et de nombreux forages et piézomètres réalisés dans le bassin casamançais lors des grandes campagnes d’étude des différents projets initiés dans la région. Les ressources en eau souterraine intéressent trois systèmes aquifères correspondant aux principales formations géologiques de la région: le Continental Terminal, l’Oligo-Miocène et le Maastrichtien.
-La nappe profonde du Maastrichtien : Les formations du Maastrichtien sont constituées de faciès détritiques littoraux. Sa limite supérieure est déterminée par le mur des formations marneuses et calcaires du Paléocène- Eocène moyen. Son épaisseur est variable.
-La nappe de l’Oligo- Miocène : Les études réalisées à travers le forage de Kaour ont montré l’importance de cet aquifère dans la Commune de Kaour. Les formations de cette nappe sont essentiellement sableuses et sablo-argileuses. La limite inférieure des formations Oligo- Miocènes est déterminée par le toit de l’Eocène.
-L’aquifère superficiel du Continental Terminal : Il est mis en évidence à travers les multiples puits réalisés dans les villages que constitue la Commune pour l’approvisionnement en eau des populations humaines et animales. En effet, la nappe phréatique se trouve à quelques décimètres du sol aux abords des marigots et à une vingtaine de mètres de profondeur sous les plateaux.

Les eaux de surface

Ces eaux sont de loin dominées par le fleuve Casamance, le bolon nommé Bishaha/Kampala (Singhère) et quelques dépressions qui recueillent de l’eau pendant la saison des pluies (les mares).
-Le fleuve Casamance : le bassin du fleuve Casamance encore appelé ria Casamance, long de 350km (dont moins de 260 km de cours permanent), est un vaste estuaire d’un bassin versant de 20150km², (Bessel, 1993). Ce bassin est limité à l’Est par le Kayanga, à l’Ouest par l’Atlantique, au Nord par le fleuve Gambie et au Sud par le Rio Cacheu. Il est ainsi localisé à 12° 20’ et 13° 50’de latitude nord puis à 14° 30’ et 16° 47’ de longitude ouest.
La superficie des plans d’eau est de 300000 hectares pendant la période de hautes eaux et de 150000 hectares lors de celle des basses eaux. En année humide, le module annuel du fleuve est très faible, 2,7m3 /s. avec une pointe mensuelle de 32m3/s. tandis qu’en année sèche, le débit moyen annuel est de 1,7m3/s. les rapports annuels du fleuve sont estimés à 60 millions de m3 à Kolda. Du fait de la faiblesse de sa pente (0,07°) Bessel (1993), les eaux de la ria Casamance sont saisonnièrement soumises à l’invasion marine jusqu’à 200km de son embouchure, (IDEE/Casamance, 2009). En période de basses eaux, l’eau salée remonte jusqu’à Sédhiou et de fortes concentrations de sel s’aperçoivent en période d’étiage.
-Bishaha/Kampala : bonlo de Singhère qui parcours presque le pourtour de tous les trois villages (Singhère baynouck, escale et diola). Depuis son raccordement avec le fleuve Casamance, il traverse la RN6 au niveau du pont qui sépare Djagnon et Mangacounda/Manécounda. Au niveau de ce pont des vannes sont installées par la Mission Chinoise de Taiwan (MCT) depuis les 1968 pour éviter la remontée de l’eau du fleuve affectée par la salinité. Aujourd’hui ce dispositif ne fonctionne plus comme prévu. Ainsi, comme le fleuve sinon plus, le Bolon appelé par les femmes baynouck (Singhère baynouck)
Bishaha et Kampala par leurs rivales de Singhère Escale est affecté par la salinité. Cet état de fait a profondément paralysé les activités agricoles et a aussi profondément touché l’environnement.
-Les autres dépressions : elles ne sont drainées que pendant la saison des pluies. Ces dépressions sont d’une utilité sans précédent du fait des activités de maraichage qui y sont menées pendant les mois de janvier jusqu’à l’hivernage prochaine. En effet, ces dépressions permettent les activités maraichères lorsque la quantité de l’eau diminue. Les abords humides et/où la nappe reste affleurante abritent les parcelles de haie dans lesquelles sont creusés de petits puis pour l’arrosage des cultures maraichères. Ces mares sont retrouvées dans la Commune au niveau de Mangacounda, de Kanéma Mancagne (N.E), de Pontadoss et de Bagnou Mancagne (Sud). Ces mares jouent également un important rôle dans l’élevage des bovins car servent de points d’abreuvage.
La Commune de Kaour regorge ainsi, du point de vue de l’eau, d’énormes potentialités pour le développement agricole.

population et activités économiques

La population

La Commune de Kaour est peuplée d’une population pluriethnique, composée essentiellement de bainoucks (58%), de mancagnes (30%), de mandings (9%), et une minorité constituée de diolas, manjacks, balantes et peuls, (données de la Commune à l’occasion du recensement initié pour la connaissance de la population, 2012).
Cette population chiffrée à 11.194 habitants en 2009 par l’ANSD, atteint en 2012 un total de 12.500 habitants. Cette croissance en trois ans sur une superficie de 587,5 km2 donne une densité de 21,27 habitants au km².

L’historique du peuplement

Selon les rares notables bainoucks encore vivant à Kaour, le village de Kaour est peuplé en majorité de bainouck, récolteurs de vin de palme venus des contrées du Rio Cacheu (Guinée Bissau). Ils traversèrent des territoires et des territoires pour satisfaire leur préférence d’installer sur un territoire de palmeraies. C’est ainsi, qu’ils parvinrent jusqu’au territoire qui  est aujourd’hui appelé Kaour. Ces peuples bainouck, une fois à Kaour, territoire fai essentiellement de rizières avec comme principale végétation les palmiers, ont comme activité essentielle la récolte du vin de palme.
D’abord animistes, ils furent appelés par les soninkés « Kaour » qui veut dire les gens non convertis à l’islam. Ce nom resta, même après leur conversion à l’islam pour désigner le lieu de leur localisation devenu village de Kaour. Cette vague migratoire bainouck s’est renforcée par la suite par des peuples d’origine nord-est de la Guinée Bissau (région de Farin). Ces peuples sont principalement dominés par les mancagnes qui s’installent dans les parties continentales de Kaour.
C’est par la suite qu’arrivent les mandings woico, venus de la région de Gabu (Guinée Bissau). L’islamisation de Kaour est faite par ces derniers qui ont fini par étendre leur domination. Leur langue et leur mode de vie constituent la culture pratiquée aujourd’hui par l’essentiel de la population.
La dernière vague migratoire d’origine lusophone, que compose le peuplement de la Commune, reste celle des manjacks thiour et pouloune, venus respectivement pour l’exploitation de palmerais et l’exploitation des terres de plateaux.
Le développement de la pêche (crevettière et de poissons) de Kaour a attiré des peuples du nord Sénégal (walo-walo), qui pour la plupart, sont finalement résidants.
Il se remarque de ce peuplement le caractère attirant de la Commune dû surtout à son potentiel de ressources naturelles (eau, sols, végétation).

La structure de la population

Les données du recensement 2012 de la Commune (les seules dont nous disposons essentiellement sur cet espace) montrent une population à dominance jeune (68% de jeunes entre 0 et 30 ans) et de femmes (53,7% de femmes). Cette population essentiellement analphabète : plus de 50% de non instruits dont les plus dominantes sont les personnes de sexe féminin, est principalement agricole.

Les activités économiques

Ces activités sont pratiquées presque dans tous les villages. Il s’agit surtout de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.

L’Agriculture

L’agriculture représente la principale activité économique de la commune avec plus 90% de la population (Commune, 2012). Elle constitue une source de richesse qui contribue amplement à l’équilibre alimentaire de Kaour. Cette activité, comme à l’image du pays,occupe la presque totalité des actifs de la commune. Elle est pratiquée selon l’adaptation des différents sols aux cultures. Ainsi, se note une diversité de types de cultures : les cultures de rente (plus pratiquées par les hommes dans les champs et par les femmes dans les jardins), les cultures vivrières de bas-fonds notamment la riziculture restent une affaire de femmes et l’arboriculture, les cultures de plateau préoccupent des personnes de sexe masculin.

Les cultures vivrières

Elles sont dominées par la riziculture dans la commune. Cette riziculture est pratiquée au niveau des rizières (farro en manding) des dix villages qui constituent l’espace concerné par notre étude. Elle représente environ 120 ha par an des terres cultivée et produit annuellement près de 200 tonnes.
Actuellement une grande partie des rizières (champs de culture de riz (Oryza glaberrina ou O.sativa ou O.breviligulata)) subit d’une part les effets de l’érosion hydrique et d’autre part la remontée de la langue salée qui réduisent considérablement les superficies cultivables. Ces deux phénomènes (ensablement et salinisation) jouent énormément sur les productions du riz de la commune.
Pennnisetum glaucum (mil ou nio en manding), sa production sur l’ensemble de la Commune est en moyenne de 93,3 tonnes par an pour une superficie moyenne annuelle de 70 ha, (DAPSA, 2007 cité par étude du PADERCA, 2008) ; Zea mays (maïs ou toubanio en manding), avec une production moyenne annuelle de 21,6 tonnes, couvre environ 13,6 ha des superficies cultivées par an ;
Digitaria exilis (fonio ou findo en manding) occupe près de 13 ha des terres cultivées pour une production annuelle de 19 tonnes ;
Sorghum bicolor (sorgho ou kinto en manding) est cultivé chaque année en moyenne sur une surface autour 10 ha et totalise une production annuelle de 20 tonnes.
La pratique de ces cultures est largement responsable du défrichement qui dénude les sols les rendant vulnérables à l’érosion hydrique. Cet état de fait pèse sur la qualité et l’épaisseur des sols, donc par conséquent sur leur productivité.

Les cultures de rente

-Elles sont sommées par Arachis hypogaea (arachide ou tyo en manding). Sa production moyenne par an à Kaour s’élève entre 90 et 120 tonnes pour une superficie annuelle cultivée de 93 ha. Cette culture d’arachide connaît quelques difficultés dans son expansion à cause de la faiblesse du capital semencier et du système de commercialisation peu adapté. A cela s’ajoute surtout le problème de la dégradation des terres accessibles (parce que se trouvant dans les milieux sécurisés) et l’accès impérieux aux terres de bon état se trouvant dans des lieux abandonnées du fait de la crise casamançaise.
-Le maraîchage, jadis considéré comme une activité de femmes se développe dans l’ensemble de la Commune. Même si nous ne disposons pas de données sur les surfaces qu’il occupe et sa production, la pratique du terrain effectuée montre qu’il est devenu une activité pratiquée de tous. Les principales cultures maraichères sont représentées par des légumes comme Allium cepa ou Allium escalonicum (ognon), Lycopersicon tournefort ou lycopersium esculentum (tomate), Capsicum annuum ou Capsicum chinense ou Capsicum frutescens (piment), Hibiscus sabdariffa (bissap),… ces cultures se localisent aujourd’hui, dans ce cadre de notre étude, au-delà des sols argileux limoneux des pentes de vallées et s’étendent jusqu’aux sols deck des plateaux avec toute la difficulté de creuser des puits. Cela se voit bien à travers les images ci-après des jardins à Pontadoss et Kanéma sur les terres de plateau (photos n°2 et 3). 48

L’arboriculture

Actuellement l’arboriculture fruitière est entrain de se développer tant dans les habitations (Mangifera indica ou manguiers) qu’à travers les champs de culture (Anacardium occidentale ou anacardiers). Ce type de culture doit son expansion au recul de surfaces de cultivables des deux premiers qui demandent plus les terres de qualité. En effets, l’arboriculture ne nécessite pas autant une bonne qualité du sol. D’ailleurs les espèces comme les anacardiers (voire la photo 5) tardent à donner les fruits en présence d’une terre riche. C’est ce qui fait qu’ils se rencontrent dans les milieux dégradés, en plus ils ne demandent pas assez d’eau. Cette culture est aujourd’hui très pratiquée dans la commune parce qu’elle nécessite des moyens modestes.
La production annuelle et la superficie occupée même si elles ne sont pas connues, l’importance des espèces de cette culture montre sa rentabilité.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Méthodologie
Première partie : présentation du milieu d’étude
Introduction
Chapitre 1 : le cadre physique
I-1. Relief et géologie
I-1-1. Relief
I-1-2. Géologie
I-2. Climat
I-2-1. Facteurs généraux
I-2-2. Eléments du climat
I-2-3. Vents
I-2-4. Pluviométrie
I-2-5. Températures
I-2-6. Insolation
I-2-7. Evaporation
I-2-8. Humidité relative
I-3. Ressources hydriques
I-3-1. Eaux de surface
I-3-2. Eaux souterraines
I-4. Sols
I-5. Végétation
Chapitre 2 : population et activités économiques
II-1. La population
II-1-1. L’historique du peuplement
II-1-2. La structure de la population
II-2. Les activités socioéconomiques
II-2-1. L’agriculture
II-2-1-1. Les cultures vivrières
II-2-1-2. Les cultures de rente
II-2-1-3. L’arboriculture
II-2-2. L’élevage
II-2-3. La pêche
Conclusion partielle
Deuxième partie : facteurs et impacts de la salinisation et de l’ensablement
Chapitre 1 : les facteurs naturels
I-1. L’ensablement et la salinisation
I-1-1. L’ensablement
I-1-2. La salinisation
I-2. L’érosion des sols
I-3. Les effets du changement climatique
I-4. Le facteur topographique
Chapitre 2 : les facteurs anthropiques de l’ensablement et de la salinisation
II-1. Les pratiques agricoles
II-2. La déforestation
Chapitre 3 : les impacts induits par l’ensablement et la salinisation
III-1. Les impacts sur l’environnement
III-1-1. Sur le sol
III-1-2. Sur l’eau
III-1-3. Sur la végétation
III-2. Les impacts sur les activités socioéconomiques
III-2-1. Sur l’agriculture
III-2-2. Sur l’élevage
III-2-3. Sur la pêche
Conclusion partielle
Troisième partie : les stratégies de lutte contre la salinisation et l’ensablement et leurs impacts
Chapitre 1 : les stratégies de lutte contre l’ensablement et la salinisation
I-1. Les stratégies de lutte des populations
I-2. Les stratégies de lutte des ONG
I-3. Les stratégies de lutte de l’Etat
Chapitre 2 : les impacts des stratégies
II-1. Sur l’environnement
II-1-1. Sur le sol
II-1-2. Sur l’eau
II-1-3. Sur la végétation
II-2. Sur les activités socioéconomiques
II-2-1. Sur l’agriculture
II-2-2. Sur l’élevage
II-2-3. Sur la pêche
Conclusion partielle
Conclusion générale
Bibliographie

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *